Eglise Saint-Roch à Passy : Différence entre versions
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− | + | Le village de [[Passy]] est déjà un centre de peuplement à l’époque romaine, comme en témoignent les tuiles romaines retrouvées en 1967 au lieu-dit "les Champs Verts", dans un champ cultivé<ref>Article Wikipays, citation des notes d'archéologie régionale, in "La Physiophile", n°67, décembre 1967, p. 23.</ref>. De même, des sépultures mérovingiennes ont été mises au jour dans différents hameaux de la commune (« aux Crêts » et près des « Jolites »)<ref>Article Wikipays, citation de « Cimetières mérovingiens », de H.GAILLARD de SEMAINVILLE, 1980, p. 47.</ref>. Au Xe siècle, Passy est cité de nombreuses fois dans des chartes de l’abbaye de Cluny, et notamment en 962 : ''In villa Pagiacus cum capella Sancti Germani''<ref>Virey, Jean, ''Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon.''</ref>. Au XIe siècle, un certain ''Alardus de Pasiaco''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de Saône-et-Loire'', 2008.</ref> est mentionné dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon. Passy est le siège d’une seigneurie au moins jusqu’à la fin du XVIe siècle. | |
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+ | Une église est mentionnée à Passy dès 962 : ''capella Sancti Germani''<ref>Virey</ref>. L’édifice actuel, en hauteur du village, est dédié à saint Roch<ref>Né vers 1350 à Montpellier et mort vers 1378 à Voghera (Italie), saint Roch est un saint catholique. Fêté le 16 août, il est le patron des professions médicales, des animaux maltraités ou injustement accusés et surtout le guérisseur des pestiférés. | ||
+ | [http://www.st-roch.com/saint-roch/laviedesaintroch/ Biographie de saint Roch] </ref>. Cet édifice est quasi entièrement roman, à l’exception des chapelles du transept et du mur sud de la nef. Néanmoins, cette construction romane laisse paraître deux phases distinctes : la travée sous clocher serait la partie la plus ancienne et pourrait remonter au milieu du Xe siècle (date de la charte), le reste de l’église (abside, clocher, reste de la nef) daterait plutôt du XIIe siècle, comme le laisse penser la largeur de l’abside et le style sculptural des chapiteaux du clocher. | ||
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+ | A l’époque, l’église Saint-Roch est à la collation de l’évêque de Mâcon et le centre de la paroisse de Passy. Celle-ci est mentionnée à la fin du XVe siècle : ''Parroisse de Parcye, alias Parcy, Percye, Parsy, Parsey''<ref>Rigault</ref>. L’église en elle-même n’est citée pour la première fois que dans un pouillé de 1513 : ''Ecclesia Perreciaci''<ref>Ibidem</ref>. Elle est alors unie à celle de [[Chevagny-sur-Guye]], ce qui perdure au moins jusqu’à la Révolution. Au XVIe siècle, une importante rénovation de l’édifice est menée. Les causes de cette dernière sont incertaines : incendie, conséquences des Guerres de Religion ou de la présence d’une seigneurie, manque d’entretien…Toujours est-il que le mur sud de la nef est rebâti sur les bases romanes, l’abside remaniée et le portail principal créé. L’étage supérieur du clocher<ref>Aujourd'hui en partie démonté</ref>, aux allures de tour de guet, pourrait également avoir été ajouté à cette époque-là. | ||
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+ | Au XIXe siècle, plusieurs projets de restaurations de l’église Saint-Roch sont avancés, mais tous ne sont pas réalisés. En 1822, un premier projet<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.</ref> de rénovation générale de l’édifice est avancé par le maire, probablement afin de rouvrir l’église au culte après les évènements liés à la Révolution : restauration des autels, des lambris, des plafonds, des enduits, des peintures, des planchers, des vitrages… On ne sait cependant pas si ces réparations ont été faites, ni dans quelle mesure. | ||
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+ | En 1878, des plans sont dressés par l’architecte Martin, de [[Saint-Ythaire]], afin de prévoir une rénovation générale de l’église. Les travaux sont adjugés à Jacques Marmorat et réalisés en 1879. C’est lors de ces travaux que sont ajoutés les bras du transept. En 1883, il est dit que Mathieu Gautheron, sculpteur à Villefranche-sur-Saône, a réalisé les sculptures du nouvel autel. En 1886, un projet de travaux d’assainissement de l’édifice est avancé. | ||
+ | L’église de Passy a depuis été régulièrement entretenue. En 1999, des travaux de gros œuvre ont notamment été réalisés, en partie grâce à une subvention de 62 000 francs de la Sauvegarde de l’Art Français<ref>Voir la fiche édifice de la Sauvegarde de l’Art Français.</ref>. Ces travaux ont permis la rénovation de la couverture et des enduits de l’abside et du clocher. L’édifice est aujourd’hui en bon état, toujours entouré de son cimetière. L’église abrite un mobilier important et remarquable qu’il est possible d’observer à travers la grille installée à cet effet. | ||
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GLOSSAIRE : [http://www.bourgogneromane.com/glossaire.htm Bourgogne Romane] | GLOSSAIRE : [http://www.bourgogneromane.com/glossaire.htm Bourgogne Romane] | ||
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− | === Inventaire décor et mobilier === | + | L’église Saint-Roch est un édifice roman dont le plan d’origine a été peu modifié au cours des siècles. Elle se compose d’une nef unique rectangulaire, d’un transept dont les bras sont modernes, et d’une abside semi-circulaire à l’est, flanquée de la sacristie au nord. |
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+ | [[Fichier:PassyEglisePlan.jpg |thumb|left|35Opx|Plan de la Sauvegarde de l'Art Français]] | ||
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+ | La façade de l’édifice est extrêmement épurée, simplement percée au centre d’une porte en accolade de style gothique, et d’une baie très étroite juste au-dessus, qui éclaire les combles. Une grille a été installée contre la porte, ce qui permet aux visiteurs d’admirer l’édifice tout en protégeant son mobilier. La nef n’a que son mur nord de roman. Il est ouvert de deux petites baies d’origine aux extrémités, en plein cintre, étroites et ébrasées. Au centre, une troisième baie a été élargie à l’époque moderne. Des contreforts plats séparent ces baies. Le gouttereau sud de la nef a été rebâti au XVIe siècle. Il ne comporte qu’un contrefort près de la façade ouest et une large baie plein cintre au centre. Le transept est quant à lui muni d’une baie similaire par bras. La croisée supporte un clocher de plan carré, dont la souche aveugle est délimitée par un cordon de pierre. Un grand étage surmonte ce soubassement. Il est percé d’une baie trigéminée par face, étroite et élancée, avec retombée médiane sur de fines colonnettes doubles aux chapiteaux sculptés de feuilles retournées. Ces baies reposent sur de fins bandeaux de pierre. Cet étage est surmonté d’un niveau supplémentaire en partie démonté, vraisemblablement ajouté au XVIe siècle, et supporté par un cordon de pierre sur modillons nus. De cet étage, il ne reste que les pignons est et ouest avec chacun une ouverture rectangulaire (qui pourraient être les restes d’un dispositif de défense escamotable de type bretèche<ref>Fiche de la Sauvegarde de l’Art français</ref>). Le clocher est coiffé en bâtière. L’abside semi-circulaire complète l’édifice à l’est. Elle est percée de deux baies latérales en plein cintre, et flanquée d’une petite sacristie au nord. Tout l’édifice est couvert de tuiles, à l’exception de l’abside et des pignons du clocher, en laves. | ||
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+ | A l’intérieur, l’édifice est entièrement dallé. Le bas des murs a été laissé en pierre apparente, tandis que le reste est enduit. La nef, longue de trois travées, est couverte d’un plafond assez bas. Le grand arc menant à la travée sous clocher est ainsi coupé et en partie masqué. Le gouttereau nord est muni de trois grandes arcades en plein cintre creusées dans le mur. Elles devaient à l’origine servir à soutenir une voûte, disparue depuis. Le mur sud, reconstruit, est nu. La travée sous clocher est quant à elle voûtée d’une coupole dont les trompes sont soulignées par des frises d’arcatures. La travée est encadrée par quatre arcs en plein cintre qui reposent sur des massifs carrés avec tailloirs. Les chapelles latérales formant les bras du transept sont voûtées en berceau plein cintre. A l’est, l’abside est voûtée en cul-de-four et légèrement rehaussée. Elle abrite un beau tabernacle en pierre du XVe siècle. | ||
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+ | === Inventaire décor et mobilier<ref>En partie réalisé grâce à l’inventaire du couple Oursel.</ref>=== | ||
+ | *Arcatures de la coupole sur trompes, voûte de la travée sous clocher. | ||
+ | *Au clocher, baies trigéminées sur colonnettes aux chapiteaux sculptés de feuilles retournées. | ||
+ | *Arcades murales du gouttereau nord de la nef | ||
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+ | *Autel moderne | ||
+ | *Maître-autel avec tabernacle en pierre du XVe siècle, avec moulures et accolades. | ||
+ | *Autels latéraux, modernes | ||
+ | *Statuaire : | ||
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+ | Curé d’Ars (gauche de la nef) | ||
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+ | Notre-Dame de Lourdes (gauche de la nef) | ||
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+ | Sainte Thérèse de Lisieux (droite de la nef) | ||
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+ | Jeanne d’Arc (droite de la nef) | ||
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+ | Vierge à l’Enfant, bois peint, XIIIe siècle (travée sous clocher, côté nord) : dite « Notre-Dame de Passy » | ||
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+ | Saint Roch, XIXe siècle <ref>Une statue du saint patron datant du XVIe ou XVIIe siècle et apparaissant dans l'inventaire du couple Oursel semble avoir disparu depuis.</ref> (travée sous clocher) | ||
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+ | Saint Sébastien, bois peint, XVIIe-XVIIIe siècle (travée sous clocher) | ||
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+ | Vierge à l’Enfant, bois peint, XVIe-XVIIe siècle (travée sous clocher) | ||
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+ | Vierge à l’Enfant, XVIIIe siècle (chapelle sud) | ||
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+ | Saint Antoine de Padoue (chapelle sud) | ||
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+ | Saint Joseph et l’Enfant Jésus (chapelle nord) | ||
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+ | Vierge à l’Enfant, XIXe (chapelle nord) | ||
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+ | Statuette de Bernadette Soubirous (chapelle nord) | ||
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+ | Statuette de Sainte Thérèse de Lisieux (chapelle nord) | ||
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+ | Anges en prière (travée sous clocher) | ||
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+ | Statuette du Sacré-Cœur (arc d’entrée de l’abside) | ||
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+ | Christ en Croix, bois peint, possiblement du XVIe siècle (abside) | ||
+ | *Confessionnal en bois | ||
+ | *Chemin de croix (cadres) | ||
+ | *Cuves de bénitier, octogonales | ||
+ | *Bénitier encastré (près du portail occidental, à l’extérieur) | ||
+ | *Croix de cimetière datée de 1837, devant l’église | ||
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=== Rénovations / Etat === | === Rénovations / Etat === | ||
*'''Rénovations :''' | *'''Rénovations :''' |
Version actuelle datée du 7 mai 2020 à 15:42
L’église paroissiale romane Saint-Roch est située dans la commune de Passy, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle laisse paraître deux phases de construction distinctes. La première daterait du Xe siècle. Une chapelle Saint-Germain est en effet mentionnée dans une charte de Cluny datée de 962. Il n’en resterait aujourd’hui que la travée sous clocher avec coupole sur trompes. La deuxième phase pourrait remonter au XIIe siècle et concerne le reste de l’église, à l’exception du mur sud de la nef. Celui-ci date vraisemblablement de l’importante rénovation du XVIe siècle. Les causes de cette dernière sont incertaines : incendie, conséquences des Guerres de Religion ou de la présence d’une seigneurie, manque d’entretien…Toujours est-il que le mur sud de la nef est rebâti sur les bases romanes, l’abside remaniée et le portail principal créé. Plusieurs projets de rénovation sont avancés au XIXe siècle, mais tous ne sont pas concrétisés. En 1879, une rénovation générale de l’édifice est toutefois entreprise. C’est à cette occasion que sont ajoutées les chapelles qui forment les bras du transept. L’église abrite un mobilier assez important. La pièce la plus remarquable est probablement le tabernacle du XVIIe siècle taillé dans un bloc de pierre noire.
Adresse | Pré Bouqueton, 71220 Passy |
Coordonnées GPS | 46°32'26.5"N 4°32'05.5"E |
Paroisse de rattachement | Paroisse des Monts du Charolais |
Protection Monuments Historiques | / |
Sommaire
- 1 Historique
- 2 Description architecturale
- 3 Inventaire décor et mobilier[13]
- 4 Rénovations / Etat
- 5 Actualités
- 6 Visite
- 7 Association engagée
- 8 Iconographie ancienne et récente
- 9 Plans cadastraux
- 10 Bibliographie
- 11 Sources
- 12 Propriétaire / Contact
- 13 Patrimoine local et/ou folklore
- 14 Notes et références
Historique
Le village de Passy est déjà un centre de peuplement à l’époque romaine, comme en témoignent les tuiles romaines retrouvées en 1967 au lieu-dit "les Champs Verts", dans un champ cultivé[1]. De même, des sépultures mérovingiennes ont été mises au jour dans différents hameaux de la commune (« aux Crêts » et près des « Jolites »)[2]. Au Xe siècle, Passy est cité de nombreuses fois dans des chartes de l’abbaye de Cluny, et notamment en 962 : In villa Pagiacus cum capella Sancti Germani[3]. Au XIe siècle, un certain Alardus de Pasiaco[4] est mentionné dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon. Passy est le siège d’une seigneurie au moins jusqu’à la fin du XVIe siècle.
Une église est mentionnée à Passy dès 962 : capella Sancti Germani[5]. L’édifice actuel, en hauteur du village, est dédié à saint Roch[6]. Cet édifice est quasi entièrement roman, à l’exception des chapelles du transept et du mur sud de la nef. Néanmoins, cette construction romane laisse paraître deux phases distinctes : la travée sous clocher serait la partie la plus ancienne et pourrait remonter au milieu du Xe siècle (date de la charte), le reste de l’église (abside, clocher, reste de la nef) daterait plutôt du XIIe siècle, comme le laisse penser la largeur de l’abside et le style sculptural des chapiteaux du clocher.
A l’époque, l’église Saint-Roch est à la collation de l’évêque de Mâcon et le centre de la paroisse de Passy. Celle-ci est mentionnée à la fin du XVe siècle : Parroisse de Parcye, alias Parcy, Percye, Parsy, Parsey[7]. L’église en elle-même n’est citée pour la première fois que dans un pouillé de 1513 : Ecclesia Perreciaci[8]. Elle est alors unie à celle de Chevagny-sur-Guye, ce qui perdure au moins jusqu’à la Révolution. Au XVIe siècle, une importante rénovation de l’édifice est menée. Les causes de cette dernière sont incertaines : incendie, conséquences des Guerres de Religion ou de la présence d’une seigneurie, manque d’entretien…Toujours est-il que le mur sud de la nef est rebâti sur les bases romanes, l’abside remaniée et le portail principal créé. L’étage supérieur du clocher[9], aux allures de tour de guet, pourrait également avoir été ajouté à cette époque-là.
Au XIXe siècle, plusieurs projets de restaurations de l’église Saint-Roch sont avancés, mais tous ne sont pas réalisés. En 1822, un premier projet[10] de rénovation générale de l’édifice est avancé par le maire, probablement afin de rouvrir l’église au culte après les évènements liés à la Révolution : restauration des autels, des lambris, des plafonds, des enduits, des peintures, des planchers, des vitrages… On ne sait cependant pas si ces réparations ont été faites, ni dans quelle mesure.
En 1878, des plans sont dressés par l’architecte Martin, de Saint-Ythaire, afin de prévoir une rénovation générale de l’église. Les travaux sont adjugés à Jacques Marmorat et réalisés en 1879. C’est lors de ces travaux que sont ajoutés les bras du transept. En 1883, il est dit que Mathieu Gautheron, sculpteur à Villefranche-sur-Saône, a réalisé les sculptures du nouvel autel. En 1886, un projet de travaux d’assainissement de l’édifice est avancé.
L’église de Passy a depuis été régulièrement entretenue. En 1999, des travaux de gros œuvre ont notamment été réalisés, en partie grâce à une subvention de 62 000 francs de la Sauvegarde de l’Art Français[11]. Ces travaux ont permis la rénovation de la couverture et des enduits de l’abside et du clocher. L’édifice est aujourd’hui en bon état, toujours entouré de son cimetière. L’église abrite un mobilier important et remarquable qu’il est possible d’observer à travers la grille installée à cet effet.
Description architecturale
GLOSSAIRE : Bourgogne Romane
L’église Saint-Roch est un édifice roman dont le plan d’origine a été peu modifié au cours des siècles. Elle se compose d’une nef unique rectangulaire, d’un transept dont les bras sont modernes, et d’une abside semi-circulaire à l’est, flanquée de la sacristie au nord.
La façade de l’édifice est extrêmement épurée, simplement percée au centre d’une porte en accolade de style gothique, et d’une baie très étroite juste au-dessus, qui éclaire les combles. Une grille a été installée contre la porte, ce qui permet aux visiteurs d’admirer l’édifice tout en protégeant son mobilier. La nef n’a que son mur nord de roman. Il est ouvert de deux petites baies d’origine aux extrémités, en plein cintre, étroites et ébrasées. Au centre, une troisième baie a été élargie à l’époque moderne. Des contreforts plats séparent ces baies. Le gouttereau sud de la nef a été rebâti au XVIe siècle. Il ne comporte qu’un contrefort près de la façade ouest et une large baie plein cintre au centre. Le transept est quant à lui muni d’une baie similaire par bras. La croisée supporte un clocher de plan carré, dont la souche aveugle est délimitée par un cordon de pierre. Un grand étage surmonte ce soubassement. Il est percé d’une baie trigéminée par face, étroite et élancée, avec retombée médiane sur de fines colonnettes doubles aux chapiteaux sculptés de feuilles retournées. Ces baies reposent sur de fins bandeaux de pierre. Cet étage est surmonté d’un niveau supplémentaire en partie démonté, vraisemblablement ajouté au XVIe siècle, et supporté par un cordon de pierre sur modillons nus. De cet étage, il ne reste que les pignons est et ouest avec chacun une ouverture rectangulaire (qui pourraient être les restes d’un dispositif de défense escamotable de type bretèche[12]). Le clocher est coiffé en bâtière. L’abside semi-circulaire complète l’édifice à l’est. Elle est percée de deux baies latérales en plein cintre, et flanquée d’une petite sacristie au nord. Tout l’édifice est couvert de tuiles, à l’exception de l’abside et des pignons du clocher, en laves.
A l’intérieur, l’édifice est entièrement dallé. Le bas des murs a été laissé en pierre apparente, tandis que le reste est enduit. La nef, longue de trois travées, est couverte d’un plafond assez bas. Le grand arc menant à la travée sous clocher est ainsi coupé et en partie masqué. Le gouttereau nord est muni de trois grandes arcades en plein cintre creusées dans le mur. Elles devaient à l’origine servir à soutenir une voûte, disparue depuis. Le mur sud, reconstruit, est nu. La travée sous clocher est quant à elle voûtée d’une coupole dont les trompes sont soulignées par des frises d’arcatures. La travée est encadrée par quatre arcs en plein cintre qui reposent sur des massifs carrés avec tailloirs. Les chapelles latérales formant les bras du transept sont voûtées en berceau plein cintre. A l’est, l’abside est voûtée en cul-de-four et légèrement rehaussée. Elle abrite un beau tabernacle en pierre du XVe siècle.
Inventaire décor et mobilier[13]
- Arcatures de la coupole sur trompes, voûte de la travée sous clocher.
- Au clocher, baies trigéminées sur colonnettes aux chapiteaux sculptés de feuilles retournées.
- Arcades murales du gouttereau nord de la nef
- Autel moderne
- Maître-autel avec tabernacle en pierre du XVe siècle, avec moulures et accolades.
- Autels latéraux, modernes
- Statuaire :
Curé d’Ars (gauche de la nef)
Notre-Dame de Lourdes (gauche de la nef)
Sainte Thérèse de Lisieux (droite de la nef)
Jeanne d’Arc (droite de la nef)
Vierge à l’Enfant, bois peint, XIIIe siècle (travée sous clocher, côté nord) : dite « Notre-Dame de Passy »
Saint Roch, XIXe siècle [14] (travée sous clocher)
Saint Sébastien, bois peint, XVIIe-XVIIIe siècle (travée sous clocher)
Vierge à l’Enfant, bois peint, XVIe-XVIIe siècle (travée sous clocher)
Vierge à l’Enfant, XVIIIe siècle (chapelle sud)
Saint Antoine de Padoue (chapelle sud)
Saint Joseph et l’Enfant Jésus (chapelle nord)
Vierge à l’Enfant, XIXe (chapelle nord)
Statuette de Bernadette Soubirous (chapelle nord)
Statuette de Sainte Thérèse de Lisieux (chapelle nord)
Anges en prière (travée sous clocher)
Statuette du Sacré-Cœur (arc d’entrée de l’abside)
Christ en Croix, bois peint, possiblement du XVIe siècle (abside)
- Confessionnal en bois
- Chemin de croix (cadres)
- Cuves de bénitier, octogonales
- Bénitier encastré (près du portail occidental, à l’extérieur)
- Croix de cimetière datée de 1837, devant l’église
Rénovations / Etat
- Rénovations :
XIXe :
1822 : projet de restauration (la réalité finale des travaux retenus est inconnue)
1879 : restauration générale de l’église, ajout des chapelles de chaque côté de la travée sous clocher.
1883 : enrichissement du mobilier
1886 : projet de travaux d’assainissement de l’édifice (réalisation indéterminée)
XXe :
1999 : restauration de l’édifice (couverture, enduits)
XXIe :
Travaux d’entretien.
- Etat :
L’église Saint-Roch est en bon état général et est régulièrement entretenue. Elle a fait l’objet d’une sécurisation permettant son ouverture et sa protection.
- Classement :
/
Actualités
Pour suivre l’actualité de l’église, contacter directement la mairie.
Visite
L’église est ouverte pendant la saison estivale. Pour programmer une visite, se renseigner auprès de la mairie.
L’accès à l’édifice semble compliqué pour les personnes à mobilité réduite. L’accès au cimetière attenant, en hauteur par rapport à la chaussée, se fait par un grand escalier de pierre (sauf portail). Par ailleurs, l’entrée de l’église accuse une marche assez importante.
Association engagée
/
Iconographie ancienne et récente
Crédit Photos: CEP
Plans cadastraux
Bibliographie
- RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
- VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.
Sources
- Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969 :
Archives départementales de Saône-et-Loire
- Fiche édifice de la Bourgogne Romane :
- Fiche édifice de la Sauvegarde de l’Art Français :
Propriétaire / Contact
Commune de Passy
03 85 59 49 62
mairie-de-passy@wanadoo.fr
Patrimoine local et/ou folklore
- Le Châtelard :
Bâtiment flanqué au sud d'une tour ronde, équipée de canonnières. La tour-pigeonnier comporte trois meurtrières : une seule, tournée vers la cour, est visible. La seconde est en partie obturée par la galerie mâconnaise. La troisième, visible seulement quand on est dans la tour est tournée vers l'arrière.
Eglise romane datant du XIe siècle, et dont la nef a été reconstruite et considérablement agrandie au XIXe siècle.
Dans l’abside, une peinture de la fin du XIXe siècle orne la voûte et représente le Couronnement de la Vierge par le Christ.
Eglise romane construite au XIIe siècle. La nef a été entièrement rebâtie au XIXe siècle.
Elle abrite un beau bénitier roman dont la cuve est ornée de masques sculptés.
Notes et références
- ↑ Article Wikipays, citation des notes d'archéologie régionale, in "La Physiophile", n°67, décembre 1967, p. 23.
- ↑ Article Wikipays, citation de « Cimetières mérovingiens », de H.GAILLARD de SEMAINVILLE, 1980, p. 47.
- ↑ Virey, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon.
- ↑ Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de Saône-et-Loire, 2008.
- ↑ Virey
- ↑ Né vers 1350 à Montpellier et mort vers 1378 à Voghera (Italie), saint Roch est un saint catholique. Fêté le 16 août, il est le patron des professions médicales, des animaux maltraités ou injustement accusés et surtout le guérisseur des pestiférés. Biographie de saint Roch
- ↑ Rigault
- ↑ Ibidem
- ↑ Aujourd'hui en partie démonté
- ↑ Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
- ↑ Voir la fiche édifice de la Sauvegarde de l’Art Français.
- ↑ Fiche de la Sauvegarde de l’Art français
- ↑ En partie réalisé grâce à l’inventaire du couple Oursel.
- ↑ Une statue du saint patron datant du XVIe ou XVIIe siècle et apparaissant dans l'inventaire du couple Oursel semble avoir disparu depuis.