Eglise Saint-Jean-Baptiste à Tramayes : Différence entre versions
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+ | La présence d’une zone de peuplement importante dans le village actuel de Tramayes est déjà attestée à l’époque de l’empire romain. En effet, la commune tiendrait son nom d’une ancienne voie romaine appelée ''Tramaculum'', reliant Lyon à Autun. Des vestiges de constructions romaines ont été retrouvés le long de cette voie. La préface du cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon fait par ailleurs référence à un château, au lieu dit « la Rolle ». | ||
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+ | L’église est quant à elle mentionnée pour la première fois vers 958 dans les chartes 413 et 435 du cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon. Elle est alors nommée ''Ecclesia Sancti Germani'' à ''Tramaiias'', et relève de l’évêque de Mâcon. Cette église fut vraisemblablement remplacée entre 1080 et 1230 (probablement au XIIe siècle, dans la dernière phase de l’art roman) par l’édifice dont les vestiges demeurent aujourd’hui. Au XIIe siècle, vers 1150, la charte 496 du même cartulaire atteste cette fois de l’existence de la paroisse de Tramayes, ''in parrochia Tramaiias''<ref>Burnot, Jean-Luc, ''Autour de l’église – Sauvegarde du patrimoine de Tramayes'', Cluny, E.N.S.A.M, 1996, p°3 : il cite une controverse entre Hugues de Germole et l’évêque de Mâcon.</ref> . Ce premier édifice devait suivre un plan typiquement roman : une nef unique de taille restreinte, une travée sous clocher et une abside, orientée vers l’est. | ||
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+ | A la fin du Moyen-âge, l’église prend le vocable de Saint-Jean-Baptiste. La raison de ce changement n’est cependant pas claire, ni la date précise à laquelle il est effectué. | ||
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+ | Au XVIe siècle, il semble que la nef ait été agrandie une première fois, les dimensions romanes primitives devenant trop exiguës. | ||
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+ | En 1675, une visite pastorale mentionne deux chapelles situées « au fond de la nef »<ref>Ibidem, citation du rapport de la visite.</ref>. Si leur position réelle est incertaine, elles sont toujours présentes au XVIIIe siècle, et jouent un rôle important dans la vie sociale du village, en tant que lieux de rassemblement. La première, dite de la Rolle, est dédiée à saint Nicolas et saint Antoine, admise à la famille Delafont en 1670. Elle se situe du côté nord de la nef. La seconde, dite des Farjats, est dédiée à saint Claude et se trouve vraisemblablement au sud de l’église. Le caveau de la famille Farjat est alors juste en-dessous. C’est là une coutume fort suivie à Tramayes : les nobles et familles importantes de la ville se font enterrer au sein de l’église, plus ou moins près du chœur, selon leur importance. De grandes fosses funéraires se trouvent alors sous les fondations de l’édifice. | ||
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+ | Lors de la Révolution française, plus précisément en 1793, l’église est dévastée par « des bandes étrangères »<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.</ref> au village. Son mobilier est en partie dispersé ou vendu. Les dommages sont tels que la nef est de nouveau agrandie vers 1827, probablement pour répondre aux besoins de la population et rattraper ces dégradations. Les finitions de ces travaux s’étendent jusqu’en 1830. En 1836, le cimetière est déplacé, les lieux étant devenus trop restreints pour de nouvelles inhumations. | ||
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+ | [[Fichier:TramayesEglisePlanBouillot3.jpg | 400px |thumb|center|Eglise de Tramayes au début du XIXe siècle. Croquis de Michel Bouillot repris dans l'ouvrage de J.L. Burnot.]] | ||
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+ | Le XIXe siècle voit l’église Saint-Jean-Baptiste changer drastiquement d’allure. Les rénovations pensées pour pallier les dommages laissés par la Révolution se transforment en reconstruction complète de l’édifice en 1845 et 1846. Le projet se base alors sur les plans de Monsieur Claude Louis Fléchet, architecte à Lyon, et est mené par l’entrepreneur de travaux publics Joseph Picolet<ref>Ibidem</ref>. On ne conserve de l’édifice roman que le clocher et sa travée, transformés en tour-porche. L’orientation de l’église est alors inversée, le chœur bâti à l’ouest. En raison de frais supplémentaires volontairement omis dans le devis initial, un procès est intenté par la fabrique aux deux maîtres d’œuvre. Un long procès s’en suit, qui semble donner raison à la fabrique, sans que le verdict final ne soit connu. De leur côté, l’architecte et l’entrepreneur ont dû faire face à de nombreux imprévus, rendant visiblement le projet initial difficilement observable. Tramayes se retrouve quoi qu’il en soit avec une église non finie. Il faudra le recours du ministère de l’Instruction Publique des Cultes pour financer la fin des travaux<ref>Toutes ces péripéties ainsi qu’une étude topographique et historique des lieux sont très bien détaillées dans le travail de Monsieur Burnot.</ref>. | ||
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=== Description architecturale === | === Description architecturale === | ||
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L’architecture actuelle est donc le mélange des vestiges romans pour le porche, et d’une construction moderne assez massive pour le reste de l’édifice. | L’architecture actuelle est donc le mélange des vestiges romans pour le porche, et d’une construction moderne assez massive pour le reste de l’édifice. | ||
− | A l’est, le clocher roman domine l’entrée de l’édifice actuel. De plan barlong, il est constitué de deux | + | A l’est, le clocher roman domine l’entrée de l’édifice actuel. De plan barlong, il est constitué de deux niveaux. Le premier est flanqué de pilastres sur les faces est, sud et nord. La face ouest est pour sa part encastrée dans le pignon de la nef moderne. On distingue deux pilastres larges aux angles, et un pilastre médian plus fin<ref>Sauvegarde de l’art français, ''Notice de l’église de Tramayes.''</ref>. Ce dernier vient séparer les deux baies plein cintre nues qui ouvrent les trois murs mentionnés. Le second étage voit succéder aux pilastres une série de fines colonnes. Les quatre faces y sont ornées de baies géminées plein cintre retombant sur des colonnettes latérales et centrales aux chapiteaux sculptés. Ces ouvertures sont de taille égale et relativement modeste par rapport au profil massif du clocher. Sur les façades est et ouest, les colonnes encadrent les baies géminées, tandis qu’elles les séparent simplement sur les deux autres murs. Le beffroi abrite par ailleurs les trois cloches de l’église. Sa corniche repose sur des modillons sculptés et sur les colonnes fines des façades. |
Les deux étages du clocher sont séparés par un cordon supporté par des modillons. Cette séparation marque une juxtaposition stylistique assez fréquente en Bourgogne<ref>Ibidem</ref>. Le premier étage est ainsi à rapprocher du clocher de Trambly, et dénote une forte influence clunisienne. Le beffroi est quant à lui comparable à celui d’Anzy-le-Duc, et témoigne d’une influence Brionnaise certaine. Par ailleurs, si l’architecture générale du clocher s’insert dans le premier art roman en Mâconnais, son décor rend compte d’un développement stylistique plus tardif et élaboré. Ces nuances architecturales renforcent le caractère singulier du clocher. La monotonie du plan roman traditionnel est également contrebalancée par l’appareil régulier en arkose (grès feldspathique) du clocher, qui laisse entrevoir des pierres de teintes variées, de l’ocre clair à l’ocre rouge<ref>Oursel</ref>. Le toit pyramidal est fait de tuiles vernissées, assez ramassé et surmonté d’une flèche moderne. | Les deux étages du clocher sont séparés par un cordon supporté par des modillons. Cette séparation marque une juxtaposition stylistique assez fréquente en Bourgogne<ref>Ibidem</ref>. Le premier étage est ainsi à rapprocher du clocher de Trambly, et dénote une forte influence clunisienne. Le beffroi est quant à lui comparable à celui d’Anzy-le-Duc, et témoigne d’une influence Brionnaise certaine. Par ailleurs, si l’architecture générale du clocher s’insert dans le premier art roman en Mâconnais, son décor rend compte d’un développement stylistique plus tardif et élaboré. Ces nuances architecturales renforcent le caractère singulier du clocher. La monotonie du plan roman traditionnel est également contrebalancée par l’appareil régulier en arkose (grès feldspathique) du clocher, qui laisse entrevoir des pierres de teintes variées, de l’ocre clair à l’ocre rouge<ref>Oursel</ref>. Le toit pyramidal est fait de tuiles vernissées, assez ramassé et surmonté d’une flèche moderne. | ||
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=== Bibliographie === | === Bibliographie === | ||
* BURNOT, Jean-Luc, ''Autour de l’église – Sauvegarde du patrimoine de Tramayes'', Cluny, E.N.S.A.M, 1996 | * BURNOT, Jean-Luc, ''Autour de l’église – Sauvegarde du patrimoine de Tramayes'', Cluny, E.N.S.A.M, 1996 | ||
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+ | * ROHMER, Pierre, ''Histoire de Tramayes: Tramayes hier et aujourd'hui'', 1984. | ||
=== Sources === | === Sources === |
Version actuelle datée du 26 août 2020 à 21:07
L’église Saint-Jean-Baptiste, anciennement Saint-Germain, est dès son origine le siège de la paroisse de Tramayes, dans le département de Saône-et-Loire en Bourgogne-Franche-Comté. Si l’église est déjà mentionnée au Xe siècle, les vestiges les plus anciens de l’édifice actuel datent vraisemblablement du XIIe siècle. L’église ayant été reconstruite en 1846 pour pouvoir accueillir la population grandissante des fidèles, seul le clocher et sa travée appartiennent à cet édifice médiéval et relèvent de l’art roman. Le clocher de plan carré, inscrit au titre des Monuments Historiques en 1930, témoigne du premier art roman en Mâconnais. Mais son décor est stylistiquement plus développé et le rapproche des églises du Brionnais. A l’intérieur de l’église, les chapiteaux romans de la travée d’origine sont les éléments les plus remarquables, sculptés de feuillages et de lions. Même si son orientation a été inversée lors de sa reconstruction, et si son chœur est désormais orienté à l’ouest, l’église actuelle, située en hauteur par rapport à la rue, domine toujours le village de la haute silhouette de son clocher.
Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4
Description of the church (english) 1, 2, 3, 4
Adresse | Place de l'Eglise, 71520 Tramayes |
Coordonnées GPS | 46°18'25.5"N 4°35'52.2"E |
Paroisse de rattachement | Paroisse des Saints Apôtres en Haut Clunisois |
Protection Monuments Historiques | Clocher inscrit en 1930 |
Sommaire
- 1 Historique
- 2 Description architecturale
- 3 Inventaire décor et mobilier
- 4 Rénovations / Etat
- 5 Actualités
- 6 Visite
- 7 Association engagée
- 8 Iconographie ancienne et récente
- 9 Plans cadastraux
- 10 Bibliographie
- 11 Sources
- 12 Propriétaire / Contact
- 13 Patrimoine local et/ou folklore
- 14 Notes et références
Historique
La présence d’une zone de peuplement importante dans le village actuel de Tramayes est déjà attestée à l’époque de l’empire romain. En effet, la commune tiendrait son nom d’une ancienne voie romaine appelée Tramaculum, reliant Lyon à Autun. Des vestiges de constructions romaines ont été retrouvés le long de cette voie. La préface du cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon fait par ailleurs référence à un château, au lieu dit « la Rolle ».
L’église est quant à elle mentionnée pour la première fois vers 958 dans les chartes 413 et 435 du cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon. Elle est alors nommée Ecclesia Sancti Germani à Tramaiias, et relève de l’évêque de Mâcon. Cette église fut vraisemblablement remplacée entre 1080 et 1230 (probablement au XIIe siècle, dans la dernière phase de l’art roman) par l’édifice dont les vestiges demeurent aujourd’hui. Au XIIe siècle, vers 1150, la charte 496 du même cartulaire atteste cette fois de l’existence de la paroisse de Tramayes, in parrochia Tramaiias[1] . Ce premier édifice devait suivre un plan typiquement roman : une nef unique de taille restreinte, une travée sous clocher et une abside, orientée vers l’est.
A la fin du Moyen-âge, l’église prend le vocable de Saint-Jean-Baptiste. La raison de ce changement n’est cependant pas claire, ni la date précise à laquelle il est effectué.
Au XVIe siècle, il semble que la nef ait été agrandie une première fois, les dimensions romanes primitives devenant trop exiguës.
En 1675, une visite pastorale mentionne deux chapelles situées « au fond de la nef »[2]. Si leur position réelle est incertaine, elles sont toujours présentes au XVIIIe siècle, et jouent un rôle important dans la vie sociale du village, en tant que lieux de rassemblement. La première, dite de la Rolle, est dédiée à saint Nicolas et saint Antoine, admise à la famille Delafont en 1670. Elle se situe du côté nord de la nef. La seconde, dite des Farjats, est dédiée à saint Claude et se trouve vraisemblablement au sud de l’église. Le caveau de la famille Farjat est alors juste en-dessous. C’est là une coutume fort suivie à Tramayes : les nobles et familles importantes de la ville se font enterrer au sein de l’église, plus ou moins près du chœur, selon leur importance. De grandes fosses funéraires se trouvent alors sous les fondations de l’édifice.
Lors de la Révolution française, plus précisément en 1793, l’église est dévastée par « des bandes étrangères »[3] au village. Son mobilier est en partie dispersé ou vendu. Les dommages sont tels que la nef est de nouveau agrandie vers 1827, probablement pour répondre aux besoins de la population et rattraper ces dégradations. Les finitions de ces travaux s’étendent jusqu’en 1830. En 1836, le cimetière est déplacé, les lieux étant devenus trop restreints pour de nouvelles inhumations.
Le XIXe siècle voit l’église Saint-Jean-Baptiste changer drastiquement d’allure. Les rénovations pensées pour pallier les dommages laissés par la Révolution se transforment en reconstruction complète de l’édifice en 1845 et 1846. Le projet se base alors sur les plans de Monsieur Claude Louis Fléchet, architecte à Lyon, et est mené par l’entrepreneur de travaux publics Joseph Picolet[4]. On ne conserve de l’édifice roman que le clocher et sa travée, transformés en tour-porche. L’orientation de l’église est alors inversée, le chœur bâti à l’ouest. En raison de frais supplémentaires volontairement omis dans le devis initial, un procès est intenté par la fabrique aux deux maîtres d’œuvre. Un long procès s’en suit, qui semble donner raison à la fabrique, sans que le verdict final ne soit connu. De leur côté, l’architecte et l’entrepreneur ont dû faire face à de nombreux imprévus, rendant visiblement le projet initial difficilement observable. Tramayes se retrouve quoi qu’il en soit avec une église non finie. Il faudra le recours du ministère de l’Instruction Publique des Cultes pour financer la fin des travaux[5].
Description architecturale
GLOSSAIRE : Bourgogne Romane
L’architecture actuelle est donc le mélange des vestiges romans pour le porche, et d’une construction moderne assez massive pour le reste de l’édifice.
A l’est, le clocher roman domine l’entrée de l’édifice actuel. De plan barlong, il est constitué de deux niveaux. Le premier est flanqué de pilastres sur les faces est, sud et nord. La face ouest est pour sa part encastrée dans le pignon de la nef moderne. On distingue deux pilastres larges aux angles, et un pilastre médian plus fin[6]. Ce dernier vient séparer les deux baies plein cintre nues qui ouvrent les trois murs mentionnés. Le second étage voit succéder aux pilastres une série de fines colonnes. Les quatre faces y sont ornées de baies géminées plein cintre retombant sur des colonnettes latérales et centrales aux chapiteaux sculptés. Ces ouvertures sont de taille égale et relativement modeste par rapport au profil massif du clocher. Sur les façades est et ouest, les colonnes encadrent les baies géminées, tandis qu’elles les séparent simplement sur les deux autres murs. Le beffroi abrite par ailleurs les trois cloches de l’église. Sa corniche repose sur des modillons sculptés et sur les colonnes fines des façades.
Les deux étages du clocher sont séparés par un cordon supporté par des modillons. Cette séparation marque une juxtaposition stylistique assez fréquente en Bourgogne[7]. Le premier étage est ainsi à rapprocher du clocher de Trambly, et dénote une forte influence clunisienne. Le beffroi est quant à lui comparable à celui d’Anzy-le-Duc, et témoigne d’une influence Brionnaise certaine. Par ailleurs, si l’architecture générale du clocher s’insert dans le premier art roman en Mâconnais, son décor rend compte d’un développement stylistique plus tardif et élaboré. Ces nuances architecturales renforcent le caractère singulier du clocher. La monotonie du plan roman traditionnel est également contrebalancée par l’appareil régulier en arkose (grès feldspathique) du clocher, qui laisse entrevoir des pierres de teintes variées, de l’ocre clair à l’ocre rouge[8]. Le toit pyramidal est fait de tuiles vernissées, assez ramassé et surmonté d’une flèche moderne.
La travée sous clocher est voûtée d’une coupole sur trompes octogonale[9]. Une tribune a été ajoutée au XIXe siècle, afin de créer une véritable entrée principale, jusqu’alors gênée lors de l’actionnement des cloches. Un oculus, muni d’un vitrail, a également été percé dans la paroi est de la travée au XIXe siècle. Cette-dernière s’ouvre sur la nef par un arc triomphal en plein cintre, qui repose sur deux colonnes à chapiteaux romans sculptés, qui atteignent le niveau du plancher de la tribune.
Cette tour-porche romane est suivie par le corps moderne de l’église. La nef principale est flanquée de deux collatéraux, de niveau inférieur. Elle comporte cinq travées, et est voûtée d’arêtes. Cinq petites baies plein cintre éclaire les voûtes sur les façades nord et sud. Ses bas-côtés sont voûtés de même manière, et ouverts par cinq grandes baies plein cintre de chaque côté. Ils communiquent sur la nef via une série d’arcades en plein cintre reposant sur des colonnes nues.
La nef est suivie d’un transept très saillant, surélevé de deux marches. Ses bras, voûtés en croisée d’ogives à clef de voûte sculptée, abritent deux chapelles. Elles sont chacune éclairées d’un oculus. La chapelle de gauche est dédiée à Saint-Joseph. La croix du transept est également voûtée en croisée d’ogives. Elle communique avec les croisillons, l’abside et la nef via quatre arcs plein cintre sur colonnes. L’abside est semi-circulaire et voûtée en cul-de-four, éclairée par trois grandes baies. Une petite porte de bois donne sur la sacristie, à gauche du maître-autel.
L’extérieur de l’église Saint-Jean-Baptiste marque bien les deux époques de construction de l’édifice. La partie occidentale est d’aspect moderne et homogène, et recouverte de tuiles. Deux contreforts plats sont accolés aux façades des collatéraux. Le clocher-porche roman a été complété par deux tourelles d’escalier octogonales collées à la structure originale, avec une toiture en tuiles vernissées du même type que sur le clocher. Ces tours sont percées de petites arquebusières en forme de croix. Le portail principal est fortement surélevé par rapport à la rue. La porte moderne est surmontée d’un arc plein cintre et est encadrée par deux grands pilastres.
Inventaire décor et mobilier
- Décor du clocher :
Modillons sculptés : masques humains et animaliers, motifs floraux
Colonnes des baies géminées sculptées de divers motifs
- Décor des chapiteaux de la travée sous clocher[10]:
Au sud, le chapiteau est sculpté de deux rangs de feuilles surmontés d’une fleur renversée à trois pétales
Au nord, quatre lions s’affrontent, deux sur la face principale séparés par une rosace, et un sur chaque face latérale. Les lions reposent sur des hautes feuilles creusées de stries parallèles et recourbées à leur sommet.
- Oculus de l’arc triomphal de l’ancien chœur roman
- Trois Cloches [11]:
Une petite cloche ancienne datant de 1661, avec pour parrain et marraine Antoine et Catherine Delafond (membres de familles de notaires locales)
Une cloche moyenne datant de 1871, avec pour parrain et marraine Jean Bélicard (huissier) et Stéphanie Ducoté (femme Corsin).
Une grande cloche (1.7 tonnes), dite « Le Bourdon », datant de 1854 et fondue à Lyon (fondeur Burdin) pour l’église d’Ainay. Son ton étant différent des autres, elle fut vendue au rabais et la fabrique de Tramayes put l’acquérir, alors même qu’elle cherchait une cloche imposante pouvant être entendue de tous les hameaux. Son parrain est Claude Marie Auguste Lacroix, ancien député et propriétaire du château, et sa marraine Jeanne Claudine Marie Thomas, femme Odet.
- Dalles funéraires nombreuses
- Maître-autel : forme trapézoïdale, fait de marbre blanc, orné d’une marqueterie colorée
- Autels des chapelles (XIXe siècle)
- Statues de bois peint et doré : saint Jean-Baptiste et Notre-Dame (gauche et droite du chœur)
- Escalier et grille de table de communion réalisés par un artisan forgeron de Tramayes, Monsieur Prétesac.
- Flèche du clocher (moderne)
- Bénitiers
- Monument aux morts
- Cuve baptismale
- Peintures
Rénovations / Etat
- 1816 : restauration de la toiture et réparation d’un autel (Saint-André, sud de l’église)
- 1827-1830 : agrandissement de la nef, autres réparations
- 1845-1846 : reconstruction de l’église
- 1868 : réparation de la toiture, assainissement de la sacristie au nord, acquisition d’une horloge publique placée au clocher de l’église
- 1872 : acquisition d’une nouvelle cloche (la moyenne), et changement de la méthode de suspension des cloches (on adopte la méthode de l’abbé Eguillon).
- 1875 : construction de la tribune sous la travée sous clocher.
- 1896 : travaux de réfection de la toiture et de la charpente du transept, menés par Messieurs Authelain (architecte de Mâcon) et Delorme (adjudicataire)
- 1902 : réaménagement du perron de l’église
- 1924-1925 : réparation des chenaux, du clocher et de sa croix, et de la toiture avec des tuiles de Saint-Romain. Travaux menés par Canard (charpentier) et Loriol (ferblentier).
- 1928 : pose d’une nouvelle horloge sur la face est du clocher, de la maison Charvet de Lyon. Réparation de la toiture.
- 1936 : réparation de la toiture côté sud-est. Des portes intérieures sont installées à l’intérieur de l’église à cette époque.
- 1968-1969 : transformation intérieure et aménagements (nouveau mobilier, entre autres), rénovation générale (dont vitraux) sous l’impulsion de l’abbé Sauteur.
- 1998 : restauration du clocher, dont réouverture d’une baie fermée au XIXe siècle et rétablissement des tambours manquants des colonnettes (participation aux frais de la Sauvegarde de l’art français)
L’église est en en très bon état et est régulièrement entretenue.
Le clocher est classé Monument Historique depuis 1930.
Actualités
L’actualité de l’église est disponible sur le site internet de la mairie.
Visite
L’église est ouverte à la visite. Elle n’est cependant pas adaptée aux personnes à mobilité réduite.
Pour plus d’informations, se renseigner auprès de la mairie.
Association engagée
L’Association de Sauvegarde du Patrimoine de Tramayes, créée en 1997 afin d’aider à la rénovation du clocher, œuvre plus généralement pour la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine de Tramayes, quel qu’il soit.
Iconographie ancienne et récente
Crédit Photos: CEP
Plans cadastraux
Bibliographie
- BURNOT, Jean-Luc, Autour de l’église – Sauvegarde du patrimoine de Tramayes, Cluny, E.N.S.A.M, 1996
- ROHMER, Pierre, Histoire de Tramayes: Tramayes hier et aujourd'hui, 1984.
Sources
- Oursel, Anne-Marie et Raymond, « Fiche d’inventaire départemental » :
Archives départementales de Saône-et-Loire
- Sauvegarde du patrimoine français, « Notice de l’église de Tramayes » :
- Fiche édifice, Bourgogne romane :
Propriétaire / Contact
Commune de Tramayes
03 85 50 51 18
mairie.tramayes@wanadoo.fr
Patrimoine local et/ou folklore
- Château de Tramayes : construit à partir de la fin du XVIe siècle, il était autrefois contenu dans une enceinte rectangulaire. Il s’agit aujourd’hui d’un corps de logis muni de trois tours carrées et d’une tourelle, qui domine les vallées de la Grosne et de la Valouze. Il est privé, le parc est ouvert au public.
- Le signal de la Mère Boitier : sommet situé sur la commune, un des points culminants des monts du Mâconnais.
Notes et références
- ↑ Burnot, Jean-Luc, Autour de l’église – Sauvegarde du patrimoine de Tramayes, Cluny, E.N.S.A.M, 1996, p°3 : il cite une controverse entre Hugues de Germole et l’évêque de Mâcon.
- ↑ Ibidem, citation du rapport de la visite.
- ↑ Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
- ↑ Ibidem
- ↑ Toutes ces péripéties ainsi qu’une étude topographique et historique des lieux sont très bien détaillées dans le travail de Monsieur Burnot.
- ↑ Sauvegarde de l’art français, Notice de l’église de Tramayes.
- ↑ Ibidem
- ↑ Oursel
- ↑ Ibidem
- ↑ Oursel
- ↑ Burnot, p°4.