Eglise Saint-Clément à Mâcon : Différence entre versions

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'''L’ancienne église Saint-Clément''' est située à [[Mâcon]], dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle date du XIXe siècle et est désaffectée depuis 1973. Entre 1985 et 1993, des fouilles archéologiques ont mis en évidence la riche histoire de l’édifice. A l’emplacement actuel de l’église se sont ainsi succédé cinq édifices, construits entre les VIe et XIXe siècles. A l’origine, une église funéraire mérovingienne est érigée à cet endroit, servant de lieu d’inhumation des premiers évêques de Mâcon, devenue cité épiscopale au VIe siècle. En témoignent les sarcophages retrouvés, datés entre les VIe et VIIIe siècles. Il s’agit du seul site funéraire mérovingien en Bourgogne du Sud. Les fouilles de l’édifice ont également mis au jour les parties romanes, datées du XIe siècle. De cette construction, ne restent aujourd’hui que la travée sous clocher et les bases de l’abside et des absidioles. Le clocher a, quant à lui, été reconstruit au tout début du XVIe siècle après s’être effondré. Le reste de l’église a été reconstruit au XIXe siècle. Compte tenu des destructions occasionnées par la Seconde Guerre Mondiale, l’église est abandonnée au profit du nouveau centre paroissial construit en 1967, comprenant une église moderne. L’église Saint-Clément est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1993. Il s’agit aujourd’hui d’un site archéologique. Des visites commentées sont possibles pour les groupes, sur rendez-vous auprès du Musée des Ursulines.
 
'''L’ancienne église Saint-Clément''' est située à [[Mâcon]], dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle date du XIXe siècle et est désaffectée depuis 1973. Entre 1985 et 1993, des fouilles archéologiques ont mis en évidence la riche histoire de l’édifice. A l’emplacement actuel de l’église se sont ainsi succédé cinq édifices, construits entre les VIe et XIXe siècles. A l’origine, une église funéraire mérovingienne est érigée à cet endroit, servant de lieu d’inhumation des premiers évêques de Mâcon, devenue cité épiscopale au VIe siècle. En témoignent les sarcophages retrouvés, datés entre les VIe et VIIIe siècles. Il s’agit du seul site funéraire mérovingien en Bourgogne du Sud. Les fouilles de l’édifice ont également mis au jour les parties romanes, datées du XIe siècle. De cette construction, ne restent aujourd’hui que la travée sous clocher et les bases de l’abside et des absidioles. Le clocher a, quant à lui, été reconstruit au tout début du XVIe siècle après s’être effondré. Le reste de l’église a été reconstruit au XIXe siècle. Compte tenu des destructions occasionnées par la Seconde Guerre Mondiale, l’église est abandonnée au profit du nouveau centre paroissial construit en 1967, comprenant une église moderne. L’église Saint-Clément est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1993. Il s’agit aujourd’hui d’un site archéologique. Des visites commentées sont possibles pour les groupes, sur rendez-vous auprès du Musée des Ursulines.
  
[[Fichier:SaintClémentMâcon (1).JPG|thumb|right| Eglise Saint-Clément, site archéologique]]
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[[Fichier:SaintClémentMâcon (1).JPG|thumb|right| Eglise Saint-Clément, site archéologique (©CEP)]]
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=== Historique ===
 
=== Historique ===
Mâcon est citée par Jules César dès le Ier siècle av. J.C., sous le nom de ''Matisco/Matiscone''<ref>Sur l’histoire de la ville de Mâcon en elle-même, se rapporter à la bibliographie en fin d’article.</ref>. Elle se développe rapidement et est fortifiée au IVe siècle. Mâcon devient cité épiscopale en 534, lorsque le royaume Burgonde est annexé par les Francs et partagée entre les successeurs de Clovis<ref>GUERREAU, Alain, ''Notice sur l’ancienne cathédrale Saint-Vincent'', 2014.</ref>. Un premier évêque, Placide, est désigné en 538. Devenue cité épiscopale, Mâcon a donc besoin d’un lieu de sépulture pour ses évêques, alors que tout un « groupe cathédral » est vraisemblablement construit à cette époque.
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Mâcon est citée par Jules César dès le Ier siècle av. J.C., sous le nom de ''Matisco/Matiscone''<ref>Sur l’histoire de la ville de Mâcon en elle-même, se rapporter à la bibliographie en fin d’article.</ref>. Elle se développe rapidement et est fortifiée au IVe siècle. Mâcon devient cité épiscopale en 534, lorsque le royaume Burgonde est annexé par les Francs et partagé entre les successeurs de Clovis<ref>GUERREAU, Alain, ''Notice sur l’ancienne cathédrale Saint-Vincent'', 2014.</ref>. Un premier évêque, Placide, est désigné en 538. Mâcon a donc besoin d’un lieu de sépulture pour ses évêques, alors que tout un « groupe cathédral » est vraisemblablement construit à cette époque.
  
Le village de Saint-Clément-lès-Mâcon tient quant à lui probablement son origine de l’abbaye d’Augustines installée là, et réunie à la manse épiscopale de Mâcon au VIe siècle par le roi Gontran 1er. Leur chapelle est alors le centre d’un bourg croissant. La basilique funéraire est élevée en parallèle de la cathédrale, sur les ruines d’une villa antique<ref> Brochure fournie par la commune et son pôle tourisme. </ref>qui devait avoir son propre sanctuaire. Les évêques de Mâcon y sont dès lors enterrés, et de nombreuses sépultures mérovingiennes ont ainsi été retrouvées sous les fondations de l’église actuelle.
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Le village de Saint-Clément-lès-Mâcon tient quant à lui probablement son origine de l’abbaye d’Augustines installée là, et réunie à la manse épiscopale de Mâcon au VIe siècle par le roi Gontran 1er. Leur chapelle est alors le centre d’un bourg croissant. La basilique funéraire est élevée en parallèle de la cathédrale primitive de Mâcon, sur les ruines d’une villa antique<ref> Brochure fournie par la commune et son pôle tourisme. </ref> de Saint-Clément qui devait avoir son propre sanctuaire. Les évêques de Mâcon y sont dès lors enterrés, et de nombreuses sépultures mérovingiennes ont ainsi été retrouvées sous les fondations de l’église actuelle.
  
On retrouve le village en tant que paroisse<ref>''Dictionnaire topographique de Saône-et-Loire'', p.645, « Saint-Clément, quartier, com. de Mâcon ».</ref> dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon en 915, sous l’appellation ''parrochia Sancti-Clementis''. L’église, qui appartient alors au chapitre, ne va pas échapper à la restructuration carolingienne générale, et elle retrouve ainsi un état dépouillé et modeste. Les tombes mérovingiennes sont rouvertes, peut-être par convoitise des reliques et trésors qu’elles contenaient.   
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On retrouve le village en tant que paroisse<ref>''Dictionnaire topographique de Saône-et-Loire'', p.645, « Saint-Clément, quartier, com. de Mâcon ».</ref> dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon en 915, sous l’appellation ''parrochia Sancti-Clementis''. L’église, qui appartient alors au chapitre, ne va pas échapper à la restructuration carolingienne générale, et elle retrouve ainsi dès le IXe siècle un état dépouillé et modeste. Les tombes mérovingiennes sont rouvertes, peut-être par convoitise des reliques et trésors qu’elles contenaient.   
  
Dès lors, l’église Saint-Clément va subir de nombreux remaniements au cours des siècles qui suivent, en parallèle du contexte historique régional. Aux XIe et XIIe siècles, l’église prend un caractère monumental qu’elle n’avait pas avant, pleinement inscrit dans les mouvements artistiques de l’époque. En parallèle de son jeune statut de paroisse, la vocation liturgique de l’église prend le pas sur sa fonction originale de nécropole. Le village grandit peu à peu autour du noyau que constitue dès lors l’édifice, qui est géré par l’évêque et fait partie entière du « groupe cathédral ».
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Dès lors, l’église Saint-Clément va subir de nombreux remaniements au cours des siècles qui suivent, en parallèle du contexte historique régional. Aux XIe et XIIe siècles, l’église prend un caractère monumental qu’elle n’avait pas avant, pleinement inscrit dans les mouvements artistiques de l’époque. En parallèle de son jeune statut de paroisse, la vocation liturgique de l’église prend graduellement le pas sur sa fonction originale de nécropole. Le village grandit peu à peu autour du noyau que constitue dès lors l’édifice, qui est géré par l’évêque et fait partie entière du « groupe cathédral ».
  
 
Du XIVe au XVIIe siècle, l’église connaît plusieurs remaniements et additions architecturales. L’église est rénovée en différentes occasions, voire partiellement reconstruite, comme c’est notamment le cas après la forte tempête de 1436. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les inhumations augmentent fortement, pour finalement quasiment disparaître à la fin de cette période. La fonction liturgique de Saint-Clément prend alors clairement le pas sur sa fonction funéraire originelle.
 
Du XIVe au XVIIe siècle, l’église connaît plusieurs remaniements et additions architecturales. L’église est rénovée en différentes occasions, voire partiellement reconstruite, comme c’est notamment le cas après la forte tempête de 1436. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les inhumations augmentent fortement, pour finalement quasiment disparaître à la fin de cette période. La fonction liturgique de Saint-Clément prend alors clairement le pas sur sa fonction funéraire originelle.
  
Au XIXe siècle, l’édifice subit les transformations les plus importantes de son existence. En 1855, l’église est inversée : l’accès à l’édifice se fait désormais par l’ancien chœur. Ce projet est porté par l’architecte Berthier, et rendu nécessaire par la construction de la voie ferrée reliant Mâcon et Lyon, dont le tracé passe juste devant l’ancienne façade de l’église<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Notice d’inventaire, archives départementales de le Saône-et-Loire.</ref>. Il n’y a dès lors plus aucune inhumation, et donc plus de basilique funéraire à proprement parler. En 1856, l’ancienne commune Saint-Clément-lès-Mâcon est rattachée à celle de Mâcon, et devient un quartier sud de cette ville<ref>Dictionnaire topographique de Saône-et-Loire, p.645, « Saint-Clément, quartier, com. de Mâcon ».</ref>. L’église agrandie et restaurée est consacrée en 1860.
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Au XIXe siècle, l’édifice subit les transformations les plus importantes de son existence. En 1855, l’église est inversée : l’accès à l’édifice se fait désormais par l’ancien chœur. Ce projet est porté par l’architecte Berthier, et rendu nécessaire par la construction de la voie ferrée reliant Mâcon et Lyon, dont le tracé passe juste devant l’ancienne façade de l’église<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Notice d’inventaire, archives départementales de le Saône-et-Loire.</ref>. Il n’y a dès lors plus aucune inhumation, et donc plus de basilique funéraire à proprement parler. En 1856, l’ancienne commune Saint-Clément-lès-Mâcon est rattachée à celle de Mâcon, et devient un quartier sud de cette ville<ref>Dictionnaire topographique de Saône-et-Loire, p.645, « Saint-Clément, quartier, com. de Mâcon ».</ref>. L’église, agrandie et restaurée, est consacrée en 1860.
  
 
Le XXe siècle est une lente descente vers la décrépitude pour l’église Saint-Clément. Si elle est partiellement rénovée en 1900<ref>Oursel.</ref>, elle est ensuite bombardée par les Allemands lors de la Seconde Guerre Mondiale. Des réparations ont lieu afin de pallier les dommages causés par la guerre, mais demeurent insuffisantes. En 1967, un nouveau centre paroissial est construit à Saint-Clément, avec sa propre église. L’ancienne église est donc abandonnée à son profit, et officiellement désaffectée à la toute fin de 1972.  
 
Le XXe siècle est une lente descente vers la décrépitude pour l’église Saint-Clément. Si elle est partiellement rénovée en 1900<ref>Oursel.</ref>, elle est ensuite bombardée par les Allemands lors de la Seconde Guerre Mondiale. Des réparations ont lieu afin de pallier les dommages causés par la guerre, mais demeurent insuffisantes. En 1967, un nouveau centre paroissial est construit à Saint-Clément, avec sa propre église. L’ancienne église est donc abandonnée à son profit, et officiellement désaffectée à la toute fin de 1972.  
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A l’époque carolingienne, c’est-à-dire aux IXe et Xe siècles, l’édifice connaît la seule évolution architecturale de son existence qui ne soit pas une expansion : les portiques et annexes sont retirés. Il ne reste alors que la petite nef de 10 m de long et 6,6 m de large et le chœur. Ce retour à un certain dénuement et une modestie architecturale assumée est à mettre en parallèle avec la restructuration carolingienne globale, qui veut éviter ou du moins limiter au maximum les inhumations à l’intérieur des églises, qui doivent être réservés aux membres du clergé.
 
A l’époque carolingienne, c’est-à-dire aux IXe et Xe siècles, l’édifice connaît la seule évolution architecturale de son existence qui ne soit pas une expansion : les portiques et annexes sont retirés. Il ne reste alors que la petite nef de 10 m de long et 6,6 m de large et le chœur. Ce retour à un certain dénuement et une modestie architecturale assumée est à mettre en parallèle avec la restructuration carolingienne globale, qui veut éviter ou du moins limiter au maximum les inhumations à l’intérieur des églises, qui doivent être réservés aux membres du clergé.
  
Les XIe et XIIe siècles sont l’époque des premiers grands changements architecturaux, qui donnent à l’église un caractère assez monumental. Au XIe siècle, l’église est considérablement agrandie : elle fait désormais 17 m de long et 13 m de large. Elle prend également sa forme de croix latine, grâce à un transept légèrement désaxé par rapport à la nef. Il est suivi d’une abside flanquée de deux absidioles. Le transept est alors surmonté d’un clocher roman typique, trapu et de plan carré. Cet édifice est alors pleinement intégré dans le premier art roman. Le XIIe siècle voit la nef être rallongée, de qui ramène la longueur de l’édifice à 23.50 m. Le portail d’entrée est constitué d’un porche à colonnes avec pilastres et chapiteaux sculptés.  
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Les XIe et XIIe siècles sont l’époque des premiers grands changements architecturaux, qui donnent à l’église un caractère assez monumental. Au XIe siècle, l’église est considérablement agrandie : elle fait désormais 17 m de long et 13 m de large. Elle prend également sa forme de croix latine, grâce à un transept légèrement désaxé par rapport à la nef. Il est suivi d’une abside flanquée de deux absidioles. Le transept est alors surmonté d’un clocher roman typique, trapu et de plan carré. Cet édifice est pleinement intégré dans le premier art roman. Le XIIe siècle voit la nef être rallongée, ce qui ramène la longueur de l’édifice à 23.50 m. Le portail d’entrée est constitué d’un porche à colonnes avec pilastres et chapiteaux sculptés.  
  
 
Au XIVe siècle, des chapelles sont construites contre le mur nord de la nef. Au XVe siècle, l’édifice est remanié en différentes occasions. À la suite d’un ouragan, le clocher roman est notamment reconstruit, tout comme une partie de l’abside. L’édifice est dès lors muni d’un court clocher avec baies gothiques (toujours en place) surmonté d’une flèche. L’abside est quant à elle reconstruite sur un plan quadrangulaire. Au XVIIe siècle, une chapelle est édifiée contre le mur sud de la nef, et dédiée à Notre-Dame de Pitié. Le sol de l’église est également entièrement refait en tomettes, alors que de plus en plus d’inhumations ont lieu au sein de l’édifice. Au XVIIIe siècle, la nef est flanquée de collatéraux, tandis que le chœur est réhaussé, avancé et séparé par un emmarchement. Une sacristie est également construite au nord de l’abside.  
 
Au XIVe siècle, des chapelles sont construites contre le mur nord de la nef. Au XVe siècle, l’édifice est remanié en différentes occasions. À la suite d’un ouragan, le clocher roman est notamment reconstruit, tout comme une partie de l’abside. L’édifice est dès lors muni d’un court clocher avec baies gothiques (toujours en place) surmonté d’une flèche. L’abside est quant à elle reconstruite sur un plan quadrangulaire. Au XVIIe siècle, une chapelle est édifiée contre le mur sud de la nef, et dédiée à Notre-Dame de Pitié. Le sol de l’église est également entièrement refait en tomettes, alors que de plus en plus d’inhumations ont lieu au sein de l’édifice. Au XVIIIe siècle, la nef est flanquée de collatéraux, tandis que le chœur est réhaussé, avancé et séparé par un emmarchement. Une sacristie est également construite au nord de l’abside.  
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* Sarcophages mérovingiens, datés entre les VIe et VIIIe siècles : 35 ont été retrouvés sur le site, dont 23 en grès et 12 en calcaire.  
 
* Sarcophages mérovingiens, datés entre les VIe et VIIIe siècles : 35 ont été retrouvés sur le site, dont 23 en grès et 12 en calcaire.  
 
  
 
* Ensevelissements en pleine terre, datés entre les VIe et XIXe siècles : plus de 200 sépultures ont été retrouvées, notamment identifiables grâce aux pinces retrouvées qui étaient utilisées pour fermer les linceuls. C’est le seul mode d’inhumation que l’on retrouve tout au long de l’existence de l’édifice en tant que site funéraire<ref>En précisant qu’il pourrait y avoir d’autres modes d’inhumations dans ce cas, qui n’auraient pas été identifiés lors des fouilles.</ref>.
 
* Ensevelissements en pleine terre, datés entre les VIe et XIXe siècles : plus de 200 sépultures ont été retrouvées, notamment identifiables grâce aux pinces retrouvées qui étaient utilisées pour fermer les linceuls. C’est le seul mode d’inhumation que l’on retrouve tout au long de l’existence de l’édifice en tant que site funéraire<ref>En précisant qu’il pourrait y avoir d’autres modes d’inhumations dans ce cas, qui n’auraient pas été identifiés lors des fouilles.</ref>.
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* Autres types de coffrages : deux coffrages de dalles (VIIe-VIIIe siècles) sur fond de terre battue, cinq coffrages de bois avec des planches non-clouées (IXe-XIe siècles), deux coffrages de pierre (IXe-XIIe siècles), deux coffrages mixtes avec parois en pierre et fond et couvercle en bois (XIe-XIIe siècles), deux fosses anthropomorphes<ref>Fosses creusées en forme de corps humain.</ref> (XIIIe-XIVe siècles), deux caveaux maçonnés (XIVe-XVIIIe siècles).
 
* Autres types de coffrages : deux coffrages de dalles (VIIe-VIIIe siècles) sur fond de terre battue, cinq coffrages de bois avec des planches non-clouées (IXe-XIe siècles), deux coffrages de pierre (IXe-XIIe siècles), deux coffrages mixtes avec parois en pierre et fond et couvercle en bois (XIe-XIIe siècles), deux fosses anthropomorphes<ref>Fosses creusées en forme de corps humain.</ref> (XIIIe-XIVe siècles), deux caveaux maçonnés (XIVe-XVIIIe siècles).
 
 
Ces tombes apportent de nombreuses indications sur le populations des différentes périodes. La première étant que parmi les restes humains retrouvés, aucun ne comportait de traces de désordre physique manifeste (malnutrition…) ni de traces d’un travail pénible. Les inhumations au sein de l’édifice étaient donc réservées à une population aisée. D’autres objets retrouvés nous renseignent sur la vie des personnes inhumées : sur leurs voyages (coquilles Saint-Jacques…), commerce (pièces de monnaies), habillement (type de tissu, de vêtement), vie quotidienne et domestique (céramiques…). La pratique religieuse est également constamment rappelée, notamment grâce aux nombreux chapelets, crucifix, médaillons etc. Ce sont des indices précieux pour l’analyse des pratiques religieuses et de leur symbolique au fil des siècles.
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Ces tombes apportent de nombreuses indications sur les populations des différentes périodes. La première étant que parmi les restes humains retrouvés, aucun ne comportait de traces de désordre physique manifeste (malnutrition…) ni de traces d’un travail pénible. Les inhumations au sein de l’édifice étaient donc réservées à une population aisée. D’autres objets retrouvés nous renseignent sur la vie des personnes inhumées : sur leurs voyages (coquilles Saint-Jacques…), commerce (pièces de monnaies), habillement (type de tissu, de vêtement), vie quotidienne et domestique (céramiques…). La pratique religieuse est également constamment rappelée, notamment grâce aux nombreux chapelets, crucifix, médaillons etc. Ce sont des indices précieux pour l’analyse des pratiques religieuses et de leur symbolique au fil des siècles.
  
 
=== Inventaire décor et mobilier ===
 
=== Inventaire décor et mobilier ===
Si le décor ancien de l’église ne nous est pas parvenu, quelques descriptions et indices archéologiques permettent d’apercevoir ce à quoi devait ressembler les ornements de l’église. On sait par exemple que bien qu’assez modeste et sobre, l’édifice du XIe comportait un décor de bandes et arcatures lombardes sur l’abside et les absidioles. Ce décor est au XIIe siècle complété par un portail occidental à colonnes avec pilastres et chapiteaux sculptés de motifs végétaux.
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Si le décor ancien de l’église ne nous est pas parvenu, quelques descriptions et indices archéologiques permettent d’apercevoir ce à quoi devaient ressembler les ornements de l’église. On sait par exemple que bien qu’assez modeste et sobre, l’édifice du XIe comportait un décor de bandes et arcatures lombardes sur l’abside et les absidioles. Ce décor est au XIIe siècle complété par un portail occidental à colonnes avec pilastres et chapiteaux sculptés de motifs végétaux.
  
 
Quelques objets ont également été retrouvés lors des fouilles. La majorité des sépultures fouillées incluaient des céramiques de différentes sortes. Des perles et chapelets, ainsi que des éléments de parure ont également été retrouvés, tout comme différents objets du culte. Au final, les sépultures retrouvées sont assez modestes, ce qui peut à la fois être une volonté de l’Eglise tout comme une conséquence de la réouverture postérieure des sépultures, qui ont alors pu faire l’objet de pillages.
 
Quelques objets ont également été retrouvés lors des fouilles. La majorité des sépultures fouillées incluaient des céramiques de différentes sortes. Des perles et chapelets, ainsi que des éléments de parure ont également été retrouvés, tout comme différents objets du culte. Au final, les sépultures retrouvées sont assez modestes, ce qui peut à la fois être une volonté de l’Eglise tout comme une conséquence de la réouverture postérieure des sépultures, qui ont alors pu faire l’objet de pillages.
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=== Iconographie ancienne et récente ===
 
=== Iconographie ancienne et récente ===
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=== Bibliographie ===
 
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* GUERREAU, Alain, ''Recherches en cours à l'ancienne église de Saint-Clément (Mâcon)'', revue « Images de Saône-et-Loire » n° 69 (printemps 1987), pp. 15-19.
 
* GUERREAU, Alain, ''Recherches en cours à l'ancienne église de Saint-Clément (Mâcon)'', revue « Images de Saône-et-Loire » n° 69 (printemps 1987), pp. 15-19.
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* Le Musée des Ursulines : situé à Mâcon dans l’ancien couvent des Ursulines du XVIIe siècles, des sculptures romanes et gothiques de la région y sont exposées et conservées, notamment des pièces provenant de l’ancienne cathédrale.  
 
* Le Musée des Ursulines : situé à Mâcon dans l’ancien couvent des Ursulines du XVIIe siècles, des sculptures romanes et gothiques de la région y sont exposées et conservées, notamment des pièces provenant de l’ancienne cathédrale.  
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'''Dossier de presse''':  
 
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Version actuelle datée du 28 août 2020 à 22:34

L’ancienne église Saint-Clément est située à Mâcon, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle date du XIXe siècle et est désaffectée depuis 1973. Entre 1985 et 1993, des fouilles archéologiques ont mis en évidence la riche histoire de l’édifice. A l’emplacement actuel de l’église se sont ainsi succédé cinq édifices, construits entre les VIe et XIXe siècles. A l’origine, une église funéraire mérovingienne est érigée à cet endroit, servant de lieu d’inhumation des premiers évêques de Mâcon, devenue cité épiscopale au VIe siècle. En témoignent les sarcophages retrouvés, datés entre les VIe et VIIIe siècles. Il s’agit du seul site funéraire mérovingien en Bourgogne du Sud. Les fouilles de l’édifice ont également mis au jour les parties romanes, datées du XIe siècle. De cette construction, ne restent aujourd’hui que la travée sous clocher et les bases de l’abside et des absidioles. Le clocher a, quant à lui, été reconstruit au tout début du XVIe siècle après s’être effondré. Le reste de l’église a été reconstruit au XIXe siècle. Compte tenu des destructions occasionnées par la Seconde Guerre Mondiale, l’église est abandonnée au profit du nouveau centre paroissial construit en 1967, comprenant une église moderne. L’église Saint-Clément est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1993. Il s’agit aujourd’hui d’un site archéologique. Des visites commentées sont possibles pour les groupes, sur rendez-vous auprès du Musée des Ursulines.

Eglise Saint-Clément, site archéologique (©CEP)

Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4

Description of the church (english) 1, 2, 3, 4

Adresse 1 Place Saint-Clément, 71000 Mâcon
Coordonnées GPS 46°17'51.9"N 4°49'15.8"E
Paroisse de rattachement Paroisse Saint-Etienne de Mâcon
Protection Monuments Historiques Inscrit 1993 (site archéologique)

Historique

Mâcon est citée par Jules César dès le Ier siècle av. J.C., sous le nom de Matisco/Matiscone[1]. Elle se développe rapidement et est fortifiée au IVe siècle. Mâcon devient cité épiscopale en 534, lorsque le royaume Burgonde est annexé par les Francs et partagé entre les successeurs de Clovis[2]. Un premier évêque, Placide, est désigné en 538. Mâcon a donc besoin d’un lieu de sépulture pour ses évêques, alors que tout un « groupe cathédral » est vraisemblablement construit à cette époque.

Le village de Saint-Clément-lès-Mâcon tient quant à lui probablement son origine de l’abbaye d’Augustines installée là, et réunie à la manse épiscopale de Mâcon au VIe siècle par le roi Gontran 1er. Leur chapelle est alors le centre d’un bourg croissant. La basilique funéraire est élevée en parallèle de la cathédrale primitive de Mâcon, sur les ruines d’une villa antique[3] de Saint-Clément qui devait avoir son propre sanctuaire. Les évêques de Mâcon y sont dès lors enterrés, et de nombreuses sépultures mérovingiennes ont ainsi été retrouvées sous les fondations de l’église actuelle.

On retrouve le village en tant que paroisse[4] dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon en 915, sous l’appellation parrochia Sancti-Clementis. L’église, qui appartient alors au chapitre, ne va pas échapper à la restructuration carolingienne générale, et elle retrouve ainsi dès le IXe siècle un état dépouillé et modeste. Les tombes mérovingiennes sont rouvertes, peut-être par convoitise des reliques et trésors qu’elles contenaient.

Dès lors, l’église Saint-Clément va subir de nombreux remaniements au cours des siècles qui suivent, en parallèle du contexte historique régional. Aux XIe et XIIe siècles, l’église prend un caractère monumental qu’elle n’avait pas avant, pleinement inscrit dans les mouvements artistiques de l’époque. En parallèle de son jeune statut de paroisse, la vocation liturgique de l’église prend graduellement le pas sur sa fonction originale de nécropole. Le village grandit peu à peu autour du noyau que constitue dès lors l’édifice, qui est géré par l’évêque et fait partie entière du « groupe cathédral ».

Du XIVe au XVIIe siècle, l’église connaît plusieurs remaniements et additions architecturales. L’église est rénovée en différentes occasions, voire partiellement reconstruite, comme c’est notamment le cas après la forte tempête de 1436. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les inhumations augmentent fortement, pour finalement quasiment disparaître à la fin de cette période. La fonction liturgique de Saint-Clément prend alors clairement le pas sur sa fonction funéraire originelle.

Au XIXe siècle, l’édifice subit les transformations les plus importantes de son existence. En 1855, l’église est inversée : l’accès à l’édifice se fait désormais par l’ancien chœur. Ce projet est porté par l’architecte Berthier, et rendu nécessaire par la construction de la voie ferrée reliant Mâcon et Lyon, dont le tracé passe juste devant l’ancienne façade de l’église[5]. Il n’y a dès lors plus aucune inhumation, et donc plus de basilique funéraire à proprement parler. En 1856, l’ancienne commune Saint-Clément-lès-Mâcon est rattachée à celle de Mâcon, et devient un quartier sud de cette ville[6]. L’église, agrandie et restaurée, est consacrée en 1860.

Le XXe siècle est une lente descente vers la décrépitude pour l’église Saint-Clément. Si elle est partiellement rénovée en 1900[7], elle est ensuite bombardée par les Allemands lors de la Seconde Guerre Mondiale. Des réparations ont lieu afin de pallier les dommages causés par la guerre, mais demeurent insuffisantes. En 1967, un nouveau centre paroissial est construit à Saint-Clément, avec sa propre église. L’ancienne église est donc abandonnée à son profit, et officiellement désaffectée à la toute fin de 1972.

En 1985, alors qu’elle est menacée de destruction, Alain Guerreau milite pour lancer des recherches archéologiques, suspectant qu’un lieu de culte très ancien se trouve sous l’édifice décrépit. Des fouilles sont ainsi menées par Christian Sapin de 1985 à 1993, et mettent au jour le riche passé de l’église et ses vestiges enfouis. En 1993, l’église est inscrite au titre des Monuments Historiques, et donc sauvée de la destruction pour devenir un musée archéologique. Il s’agit du premier édifice de Bourgogne à avoir été entièrement fouillé et à être accessible aux visiteurs.

Description architecturale[8]

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

L’église actuelle est donc un édifice composite, enrichi et modifié par des siècles d’une riche histoire. Le site archéologique a permis de mettre en valeur cet héritage, par le déblaiement des différents vestiges et fondations, tout cela accompagné d’une signalétique pédagogique et touristique.

Reconstitution des vestiges, brochure fournie par la commune et son pôle tourisme.

L’édifice primitif, construit au VIe siècle, est composé d’une nef unique rectangulaire suivie d’une abside semi-circulaire. Il est alors, comme de coutume, orienté à l’est. Le vaisseau central est entouré de deux annexes latérales rectangulaires ainsi que de portiques, ajoutés à l’extérieur afin de pouvoir accueillir les sépultures toujours plus nombreuses.

A l’époque carolingienne, c’est-à-dire aux IXe et Xe siècles, l’édifice connaît la seule évolution architecturale de son existence qui ne soit pas une expansion : les portiques et annexes sont retirés. Il ne reste alors que la petite nef de 10 m de long et 6,6 m de large et le chœur. Ce retour à un certain dénuement et une modestie architecturale assumée est à mettre en parallèle avec la restructuration carolingienne globale, qui veut éviter ou du moins limiter au maximum les inhumations à l’intérieur des églises, qui doivent être réservés aux membres du clergé.

Les XIe et XIIe siècles sont l’époque des premiers grands changements architecturaux, qui donnent à l’église un caractère assez monumental. Au XIe siècle, l’église est considérablement agrandie : elle fait désormais 17 m de long et 13 m de large. Elle prend également sa forme de croix latine, grâce à un transept légèrement désaxé par rapport à la nef. Il est suivi d’une abside flanquée de deux absidioles. Le transept est alors surmonté d’un clocher roman typique, trapu et de plan carré. Cet édifice est pleinement intégré dans le premier art roman. Le XIIe siècle voit la nef être rallongée, ce qui ramène la longueur de l’édifice à 23.50 m. Le portail d’entrée est constitué d’un porche à colonnes avec pilastres et chapiteaux sculptés.

Au XIVe siècle, des chapelles sont construites contre le mur nord de la nef. Au XVe siècle, l’édifice est remanié en différentes occasions. À la suite d’un ouragan, le clocher roman est notamment reconstruit, tout comme une partie de l’abside. L’édifice est dès lors muni d’un court clocher avec baies gothiques (toujours en place) surmonté d’une flèche. L’abside est quant à elle reconstruite sur un plan quadrangulaire. Au XVIIe siècle, une chapelle est édifiée contre le mur sud de la nef, et dédiée à Notre-Dame de Pitié. Le sol de l’église est également entièrement refait en tomettes, alors que de plus en plus d’inhumations ont lieu au sein de l’édifice. Au XVIIIe siècle, la nef est flanquée de collatéraux, tandis que le chœur est réhaussé, avancé et séparé par un emmarchement. Une sacristie est également construite au nord de l’abside.

Au XIXe siècle, le plan original de l’église est complètement bouleversé pour laisser place à l’édifice actuel. Ce dernier est inversé : l’entrée de l’édifice se fait par l’ancien chœur, à l’est. La nouvelle église englobe l’ancienne et est composée d’un porche d’entrée, suivi de l’ancienne travée sous clocher, d’une nef avec bas-côtés et d’un chevet avec une abside polygonale. L’édifice est ouvert par de larges baies modernes, le tout voûté d’ogives.

L’intérieur de l’édifice est désormais organisé pour mettre en avant le centre de la construction, duquel ressortent les fondations des anciennes constructions. L’église a fait l’objet d’un aménagement muséal, avec lumières et signalétique adaptées.

Emplacements des sarcophages (VIe -VIIIe siècles) retrouvés dans l'église. Source: Brochure touristique.

L’élément le plus remarquable des vestiges est la multitude de sépultures retrouvées enfouies. Elles se répartissent en plusieurs catégories[9]:

  • Sarcophages mérovingiens, datés entre les VIe et VIIIe siècles : 35 ont été retrouvés sur le site, dont 23 en grès et 12 en calcaire.
  • Ensevelissements en pleine terre, datés entre les VIe et XIXe siècles : plus de 200 sépultures ont été retrouvées, notamment identifiables grâce aux pinces retrouvées qui étaient utilisées pour fermer les linceuls. C’est le seul mode d’inhumation que l’on retrouve tout au long de l’existence de l’édifice en tant que site funéraire[10].
  • Cercueils, datés entre les XIVe au XIXe siècles : environ 200 ont été retrouvés. Ils se composent de planches de bois clouées les unes aux autres.
  • Autres types de coffrages : deux coffrages de dalles (VIIe-VIIIe siècles) sur fond de terre battue, cinq coffrages de bois avec des planches non-clouées (IXe-XIe siècles), deux coffrages de pierre (IXe-XIIe siècles), deux coffrages mixtes avec parois en pierre et fond et couvercle en bois (XIe-XIIe siècles), deux fosses anthropomorphes[11] (XIIIe-XIVe siècles), deux caveaux maçonnés (XIVe-XVIIIe siècles).

Ces tombes apportent de nombreuses indications sur les populations des différentes périodes. La première étant que parmi les restes humains retrouvés, aucun ne comportait de traces de désordre physique manifeste (malnutrition…) ni de traces d’un travail pénible. Les inhumations au sein de l’édifice étaient donc réservées à une population aisée. D’autres objets retrouvés nous renseignent sur la vie des personnes inhumées : sur leurs voyages (coquilles Saint-Jacques…), commerce (pièces de monnaies), habillement (type de tissu, de vêtement), vie quotidienne et domestique (céramiques…). La pratique religieuse est également constamment rappelée, notamment grâce aux nombreux chapelets, crucifix, médaillons etc. Ce sont des indices précieux pour l’analyse des pratiques religieuses et de leur symbolique au fil des siècles.

Inventaire décor et mobilier

Si le décor ancien de l’église ne nous est pas parvenu, quelques descriptions et indices archéologiques permettent d’apercevoir ce à quoi devaient ressembler les ornements de l’église. On sait par exemple que bien qu’assez modeste et sobre, l’édifice du XIe comportait un décor de bandes et arcatures lombardes sur l’abside et les absidioles. Ce décor est au XIIe siècle complété par un portail occidental à colonnes avec pilastres et chapiteaux sculptés de motifs végétaux.

Quelques objets ont également été retrouvés lors des fouilles. La majorité des sépultures fouillées incluaient des céramiques de différentes sortes. Des perles et chapelets, ainsi que des éléments de parure ont également été retrouvés, tout comme différents objets du culte. Au final, les sépultures retrouvées sont assez modestes, ce qui peut à la fois être une volonté de l’Eglise tout comme une conséquence de la réouverture postérieure des sépultures, qui ont alors pu faire l’objet de pillages.

L’église n’a pas conservé de mobilier à proprement parler. Elle abrite cependant plusieurs éléments de signalétique pédagogique et touristique : plans, maquettes…

Rénovations / Etat

  • XVIIe siècle : premières rénovations majeures après les différentes additions des siècles précédents.
  • XIXe siècle : restauration générale au moment du remaniement par l'architecte Berthier.
  • 1900 : travaux d’entretien.
  • Années 1940s : restaurations conséquentes mais insuffisantes après les bombardements des Allemands pendant la guerre.
  • Fin du XXe siècle : fouilles et restaurations pour la mise en valeur touristique et l’ouverture au public

L’ancienne église Saint-Clément a fait l’objet d’une belle reconversion touristique, avec la mise en valeur et les outils adéquats. Cependant, les vestiges de l’église en elle-même (du XIXe siècle) mériteraient un entretien plus poussé, voire une restauration appliquée.

Le site archéologique est inscrit au titre des Monuments Historiques depuis 1993.

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’ancienne église Saint-Clément, consulter le site de la mairie ou celui de l’office du tourisme :

Mâcon

Office du tourisme

Visite

L’église Saint-Clément se visite en groupes constitués au préalable, en contactant au minimum 48h à l’avance le Musée des Ursulines au numéro suivant : 03 85 39 90 38.

Elle est par ailleurs ouverte à tous les visiteurs lors des Journées du Patrimoine.

Le site n’est pas adapté aux personnes à mobilité réduite.

Association engagée

Association « Les Amis des Musées de Mâcon »

20, rue des Ursulines 71 000 Mâcon

03 85 39 90 37

Bulletin d'adhésion

Iconographie ancienne et récente

Collection privée de Monsieur Luc Denis
Collection privée
Collection privée


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • GUERREAU, Alain, Recherches en cours à l'ancienne église de Saint-Clément (Mâcon), revue « Images de Saône-et-Loire » n° 69 (printemps 1987), pp. 15-19.
  • SAPIN, Christian, Mâcon (Saône-et-Loire). Ancienne église Saint-Clément, In : Archéologie médiévale, tome 22, 1992. pp. 453-454.

Sources

  • Brochure réalisée par la ville / le pôle tourisme.

Auteurs des textes : Claire Magnien et José Raymond.

  • Fiche édifice du site Bourgogne Romane :

Page sur Mâcon et ses monuments

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Notice d’inventaire sur le Vieux Saint-Vincent :

Archives départementales de la Saône-et-Loire

Propriétaire / Contact

  • Commune de Mâcon

Site de la commune

03 85 39 71 00

  • Contact monument :

musees@ville-macon.fr

03 85 39 90 38

Patrimoine local et/ou folklore

  • Le Musée des Ursulines : situé à Mâcon dans l’ancien couvent des Ursulines du XVIIe siècles, des sculptures romanes et gothiques de la région y sont exposées et conservées, notamment des pièces provenant de l’ancienne cathédrale.
Musée des Ursulines (©CEP)

Dossier de presse:

Musée des Ursulines Dossier de presse.jpg Musée des Ursulines Dossier de presse2.jpg Musée des Ursulines Dossier de presse3.jpg Musée des Ursulines Dossier de presse4.jpg

  • La Cathédrale Vieux-Saint-Vincent à Mâcon : cathédrale primitive de Mâcon dont il ne reste aujourd’hui que le porche d’entrée et les deux tours octogonales. Elle abrite désormais un petit musée lapidaire, libre de visite. Son architecture composite met en lumière plusieurs phases de construction, avec des vestiges romans et gothiques remarquables.

Notes et références

  1. Sur l’histoire de la ville de Mâcon en elle-même, se rapporter à la bibliographie en fin d’article.
  2. GUERREAU, Alain, Notice sur l’ancienne cathédrale Saint-Vincent, 2014.
  3. Brochure fournie par la commune et son pôle tourisme.
  4. Dictionnaire topographique de Saône-et-Loire, p.645, « Saint-Clément, quartier, com. de Mâcon ».
  5. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Notice d’inventaire, archives départementales de le Saône-et-Loire.
  6. Dictionnaire topographique de Saône-et-Loire, p.645, « Saint-Clément, quartier, com. de Mâcon ».
  7. Oursel.
  8. Description en majorité établie grâce au document pédagogique de la commune.
  9. Brochure de la mairie et du pôle tourisme
  10. En précisant qu’il pourrait y avoir d’autres modes d’inhumations dans ce cas, qui n’auraient pas été identifiés lors des fouilles.
  11. Fosses creusées en forme de corps humain.