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Chapelle du Château des Moines à Berzé-la-Ville

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Historique
=== Historique ===
Berzé-la-Ville est un centre cultuel dès le Ve siècle. L’installation du doyenné en lui-même, c’est-à-dire le château des moines, à l’écart du bourg, s’étale et se concrétise dans la seconde moitié du XIe siècle. Si avant cela Cluny semble déjà être présente à Berzé-la-Ville, les rivalités qu’elle entretient avec les seigneurs locaux, notamment les seigneurs de Berzé, rendent toute installation durable impossible<ref>Pour une description détaillée des dynamiques ayant conduit à l’installation du doyenné, voir le travail de Maria Hillebrandt référencé à la fin de l’article.</ref>. C’est avec l’abbatiat (1049-1109) d’Hugues de Semur que la situation se débloque, grâce à un serment de fidélité liant le seigneur de Berzé à Cluny, et grâce à une nouvelle alliance matrimoniale. Hugues assure ainsi à Cluny une stabilité et une liberté de fonctionnement totale à Berzé-la-Ville.
 
A cette époque, une série de chartes de Cluny rend donc compte de la donation des terres de Berzé-la-Ville à l’abbaye de Cluny. L’église paroissiale Notre-Dame de la Purification est, elle, mentionnée pour la première fois vers 1093 dans la charte C3667. Cette dernière fait état de la donation de l’édifice de la part de l’évêque de Mâcon Landry de Berzé et de sa famille, à destination de l’abbé de Cluny.
 
A la suite de ces tractations, une dépendance monastique de Cluny est donc installée à Berzé-la-Ville. Il s’agit en fait d’une exploitation agricole, censée participer activement à l’approvisionnement de l’abbaye. Ces fonctions sont notamment décrites et détaillées dans deux documents du milieu du XIIe siècle. Le premier est laissé par Henri de Blois, évêque de Winchester, en visite à Cluny. Le second est un document rédigé à destination de Pierre le Vénérable<ref>9ème abbé de Cluny, de 1122 à 1156. Il est célèbre pour la réforme de l’abbaye de Cluny qu’il entreprend, alors qu’elle est en proie aux difficultés financières. Il lance pour cela une série d’inventaires très complets des biens et dépendances de l’abbaye, qui constituent des documents remarquables pour retracer l’histoire de l’époque.</ref>, et faisant le point sur les revenus de l’abbaye de Cluny afin de mieux répartir les charges entres ses domaines. Le doyenné semble assez prospère.
 
Le doyenné de Berzé-la-Ville est donc bien intégré à l’organisation générale de Cluny. Cependant, il semble tout de même avoir un statut particulier, peut-être hérité de l’affection que porte Hugues de Semur à cet endroit. Par exemple, si au début du XIIe siècle, Cluny semble avoir établi un doyen pour chacun de ses doyennés, aucune mention n’en est faite pour celui de Berzé-la-Ville. Il semble avoir été géré directement par l’administration centrale de Cluny.
Le doyenné ne se trouvant pas sur le territoire de l’église paroissiale, mais un peu plus à l’écart, les moines ont donc probablement construit leur propre lieu de culte dès leur installation. Le doyenné accueillant par ailleurs très souvent l’abbé Hugues en ses murs<ref>Au sujet du lien particulier entre Berzé-la-Ville et l’abbé, voir notamment l’ouvrage de Jean Virey, Saint-Hugues et la Chapelle de Berzé.</ref>, la chapelle des moines est probablement construite pour lui, ce qui expliquerait la richesse de ses ornements. Un premier édifice est ainsi édifié à la fin du XIe siècle. Il est cependant détruit par un incendie causé par la foudre très peu de temps après. L’abbé, qui meurt la même année, organise sa reconstruction dans son testament. Celle-ci est vraisemblablement construite sur plusieurs années, et terminée lors de l’abbatiat de son successeur<ref>Pons de Melgueil, abbé de 1109 à 1122.</ref>.
 
Ce qu’il advient de la chapelle dans les siècles suivants est assez incertain. Elle est visiblement entretenue, comme en témoignent les traces de restaurations et autres enduits retrouvés sur les peintures. Le plan du bâtiment ne semble pas avoir subi de modification majeure, à l’exception du sol qui pourrait avoir été réhaussé. La porte de la chapelle a vraisemblablement également été remaniée au XVIIIe siècle<ref>Virey, Jean, Notice sur l’édifice.</ref>, lors de la reconstruction des bâtiments du doyenné. Pendant la Révolution, en 1791, ce dernier est vendu comme bien national, et sert désormais d’exploitation agricole privée. Le niveau inférieur de la chapelle devient un cellier et le niveau supérieur une grange.
 
En 1887, l’abbé Jolivet, curé de Berzé-la-Ville, pressent la présence de peintures sous l’enduit qui recouvre l’intérieur de la chapelle. Il découvre ainsi un ensemble remarquable de peintures murales du XIIe siècle, exemple pictural unique en Bourgogne. Une restauration s’en suite, et la chapelle est finalement classée aux Monuments Historiques en 1893. En 1946, l’édifice et son décor est menacé d’être démonté et expédié aux Etats-Unis, comme bien d’autres à cette époque. Fort heureusement, la britannique [https://fr.wikipedia.org/wiki/Joan_Evans_(historienne_d%27art) Joan Evans], historienne de l’art médiéval, rachète la chapelle et en fait don à l’Académie de Mâcon, dès lors chargée de sa sauvegarde et de sa mise en valeur. Depuis restaurée à plusieurs reprises et dûment entretenue, la chapelle est passée il y a quelques années sous la tutelle des Monuments Nationaux, qui en assure la gestion.
 
=== Description architecturale ===
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