Cathédrale Vieux-Saint-Vincent à Mâcon : Différence entre versions
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+ | [[Fichier:VieuxSaintVincentPlanAncien1.jpg | thumb|center|500px |Plan de la cathédrale et de ses abords en 1797, par Guillemot. Source: Archives départementales de Saône-et-Loire]] | ||
=== Inventaire décor et mobilier === | === Inventaire décor et mobilier === |
Version du 27 septembre 2019 à 09:49
La cathédrale « Vieux Saint-Vincent » est la cathédrale primitive de Mâcon. Elle est située à l’emplacement d’un premier édifice carolingien, comme en témoignent les vestiges de mur en opus spicatum retrouvés dans les fondations de l’édifice. Il est difficile d’avancer une datation stricte de la cathédrale, tant ses vestiges semblent disparates, mais son origine romane est cependant indiscutable. De l’édifice roman, il ne reste aujourd’hui que le porche et les deux clochers octogonaux. Ainsi, la partie centrale, dont les tours jusqu’à mi-hauteur, pourrait avoir été édifiée entre 960 et 980. La chapelle haute et le porche pourraient remonter aux alentours de 1100, et les voûtes de ce dernier à la fin du XIIe siècle. La construction du reste des vestiges s’est probablement étalée du XIIIe au XVIe siècle : partie centrale de la nef (XIIIe), parties hautes des deux tours (nord : vers 1320, sud : XVe siècle), portail principal (fin XVe). Au XVIe siècle, la cathédrale est ravagée par des bandes protestantes. Malgré une tentative de restauration au XVIIe siècle, l’édifice reste en mauvais état, et sa destruction est décidée en 1797, à l’exception des parties encore visibles aujourd’hui. En 1855, une restauration de ces vestiges est engagée, et une chapelle est installée dans le porche. Elle y demeurera jusqu’au début de la Première Guerre Mondiale. La cathédrale est classée Monument Historique depuis 1862 (tours et peintures). Des travaux de rénovation et de mise en valeur sont entrepris dans les années 1970, et permettent l’ouverture au public de l’édifice. Il abrite aujourd’hui un petit musée lapidaire. La cathédrale Saint-Vincent est particulièrement célèbre pour ses chapiteaux sculptés et son tympan romans. Ce dernier représente des scènes du Jugement Dernier et est un des plus grands et plus anciens tympans romans de France. Le style du portail et des sculptures du porche est à rapprocher de l’art de Cluny, Charlieu, Perrecy-les-Forges ou encore de l’autel de l’église d’Avenas.
Adresse | 240 rue de Strasbourg, 71000 Mâcon |
Coordonnées GPS | 46°18'23.7"N 4°50'04.3"E |
Paroisse de rattachement | Paroisse Saint-Etienne de Mâcon |
Protection Monuments Historiques | Classée en 1862 (tours et peintures) |
Sommaire
- 1 Historique
- 2 Description architecturale
- 3 Inventaire décor et mobilier
- 4 Rénovations / Etat
- 5 Actualités
- 6 Visite
- 7 Association engagée
- 8 Iconographie ancienne et récente
- 9 Plans cadastraux
- 10 Bibliographie
- 11 Sources
- 12 Propriétaire / Contact
- 13 Patrimoine local et/ou folklore
- 14 Notes et références
Historique
Le « Vieux Saint-Vincent » est la cathédrale primitive de Mâcon. Son histoire est émaillée de péripéties en tous genres, en parallèle de l’évolution de la ville. Mâcon est citée par Jules César dès le Ier siècle av. J.C., sous le nom de Matisco/Matiscone[1]. Elle se développe rapidement et est fortifiée au IVe siècle. Mâcon devient cité en 534, lorsque le royaume Burgonde est annexé par les Francs et partagée entre les successeurs de Clovis[2]. Un premier évêque, Placide, est désigné en 538. Un premier édifice est donc probablement construit sous son impulsion au VIe siècle. Il s’agit vraisemblablement d’une construction plus globale d’un « groupe cathédral ». Il est à l’époque en effet d’usage pour chaque cité épiscopale de comporter au moins deux cathédrales et un baptistère[3]. Plusieurs patrons sont supposés pour ces édifices : saint Gervais et saint Protais, saint Barthélémy, saint Jean, saint Vincent. En 543, le roi Childebert fait don au sanctuaire d’une partie de la tunique du martyr Vincent de Saragosse, auquel l’édifice est visiblement dès lors dédié.
En 742, un incendie accidentel détruit vraisemblablement la cathédrale. En conséquence, et dans le cadre de la restructuration générale de l’époque carolingienne, une nouvelle cathédrale est vraisemblablement construite. Cette édification pose alors les bases des différents remaniements postérieurs, et constitue encore aujourd’hui les fondations en place. Des pillages successifs au IXe (par Lothaire) et au Xe siècles (par les Hongrois) et un autre incendie par la suite entrainent visiblement de nombreux dommages. Vers 950, l’évêque Maimbaud commence une vaste reconstruction de l’édifice, qui se poursuit vraisemblablement pendant l’épiscopat de ses successeurs Adon et Jean. Ce chantier est favorisé par le développement agraire que connaît le Mâconnais à cette époque.
Du XIe au XIIIe siècle, la région mâconnaise connaît une forte instabilité, notamment à cause de rivalités territoriales entre autorités ecclésiastiques et seigneurs locaux. La cathédrale subit à cette époque de nombreuses reconstructions et additions architecturales successives. Elle mélange dès lors les styles romans et gothiques. En 1180, le roi Philippe-Auguste autorise la fortification du bourg épiscopal[4]. La cathédrale se voit entourée d’un enclos qui fait d’elle et du quartier environnant une petite cité ecclésiastique. Le reste du Moyen-Age est relativement calme en ce qui concerne la cathédrale, qui est régulièrement complétée et vraisemblablement entretenue.
Au XVIe siècle, les troubles engendrés par les Guerres de Religion sont particulièrement intenses à Mâcon et ses alentours. La cathédrale est mise à sac en 1567 par les troupes protestantes, comme beaucoup d’autres édifices religieux. Les objets du culte disparaissent, les cloches sont enlevées, les vitraux brisés, l’édifice saccagé. C’est probablement à ce moment-là qu’est martelé le tympan de la cathédrale. Plus que les dommages directs assenés à la cathédrale, ce sont les répercussions de cette période désœuvrée qui seront les plus dramatiques, tant du point de vue matériel que de celui de la pratique religieuse[5]. Au début du XVIIe siècle, l’évêque Gaspard Dinet entreprend une première restauration de l’édifice, afin qu’il puisse de nouveau accueillir le culte de manière convenable. Ce n’est visiblement pas suffisant, puisqu’en 1725, la cathédrale est toujours dans un état précaire.
C’est donc un édifice déjà instable qui voit arriver la Révolution française. La cathédrale, comme toute propriété ecclésiastique, devient à l’époque un bien national. Le culte continue cependant d’y être célébré jusqu’en 1791. En 1793, et après avoir servi de lieu de réunion, la cathédrale est transformée en Temple de la Raison[6] puis en temple de l’Etre Suprême, et ce jusqu’à la chute de Robespierre. A partir de 1794, plusieurs rapports sont faits sur l’été préoccupant de la cathédrale. En 1797, l’ingénieur du département Guillemot[7] est envoyé sur place pour évaluer ce qu’il reste de la cathédrale. En parallèle des volontés de restructuration et d’aménagement du quartier, la destruction partielle de l’édifice est décidée. Il préconise cependant de conserver les parties les plus anciennes de la cathédrale, à savoir massif occidental et le narthex.
Commencées en 1799, les destructions s’étalent jusqu’aux années 1850. Les vestiges sont alors restaurés et classés Monument Historique en 1862. Le Vieux Saint-Vincent devient en 1855 une chapelle, et ce jusqu’en 1904. Quelques travaux d’entretien sont entrepris au XXe siècle, jusqu’à ce que l’édifice face à partir des années 70 l’objet d’une rénovation complète et de recherches archéologiques, dans l’optique d’une mise en valeur patrimoniale et touristique. L’ancienne cathédrale devient alors un petit musée lapidaire.
Description architecturale
GLOSSAIRE : Bourgogne Romane
A l’origine, la cathédrale est un édifice impressionnant, à la fois par sa taille que par les détails de son architecture. Elle est à la fin du XVIIIe siècle composée d’éléments hétéroclites d’époques différentes, des ajouts gothiques ayant complété les bases romanes de l’édifice. Elle comporte alors un narthex, suivi de deux tours, puis d’une nef avec collatéraux et chapelles latérales, d’un transept et d’un chœur à chevet plat.
Inventaire décor et mobilier
Rénovations / Etat
- Début du 17e siècle : l’évêque Dinet engage les premières rénovations de la cathédrale pour réparer les dommages du temps et des Guerres de Religion. Ces rénovations concernent notamment le pavement, les stalles, l’orgue ou encore les autels.
- Années 1850 : Après la destruction de la majeure partie de l’édifice, la restauration des parties restantes est entreprise : toitures, piliers, mise à jour du tympan…
- 1973 : démontage des arcades de l’ancien cloître remonté devant l’église.
- 1986 : vitrage du grand arc oriental pour figurer la perspective de l’ancienne nef.
- 2014 : stage de relevés architecturaux des étudiants Hongrois de la « Budapest University of of Technical and Economic Sciences », sous la direction du professeur Laszlo Darago et de son assistant Daniel Bakonyi, et en collaboration avec le C.E.P de Saint-Christophe-en-Brionnais. Les plans des vestiges sont dressés par les étudiants et analysés par Alain Guerreau.
Le Vieux Saint-Vincent est dans un état convenable, mais nécessite une étude plus approfondie des vestiges ainsi qu’un entretien régulier.
Le Vieux Saint-Vincent est classé Monument Historique depuis 1862.
Actualités
Pour suivre l’actualité de l’ancienne cathédrale, consulter le site de la mairie ou celui de l’office du tourisme :
Visite
La visite du narthex de la cathédrale est libre.
Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite.
Ouverture du 1er Juin au 30 septembre, tous les jours sauf lundi et dimanche matin, de 10h à 12h et de 14h à 18h.
La visite du Musée des Ursulines, ayant les mêmes horaires, est payante.
Association engagée
Association « Les Amis des Musées de Mâcon »
20, rue des Ursulines 71 000 Mâcon
03 85 39 90 37
Iconographie ancienne et récente
Crédit Photos: CEP
Plans cadastraux
Bibliographie
- ANGHEBEN, Marcel, L'iconographie du portail de l'ancienne cathédrale de Mâcon : une vision synchronique du jugement individuel et du jugement dernier, Les Cahiers de Saint-Michel de Cuxa, 2001.
- CAVELL, Leslie Joan, Social and Symbolic Functions of the Romanesque Facade: The Example of Mâcon's Last Judgment Galillee, University of Michigan, 1997.
- GARMIER, Jean-François, Les Monuments de Mâcon, Le Vieux Saint-Vincent, Mâcon, 1988.
- GOUJON, Pierre, Histoire de Mâcon, Toulouse, 2000.
- GUERREAU, Alain, Notice sur l’ancienne cathédrale Saint-Vincent, 2014.
- SAPIN, Christian, Bourgogne Romane, Dijon, 2006.
- VIREY, Jean, Les Eglises Romanes de l’Ancien Diocèse de Macon, Cluny et sa région, Mâcon, 1935.
Sources
- Fiche édifice du site Bourgogne Romane :
- Oursel, Anne-Marie et Raymond, Notice d’inventaire sur le Vieux Saint-Vincent :
Archives départementales de Saône-et-Loire
- Guillemot, Rapport d’inspection, 1797, Archives départementales de Saône-et-Loire.
Propriétaire / Contact
- Commune de Mâcon
03 85 39 71 00
- Contact monument :
musees@ville-macon.fr
03 85 39 90 38
Patrimoine local et/ou folklore
- Le Musée des Ursulines : situé à Mâcon dans l’ancien couvent des Ursulines du XVIIe siècles, des sculptures romanes et gothiques de la région y sont exposées et conservées, notamment des pièces provenant de l’ancienne cathédrale.
Dossier de presse:
- L’Eglise Saint-Clément à Mâcon: site archéologique qui permet d’observer les cinq constructions successives de l’édifice. On y retrouve des restes de la nécropole des évêques édifiée au VIe siècle, des sarcophages mérovingiens, les vestiges de la construction romanes du XIe siècle… Le tout au sein d’une église rebâtie au XIXe siècle, désaffectée en 1973 et désormais ouverte aux visiteurs.
Notes et références
- ↑ Sur l’histoire de la ville de Mâcon en elle-même, se rapporter à la bibliographie en fin d’article.
- ↑ GUERREAU, Alain, Notice sur l’ancienne cathédrale Saint-Vincent, 2014.
- ↑ Ibidem
- ↑ SAPIN, Christian, Bourgogne romane, Dijon, 2006.
- ↑ GARMIER, Jean-François, Les Monuments de Mâcon, Le Vieux Saint-Vincent, Mâcon, 1988.
- ↑ Ibidem. Les Temples de la Raison sont des monuments chrétiens reconvertis au moment de la Révolution en temples athées voués à organiser le « culte de la Raison ». Il s’agissait pour les révolutionnaires de contrer l’omniprésence et l’ingérence de la religion catholique au sein de la population. Ces temples visaient à unir les français autour des valeurs de la République et des idées des philosophes des Lumières.
- ↑ Les plans de l’ingénieur sont conservés aux Archives Départementales de la Saône-et-Loire.