Eglise Saint-Jean-Baptiste à Tramayes : Différence entre versions
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+ | L’architecture actuelle est donc le mélange des vestiges romans pour le porche, et d’une construction moderne assez massive pour le reste de l’édifice. | ||
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+ | A l’est, le clocher roman domine l’entrée de l’édifice actuel. De plan barlong, il est constitué de deux étages. Le premier est flanqué de pilastres sur les faces est, sud et nord. La face ouest est pour sa part encastrée dans le pignon de la nef moderne. On distingue deux pilastres larges aux angles, et un pilastre médian plus fin<ref>Sauvegarde de l’art français, ''Notice de l’église de Tramayes.''</ref>. Ce dernier vient séparer les deux baies plein cintre nues qui ouvrent les trois murs mentionnés. Le second étage voit succéder aux pilastres une série de fines colonnes. Les quatre faces y sont ornées de baies géminées plein cintre retombant sur des colonnettes latérales et centrales aux chapiteaux sculptés. Ces ouvertures sont de taille égale et relativement modeste par rapport au profil massif du clocher. Sur les façades est et ouest, les colonnes encadrent les baies géminées, tandis qu’elles les séparent simplement sur les deux autres murs. Le beffroi abrite par ailleurs les trois cloches de l’église. Sa corniche repose sur des modillons sculptés et sur les colonnes fines des façades. | ||
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+ | Les deux étages du clocher sont séparés par un cordon supporté par des modillons. Cette séparation marque une juxtaposition stylistique assez fréquente en Bourgogne<ref>Ibidem</ref>. Le premier étage est ainsi à rapprocher du clocher de Trambly, et dénote une forte influence clunisienne. Le beffroi est quant à lui comparable à celui d’Anzy-le-Duc, et témoigne d’une influence Brionnaise certaine. Par ailleurs, si l’architecture générale du clocher s’insert dans le premier art roman en Mâconnais, son décor rend compte d’un développement stylistique plus tardif et élaboré. Ces nuances architecturales renforcent le caractère singulier du clocher. La monotonie du plan roman traditionnel est également contrebalancée par l’appareil régulier en arkose (grès feldspathique) du clocher, qui laisse entrevoir des pierres de teintes variées, de l’ocre clair à l’ocre rouge<ref>Oursel</ref>. Le toit pyramidal est fait de tuiles vernissées, assez ramassé et surmonté d’une flèche moderne. | ||
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+ | La travée sous clocher est voûtée d’une coupole sur trompes octogonale<ref>Ibidem</ref>. Une tribune a été ajoutée au XIXe siècle, afin de créer une véritable entrée principale, jusqu’alors gênée lors de l’actionnement des cloches. Un oculus, muni d’un vitrail, a également été percé dans la paroi est de la travée au XIXe siècle. Cette-dernière s’ouvre sur la nef par un arc triomphal en plein cintre, qui repose sur deux colonnes à chapiteaux romans sculptés, qui atteignent le niveau du plancher de la tribune. | ||
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+ | Cette tour-porche romane est suivie par le corps moderne de l’église. La nef principale est flanquée de deux collatéraux, de niveau inférieur. Elle comporte cinq travées, et est voûtée d’arêtes. Cinq petites baies plein cintre éclaire les voûtes sur les façades nord et sud. Ses bas-côtés sont voûtés de même manière, et ouverts par cinq grandes baies plein cintre de chaque côté. Ils communiquent sur la nef via une série d’arcades en plein cintre reposant sur des colonnes nues. | ||
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+ | La nef est suivie d’un transept très saillant, surélevé de deux marches. Ses bras, voûtés en croisée d’ogives à clef de voûte sculptée, abritent deux chapelles. Elles sont chacune éclairées d’un oculus. La chapelle de gauche est dédiée à Saint-Joseph. La croix du transept est également voûtée en croisée d’ogives. Elle communique avec les croisillons, l’abside et la nef via quatre arcs plein cintre sur colonnes. L’abside est semi-circulaire et voûtée en cul-de-four, éclairée par trois grandes baies. Une petite porte de bois donne sur la sacristie, à gauche du maître-autel. | ||
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+ | L’extérieur de l’église Saint-Jean-Baptiste marque bien les deux époques de construction de l’édifice. La partie occidentale est d’aspect moderne et homogène, et recouverte de tuiles. Deux contreforts plats sont accolés aux façades des collatéraux. Le clocher-porche roman a été complété par deux tourelles d’escalier octogonales collées à la structure originale, avec une toiture en tuiles vernissées du même type que sur le clocher. Ces tours sont percées de petites arquebusières en forme de croix. Le portail principal est fortement surélevé par rapport à la rue. La porte moderne est surmontée d’un arc plein cintre et est encadrée par deux grands pilastres. | ||
=== Inventaire décor et mobilier === | === Inventaire décor et mobilier === |
Version du 30 septembre 2019 à 13:40
L’église Saint-Jean-Baptiste, anciennement Saint-Germain, est dès son origine le siège de la paroisse de Tramayes, dans le département de Saône-et-Loire en Bourgogne-Franche-Comté. Si l’église est déjà mentionnée au Xe siècle, les vestiges les plus anciens de l’édifice actuel font partie d’une construction datée entre 1080 et 1230. L’église ayant été reconstruite en 1846 pour pouvoir accueillir la population grandissante des fidèles, seul le clocher et sa travée appartiennent à cet édifice médiéval et relèvent de l’art roman. Le clocher de plan carré, inscrit au titre des Monuments Historiques en 1930, témoigne du premier art roman en Mâconnais. Mais son décor est stylistiquement plus développé et le rapproche des églises du Brionnais. A l’intérieur de l’église, les chapiteaux romans de la travée d’origine sont les éléments les plus remarquables, sculptés de feuillages et de lions. Même si son orientation a été inversée lors de sa reconstruction, et si son chœur est désormais orienté à l’ouest, l’église actuelle, située en hauteur par rapport à la rue, domine toujours le village de la haute silhouette de son clocher.
Adresse | Place de l'Eglise, 71520 Tramayes |
Coordonnées GPS | 46°18'25.5"N 4°35'52.2"E |
Paroisse de rattachement | Paroisse des Saints Apôtres en Haut Clunisois |
Protection Monuments Historiques | Clocher inscrit en 1930 |
Sommaire
- 1 Historique
- 2 Description architecturale
- 3 Inventaire décor et mobilier
- 4 Rénovations / Etat
- 5 Actualités
- 6 Visite
- 7 Association engagée
- 8 Iconographie ancienne et récente
- 9 Plans cadastraux
- 10 Bibliographie
- 11 Sources
- 12 Propriétaire / Contact
- 13 Patrimoine local et/ou folklore
- 14 Notes et références
Historique
Description architecturale
GLOSSAIRE : Bourgogne Romane
L’architecture actuelle est donc le mélange des vestiges romans pour le porche, et d’une construction moderne assez massive pour le reste de l’édifice.
A l’est, le clocher roman domine l’entrée de l’édifice actuel. De plan barlong, il est constitué de deux étages. Le premier est flanqué de pilastres sur les faces est, sud et nord. La face ouest est pour sa part encastrée dans le pignon de la nef moderne. On distingue deux pilastres larges aux angles, et un pilastre médian plus fin[1]. Ce dernier vient séparer les deux baies plein cintre nues qui ouvrent les trois murs mentionnés. Le second étage voit succéder aux pilastres une série de fines colonnes. Les quatre faces y sont ornées de baies géminées plein cintre retombant sur des colonnettes latérales et centrales aux chapiteaux sculptés. Ces ouvertures sont de taille égale et relativement modeste par rapport au profil massif du clocher. Sur les façades est et ouest, les colonnes encadrent les baies géminées, tandis qu’elles les séparent simplement sur les deux autres murs. Le beffroi abrite par ailleurs les trois cloches de l’église. Sa corniche repose sur des modillons sculptés et sur les colonnes fines des façades.
Les deux étages du clocher sont séparés par un cordon supporté par des modillons. Cette séparation marque une juxtaposition stylistique assez fréquente en Bourgogne[2]. Le premier étage est ainsi à rapprocher du clocher de Trambly, et dénote une forte influence clunisienne. Le beffroi est quant à lui comparable à celui d’Anzy-le-Duc, et témoigne d’une influence Brionnaise certaine. Par ailleurs, si l’architecture générale du clocher s’insert dans le premier art roman en Mâconnais, son décor rend compte d’un développement stylistique plus tardif et élaboré. Ces nuances architecturales renforcent le caractère singulier du clocher. La monotonie du plan roman traditionnel est également contrebalancée par l’appareil régulier en arkose (grès feldspathique) du clocher, qui laisse entrevoir des pierres de teintes variées, de l’ocre clair à l’ocre rouge[3]. Le toit pyramidal est fait de tuiles vernissées, assez ramassé et surmonté d’une flèche moderne.
La travée sous clocher est voûtée d’une coupole sur trompes octogonale[4]. Une tribune a été ajoutée au XIXe siècle, afin de créer une véritable entrée principale, jusqu’alors gênée lors de l’actionnement des cloches. Un oculus, muni d’un vitrail, a également été percé dans la paroi est de la travée au XIXe siècle. Cette-dernière s’ouvre sur la nef par un arc triomphal en plein cintre, qui repose sur deux colonnes à chapiteaux romans sculptés, qui atteignent le niveau du plancher de la tribune.
Cette tour-porche romane est suivie par le corps moderne de l’église. La nef principale est flanquée de deux collatéraux, de niveau inférieur. Elle comporte cinq travées, et est voûtée d’arêtes. Cinq petites baies plein cintre éclaire les voûtes sur les façades nord et sud. Ses bas-côtés sont voûtés de même manière, et ouverts par cinq grandes baies plein cintre de chaque côté. Ils communiquent sur la nef via une série d’arcades en plein cintre reposant sur des colonnes nues.
La nef est suivie d’un transept très saillant, surélevé de deux marches. Ses bras, voûtés en croisée d’ogives à clef de voûte sculptée, abritent deux chapelles. Elles sont chacune éclairées d’un oculus. La chapelle de gauche est dédiée à Saint-Joseph. La croix du transept est également voûtée en croisée d’ogives. Elle communique avec les croisillons, l’abside et la nef via quatre arcs plein cintre sur colonnes. L’abside est semi-circulaire et voûtée en cul-de-four, éclairée par trois grandes baies. Une petite porte de bois donne sur la sacristie, à gauche du maître-autel.
L’extérieur de l’église Saint-Jean-Baptiste marque bien les deux époques de construction de l’édifice. La partie occidentale est d’aspect moderne et homogène, et recouverte de tuiles. Deux contreforts plats sont accolés aux façades des collatéraux. Le clocher-porche roman a été complété par deux tourelles d’escalier octogonales collées à la structure originale, avec une toiture en tuiles vernissées du même type que sur le clocher. Ces tours sont percées de petites arquebusières en forme de croix. Le portail principal est fortement surélevé par rapport à la rue. La porte moderne est surmontée d’un arc plein cintre et est encadrée par deux grands pilastres.
Inventaire décor et mobilier
- Décor du clocher :
Modillons sculptés : masques humains et animaliers, motifs floraux
Colonnes des baies géminées sculptées de divers motifs
- Décor des chapiteaux de la travée sous clocher[5]:
Au sud, le chapiteau est sculpté de deux rangs de feuilles surmontés d’une fleur renversée à trois pétales
Au nord, quatre lions s’affrontent, deux sur la face principale séparés par une rosace, et un sur chaque face latérale. Les lions reposent sur des hautes feuilles creusées de stries parallèles et recourbées à leur sommet.
- Oculus de l’arc triomphal de l’ancien chœur roman
- Trois Cloches [6]:
Une petite cloche ancienne datant de 1661, avec pour parrain et marraine Antoine et Catherine Delafond (membres de familles de notaires locales)
Une cloche moyenne datant de 1871, avec pour parrain et marraine Jean Bélicard (huissier) et Stéphanie Ducoté (femme Corsin).
Une grande cloche (1.7 tonnes), dite « Le Bourdon », datant de 1854 et fondue à Lyon (fondeur Burdin) pour l’église d’Ainay. Son ton étant différent des autres, elle fut vendue au rabais et la fabrique de Tramayes put l’acquérir, alors même qu’elle cherchait une cloche imposante pouvant être entendue de tous les hameaux. Son parrain est Claude Marie Auguste Lacroix, ancien député et propriétaire du château, et sa marraine Jeanne Claudine Marie Thomas, femme Odet.
- Dalles funéraires nombreuses
- Maître-autel : forme trapézoïdale, fait de marbre blanc, orné d’une marqueterie colorée
- Autels des chapelles (XIXe siècle)
- Statues de bois peint et doré : saint Jean-Baptiste et Notre-Dame (gauche et droite du chœur)
- Escalier et grille de table de communion réalisés par un artisan forgeron de Tramayes, Monsieur Prétesac.
- Flèche du clocher (moderne)
- Bénitiers
- Monument aux morts
- Cuve baptismale
- Peintures
Rénovations / Etat
- 1816 : restauration de la toiture et réparation d’un autel (Saint-André, sud de l’église)
- 1827-1830 : agrandissement de la nef, autres réparations
- 1845-1846 : reconstruction de l’église
- 1868 : réparation de la toiture, assainissement de la sacristie au nord, acquisition d’une horloge publique placée au clocher de l’église
- 1872 : acquisition d’une nouvelle cloche (la moyenne), et changement de la méthode de suspension des cloches (on adopte la méthode de l’abbé Eguillon).
- 1875 : construction de la tribune sous la travée sous clocher.
- 1896 : travaux de réfection de la toiture et de la charpente du transept, menés par Messieurs Authelain (architecte de Mâcon) et Delorme (adjudicataire)
- 1902 : réaménagement du perron de l’église
- 1924-1925 : réparation des chenaux, du clocher et de sa croix, et de la toiture avec des tuiles de Saint-Romain. Travaux menés par Canard (charpentier) et Loriol (ferblentier).
- 1928 : pose d’une nouvelle horloge sur la face est du clocher, de la maison Charvet de Lyon. Réparation de la toiture.
- 1936 : réparation de la toiture côté sud-est. Des portes intérieures sont installées à l’intérieur de l’église à cette époque.
- 1968-1969 : transformation intérieure et aménagements (nouveau mobilier, entre autres), rénovation générale (dont vitraux) sous l’impulsion de l’abbé Sauteur.
- 1998 : restauration du clocher, dont réouverture d’une baie fermée au XIXe siècle et rétablissement des tambours manquants des colonnettes (participation aux frais de la Sauvegarde de l’art français)
L’église est en en très bon état et est régulièrement entretenue.
Le clocher est classé Monument Historique depuis 1930.
Actualités
L’actualité de l’église est disponible sur le site internet de la mairie.
Visite
L’église est ouverte à la visite. Elle n’est cependant pas adaptée aux personnes à mobilité réduite.
Pour plus d’informations, se renseigner auprès de la mairie.
Association engagée
L’Association de Sauvegarde du Patrimoine de Tramayes, créée en 1997 afin d’aider à la rénovation du clocher, œuvre plus généralement pour la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine de Tramayes, quel qu’il soit.
Iconographie ancienne et récente
Crédit Photos: CEP
Plans cadastraux
Bibliographie
- BURNOT, Jean-Luc, Autour de l’église – Sauvegarde du patrimoine de Tramayes, Cluny, E.N.S.A.M, 1996
Sources
- Oursel, Anne-Marie et Raymond, « Fiche d’inventaire départemental » :
Archives départementales de Saône-et-Loire
- Sauvegarde du patrimoine français, « Notice de l’église de Tramayes » :
- Fiche édifice, Bourgogne romane :
Propriétaire / Contact
Commune de Tramayes
03 85 50 51 18
mairie.tramayes@wanadoo.fr
Patrimoine local et/ou folklore
- Château de Tramayes : construit à partir de la fin du XVIe siècle, il était autrefois contenu dans une enceinte rectangulaire. Il s’agit aujourd’hui d’un corps de logis muni de trois tours carrées et d’une tourelle, qui domine les vallées de la Grosne et de la Valouze. Il est privé, le parc est ouvert au public.
- Le signal de la Mère Boitier : sommet situé sur la commune, un des points culminants des monts du Mâconnais.