Eglise Saint-Symphorien à Saint-Symphorien-d'Ancelles : Différence entre versions
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L’église Saint-Symphorien est un assemblage d’éléments architecturaux hétéroclites. Peu de documents permettent de retracer les évènements ayant mené à un tel édifice. La première mention de l’église remonte au XIe siècle, sous le nom d’''ecclesia sancti symphoriani'' <ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique de Saône-et-Loire'', p°676.</ref>. Elle appartient à l’époque à l’abbaye de Tournus. En 1119, on retrouve l’église dans une bulle pontificale de Calixte II, en tant qu’église paroissiale dépendant du centre domanial de Saint-Romain, rattaché à l’abbaye de Tournus. | L’église Saint-Symphorien est un assemblage d’éléments architecturaux hétéroclites. Peu de documents permettent de retracer les évènements ayant mené à un tel édifice. La première mention de l’église remonte au XIe siècle, sous le nom d’''ecclesia sancti symphoriani'' <ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique de Saône-et-Loire'', p°676.</ref>. Elle appartient à l’époque à l’abbaye de Tournus. En 1119, on retrouve l’église dans une bulle pontificale de Calixte II, en tant qu’église paroissiale dépendant du centre domanial de Saint-Romain, rattaché à l’abbaye de Tournus. |
Version du 2 octobre 2019 à 10:13
L’église Saint-Symphorien est située à Saint-Symphorien-d'Ancelles, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Son histoire est assez mal connue. D’origine romane, on sait qu’elle appartient en 1059 à l’abbaye de Tournus. En 1119, l’édifice apparaît dans la bulle de protection de Calixte II, en tant qu’église paroissiale dépendant du prieuré voisin de Saint-Romain. L’église actuelle a un plan original, hérité des nombreux remaniements qu’elle a subis. Elle est composée d’une nef à bas-côtés terminés par des murs droits. L’extrémité du bas-côté nord correspond à la souche du clocher, qui flanque latéralement la nef. Celle-ci est suivie de l’abside, ouverte au sud vers la sacristie. L’église ne conserve de son architecture romane originelle que cette abside et possiblement la souche de son clocher. Ces parties dateraient ainsi probablement du XIe siècle. La nef gothique est agrandie à la fin du XVIIIe siècle, époque de laquelle daterait également la partie haute du clocher. A l’extrémité est de la nef se trouvent deux chapelles. L’une, dite chapelle Saint-Jean, a été fondée en 1499. L’autre, dite de Notre-Dame-de-Pitié, saint Benoît et saint Antoine, a été fondée en 1679. Au XIXe siècle, l’église Saint-Symphorien est rénovée plusieurs fois. La voûte de l’abside est décorée d’un ciel étoilé moderne.
Adresse | Place de l’église, 71570 Saint-Symphorien-d’Ancelles |
Coordonnées GPS | 46°11'53.0"N 4°46'22.5"E |
Paroisse de rattachement | Paroisse Notre Dame des Vignes en Sud Mâconnais |
Protection Monuments Historiques |
Sommaire
- 1 Historique
- 2 Description architecturale
- 3 Inventaire décor et mobilier
- 4 Rénovations / Etat
- 5 Actualités
- 6 Visite
- 7 Association engagée
- 8 Iconographie ancienne et récente
- 9 Plans cadastraux
- 10 Bibliographie
- 11 Sources
- 12 Propriétaire / Contact
- 13 Patrimoine local et/ou folklore
- 14 Notes et références
Historique
Le village de Saint-Symphorien-d'Ancelles a des origines très lointaines. La tribu gauloise des Eduens y auraient ainsi vécu, alors qu’ils cohabitaient et collaboraient avec l’empire romain. Des vestiges archéologiques ont ainsi été retrouvés dans les environs, soutenant l’idée d’un espace dynamique. Au Moyen-Age, le village devait être un territoire assez important, puisque le traité de Verdun[1] y est préparé en 843 sur l’Ile Saint-Romain d’Ancelles. Au XVIIIe siècle, la population de Saint-Symphorien-d’Ancelles devient plus importante que celle du hameau de Saint-Romain-des-Iles, jusqu’alors centre de peuplement et d’activité[2]. La paroisse de Saint-Romain devient alors l’annexe de Saint-Symphorien. La commune de Saint-Symphorien-d’Ancelles comprend est réunie à celle de Saint-Romain-des-Iles. La fusion des deux est actée en 2014.
L’église Saint-Symphorien est un assemblage d’éléments architecturaux hétéroclites. Peu de documents permettent de retracer les évènements ayant mené à un tel édifice. La première mention de l’église remonte au XIe siècle, sous le nom d’ecclesia sancti symphoriani [3]. Elle appartient à l’époque à l’abbaye de Tournus. En 1119, on retrouve l’église dans une bulle pontificale de Calixte II, en tant qu’église paroissiale dépendant du centre domanial de Saint-Romain, rattaché à l’abbaye de Tournus.
De l’édifice roman dont il est question dans ces documents, seule l’abside semble subsister, ainsi peut-être que la souche du clocher. Un premier remaniement pourrait avoir eu lieu vers le XIIIe siècle. La nef pourrait ainsi dater de cette période.
En 1499, la chapelle Saint-Jean[4], dite des Daniel, est fondée. Le 9 janvier 1679, Philibert Dufour et sa femme Antoinette Daniel fonde la seconde chapelle, sous le vocable Notre-Dame-de-Pitié, Saint-Benoît et Saint-Antoine. Sous l’Ancien Régime, la paroisse dépend de l’archiprêtré de Vauxrenard et du diocèse de Mâcon. Au XVIIIe siècle, l’église est visiblement agrandie vers l’ouest, probablement au moment d’une restauration plus générale, lors de laquelle le clocher aurait aussi été repris (niveau supérieur).
Au XIXe siècle, l’église Saint-Symphorien fait partie des édifices communaux faisant partie d’un plan global de rénovation. L’année 1822 voit ainsi le beffroi et les combles de l’église réparés, les enduits et les plafonds repris. D’autres restaurations ont vraisemblablement lieu par la suite, sans documentation.
Au XXe siècle, l’église bénéficie de la sensibilité patrimoniale du village et de ses habitants. Elle est ainsi régulièrement entretenue, et ses abords ont été aménagés.
Description architecturale
GLOSSAIRE : Bourgogne Romane
L’église Saint-Symphorien suit un plan atypique, directe conséquence des nombreux remaniements dont elle a fait l’objet : une nef avec collatéraux directement suivie d’une abside, flanquée au sud de la sacristie.
A l’extérieur, la façade se distingue du reste de l’édifice par son aspect moderne. Le pignon date de la rénovation du XVIIIe siècle et a été recouvert d’un enduit moderne, alors que le reste de l’édifice est laissé en pierres apparentes. La façade est ouverte d’un portail moderne en anse de panier donnant sur la rue via quelques marches, et surmonté d’une corniche et d’un oculus. Une croix, en légère saillie, le surmonte. A l’angle occidental de la façade, des pierres en remploi sont installées les unes sur les autres, probablement agencées de la sorte lors du rallongement de la nef. Les murs gouttereaux sont chacun éclairés par quatre larges baies modernes en plein cintre, à l’exception d’une baie en cintre brisé au nord. Sur le mur sud, des traces d’ouvertures anciennes sont encore visibles. On distingue également des ruptures dans la maçonnerie, notamment sur le mur nord. Un petit portail latéral de facture ancienne tranche par ses dimensions fort modestes, en comparaison de la nef. Il s’agit là visiblement d’un portail installé avant l’agrandissement de l’édifice.
Adjacente au gouttereau nord, la dernière travée de la nef est en fait formée par la souche du clocher. Celui-ci, de plan carré, laisse entrevoir dans sa maçonnerie une rupture assez claire entre les deux niveaux. Le premier est en petit appareil de calcaire ocre et rouge, ouvert d’une très fine baie ancienne en plein cintre à l’est (en plus de la baie moderne au nord), juste au-dessus d’un contrefort assez imposant. Le niveau supérieur est moderne, ouvert d’une baie sur chaque face. La dernière travée de la nef est ensuite directement suivie de l’abside. Celle-ci est flanquée de trois contreforts, probablement pour contrebalancer la pente naturelle du terrain, et s'ouvre sur la sacristie au sud. Elle est ouverte en son centre d’une baie plein cintre assez étroite et allongée, ainsi que d’une autre baie plus large, au nord. Une corniche à modillons nus supporte son toit. Tout l’édifice est recouvert de tuiles à l’exception du clocher, couvert d’ardoises.
A l’intérieur, la nef est composée de quatre travées, dont la dernière accueille les chapelles. Elle fait office de travée de chœur et est surélevée d’une marche par rapport à la nef, dont elle est séparée par une grille. Les collatéraux s’ouvrent sur le vaisseau central via des arcs brisés pour les trois dernières travées, et un arc plein cintre pour la travée rajoutée à l’ouest au XVIIIe siècle. La nef et ses bas-côtés sont plafonnés. L’abside semi-circulaire qui termine l’édifice est voûtée en cul-de-four, et décorée d’un ciel étoilé moderne.
Inventaire décor et mobilier
- Décor de l’abside : ciel étoilé moderne
- Statues (nombreuses) :
Notre-Dame de Lourdes
Vierge à l’Enfant dans l’autel
Sainte Thérèse de Lisieux
Saint Symphorien (en bois), à droite de l’arc d’entrée de l’abside
Sainte Vierge, à gauche de l’arc d’entrée de l’abside
Christ en croix au-dessus de la poutre de gloire
Curé d’Ars (souche du clocher)
Saint Antoine de Padoue
Sainte Catherine (abside)
Saint Joseph (au-dessus de l’entrée principale)
Sacré Cœur (nef)
Saint Joseph et l’Enfant Jésus (nef)
Saint Vincent de Paul (nef)
- Vitraux modernes
- Chemin de Croix
- Maître-autel
- Autel latéral en bois blanc
- Pierres en remploi : mur gouttereau nord, angle ouest :
Moellon de pierre blanche gravé d’une croix de malte, peut-être de l’époque romane
Dalle allongée provenant d’un linteau ou d’un retable, scène de la Crucifixion, dans un cadre à modénature flamboyant (XVe-XVIe siècle) : on y devine le Christ sur la Croix, entouré de trois personnages, dont un (un donateur) semble agenouillé en train de prier.
Quelques blocs taillés en feuille de fougère, remployés entre les deux sculptures.
- Deux cloches
- Confessionnal en bois sculpté style empire
- Peinture assombrie : sud de la nef, représentation de la Crucifixion, cadre en bois sombre, XVIIIe siècle.
Rénovations / Etat
Rénovations :
XVIIIe siècle : allongement de la nef vers l’ouest, reprise du niveau supérieur du clocher.
XIXe siècle : rénovation globale, ajout de la sacristie.
Etat :
L’église Saint-Symphorien est en bon état et est régulièrement entretenue. Le mobilier qu’elle abrite pourrait cependant faire l’objet d’un soin plus important, voire d’une restauration (notamment les tableaux).
Actualités
Pour suivre l’actualité de l’édifice, consulter le site internet de la commune.
Visite
L’église est généralement fermée.
Pour en savoir plus sur les possibilités de visite, se renseigner directement en mairie.
L’église est accessible aux personnes à mobilité réduite via une rampe d’accès installée à l’entrée latérale de l’édifice.
Association engagée
Sur la commune de Saint-Symphorien-d’Ancelles, l’association des Amis du Vieux Saint Romain s’attache à la mise en valeur des patrimoines culturels et naturels.
Iconographie ancienne et récente
Crédit Photos: CEP
Plans cadastraux
Bibliographie
- DEFONTAINE, Patrick, Recherches sur les prieurés réguliers, monastiques et canoniaux des anciens diocèses de Chalon et Mâcon : (Xe - XIVe siècles), thèse de doctorat, Dijon, 2013.
- RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique de Saône-et-Loire, p°676.
Sources
- Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1971 :
Propriétaire / Contact
Commune de Saint-Symphorien-d’Ancelles
03 85 36 71 37
mairie-ssa@orange.fr
Patrimoine local et/ou folklore
- Eglise Saint-Romain à Saint-Symphorien-d'Ancelles : dans le hameau de Saint-Romain-des-Iles, édifice roman du XIe siècle. On peut y observer des peintures du XIIIe siècle dans les chapelles ainsi que des fresques modernes dans l’abside. De beaux chapiteaux sculptés romans décorent également l’église.
- Lac des Chalandons :
Lieu de pêche et de pique-nique, il accueille également les entraînements du club local de joutes (l’Amicale des jouteurs) sur embarcation.
Notes et références
- ↑ Traité qui, après la mort de Louis le Pieux en 840, partage l’empire carolingien hérité de Charlemagne en trois royaumes, attribués à chacun de ses fils. Il fait suite à l’accaparation de la succession par Lothaire, qui entraine une guerre successorale avec ses frères alliés contre lui. Le traité vient régler la dispute successorale.
- ↑ Défontaine, Patrick, Recherches sur les prieurés réguliers, monastiques et canoniaux des anciens diocèses de Chalon et Mâcon : (Xe - XIVe siècles), thèse de doctorat, Dijon, 2013.
- ↑ Rigault, Jean, Dictionnaire topographique de Saône-et-Loire, p°676.
- ↑ Oursel, Anne-Marie et Raymond, « Fiche d’inventaire départemental », Archives départementales de la Saône-et-Loire.