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Eglise Saint-Jean-l'Evangéliste à Loché (Mâcon)

6 803 octets ajoutés, 12 novembre 2019 à 10:33
Historique
=== Historique ===
La commune de Loché tiendrait son nom d’un certain Lopchius, qui à l’époque gallo-romaine aurait installé sa villa sur ce territoire<ref>Site de la commune.</ref>. Le village aurait alors pris le nom de ''Lochiacus''. La riche histoire de la localité est en tout cas attestée par les vestiges gallo-romains retrouvés à l’emplacement de l’actuelle gare TGV. Le village se serait ensuite déplacé là où il se trouve actuellement (lieu-dit les coteaux) afin de développer la culture de la vigne. En 872, la ''villa'' ''Lotchiaco''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref> est ainsi mentionnée dans une charte de Cluny. Plusieurs mentions suivent celle-ci au Xe siècle, dans différentes chartes et avec un toponyme légèrement différent. La commune de Loché est associée à celle de Mâcon depuis 1972, sous le régime de la fusion-association. Elle est désormais un centre d’activités variées, entre tradition et modernité : activité viticole (la culture de la vigne a marqué et marque encore le paysage rural et son patrimoine), mais également activités industrielles et tertiaires (plusieurs entreprises sont installées dans le parc d’activité) notamment grâce à la desserte de la ville via la gare TGV.
 
La première mention de l’église Saint-Jean-l'Evangéliste n’est faite que dans un pouillé (registre ecclésiastique) du XVe siècle. Cependant, elle est vraisemblablement construite dans la première moitié du XIIe siècle, dans un style roman laissant transparaître une forte influence clunisienne. Elle suit alors un plan simple, caractéristique des petites églises romanes de la région : une nef unique rectangulaire, suivie d’une travée sous clocher et d’une abside semi-circulaire. Cette construction d’origine nous est parvenue sans modification majeure, bien que quelques remaniements aient eu lieu. La bonne facture et les dimensions de la construction romane tendent à suggérer un statut original d’église paroissiale, à l’époque à la nomination de l’évêque de Mâcon. Cependant, lorsqu'elle est mentionnée pour la première fois au XVe siècle, c’est en tant que simple église annexe de la paroisse de Vinzelles<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, « Fiche d’inventaire départemental », 1970.</ref>. Cette annexion s’arrête en 1751, puis reprend en 1802 (elle n’est cependant plus d’actualité). Le passé des deux églises est donc lié.
 
Peu de documents nous sont parvenus concernant l’église dans les siècles qui suivent sa construction. En 1448, il est fait mention d’une chapelle de Saint André et Saint Nicolas, dans laquelle est dite une messe chaque lundi<ref>Ibidem</ref>. Cette chapelle n’existe plus aujourd'hui. En 1449, le curé se nomme Philippe Rolerii. Dans son ouvrage sur les fiefs en Mâconnais, Monseigneur Rameau<ref>Cité dans l’inventaire du couple Oursel.</ref> rapporte qu’en 1551 Claude Bullion, seigneur de Layé, dit avoir droits de justice à Loché sur les propriétés du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon et sur celles de l’abbaye de Cluny. Cela explique la présence de la litre funéraire des Bullion sur les murs de l’église, en partie encore visible aujourd'hui.
 
Aux XVe et XVIe siècles, l’édifice subit quelques modifications. C’est là peut-être une conséquence des troubles successifs qui font rage dans la région : d’abord l’opposition entre Armagnacs et Bourguignons au début du XVe siècle, puis les guerres de Religion au XVIe siècle, lors desquelles de nombreuses églises sont endommagées voire détruites par les troupes protestantes. L’église de Loché est ainsi peut-être impactée par cette instabilité. Toujours est-il qu’à cette époque, l’abside est notamment couverte d’une peinture ornementale figurant le Christ en Majesté, probablement au cours d’une rénovation de l’édifice. Le porche et le portail qu’il abrite sont également ajoutés à l’édifice, dans un style gothique flamboyant remarquable. C’est peut-être également à ce moment-là qu’est percé le portail latéral sud. Les baies de l’édifice sont également agrandies, à une date inconnue.
 
A la Révolution, l’église est vraisemblablement endommagée. Au début du XIXe siècle, elle nécessite en tout cas quelques rénovations. En 1846, la cloche est refondue par Ferdinand Baudouin<ref>Oursel</ref>, artisan basé à Mâcon. En 1847, un premier devis est demandé à Berthier, architecte de Mâcon. Une restauration globale de l’édifice est alors envisagée, mais ne sera pas concrétisée. Vers 1850, Madame Fournier effectue un don de 2500 francs, destiné à la rénovation de l’église. Un premier projet, porté par Mr Jambon (faïencier à Mâcon)<ref>Ibidem</ref>, prévoyait de gros changements pour le petit édifice roman : élargissement des baies, destruction de l’abside, agrandissement de l’église… Fort heureusement, le curé de Vinzelles ainsi que la population de Loché s’y opposent fermement. Ils ont alors pleinement conscience de la valeur patrimoniale de leur édifice et ne veulent pas lui faire subir de modifications inutiles. Le projet est abandonné. Finalement, seuls les dallages sont repris, et de nouveaux bancs sont achetés.
 
En 1873, un nouveau devis est demandé à Monsieur Giroud<ref>Ibidem</ref>, architecte du département. Il prévoit la construction d’une voûte en brique avec arcs doubleaux en pierre blanche retombant sur des culots, la reprise de la charpente et de la couverture de la nef, ainsi que la reprise de la flèche du clocher. Les travaux de la voûte sont chiffrés à 2781.83 francs, et ceux du clocher à 1347.19 francs. Ils sont en partie financés grâce au don Fournier. Joseph Bohl, entrepreneur à Mâcon, obtient le contrat de la nef. Pour le clocher, Messieurs Girard et Guillaumin sont choisis. Les travaux sont terminés en 1876. La construction de la sacristie située au nord de la travée sous clocher, ainsi que de la tourelle qui lui est accolée, est de date inconnue. Ce bloc de construction n’apparaît en tout cas pas sur le cadastre de 1830, et serait donc postérieur à cette date.
 
Au XXe siècle, et aujourd’hui encore, l’église de Loché est régulièrement entretenue. Elle est notamment entièrement restaurée dans les années 1960. C’est peut-être de cette restauration que date la peinture de la coupole sur trompes, attribuée à [https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Bouillot Michel Bouillot]<ref>Inventaire du leg Bouillot fait à l’Académie de Mâcon (possibilité d’achat d’originaux) : https://academiedemacon.fr/recherche-documentaire/legs-bouillot/</ref> (1929-2007), et représentant l’Agneau Pascal.
 
=== Description architecturale ===
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