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Chapelle du Château des Moines à Berzé-la-Ville

358 octets ajoutés, 18 décembre 2019 à 11:05
Description architecturale
Le village de [[Berzé-la-Ville]] est situé dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté, non-loin de [[Cluny]]. '''Le Château des Moines''' est un ancien doyenné clunisien, installé à [[Berzé-la-Ville]] au XIe. L’abbé Hugues de Semur, habitué des lieux, y fait construire une '''chapelle''' à partir de la fin du XIe siècle. En 1109, la chapelle est incendiée par la foudre. L’abbé, qui meurt la même année, organise sa restauration dans son testament. La chapelle est composée de deux étages. L’étage inférieur, du XIe siècle, correspond au soubassement de la chapelle. Il fait office de salle d’exposition. L’étage supérieur, datant de la reconstruction du début du XIIe, est composé d’une nef à trois travées, d’une travée de chœur et d’une abside. Dans les siècles qui suivent, le domaine sombre dans l’oubli. Le château est vendu en 1791, dans le contexte de la vente des biens nationaux, et devient une exploitation agricole privée. La chapelle est alors utilisée comme grange. En 1887, l’abbé Jolivet découvre à l’étage supérieur, dans l’abside, les fresques romanes colorées qui font la renommée de l’édifice. Il s’agit d’un exemple unique de peintures romanes en Bourgogne et de l’atelier pictural de Cluny III, dont les artisans travaillent à l’époque en même temps sur le chœur de l’abbatiale. Ces fresques présentent une forte influence venue de Byzance et de Rome. Dans la voûte de l’abside est représenté le Christ en Majesté entouré d’apôtres, de saints et d’évêques. Le martyre de saint Blaise et de saint Vincent sont représentés dans les arcatures de l’abside, et neuf bustes de saints dans ses parties basses. La chapelle est classée Monument Historique depuis 1893. Après la menace d’un démantèlement de l’édifice et d’un envoi aux Etats-Unis, la chapelle est rachetée par [https://fr.wikipedia.org/wiki/Joan_Evans_(historienne_d%27art) Joan Evans], une archéologue britannique, et offerte en 1947 à l’[https://academiedemacon.fr/ Académie de Mâcon]. Elle est depuis régulièrement restaurée.
[[Fichier: ChapelleAuxMoines.jpeg|thumb|right| Chapelle aux Moines(©CEP)]]
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Le doyenné de Berzé-la-Ville est donc bien intégré à l’organisation générale de Cluny. Cependant, il semble tout de même avoir un statut particulier, peut-être hérité de l’affection que porte Hugues de Semur à cet endroit. Par exemple, si au début du XIIe siècle, Cluny semble avoir établi un doyen pour chacun de ses doyennés, aucune mention n’en est faite pour celui de Berzé-la-Ville. Il semble avoir été géré directement par l’administration centrale de Cluny.
Le doyenné ne se trouvant pas sur le territoire de l’église paroissiale, mais un peu plus à l’écart, les moines ont donc probablement construit leur propre lieu de culte dès leur installation. Le doyenné accueillant par ailleurs très souvent l’abbé Hugues en ses murs<ref>Au sujet du lien particulier entre Berzé-la-Ville et l’abbé, voir notamment l’ouvrage de Jean Virey, Saint-Hugues et la Chapelle de Berzé.</ref>, la chapelle des moines est probablement construite pour lui, ce qui expliquerait la richesse de ses ornements. Un premier édifice est ainsi édifié à la fin du XIe siècle. Il est cependant détruit par un incendie causé par la foudre très peu de temps après, en 1109. L’abbé, qui meurt la même année, organise sa reconstruction dans son testament. Celle-ci La chapelle est vraisemblablement construite reconstruite sur plusieurs années, et terminée lors de l’abbatiat de son successeur<ref>Pons de Melgueil, abbé de 1109 à 1122.</ref>.
Ce qu’il advient de la chapelle dans les siècles suivants est assez incertain. Elle est visiblement entretenue, comme en témoignent les traces de restaurations et autres enduits retrouvés sur les peintures. Le plan du bâtiment ne semble pas avoir subi de modification majeure, à l’exception du sol qui pourrait avoir été réhaussé. La porte de la chapelle a vraisemblablement également été remaniée au XVIIIe siècle<ref>Virey, Jean, Notice sur l’édifice.</ref>, lors de la reconstruction des bâtiments du doyenné. Pendant la Révolution, en 1791, ce dernier est vendu comme bien national, et sert désormais d’exploitation agricole privée. Le niveau inférieur de la chapelle devient un cellier et le niveau supérieur une grange.
En 1887, l’abbé Jolivet, curé de Berzé-la-Ville, pressent la présence de peintures sous l’enduit qui recouvre l’intérieur de la chapelle. Il découvre ainsi un ensemble remarquable de peintures murales du XIIe siècle, exemple pictural unique en Bourgogne. Une restauration s’en suitesuit, et la chapelle est finalement classée aux Monuments Historiques en 1893. En 1946, l’édifice et son décor est menacé sont menacés d’être démonté démontés et expédié expédiés aux Etats-Unis, comme bien d’autres à cette époque. Fort heureusement, la britannique [https://fr.wikipedia.org/wiki/Joan_Evans_(historienne_d%27art) Joan Evans], historienne de l’art médiéval, rachète la chapelle et en fait don à l’Académie de Mâcon, dès lors chargée de sa sauvegarde et de sa mise en valeur. Depuis restaurée à plusieurs reprises et dûment entretenue, la chapelle est passée il y a quelques années sous la tutelle des Monuments Nationaux, qui en assure la gestion.
=== Description architecturale ===
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Plantée sur un éperon rocheux, la chapelle aux moines surplombe la vallée qui l’entoure, et dénote au milieu des bâtiments de l’ancien doyenné, du XVIIIe siècle. De prime abord, la hauteur de l’édifice est frappante. Orientée à l’est, elle est composée de deux étages, séparant soubassement et chapelle haute, beaucoup plus vaste. L’appareillage de l’édifice est « encore relativement peu élaboré, constitué de petits moellons assez grossièrement équarris et lités »<ref>Guerreau, Alain, ''Notes d’observation sur la chapelle aux moines'', 2013, CNRS.</ref>. Les trois parties de la chapelle haute sont bien distinguables : une nef de trois travées, une travée de chœur et l’abside. L’édifice est entièrement couvert de lauzes, et éclairés éclairé par plusieurs larges baies en plein cintre.
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Le niveau supérieur, datant du début du XIIe siècle, est un espace vaste et lumineux. La nef assez courte est voûtée en berceau, avec trois baies (dont une aveugle, à l’ouest sur le mur sud de la nef) de chaque côté éclairant et délimitant les travées. Elles sont entourées d’arcatures sur consoles<ref>Sapin, Christian, ''La Bourgogne romane'', Faton, Dijon, 2006.</ref>. La nef communique avec la travée de chœur via un arc triomphal à double rouleau retombant sur des colonnes avec chapiteaux sculptés. Cette travée est moins haute que la nef, est éclairée de deux étages de baies de chaque côté , et voûtée en berceau. L’abside voûtée en cul-de-four complète l’édifice, avec encore une fois une hauteur moindre que la partir partie précédente. Elle est ouverte de trois baies plein cintre entourées de cinq arcatures sur colonnettes à chapiteaux sculptés.
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[[Fichier:ChapelleAuxMoinesPlan7.jpg | 600px]]
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'''Plans ©CEP'''
 
'''Toute utilisation des plans à titre de documentation ou de restauration de l'édifice est autorisée. Toute autre utilisation à titre commercial ou à titre de publication est soumise à l'autorisation stricte du CEP, agissant comme maître d'ouvrage et propriétaire des droits.'''
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=== Inventaire décor et mobilier ===
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