Eglise Saint-Marcel à Varennes-lès-Mâcon : Différence entre versions

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'''L’église Saint-Marcel''' est située dans la commune de [[Varennes-lès-Mâcon]], dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. C'est une église paroissiale romane très ancienne. Un édifice, dont il reste la travée sous clocher, est déjà cité dès la fin du Xe siècle dans les chartes de Saint-Vincent de Mâcon. L’église a vraisemblablement été reconstruite à la fin du XIe siècle. De cet édifice demeurent la façade, l’abside et des parties de la nef. Le clocher aussi est roman, mais a été remanié postérieurement. Vers 1567, l’église est en effet brûlée par les troupes protestantes. Elle est donc entièrement rénovée au siècle suivant, les travaux s’achevant vers 1678. A cette occasion, sont ajoutées la sacristie au nord de la travée sous clocher et la chapelle seigneuriale au sud. Les baies romanes d’origine de la nef et de l’abside sont agrandies. Après la Révolution, l’église est vendue comme bien national en 1793. En 1802, les nouveaux propriétaires cèdent cependant gratuitement l’édifice à la population. Au XIXe siècle, l’église est rénovée plusieurs fois. Elle est encore aujourd’hui régulièrement entretenue. L’église Saint-Marcel est un bon exemple de la sobriété romane, dont elle démontre la qualité de l’architecture. Son porche à la charpente gothique a une allure originale. Le [[Château de Varennes à Varennes-lès-Mâcon]], auquel on accède par une porte romane, date du XVIe siècle et conserve les fondations d’un donjon de l’an mil.
 
'''L’église Saint-Marcel''' est située dans la commune de [[Varennes-lès-Mâcon]], dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. C'est une église paroissiale romane très ancienne. Un édifice, dont il reste la travée sous clocher, est déjà cité dès la fin du Xe siècle dans les chartes de Saint-Vincent de Mâcon. L’église a vraisemblablement été reconstruite à la fin du XIe siècle. De cet édifice demeurent la façade, l’abside et des parties de la nef. Le clocher aussi est roman, mais a été remanié postérieurement. Vers 1567, l’église est en effet brûlée par les troupes protestantes. Elle est donc entièrement rénovée au siècle suivant, les travaux s’achevant vers 1678. A cette occasion, sont ajoutées la sacristie au nord de la travée sous clocher et la chapelle seigneuriale au sud. Les baies romanes d’origine de la nef et de l’abside sont agrandies. Après la Révolution, l’église est vendue comme bien national en 1793. En 1802, les nouveaux propriétaires cèdent cependant gratuitement l’édifice à la population. Au XIXe siècle, l’église est rénovée plusieurs fois. Elle est encore aujourd’hui régulièrement entretenue. L’église Saint-Marcel est un bon exemple de la sobriété romane, dont elle démontre la qualité de l’architecture. Son porche à la charpente gothique a une allure originale. Le [[Château de Varennes à Varennes-lès-Mâcon]], auquel on accède par une porte romane, date du XVIe siècle et conserve les fondations d’un donjon de l’an mil.
  
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=== Historique ===
 
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Varennes-lès-Mâcon est mentionné pour la première fois à la fin du IXe siècle dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon (''In fine varenna''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', p°753.</ref>). A la fin du Xe siècle, on retrouve le village comme ''In villa Varennas super Craona''<ref>Charte 161</ref>, ce qui suggère un lieu de peuplement plus développé, avec la présence probable d’un premier édifice religieux. Cette idée est renforcée quelques années plus tard, lorsque la ''parrochia Sancti-Clementis et Sancti-Marcelli de Varennis''<ref>Charte 455</ref> est citée au début du XIe siècle.
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L’église est donc dès lors le centre de la paroisse de Varennes. Elle est à l’époque à la collation de la collégiale Saint-Paul à Lyon et déjà sous le vocable de Saint-Marcel (et peut-être de Saint-Clément). L’église est vraisemblablement reconstruite à la fin du XIe siècle. De l’édifice précédent, elle ne garde que la travée sous clocher. De cette reconstruction de la fin du XIe siècle, l’édifice conserve la quasi-totalité de son architecture, à l’exception des chapelles et peut-être du clocher, qui semble avoir été remanié.
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Ce qu’il advient de l’église dans les siècles qui suivent sa reconstruction est incertain. Elle ne semble pas avoir subi de modification majeure au Moyen-Age. Vers 1567, l’église est cependant incendiée par les troupes protestantes lors des Guerres de Religion. Celles-ci sont particulièrement violentes dans la région, et de nombreuses églises se voient ravagées et pillées. Au XVIIe siècle, l’église Saint-Marcel est donc entièrement restaurée, les travaux se finissant en 1678<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, « Fiche d’inventaire départemental », Archives départementales de la Saône-et-Loire.</ref>. C’est peut-être de cette époque que date la reprise du clocher roman. Les baies de l’édifice sont en tout cas élargies. Grâce au financement de Claude de Bessac , seigneur de Varennes et de Beaulieu, la chapelle seigneuriale au sud de la travée sous clocher et la sacristie au nord sont construites. Il y fait inhumer la même année son frère Pierre de Bessac<ref>Ibidem</ref>(duquel il avait hérité le domaine de Varennes) et sa femme Anna Andrieu, ainsi que sa propre femme Louise Renée de Rochechouart. Tous trois étaient jusqu’alors enterrés sous la nef de l’église, et sont donc de cette manière plus près du chœur<ref>Il était d’usage pour les gens de bonne fortune de se faire enterrer au plus près du chœur, et donc du Salut divin.</ref>. 
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Au moment de la Révolution française, l’église est vendue en tant que bien national. Elle échappe cependant aux destructions et pillages qui touchent bien d’autres églises de la région. L’église est alors dite dans un état « très convenable »<ref>Oursel, citation</ref>, puisque des travaux viennent d’y être faits. En 1802, la Veuve Bouttenot, dont le mari avait acquis l’édifice pour 850 francs, la cède gratuitement à la population de Varennes-lès-Mâcon. La commune récupère donc les droits sur l’édifice, tout comme la charge de son entretien.
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Au XIXe siècle, la commune réalise divers travaux d’entretien et de restauration, malheureusement peu documentés. En 1824, c’est la toiture qui est refaite, visiblement pour réparer les destructions engendrées par une violente tempête. En 1859, l’église devient simple annexe de celle de Saint-Clément-sur-Guye. Les habitants n’ont dès lors de cesse de se battre pour qu’elle soit faite chapelle vicariale avec son propre desservant. Des travaux sont ainsi visiblement réalisés dans le but de prouver le bon état de l’édifice, propre à accueillir l’office. En 1865, un nouveau presbytère est également construit, grâce à la participation financière des habitants et le complément de la commune. En 1871, un décret est finalement passé et l’église est érigée en succursale.
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Une restauration générale a ensuite lieu en 1892. Depuis, l’église est régulièrement entretenue et mise en valeur.
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=== Description architecturale ===
 
=== Description architecturale ===
  
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GLOSSAIRE : [http://www.bourgogneromane.com/glossaire.htm Bourgogne Romane]
 
GLOSSAIRE : [http://www.bourgogneromane.com/glossaire.htm Bourgogne Romane]
 
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[[Fichier:VarennesEglisePlanPartiesRomanes.jpg|thumb|200px|left|Plan de la construction romane d'origine. Source: Alain Guerreau<ref>Guerreau, Alain, « Vingt et une petites églises romanes du Mâconnais : irrégularités et métrologie ».</ref>.]]
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L’église suit donc un plan roman simple, peu remanié depuis sa construction originelle. Elle se compose d’une nef unique rectangulaire, suivie d’une travée sous clocher formant transept grâce aux constructions postérieures qui la flanquent, et d’une abside. Elle est orientée vers l’est.
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L’édifice est entièrement bâti en petit appareil. Il est précédé d’un porche ouvert, avec une toiture à trois pente soutenue par un bâti en charpente. Celui-ci repose sur deux piles de bois dont celle de droite est complétée par une base octogonale en pierre. Ce porche est accolé à la façade romane, ouverte d’un portail amorti par un linteau de pierre. Au milieu du pignon, une longue baie ancienne très étroite, en plein cintre, éclaire les combles. Les murs gouttereaux de la nef sont ouverts de deux larges baies plein cintre chacun, remplaçant l’unique petite baie romane étroite, aujourd’hui murée mais toujours visible. Une porte ancienne en plein cintre, à clef et impostes saillantes<ref>Oursel</ref>, ouvre le gouttereau sud. Les vestiges d’une litre funéraire courent sur tout l’extérieur de l’église (excepté sur l’abside), passant sous les baies de la nef. Le blason seigneurial de la litre est encore distinguable au-dessus du portail principal.
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La travée sous clocher suit la nef. Elle est flanquée au nord et au sud par deux constructions carrées. Au nord, celle-ci sert de sacristie. Sa face est, ouverte d’une baie gothique en cintre brisé, comporte également une ouverture rectangulaire en hauteur, permettant l’accès au clocher. La face nord comporte une baie gothique murée, tandis qu’une très petite ouverture rectangulaire est visible à la base de la face ouest. La construction sud, une chapelle seigneuriale, est quant à elle ouverte de deux baies gothiques en cintre brisé.
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Le clocher de l’église, sans style précis, est visiblement une construction ancienne assez fortement remaniée à l’époque moderne. De plan carré, il ne comporte qu’un seul niveau. Chacune de ses faces est ouverte d’une fenêtre rectangulaire allongée. Sur ses faces sud et nord, des arcs de décharge sont visibles à la base de la tour. La clocher est coiffé d’une courte pyramide à quatre pans. L’abside termine l’édifice à l’est. Elle est flanquée de deux contreforts qui encadrent trois larges baies modernes en plein cintre. Les baies latérales sont ouvertes, mais la baie médiane est désormais murée. Des traces d’ouvertures anciennes sont encore visibles dans la maçonnerie. L’abside est couronnée par une corniche à modillons nus.
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Le clocher, l’abside et le pignon sont couverts de lauzes. Le reste de l’édifice, c’est-à-dire la nef et les bras du transept, est couvert de tuiles. La toiture de la nef est par ailleurs assez clairement surbaissée, et accuse un écart bien visible avec le pignon ancien.
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A l’intérieur, la nef comporte un plafond moderne ; qui met également en lumière le surbaissement de la toiture, puisqu’il coupe l’arc triomphal. Au-dessus de la porte principale, les vestiges d’une litre funéraire est encore visible. La travée sous clocher, de plan rectangulaire, est voûtée en berceau plein cintre. Des arcades en plein cintre sont appliquées sur ses murs nord et sud, afin de supporter le poids de la tour<ref>Virey, Jean</ref>. Au-dessus de ces arcs se trouvent d’anciennes baies romanes murées, qui laissent entrevoir la grande épaisseur des murs de la travée, partie la plus ancienne de l’édifice. Au sud de la travée, la chapelle est « voûtée d’arêtes renforcées par des motifs de feuillages stuqués, et reposant sur des consoles d’angle, avec un gros médaillon circulaire, également stuqué, à la clé »<ref>Oursel</ref>. La sacristie, au nord, est voûtée au nord. L’abside semi-circulaire est quant à elle voûtée en cul-de-four.
  
 
=== Inventaire décor et mobilier ===
 
=== Inventaire décor et mobilier ===
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*Retable du XVIIe siècle, maître-autel, à colonnes torses ornées de pampres<ref>Oursel</ref> 
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*Peinture de la Sainte Famille (retable), par [https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Bouillot Michel Bouillot].
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*Christ en croix, bois, XVIIe
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*Autel de la chapelle latérale
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*Traces de litre funéraire/seigneuriale, intérieur et extérieur de l’édifice : XVIIe siècle.
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*Statues (en plâtre) :
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Notre-Dame de Lourdes
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Sainte Thérèse de Lisieux
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Saint Antoine de Padoue
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Saint Pierre
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Saint Marcel
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Le Sacré Coeur
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*Croix monumentale du XIXe siècle, place de l’église.
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Inscription sur le socle : Claude Dupillier ; Anthoinette Marcuin (Marouin, Marovin ?), sa femme
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*Porte en fer forgé surmontée d’une petite croix, XVIIIe siècle, accès latéral sud de l’église<ref>Ibidem</ref>
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*Bénitier encastré à pans coupés<ref>Ibidem</ref>, à droite de l’entrée principale
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*Dalles funéraires indéchiffrables (sous le porche)
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*Porche
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=== Rénovations / Etat ===
 
=== Rénovations / Etat ===
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''Rénovations :''
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*1824 : restauration de la toiture après le passage d’une tempête
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*Milieu du XIXe : rénovation générale
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*1892 : réparations d’entretien
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''Etat :''
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L’église est en bon état général et est régulièrement entretenue.
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=== Actualités ===
 
=== Actualités ===
 
Pour suivre l’actualité de l’église, se rendre sur le site officiel de la commune :
 
Pour suivre l’actualité de l’église, se rendre sur le site officiel de la commune :
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Version actuelle datée du 28 août 2020 à 22:28

L’église Saint-Marcel est située dans la commune de Varennes-lès-Mâcon, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. C'est une église paroissiale romane très ancienne. Un édifice, dont il reste la travée sous clocher, est déjà cité dès la fin du Xe siècle dans les chartes de Saint-Vincent de Mâcon. L’église a vraisemblablement été reconstruite à la fin du XIe siècle. De cet édifice demeurent la façade, l’abside et des parties de la nef. Le clocher aussi est roman, mais a été remanié postérieurement. Vers 1567, l’église est en effet brûlée par les troupes protestantes. Elle est donc entièrement rénovée au siècle suivant, les travaux s’achevant vers 1678. A cette occasion, sont ajoutées la sacristie au nord de la travée sous clocher et la chapelle seigneuriale au sud. Les baies romanes d’origine de la nef et de l’abside sont agrandies. Après la Révolution, l’église est vendue comme bien national en 1793. En 1802, les nouveaux propriétaires cèdent cependant gratuitement l’édifice à la population. Au XIXe siècle, l’église est rénovée plusieurs fois. Elle est encore aujourd’hui régulièrement entretenue. L’église Saint-Marcel est un bon exemple de la sobriété romane, dont elle démontre la qualité de l’architecture. Son porche à la charpente gothique a une allure originale. Le Château de Varennes à Varennes-lès-Mâcon, auquel on accède par une porte romane, date du XVIe siècle et conserve les fondations d’un donjon de l’an mil.

Eglise Saint-Marcel (©CEP)

Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4

Description of the church (english) 1, 2, 3, 4

Adresse Rue de la prairie, 71000 Varennes-lès-Mâcon
Coordonnées GPS 46°16'14.1"N 4°48'24.3"E
Paroisse de rattachement Paroisse Notre-Dame des Vignes en Sud Mâconnais
Protection Monuments Historiques

Historique

Varennes-lès-Mâcon est mentionné pour la première fois à la fin du IXe siècle dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon (In fine varenna[1]). A la fin du Xe siècle, on retrouve le village comme In villa Varennas super Craona[2], ce qui suggère un lieu de peuplement plus développé, avec la présence probable d’un premier édifice religieux. Cette idée est renforcée quelques années plus tard, lorsque la parrochia Sancti-Clementis et Sancti-Marcelli de Varennis[3] est citée au début du XIe siècle.

L’église est donc dès lors le centre de la paroisse de Varennes. Elle est à l’époque à la collation de la collégiale Saint-Paul à Lyon et déjà sous le vocable de Saint-Marcel (et peut-être de Saint-Clément). L’église est vraisemblablement reconstruite à la fin du XIe siècle. De l’édifice précédent, elle ne garde que la travée sous clocher. De cette reconstruction de la fin du XIe siècle, l’édifice conserve la quasi-totalité de son architecture, à l’exception des chapelles et peut-être du clocher, qui semble avoir été remanié.

Ce qu’il advient de l’église dans les siècles qui suivent sa reconstruction est incertain. Elle ne semble pas avoir subi de modification majeure au Moyen-Age. Vers 1567, l’église est cependant incendiée par les troupes protestantes lors des Guerres de Religion. Celles-ci sont particulièrement violentes dans la région, et de nombreuses églises se voient ravagées et pillées. Au XVIIe siècle, l’église Saint-Marcel est donc entièrement restaurée, les travaux se finissant en 1678[4]. C’est peut-être de cette époque que date la reprise du clocher roman. Les baies de l’édifice sont en tout cas élargies. Grâce au financement de Claude de Bessac , seigneur de Varennes et de Beaulieu, la chapelle seigneuriale au sud de la travée sous clocher et la sacristie au nord sont construites. Il y fait inhumer la même année son frère Pierre de Bessac[5](duquel il avait hérité le domaine de Varennes) et sa femme Anna Andrieu, ainsi que sa propre femme Louise Renée de Rochechouart. Tous trois étaient jusqu’alors enterrés sous la nef de l’église, et sont donc de cette manière plus près du chœur[6].

Au moment de la Révolution française, l’église est vendue en tant que bien national. Elle échappe cependant aux destructions et pillages qui touchent bien d’autres églises de la région. L’église est alors dite dans un état « très convenable »[7], puisque des travaux viennent d’y être faits. En 1802, la Veuve Bouttenot, dont le mari avait acquis l’édifice pour 850 francs, la cède gratuitement à la population de Varennes-lès-Mâcon. La commune récupère donc les droits sur l’édifice, tout comme la charge de son entretien.

Au XIXe siècle, la commune réalise divers travaux d’entretien et de restauration, malheureusement peu documentés. En 1824, c’est la toiture qui est refaite, visiblement pour réparer les destructions engendrées par une violente tempête. En 1859, l’église devient simple annexe de celle de Saint-Clément-sur-Guye. Les habitants n’ont dès lors de cesse de se battre pour qu’elle soit faite chapelle vicariale avec son propre desservant. Des travaux sont ainsi visiblement réalisés dans le but de prouver le bon état de l’édifice, propre à accueillir l’office. En 1865, un nouveau presbytère est également construit, grâce à la participation financière des habitants et le complément de la commune. En 1871, un décret est finalement passé et l’église est érigée en succursale.

Une restauration générale a ensuite lieu en 1892. Depuis, l’église est régulièrement entretenue et mise en valeur.

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

Plan de la construction romane d'origine. Source: Alain Guerreau[8].

L’église suit donc un plan roman simple, peu remanié depuis sa construction originelle. Elle se compose d’une nef unique rectangulaire, suivie d’une travée sous clocher formant transept grâce aux constructions postérieures qui la flanquent, et d’une abside. Elle est orientée vers l’est.

L’édifice est entièrement bâti en petit appareil. Il est précédé d’un porche ouvert, avec une toiture à trois pente soutenue par un bâti en charpente. Celui-ci repose sur deux piles de bois dont celle de droite est complétée par une base octogonale en pierre. Ce porche est accolé à la façade romane, ouverte d’un portail amorti par un linteau de pierre. Au milieu du pignon, une longue baie ancienne très étroite, en plein cintre, éclaire les combles. Les murs gouttereaux de la nef sont ouverts de deux larges baies plein cintre chacun, remplaçant l’unique petite baie romane étroite, aujourd’hui murée mais toujours visible. Une porte ancienne en plein cintre, à clef et impostes saillantes[9], ouvre le gouttereau sud. Les vestiges d’une litre funéraire courent sur tout l’extérieur de l’église (excepté sur l’abside), passant sous les baies de la nef. Le blason seigneurial de la litre est encore distinguable au-dessus du portail principal.

La travée sous clocher suit la nef. Elle est flanquée au nord et au sud par deux constructions carrées. Au nord, celle-ci sert de sacristie. Sa face est, ouverte d’une baie gothique en cintre brisé, comporte également une ouverture rectangulaire en hauteur, permettant l’accès au clocher. La face nord comporte une baie gothique murée, tandis qu’une très petite ouverture rectangulaire est visible à la base de la face ouest. La construction sud, une chapelle seigneuriale, est quant à elle ouverte de deux baies gothiques en cintre brisé.

Le clocher de l’église, sans style précis, est visiblement une construction ancienne assez fortement remaniée à l’époque moderne. De plan carré, il ne comporte qu’un seul niveau. Chacune de ses faces est ouverte d’une fenêtre rectangulaire allongée. Sur ses faces sud et nord, des arcs de décharge sont visibles à la base de la tour. La clocher est coiffé d’une courte pyramide à quatre pans. L’abside termine l’édifice à l’est. Elle est flanquée de deux contreforts qui encadrent trois larges baies modernes en plein cintre. Les baies latérales sont ouvertes, mais la baie médiane est désormais murée. Des traces d’ouvertures anciennes sont encore visibles dans la maçonnerie. L’abside est couronnée par une corniche à modillons nus. Le clocher, l’abside et le pignon sont couverts de lauzes. Le reste de l’édifice, c’est-à-dire la nef et les bras du transept, est couvert de tuiles. La toiture de la nef est par ailleurs assez clairement surbaissée, et accuse un écart bien visible avec le pignon ancien.


A l’intérieur, la nef comporte un plafond moderne ; qui met également en lumière le surbaissement de la toiture, puisqu’il coupe l’arc triomphal. Au-dessus de la porte principale, les vestiges d’une litre funéraire est encore visible. La travée sous clocher, de plan rectangulaire, est voûtée en berceau plein cintre. Des arcades en plein cintre sont appliquées sur ses murs nord et sud, afin de supporter le poids de la tour[10]. Au-dessus de ces arcs se trouvent d’anciennes baies romanes murées, qui laissent entrevoir la grande épaisseur des murs de la travée, partie la plus ancienne de l’édifice. Au sud de la travée, la chapelle est « voûtée d’arêtes renforcées par des motifs de feuillages stuqués, et reposant sur des consoles d’angle, avec un gros médaillon circulaire, également stuqué, à la clé »[11]. La sacristie, au nord, est voûtée au nord. L’abside semi-circulaire est quant à elle voûtée en cul-de-four.

Inventaire décor et mobilier

  • Retable du XVIIe siècle, maître-autel, à colonnes torses ornées de pampres[12]
  • Peinture de la Sainte Famille (retable), par Michel Bouillot.
  • Christ en croix, bois, XVIIe
  • Autel de la chapelle latérale
  • Traces de litre funéraire/seigneuriale, intérieur et extérieur de l’édifice : XVIIe siècle.
  • Statues (en plâtre) :

Notre-Dame de Lourdes

Sainte Thérèse de Lisieux

Saint Antoine de Padoue

Saint Pierre

Saint Marcel

Le Sacré Coeur

  • Croix monumentale du XIXe siècle, place de l’église.

Inscription sur le socle : Claude Dupillier ; Anthoinette Marcuin (Marouin, Marovin ?), sa femme

  • Porte en fer forgé surmontée d’une petite croix, XVIIIe siècle, accès latéral sud de l’église[13]
  • Bénitier encastré à pans coupés[14], à droite de l’entrée principale
  • Dalles funéraires indéchiffrables (sous le porche)
  • Porche

Rénovations / Etat

Rénovations :

  • 1824 : restauration de la toiture après le passage d’une tempête
  • Milieu du XIXe : rénovation générale
  • 1892 : réparations d’entretien

Etat :

L’église est en bon état général et est régulièrement entretenue.

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’église, se rendre sur le site officiel de la commune :

Varennes-lès-Mâcon

Visite

L’église Saint-Marcel n’est pas ouverte de manière régulière.

Une visite est cependant possible en prenant contact avec la mairie.

Elle est ouverte lors des Journées du Patrimoine.


L’église n’est pas accessible aux personnes en fauteuil roulant (marches peu élevées et portes étroites).

Pour plus de renseignements, contacter la mairie.

Association engagée

Les Palatins du Château de Varennes :

Organisation de tous événements culturels au sein du Château de Varennes et de la commune de Varennes-lès-Mâcon

Iconographie ancienne et récente

Collection privée de Monsieur Luc Denis
Collection privée


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • GUERREAU, Alain, « Vingt et une petites églises romanes du Mâconnais : irrégularités et métrologie. », In : L'innovation technique au Moyen Âge. Actes du VIe Congrès international d'Archéologie Médiévale (1-5 Octobre 1996, Dijon - Mont Beuvray - Chenôve - Le Creusot - Montbard) Caen : Société d'Archéologie Médiévale, 1998. pp. 186-210. (Actes des congrès de la Société d'archéologie médiévale, 6)
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de Saône-et-Loire, Paris, 2008.
  • VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Protat, Dijon, 1935.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, « Fiche d’inventaire départemental », 1973 :

Archives départementales en ligne

  • Bourgogne romane, Fiche édifice :

Varennes-lès-Mâcon

Propriétaire / Contact

Commune de Varennes-lès-Mâcon

03 85 34 70 60

mairie.varennes-les-macon@orange.fr

Patrimoine local et/ou folklore

Voisin de l’église romane du village, il est accessible via une petite porte séparant les deux édifices. A l’origine château fort bâti au XIe siècle, il est reconstruit au XVIe siècle pour en faire une demeure seigneuriale de prestige. Il accueille aujourd’hui différents événements (festivités, concerts, mariages…) et abrite un gîte d’exception et un restaurant gastronomique.

Site internet Site internet bis

  • Château de Beaulieu :

Château du XVIIe siècle, inscrit au titre des Monuments Historiques depuis 1992. C’est une propriété privée qui n’est pas ouverte au public.

Fiche Wikipédia

Notes et références

  1. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, p°753.
  2. Charte 161
  3. Charte 455
  4. Oursel, Anne-Marie et Raymond, « Fiche d’inventaire départemental », Archives départementales de la Saône-et-Loire.
  5. Ibidem
  6. Il était d’usage pour les gens de bonne fortune de se faire enterrer au plus près du chœur, et donc du Salut divin.
  7. Oursel, citation
  8. Guerreau, Alain, « Vingt et une petites églises romanes du Mâconnais : irrégularités et métrologie ».
  9. Oursel
  10. Virey, Jean
  11. Oursel
  12. Oursel
  13. Ibidem
  14. Ibidem