Château de Varennes à Varennes-lès-Mâcon : Différence entre versions
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+ | [[Varennes-lès-Mâcon]] est mentionné pour la première fois à la fin du IXe siècle dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon (''In fine varenna''<ref>Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, p°753.</ref> ). A la fin du Xe siècle, on retrouve le village sous l'appellation ''In villa Varennas super Craona''<ref>Charte 161</ref>, ce qui suggère un lieu de peuplement plus développé, avec la présence probable d’un premier édifice religieux. Cette idée est renforcée quelques années plus tard, lorsque la ''parrochia Sancti-Clementis et Sancti-Marcelli de Varennis''<ref>Charte 455</ref> est citée au début du XIe siècle. L’église du village, voisine du château, est par ailleurs reconstruite à la fin du XIe siècle. | ||
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+ | Les origines exactes du château de Varennes sont incertaines. Il est vraisemblablement bâti au XIe siècle par les seigneurs de Chaintré, dans une localité en développement. Le château reste dans la famille du XIe au XVIIe siècle. Aux XIIe et XIIIe siècles, quelques mentions<ref>Perraud, François, « Varennes-lès-Mâcon », Les environs de Mâcon, anciennes seigneuries, Laffitte, Marseille, 1979.</ref> sont faites des seigneurs de Chaintré, sans pour autant citer l’édifice en lui-même. Ainsi, en 1113, Robert et Bladin de Chaintré accompagnent Bérard, évêque de Mâcon, en Palestine. Ils s’y font remarquer par leur violence envers les vaincus. En 1255, Geofroy de Germolles, chevalier, vend la moitié des dîmes de Varennes au chapitre de Saint-Paul à Lyon (qui avait la collation de l’église). | ||
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+ | Il faut attendre les environs de 1400 pour que le château soit véritablement mentionné pour la première fois. A cette époque, Jean de Chaintré et Varennes le lègue à son frère Humbert. Le fils de ce dernier, Claude, marié à Renaude de Germolles, prête serment au roi Louis XI lors du rattachement de la Bourgogne au royaume de France en 1478. Il devient général du gouverneur du Mâconnais. Grâce à cette position, il acquière vraisemblablement une certaine autorité et fortune. Le château connait alors visiblement un premier remaniement, afin d’être le miroir de cette autorité. | ||
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+ | En 1516, le petit-fils d’Humbert, Philibert de Chaintré, vend le château de Chaintré à Antoine Bernard, bourgeois de Mâcon<ref>Ibidem</ref>, et s’installe à Varennes. C’est probablement à cette époque qu’est reconstruit le château, afin d’en faire une demeure seigneuriale de prestige, en s’éloignant de la forteresse d’origine. Le domaine de Varennes passe ensuite à son fils Claude, puis à sa veuve Marie de Varey. En 1578, celle-ci lègue ses possessions à sa fille Pierrette, épouse de François Coppier. | ||
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+ | En 1607, Pierrette et François, sans enfants, lèguent le domaine à leur nièce Hélène de Longecombe, mariée à François de Bessac. Celui-ci, de bonne fortune, est seigneur de Grandmaison en Poitou. C’est cependant un homme visiblement lunatique et violent, qui s’attire à maintes reprises l’inimitié de ses contemporains. Hélène obtient également la séparation de leurs biens, en conséquence directe du comportement de son mari. En 1936, ce dernier règle sa succession avant sa mort, prévoyant avec Hélène de léguer conjointement leurs biens à leur fils aîné, à condition qu’il entretienne ses frères et sœurs. Le domaine revient alors à Pierre de Bessac. Hélène de Longecombe meurt quant à elle en 1666. | ||
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+ | Quelques années plus tard, en 1678, Pierre lègue le domaine à son frère Claude de Bessac. Celui-ci a vraisemblablement hérité du caractère difficile de son père. En 1686, il achète les terres de Beaulieu à son rival, et récupère ainsi les droits complets de justice sur les terres de Varennes, dont une partie appartenait encore au seigneur de Beaulieu. Claude se retrouve cependant vite seul, veuf et isolé. Il mène un train de vie qu’il ne peut se permettre, ses charges excédant ses revenus. Il cherche alors à se défaire du domaine de Varennes. | ||
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+ | En 1699, il le transmet ainsi aux Mathurins de Fontainebleau ([https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_des_Trinitaires Ordre des Trinitaires]), via un contrat<ref>Ce contrat liste par ailleurs toutes les possessions du seigneur : description du domaine, liste des terres et leurs revenus…</ref> élaboré garantissant en contrepartie une rente pour son entretien personnel, son accueil au sein du couvent de Fontainebleau, le règlement de ses dettes et l’organisation de son enterrement. Le contrat est acté en 1703. En 1716, Claude Bessac meurt seul et sans le sou. Au XVIIIe siècle, les Mathurins ne se soucient guère du château qu’ils transforment en cour de ferme et ne fréquentent que rarement. Les bâtiments sont donc très peu entretenus, et les dommages ne se font pas tarder. A la Révolution française, le domaine appartenant à un ordre religieux, il est vendu comme bien national. | ||
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+ | En 1791, Adam-Philibert Dampierre d’Origny, dont la famille est originaire de Champagne, rachète les terres de Varennes et le château qui s’y trouve pour 95300 livres<ref>Perraud</ref>. Il se rend également acquéreur du domaine de Beaulieu pour 27100 livres, et du Moulin de la Tour pour 25000 livres. Il entame une restauration assez globale des bâtiments, sans pour autant apporter de changement majeur au plan de l’édifice. | ||
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+ | En 1798, à la mort d’Adam-Philibert, les terres de Varennes reviennent à son fils Jean-Claude-Antoine d’Origny. En 1822, la famille Dubief en hérite par alliance. Mr Dubief doit cependant fuir en Suisse après le coup d’état de 1852. Après sa mort quelques années plus tard, le château et son enclos sont vendus à Mr Veylon pour 28000 francs. Les terres du domaine sont vendues séparément. | ||
+ | En 1881, le château de Varennes revient à Mr Malassagny, officier de marine. Il est marié à une Mademoiselle Dubief, fille des anciens propriétaires, vraisemblablement fort attachée aux lieux. Ensemble, ils entament une profonde réfection de l’édifice. C’est cette restauration qui donne au château sa figure néo-gothique et son aspect de grande demeure bourgeoise raffinée. Le château reste ensuite vraisemblablement dans la même famille. C’est en tout cas toujours le cas au XXe siècle, lorsque François Perraud rédige son ouvrage sur les seigneuries du Mâconnais. | ||
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+ | Dans les années 2000, le château est complètement laissé à l'abandon par ses propriétaires. Il n’est pas entretenu, et des parties des murs et du mobilier sont vendues. En 2009, la propriété est rachetée par la famille Megny-Marquet. Madame Muriel Megny-Marquet, architecte lyonnaise, tombe alors sous le charme de la bâtisse, et décide d’engager sa restauration et sa reconversion. Lorsque les nouveaux châtelains prennent possession des lieux, il leur faut d’abord déloger deux chiens sauvages livrés à eux-mêmes et laissés sur les lieux par l’ancien propriétaire<ref>Article du JSL, référence en fin de page.</ref>. | ||
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+ | Dès lors, la famille n’a de cesse de redonner au château sa grandeur d'antan, l’objectif étant de faire revivre les lieux et d’y accueillir toutes sortes d'événements (mariages, concerts, festivités…). Depuis quelques années, un restaurant gastronomique s’est également installé dans une aile du château. Il est géré par Christophe Bon et Frédéric Cordier. | ||
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+ | Outre l’architecture remarquable des lieux, il se murmure qu’un trésor serait caché dans le jardin du château<ref>Article du JSL sur les légendes et rumeurs populaires en Mâconnais.</ref>. Son origine varie selon les sources : trésor des Templiers de la commanderie de Montbellet, trésor caché de l’Ordre de la Sainte Trinité, trésor de guerre des Allemands… L’interrogation demeure. | ||
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=== Description architecturale === | === Description architecturale === | ||
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+ | Le château de Varennes est un exemple architectural original. Il conserve son plan d’origine et sa disposition toute féodale, mais les rénovations entreprises au XIXe siècle lui ont conféré son profil néo-gothique harmonieux de demeure de prestige. | ||
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+ | Sur le château fort d’origine, peu d’informations nous sont parvenues. Il s’agit vraisemblablement d’une forteresse défensive, dont les bases sont reprises lors de la reconstruction du XVIe siècle. Celle-ci transforme l’édifice en demeure seigneuriale de prestige, miroir de la puissance et de l’autorité des seigneurs du lieu sur leurs terres. Elle est alors composée de deux corps de logis avec deux galeries de chaque côté, pour passer de l’un à l’autre. Aux angles, l’édifice possède alors des échauguettes à encorbellement. Le château est à l'époque constitué d’un rectangle d’une longueur de 34 mètres (du nord au sud), et d’une largeur de 24 mètres (d’est en ouest)<ref>Notice en ligne du CECAB.</ref>. Au nord, le château était précédé d’une grande basse-cour, dont il ne reste rien. Il était par ailleurs entouré de douves en eaux, rappelant ses fonctions défensives. | ||
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+ | Au XVIIIe siècle, le château perd toute allure seigneuriale. Les Mathurins en font un corps de ferme. Les bâtiments ne sont pas entretenus, les échauguettes s’effondrent. Les douves sont asséchées. | ||
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+ | Au XIXe siècle, le château reprend de la vitalité et adopte son apparence actuelle. Il s’agit dès lors d’un quadrilatère de 30 mètre de côté, dont la façade nord est avancée d’environ 5 mètres par rapport à la construction précédente<ref>Ibidem</ref>. L’édifice comporte deux corps de bâtiments, sur trois niveaux, reliés par des coursives. Aux angles, quatre tours rondes viennent remplacer les échauguettes à encorbellement du XVIe siècle. Les ailes de l’édifice sont toutes rénovées, en apportant grand soin au mobilier et aux détails architecturaux. Les corps de logis sont également ouverts sur le jardin et sur la cour d’honneur. On accède dès lors à cette cour via une tour-porche rectangulaire munie d’un pont-levis. Un donjon-tour d’escalier du XIe siècle, visiblement remanié, s’y trouve encore. Il comporte encore aujourd'hui des fenêtres à meneaux et abrite un escalier en colimaçon en pierre, qui repose sur des trompes de support. Au premier étage de la tour sud-est, une chapelle est aménagée. | ||
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+ | Le château est aujourd'hui encore entouré de douves sur deux côtés, désormais asséchées. Les souterrains de l’édifice, qui partent dans quatre directions différentes, ont été condamnés. | ||
=== Inventaire décor et mobilier === | === Inventaire décor et mobilier === | ||
+ | *Puits au centre de la cour d’honneur, du XVIIe siècle. | ||
+ | *Blasons des familles propriétaires des lieux, dans la cour d’honneur. | ||
+ | *Cheminées : | ||
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+ | Cheminée sculptée de motifs végétaux et de singes, avec les initiales de Mr Malassagny | ||
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+ | Cheminée en pierre sur colonnettes, avec les initiales de Mr Malassagny | ||
+ | *Porte romane menant directement à l’église romane du village. | ||
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=== Rénovations / Etat === | === Rénovations / Etat === | ||
''Rénovations :'' | ''Rénovations :'' | ||
*XVIe : première reconstruction du château | *XVIe : première reconstruction du château | ||
− | *Début XIXe siècle : rénovation des bâtiments par | + | *Début XIXe siècle : rénovation des bâtiments par Adam Philibert Dampierre d'Origny |
− | *A partir de 1881 : Mr Malassagny engage une réfection et une réhabilitation | + | *A partir de 1881 : Mr Malassagny engage une réfection et une réhabilitation complète de l’édifice. |
*2009-… : La famille Megny-Marquet réhabilite à son tour les lieux, aménage l’extérieur et entretien mobiliers et bâtiments. | *2009-… : La famille Megny-Marquet réhabilite à son tour les lieux, aménage l’extérieur et entretien mobiliers et bâtiments. | ||
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Reconversion du château en gîte de prestige, avec restaurant gastronomique et organisation d’événements variés. | Reconversion du château en gîte de prestige, avec restaurant gastronomique et organisation d’événements variés. | ||
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Version actuelle datée du 14 octobre 2019 à 13:06
Le château de Varennes est situé à Varennes-lès-Mâcon, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. C'est un édifice à l’origine bâti au XIe siècle par les seigneurs de Chaintré. Le château est reconstruit au XVIe siècle, pour en faire une demeure seigneuriale de prestige. En 1716, il est racheté par les Mathurins de Fontainebleau, de l’Ordre des Trinitaires. Ceux-ci le transforment en cour de ferme, et ne l’entretiennent que sommairement. Après la Révolution, il est vendu comme bien national. En 1791, Adam Philibert Dampierre d'Origny le rachète et le rénove. En 1881, le château revient à Mr Malassagny, qui entame une profonde réfection de l’édifice, et lui donne l’aspect qu’il a aujourd’hui. De la place forte d’origine, le château conserve un donjon tour d’escalier, daté du début du XIe siècle. L’édifice est aujourd’hui composé de deux corps de bâtiment, sur trois niveaux, reliés par des coursives, quatre tours rondes à chaque angle, un donjon dans la cour d’honneur et une tour rectangulaire. Le château est entouré sur deux côtés de douves sèches et un pont-levis donne accès à la cour d’honneur. Il communique directement avec l’église romane de la commune via une petite porte.
Adresse | 345 rue de la Prairie, 71000 Varennes-Lès-Mâcon |
Coordonnées GPS | 46°16'15.6"N 4°48'24.6"E |
Sommaire
- 1 Historique
- 2 Description architecturale
- 3 Inventaire décor et mobilier
- 4 Rénovations / Etat
- 5 Actualités
- 6 Visite
- 7 Association engagée
- 8 Iconographie ancienne et récente
- 9 Plans cadastraux
- 10 Bibliographie
- 11 Sources
- 12 Propriétaire / Contact
- 13 Patrimoine local et/ou folklore
- 14 Notes et références
Historique
Varennes-lès-Mâcon est mentionné pour la première fois à la fin du IXe siècle dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon (In fine varenna[1] ). A la fin du Xe siècle, on retrouve le village sous l'appellation In villa Varennas super Craona[2], ce qui suggère un lieu de peuplement plus développé, avec la présence probable d’un premier édifice religieux. Cette idée est renforcée quelques années plus tard, lorsque la parrochia Sancti-Clementis et Sancti-Marcelli de Varennis[3] est citée au début du XIe siècle. L’église du village, voisine du château, est par ailleurs reconstruite à la fin du XIe siècle.
Les origines exactes du château de Varennes sont incertaines. Il est vraisemblablement bâti au XIe siècle par les seigneurs de Chaintré, dans une localité en développement. Le château reste dans la famille du XIe au XVIIe siècle. Aux XIIe et XIIIe siècles, quelques mentions[4] sont faites des seigneurs de Chaintré, sans pour autant citer l’édifice en lui-même. Ainsi, en 1113, Robert et Bladin de Chaintré accompagnent Bérard, évêque de Mâcon, en Palestine. Ils s’y font remarquer par leur violence envers les vaincus. En 1255, Geofroy de Germolles, chevalier, vend la moitié des dîmes de Varennes au chapitre de Saint-Paul à Lyon (qui avait la collation de l’église).
Il faut attendre les environs de 1400 pour que le château soit véritablement mentionné pour la première fois. A cette époque, Jean de Chaintré et Varennes le lègue à son frère Humbert. Le fils de ce dernier, Claude, marié à Renaude de Germolles, prête serment au roi Louis XI lors du rattachement de la Bourgogne au royaume de France en 1478. Il devient général du gouverneur du Mâconnais. Grâce à cette position, il acquière vraisemblablement une certaine autorité et fortune. Le château connait alors visiblement un premier remaniement, afin d’être le miroir de cette autorité.
En 1516, le petit-fils d’Humbert, Philibert de Chaintré, vend le château de Chaintré à Antoine Bernard, bourgeois de Mâcon[5], et s’installe à Varennes. C’est probablement à cette époque qu’est reconstruit le château, afin d’en faire une demeure seigneuriale de prestige, en s’éloignant de la forteresse d’origine. Le domaine de Varennes passe ensuite à son fils Claude, puis à sa veuve Marie de Varey. En 1578, celle-ci lègue ses possessions à sa fille Pierrette, épouse de François Coppier.
En 1607, Pierrette et François, sans enfants, lèguent le domaine à leur nièce Hélène de Longecombe, mariée à François de Bessac. Celui-ci, de bonne fortune, est seigneur de Grandmaison en Poitou. C’est cependant un homme visiblement lunatique et violent, qui s’attire à maintes reprises l’inimitié de ses contemporains. Hélène obtient également la séparation de leurs biens, en conséquence directe du comportement de son mari. En 1936, ce dernier règle sa succession avant sa mort, prévoyant avec Hélène de léguer conjointement leurs biens à leur fils aîné, à condition qu’il entretienne ses frères et sœurs. Le domaine revient alors à Pierre de Bessac. Hélène de Longecombe meurt quant à elle en 1666.
Quelques années plus tard, en 1678, Pierre lègue le domaine à son frère Claude de Bessac. Celui-ci a vraisemblablement hérité du caractère difficile de son père. En 1686, il achète les terres de Beaulieu à son rival, et récupère ainsi les droits complets de justice sur les terres de Varennes, dont une partie appartenait encore au seigneur de Beaulieu. Claude se retrouve cependant vite seul, veuf et isolé. Il mène un train de vie qu’il ne peut se permettre, ses charges excédant ses revenus. Il cherche alors à se défaire du domaine de Varennes.
En 1699, il le transmet ainsi aux Mathurins de Fontainebleau (Ordre des Trinitaires), via un contrat[6] élaboré garantissant en contrepartie une rente pour son entretien personnel, son accueil au sein du couvent de Fontainebleau, le règlement de ses dettes et l’organisation de son enterrement. Le contrat est acté en 1703. En 1716, Claude Bessac meurt seul et sans le sou. Au XVIIIe siècle, les Mathurins ne se soucient guère du château qu’ils transforment en cour de ferme et ne fréquentent que rarement. Les bâtiments sont donc très peu entretenus, et les dommages ne se font pas tarder. A la Révolution française, le domaine appartenant à un ordre religieux, il est vendu comme bien national.
En 1791, Adam-Philibert Dampierre d’Origny, dont la famille est originaire de Champagne, rachète les terres de Varennes et le château qui s’y trouve pour 95300 livres[7]. Il se rend également acquéreur du domaine de Beaulieu pour 27100 livres, et du Moulin de la Tour pour 25000 livres. Il entame une restauration assez globale des bâtiments, sans pour autant apporter de changement majeur au plan de l’édifice.
En 1798, à la mort d’Adam-Philibert, les terres de Varennes reviennent à son fils Jean-Claude-Antoine d’Origny. En 1822, la famille Dubief en hérite par alliance. Mr Dubief doit cependant fuir en Suisse après le coup d’état de 1852. Après sa mort quelques années plus tard, le château et son enclos sont vendus à Mr Veylon pour 28000 francs. Les terres du domaine sont vendues séparément. En 1881, le château de Varennes revient à Mr Malassagny, officier de marine. Il est marié à une Mademoiselle Dubief, fille des anciens propriétaires, vraisemblablement fort attachée aux lieux. Ensemble, ils entament une profonde réfection de l’édifice. C’est cette restauration qui donne au château sa figure néo-gothique et son aspect de grande demeure bourgeoise raffinée. Le château reste ensuite vraisemblablement dans la même famille. C’est en tout cas toujours le cas au XXe siècle, lorsque François Perraud rédige son ouvrage sur les seigneuries du Mâconnais.
Dans les années 2000, le château est complètement laissé à l'abandon par ses propriétaires. Il n’est pas entretenu, et des parties des murs et du mobilier sont vendues. En 2009, la propriété est rachetée par la famille Megny-Marquet. Madame Muriel Megny-Marquet, architecte lyonnaise, tombe alors sous le charme de la bâtisse, et décide d’engager sa restauration et sa reconversion. Lorsque les nouveaux châtelains prennent possession des lieux, il leur faut d’abord déloger deux chiens sauvages livrés à eux-mêmes et laissés sur les lieux par l’ancien propriétaire[8].
Dès lors, la famille n’a de cesse de redonner au château sa grandeur d'antan, l’objectif étant de faire revivre les lieux et d’y accueillir toutes sortes d'événements (mariages, concerts, festivités…). Depuis quelques années, un restaurant gastronomique s’est également installé dans une aile du château. Il est géré par Christophe Bon et Frédéric Cordier.
Outre l’architecture remarquable des lieux, il se murmure qu’un trésor serait caché dans le jardin du château[9]. Son origine varie selon les sources : trésor des Templiers de la commanderie de Montbellet, trésor caché de l’Ordre de la Sainte Trinité, trésor de guerre des Allemands… L’interrogation demeure.
Description architecturale
GLOSSAIRE : Bourgogne Romane
Le château de Varennes est un exemple architectural original. Il conserve son plan d’origine et sa disposition toute féodale, mais les rénovations entreprises au XIXe siècle lui ont conféré son profil néo-gothique harmonieux de demeure de prestige.
Sur le château fort d’origine, peu d’informations nous sont parvenues. Il s’agit vraisemblablement d’une forteresse défensive, dont les bases sont reprises lors de la reconstruction du XVIe siècle. Celle-ci transforme l’édifice en demeure seigneuriale de prestige, miroir de la puissance et de l’autorité des seigneurs du lieu sur leurs terres. Elle est alors composée de deux corps de logis avec deux galeries de chaque côté, pour passer de l’un à l’autre. Aux angles, l’édifice possède alors des échauguettes à encorbellement. Le château est à l'époque constitué d’un rectangle d’une longueur de 34 mètres (du nord au sud), et d’une largeur de 24 mètres (d’est en ouest)[10]. Au nord, le château était précédé d’une grande basse-cour, dont il ne reste rien. Il était par ailleurs entouré de douves en eaux, rappelant ses fonctions défensives.
Au XVIIIe siècle, le château perd toute allure seigneuriale. Les Mathurins en font un corps de ferme. Les bâtiments ne sont pas entretenus, les échauguettes s’effondrent. Les douves sont asséchées.
Au XIXe siècle, le château reprend de la vitalité et adopte son apparence actuelle. Il s’agit dès lors d’un quadrilatère de 30 mètre de côté, dont la façade nord est avancée d’environ 5 mètres par rapport à la construction précédente[11]. L’édifice comporte deux corps de bâtiments, sur trois niveaux, reliés par des coursives. Aux angles, quatre tours rondes viennent remplacer les échauguettes à encorbellement du XVIe siècle. Les ailes de l’édifice sont toutes rénovées, en apportant grand soin au mobilier et aux détails architecturaux. Les corps de logis sont également ouverts sur le jardin et sur la cour d’honneur. On accède dès lors à cette cour via une tour-porche rectangulaire munie d’un pont-levis. Un donjon-tour d’escalier du XIe siècle, visiblement remanié, s’y trouve encore. Il comporte encore aujourd'hui des fenêtres à meneaux et abrite un escalier en colimaçon en pierre, qui repose sur des trompes de support. Au premier étage de la tour sud-est, une chapelle est aménagée.
Le château est aujourd'hui encore entouré de douves sur deux côtés, désormais asséchées. Les souterrains de l’édifice, qui partent dans quatre directions différentes, ont été condamnés.
Inventaire décor et mobilier
- Puits au centre de la cour d’honneur, du XVIIe siècle.
- Blasons des familles propriétaires des lieux, dans la cour d’honneur.
- Cheminées :
Cheminée sculptée de motifs végétaux et de singes, avec les initiales de Mr Malassagny
Cheminée en pierre sur colonnettes, avec les initiales de Mr Malassagny
- Porte romane menant directement à l’église romane du village.
Rénovations / Etat
Rénovations :
- XVIe : première reconstruction du château
- Début XIXe siècle : rénovation des bâtiments par Adam Philibert Dampierre d'Origny
- A partir de 1881 : Mr Malassagny engage une réfection et une réhabilitation complète de l’édifice.
- 2009-… : La famille Megny-Marquet réhabilite à son tour les lieux, aménage l’extérieur et entretien mobiliers et bâtiments.
Reconversion du château en gîte de prestige, avec restaurant gastronomique et organisation d’événements variés.
Etat :
Longtemps laissé à l’abandon, le château a été entièrement rénové à partir de 2009, lorsque la famille Megny-Marquet en est devenue propriétaire.
Il est depuis l’objet d’un soin constant et est désormais un lieu plein de vie et d’activité.
Actualités
Pour suivre l’actualité du château, consulter le site internet de l’édifice :
Visite
Le château est une propriété privée et ne se visite pas.
Il est cependant possible d’y passer la nuit ou un moment au restaurant/salon de thé.
L’édifice accueille différents événements : mariages, concerts, festivités…
Association engagée
Le Centre de Castellologie de Bourgogne (CECAB) a publié une brève description du château dans le répertoire des châteaux de Bourgogne créé par l’association (disponible en ligne).
Iconographie ancienne et récente
Crédit Photos: CEP
Plans cadastraux
Bibliographie
- PERRAUD, François, « Varennes-lès-Mâcon », Les environs de Mâcon, anciennes seigneuries, Laffitte, Marseille, 1979.
Sources
- Oursel, Anne-Marie et Raymond, « Fiche d’inventaire départemental », Archives départementales de la Saône-et-Loire :
- Centre de Castellologie de Bourgogne (CeCaB), Fiche édifice :
- Wikipedia, Fiche édifice
- Documents fournis par les propriétaires
-Notice de présentation des seigneurs de Chaintré
-Collection de cartes postales anciennes
- Articles du Journal de Saône-et-Loire :
4 Août 2013:« Faire revivre le château de Varennes-lès-Mâcon »
10 Août 2014:« Le trésor caché du château de Varennes-lès-Mâcon »
Propriétaire / Contact
Famille Megny-Marquet
Contact du château / du gîte :
contact@chateau-de-varennes.eu
06 07 98 98 62
Restaurant-salon de thé :
unpassageauchâteau@orange.fr
03 85 59 21 47
06 68 56 61 33
Patrimoine local et/ou folklore
Château du XVIIe siècle, inscrit au titre des Monuments Historiques depuis 1992. C’est une propriété privée qui n’est pas ouverte au public.
Edifice roman de la fin du XIe siècle. Des vestiges de litre funéraire sont visibles à l’extérieur et à l’intérieur de l’édifice. L’église abrite également un retable peint par Michel Bouillot, représentant la Sainte Famille.
Elle communique avec le château de Varennes via une petite porte romane.
Notes et références
- ↑ Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, p°753.
- ↑ Charte 161
- ↑ Charte 455
- ↑ Perraud, François, « Varennes-lès-Mâcon », Les environs de Mâcon, anciennes seigneuries, Laffitte, Marseille, 1979.
- ↑ Ibidem
- ↑ Ce contrat liste par ailleurs toutes les possessions du seigneur : description du domaine, liste des terres et leurs revenus…
- ↑ Perraud
- ↑ Article du JSL, référence en fin de page.
- ↑ Article du JSL sur les légendes et rumeurs populaires en Mâconnais.
- ↑ Notice en ligne du CECAB.
- ↑ Ibidem