Eglise Saint-Vincent à Saint-Vincent-des-Prés : Différence entre versions

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La façade de l’église est séparée en trois parties verticales par des contreforts plats, et en deux parties horizontales par un cordon de pierre. La partie centrale basse est ouverte par une petite porte en plein cintre dont la moulure de l’arc est composée d’un biseau et d’un filet<ref>Virey</ref>. La partie centrale haute de la façade est décorée d’une large bande lombarde qui se termine par un rang d’arcatures irrégulières, le long du pignon. Un gros oculus muni d’une rosace est ouvert au centre de la bande.
 
La façade de l’église est séparée en trois parties verticales par des contreforts plats, et en deux parties horizontales par un cordon de pierre. La partie centrale basse est ouverte par une petite porte en plein cintre dont la moulure de l’arc est composée d’un biseau et d’un filet<ref>Virey</ref>. La partie centrale haute de la façade est décorée d’une large bande lombarde qui se termine par un rang d’arcatures irrégulières, le long du pignon. Un gros oculus muni d’une rosace est ouvert au centre de la bande.

Version du 20 février 2020 à 14:12

L’église paroissiale Saint-Vincent est située à Saint-Vincent-des-Prés, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle est entièrement romane. Un premier édifice est mentionné dès le milieu du Xe siècle dans une charte de Saint-Vincent de Mâcon. Les vestiges de l’abside de cette chapelle, désaxés par rapport à l’abside actuelle, ont été retrouvés en 1994 lors de fouilles archéologiques. L’édifice actuel a probablement été reconstruit dans la seconde moitié du XIe siècle. A cette époque, l'église est en effet restituée au chapitre de Saint-Vincent de Mâcon, après avoir été usurpée par une famille seigneuriale locale au Xe siècle. Au XIIe siècle, une réfection extérieure assez importante a lieu. Elle concerne la façade, le clocher et l’abside. L’architecture de l’église suit un plan roman simple, qui lui donne une apparence trapue. Il mêle cependant des éléments architecturaux de périodes différentes qui constituent un assemblage remarquable. Peu remaniée au fil des siècles, l’église est restaurée plusieurs fois aux XIXe et XXe siècles, sans grande modification à l’exception du déplacement du cimetière et de l’ajout de la sacristie. Des restaurations ayant eu lieu de 1993 à 1996 ont mis au jour des baies, fresques et inscriptions. L’église est classée Monument Historique depuis 1913.

Eglise Saint-Vincent(©CEP)
Adresse Au Bourg, 71250 Saint-Vincent-des-Prés
Coordonnées GPS 46°28'27.8"N 4°33'43.1"E
Paroisse de rattachement Paroisse de Cluny Saint Benoît
Protection Monuments Historiques Classée en 1913

Historique

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

Bien orientée à l’est, l’église Saint-Vincent se compose d’une nef avec bas-côtés étroits, suivie d’un transept de même largeur et d’une abside semi-circulaire. Le transept est flanqué de la sacristie au sud et supporte le haut clocher carré. C’est un édifice impressionnant, d’apparence solide et archaïque, un bel exemple de l’art roman qui n’a subi que peu de modifications.

Plans ©CEP

Toute utilisation des plans à titre de documentation ou de restauration de l'édifice est autorisée. Toute autre utilisation à titre commercial ou à titre de publication est soumise à l'autorisation stricte du CEP, agissant comme maître d'ouvrage et propriétaire des droits.


La façade de l’église est séparée en trois parties verticales par des contreforts plats, et en deux parties horizontales par un cordon de pierre. La partie centrale basse est ouverte par une petite porte en plein cintre dont la moulure de l’arc est composée d’un biseau et d’un filet[1]. La partie centrale haute de la façade est décorée d’une large bande lombarde qui se termine par un rang d’arcatures irrégulières, le long du pignon. Un gros oculus muni d’une rosace est ouvert au centre de la bande. Les murs des collatéraux sont flanqués de contreforts plats entourant trois baies plein cintre agrandies à l’époque moderne. Les contreforts sont repris sur le haut des murs gouttereaux de la nef, entre des arcatures de même type que celles de la façade, mais qui alternent arcatures étroites et allongées. Au sud, juste au-dessus de la toiture du bas-côté, on aperçoit l’arc de baies hautes primitives, aujourd'hui murées. Une porte d’accès latéral est également percée en-dessous de la baie est du collatéral sud. Le transept suit la nef à l’est. Non-saillant, les croisillons sont toutefois légèrement plus haut que les toitures des bas-côtés. Ces croisillons sont chacun percés d’une baie plein cintre allongée, dont celle au sud est partiellement obturée par la sacristie attenante. Deux contreforts plats épaulent les murs nord et sud du transept, tandis que la face est du croisillon sud est ouverte d’une baie ancienne ébrasée. Le clocher carré s’élance au-dessus de la croisée du transept. Il est composé de trois niveaux séparés du soubassement par un cordon de pierre. Les quatre faces du clocher sont similaires, avec aux angles des dosserets qui montent jusqu'à la toiture. Le premier niveau est orné de trois hautes arcades en plein cintre par face, ainsi que de l’accès au clocher à l’ouest. Le deuxième niveau comporte une baie plein cintre, sauf à l’ouest où le mur est nu. Le troisième niveau comporte une baie géminée par face, à retombée médiane sur double colonnette aux chapiteaux sculptés. Le clocher est coiffé d’une courte pyramide à quatre pans surmontée d’une croix. L’abside complète l’édifice à l’est. Elle est ouverte de trois baies plein cintre inscrites dans un décor de bandes lombardes. Seule celle au nord est d’origine, les autres ont été remaniées. Les bandes lombardes sont formées par de fines colonnes engagées aux chapiteaux sculptés, et leurs arcatures retombent sur des culots. Une corniche en pierre plate fait le tour de l’édifice et supporte la toiture de laves (seule la sacristie est couverte de tuiles).


A l’intérieur, on retrouve l’atmosphère intime et chaleureuse des édifices romans. L’église est entièrement dallée et son niveau ne varie qu’à hauteur du chœur, surélevé de deux marches. La nef comporte trois travées, dont les deux premières sont délimitées par de fines colonnes à chapiteaux sculptés. La dernière travée, ainsi que le transept, sont marqués par de grosse piles cylindriques. C’est là vraisemblablement une tentative de rattraper la poussée engendrée par le poids du clocher, qui est moindre au niveau de la première travée (qui ne nécessite donc pas de piles massives). Cette configuration est à rapprocher de celle visible dans l’église de Farges-les-Mâcon. Le vaisseau central de la nef est voûté d’un berceau plein cintre articulé d’arcs doubleaux qui reposent sur des pilastres en hauteur du mur. Les collatéraux s’ouvrent via de larges arcades et sont voûtés d’arêtes qui retombent sur des doubleaux reposant sur des pilastres avec impostes.

La croisée du transept est quant à elle voûtée d’une coupole sur trompes reposant sur quatre grosses piles rondes, afin de pourvoir supporter le poids du clocher. Les croisillons sont, eux, voûtés d’arêtes. Au croisillon nord, une arcade cintrée est ornée de peintures murales. Au croisillon sud, une arcade semblable est plaquée sur le mur est, tandis que le mur sud communique avec la sacristie. La croisée est encadrée par quatre arcs épais en plein cintre, et on distingue une ancienne baie ébrasée murée au-dessus de celui menant vers l’abside. Celle-ci est voûtée en cul-de-four et est décorée de peintures modernes en trompe-l’œil.

Inventaire décor et mobilier

  • Décor extérieur :

Façade et nef : large bande lombarde qui se termine par des arcatures suivant le contour du pignon

Abside : décor d’arcatures reposant sur quatre fines colonnes engagées avec chapiteaux sculptés de feuilles, et trois culots simples.

Clocher : chapiteaux sculptés de feuillages (niveau supérieur)

  • Décor intérieur :

Chapiteaux des colonnes de la nef[2] : un sculpté de volutes, l’autre de fleurs de lys à cinq pétales. La chapiteau sculpté de lys comporte également en inscription deux lettres grecques, l’Alpha et l’Omega (le début et la fin, symbole du Christ).

Tailloirs sculptés

  • Peintures murales :

Abside : peinture moderne représentant une colombe (symbole de l’Esprit Saint) entourée de nuées sombres sur fond de ciel bleu[3] ; décor de colonnes en trompe-l’œil.

Peinture attribuée au XVe siècle[4] (dans une arcade cintrée, dans la chapelle nord) représentant un personnage auréolé, assis, avec un évangéliaire dans la main gauche (peut-être saint Vincent ou saint Paul).

  • Tabernacle baroque (XVIIe siècle), au-dessus du maître-autel, en bois sculpté et peint. Il se compose de trois pans séparés par des ailerons qui supportent des têtes d’angelots[5]. Sur les pans sont figurés, de gauche à droite : saint Nicolas, l'Ecce Homo, et saint Claude (bénissant un enfant).
  • Maître-autel (en bois peint d’un décor marbré)
  • Niches dans l’abside
  • Autel moderne en pierre (croisée)
  • Statuaire :

Saint Odilon (statuette posée sur le confessionnal)

Saint Antoine de Padoue (statuette posée sur le confessionnal)

Vierge à l’Enfant (croisillon sud)

Saint Joseph et l’Enfant Jésus (croisillon sud)

Le Sacré-Cœur (croisillon sud)

Sainte Thérèse de Lisieux (croisillon sud)

Vierge Marie (représentation de la Vierge Reine, entrée du croisillon sud)

Curé d’Ars (croisillon nord)

Saint Vincent (croisillon nord)

  • Icône de Notre-Dame du perpétuel secours (croisillon sud)
  • Tableau représentant saint Vincent, au-dessus de l’arc triomphal. Le saint tient la palme du martyr de la main gauche et une grappe de raison de la main droite.
  • Bannière en soie peinte sur une face d’un médaillon représentant le Christ apparaissant à sainte Marguerite Marie Alacoque, ainsi que d’une inscription : « Voici le cœur qui a tant aimé les hommes ». Sur l’autre face, représentation du Christ et de la Vierge surmontés de l’inscription : « Notre Dame du Sacré-Cœur priez pour nous ».
  • Chemin de croix (cadres)
  • Grilles extérieures
  • Bénitier encastré
  • Confessionnal en bois (à droite en entrant par la façade ouest)
  • Plaque commémorative des soldats morts au combat (à gauche en entrant par la façade ouest)

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1823 : travaux d’entretien

1836-1837 : restauration générale de l’édifice

1883 : déplacement du cimetière qui bordait l’édifice

XXe :

Vers 1933 : éclairage de l’église

1941-1944 : réfection des couvertures

1993-1996 : restauration générale de l’édifice sous la direction des Monuments Historiques

1994 : fouilles et drainages

1995 : assainissement, restauration intérieure globale

1999 : restauration du tabernacle du XVIIe siècle

XXIe :

Travaux d’entretien et de mise en valeur de l’église

  • Etat :

L’église est en bon état général et est régulièrement entretenue par la commune et ses habitants.

  • Classement :

L’église est classée Monument Historique depuis 1913.

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie.

Visite

L’église est d’ordinaire ouverte en journée, en tout cas pendant la saison estivale. Pour la visiter, se renseigner auprès de la mairie.

L’église est accessible aux personnes à mobilité réduite, en passant par la petite porte latérale (la porte principale accuse une grosse marche pour accéder à la nef).

Association engagée

  • Les Amis de Saint-Vincent :

Association qui s’occupe de l’animation du village et de la sauvegarde et de la mise en valeur du patrimoine de la commune.

Iconographie ancienne et récente

Collection privée de Monsieur Luc Denis
Collection privée de Monsieur Luc Denis
Collection privée de Monsieur Luc Denis


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • GUERREAU, Alain, « Vingt et une petites églises romanes du Mâconnais : irrégularités et métrologie. », In : L'innovation technique au Moyen Âge, Actes du VIe Congrès international d'Archéologie Médiévale (1-5 Octobre 1996, Dijon - Mont Beuvray - Chenôve - Le Creusot - Montbard), Caen : Société d'Archéologie Médiévale, 1998. pp. 186-210.
  • HENRION, Fabrice, « Saint-Vincent-des-Prés (Saône-et-Loire). Église Saint-Vincent », In : Archéologie médiévale, tome 25, 1995. p.266.
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  • SAPIN, Christian, La Bourgogne préromane : construction, décor et fonction des édifices religieux, Paris, 1986
  • VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1917 :

Archives départementales de la Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Saint-Vincent-des-Prés

  • Fiche édifice de la Pastorale du tourisme :

Eglise Saint-Vincent

  • Plans et relevés architecturaux réalisés en 2010 par une équipe d’étudiants japonais du Kyoto Institute of Technology, sous la direction du professeur Masatsugu Nishida.

Propriétaire / Contact

Commune de Saint-Vincent-des-Prés

03 85 59 64 41

mairie.saintvincentdespres@wanadoo.fr

Patrimoine local et/ou folklore

Construite en 993, elle servait de chapelle au doyenné clunisien adjacent.

C’est désormais une propriété privée. Elle se visite lors des Journées du Patrimoine.

Eglise romane du XIIe siècle, peu remaniée au fil des siècles.

Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 2018.

  • Pont des Meursaults : pont médiéval récemment restauré.

©CEP

Notes et références

  1. Virey
  2. Ces chapiteaux rappellent ceux de Saint-Martin-du-Canigou.
  3. Pastorale du tourisme
  4. Sapin
  5. Description d’Oursel. Ce Tabernacle a longtemps été abandonné dans un coin de la nef, avant d’être restauré et réhabilité à la fin du XXe siècle.