Eglise Saint-Pierre à Saint-Pierre-le-Vieux : Différence entre versions
(→Bibliographie) |
(→Sources) |
||
Ligne 172 : | Ligne 172 : | ||
=== Sources === | === Sources === | ||
+ | * Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental | ||
+ | * [http://bourgogneromane.com/edifices/stpierrelevieux.htm Bourgogne romane], fiche édifice sur l'église Saint-Pierre | ||
+ | |||
=== Propriétaire / Contact === | === Propriétaire / Contact === | ||
Commune de Saint-Pierre-le-Vieux | Commune de Saint-Pierre-le-Vieux |
Version du 21 juin 2019 à 11:47
L’église Saint-Pierre à Saint-Pierre-le-Vieux est une église paroissiale romane située dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle a vraisemblablement été construite au XIe siècle, même si la présence d’un édifice similaire est déjà attestée dès le Xe siècle. De plan typiquement roman, elle tient sa singularité de son architecture massive, et de la forte pente qu’elle accuse du fait de sa position sur un pic rocheux. De la construction originale, elle ne conserve que son transept et son clocher, le reste de l’église ayant été détruit pendant les Guerres de Religion. Elle a donc été reconstruite au XVIe siècle, puis restaurée aux XIXe et XXe siècles. La nef pourrait cependant également être en partie romane, compte-tenu de l’épaisseur des murs. Édifice de taille modeste, l’église est cependant richement décorée et possède de nombreuses statues et vitraux, pour la plupart offerts par des particuliers ou par la paroisse. Le retable installé au XVIe siècle dans le mur du croisillon Sud du transept est classé aux Monuments Historiques depuis 1908.
Adresse | Place de l'Eglise, 71520 Saint-Pierre-le-Vieux |
Coordonnées GPS | 46°17'06.6"N 4°32'14.0"E |
Paroisse de rattachement | Paroisse des Saints Apôtres en Haut Clunisois |
Protection Monuments Historiques | Le retable Renaissance a été classé en 1908 |
Sommaire
- 1 Historique[1]
- 2 Description architecturale
- 3 Inventaire décor et mobilier[7]
- 4 Rénovations / Etat
- 5 Actualités
- 6 Visite
- 7 Association engagée
- 8 Iconographie ancienne et récente
- 9 Plans cadastraux
- 10 Bibliographie
- 11 Sources
- 12 Propriétaire / Contact
- 13 Patrimoine local et/ou folklore
- 14 Notes et références
Historique[1]
Anciennement appelé Ecussoles, le village est mentionné pour la première fois en 936 dans les chartes de Cluny d’Avril et de Juin. Il y est fait mention d’un don de la propriété seigneuriale d’Ecussoles aux moines de Cluny, de la part de Geoffroy comte de Nevers de par Dieu, et de sa femme. La donation comprend également les dépendances et l’église se trouvant sur le hameau. Celle-ci est déjà à l’époque dédiée à l’apôtre Saint-Pierre, et tenue par le curé Arnulfus. Dans l’état actuel des recherches, il est impossible de déterminer si cette église se trouve alors à l’emplacement de l’église actuelle, ni si ce sont ses vestiges directs qui constituent les parties les plus anciennes de l’édifice moderne, ou s’il s’agit d’une deuxième construction.
Entre 980 et l’an 1030, Ecussoles, devenu Saint-Pierre-le-Vieux (Villa Sancti Pietri) rejoint les huit doyennés que constitue alors l’Abbaye de Cluny. En 980, l’église Saint-Pierre est citée en même temps que le village dans les chartes de l’Escurolas vicaria (viguerie d’Ecussoles). Auparavant obédience, Ecussoles a dès lors un doyen qui peut prétendre à la perception des dîmes et de la justice.
Compte-tenu des indices architecturaux et malgré le manque de sources historiques, les vestiges romans de l’église encore présente remontent probablement à la seconde moitié du XIème siècle. Située dans un village dont l’activité est principalement viticole, l’église Saint Pierre est juchée sur un escarpement qui lui permet de dominer la commune est ses hameaux, éparpillés en plein bocage.
Au XIVe siècle, la cure de Saint Pierre le Vieux est confirmée par un compte de l’archiprêtré de Rossey.
Vers 1570, les troupes huguenotes de l’amiral Coligny détruisent le doyenné et l’église Saint-Pierre, dans le contexte des Guerres de Religion. Il ne reste alors de l’église que son transept et son clocher, à l’exception du troisième étage, qui disparait. Le reste du clocher est alors hâtivement fermé d’une courte flèche.
En 1575, un retable en pierre est ajouté, comportant cinq emplacements de statues (aujourd’hui disparues). Il s’agit d’un présent adressé à la population par un donateur anonyme, en remerciement de la reconstruction rapide de l’édifice.
En 1675, la visite de l’archiprêtre du Rousset fait état d’une église en bien piètre état, dont la reconstruction rapide un siècle plus tôt a laissé des stigmates importants : faiblesse de la construction, mauvais entretien des décors (vitraux…), défauts de la structure (il pleut dans la nef), autels non-consacrés…Le rapport fait également état de deux chapelles de chaque côté du chœur, dédiées à Sainte-Anne et à Saint-Denis.
Entre 1743 et 1775, la sacristie est construite. En 1784, la principale cloche est refondue.
A la fin du XVIIIe siècle, l’église devient trop petite pour la population grandissante (1000 habitants en 1790), et plusieurs conflits éclatent entre cette dernière et le curé de l’époque, Monsieur Lagrange, au sujet de l’accès des fidèles à l’église. Le curé restreint en effet le nombre de fidèles pouvant entrer lors de l’office, ce qui déplaît fortement à la population. Il finit par renoncer à sa charge en 1793, la paroisse n’a alors plus de prêtre. L’église quant à elle doit être rénovée au niveau des couverts et des lambris.
En 1799, l’église est vendue à Gabriel Clément (maire de la commune de 1790 à 1795), en lieu des habitants de la commune. En 1803, la paroisse retrouve un curé, en la personne de Jean-Baptiste Fouilloux, nommé par l’évêque d’Autun. En 1804, Gabriel Clément revend l’église à la commune. Ce sont les habitants qui financent ce rachat.
Tout au long du XIXe siècle, le sort de l’église Saint-Pierre est incertain. Jugée dans un état effrayant, trop petite pour la population de fidèles, son remplacement ou sa rénovation fait débat chez les habitants et les élus.
En 1810, un projet de construction d’une tribune est adopté pour agrandir l’édifice, en plus de réparations urgentes.
En septembre 1840, deux nouvelles cloches sont bénies et montées au clocher.
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, trois projets de rénovations et/ou reconstruction sont avancés puis successivement rejetés.
De 1893 à 1896, le cimetière jusque-là attenant à l’église est délocalisé à distance du bourg. La dernière inhumation a lieu en 1896.
Au tout début du XXe siècle, le projet de restauration de l’église, et non de reconstruction, est finalement adopté et lancé. Il est mené par André Chervet, architecte de Tramayes. Le projet modifie considérablement l’édifice originel mais redonne à l’église un état satisfaisant. En 1902 et 1903, la nef et rehaussée et plafonnée, tandis qu’une nouvelle tribune et un nouvel escalier menant au clocher sont construits. La toiture du clocher et les crépis et enduits sont également refaits. En 1906, le chœur est agrandi et restauré, en même temps que la construction d’une nouvelle sacristie à l’emplacement du cimetière (qui est donc déblayé). L’église Saint-Pierre acquiert ainsi sa physionomie contemporaine.
Description architecturale
GLOSSAIRE : Bourgogne Romane
Le sol sur lequel repose l’église étant en pente (dénivelé d’1m70 entre l’entrée et l’autel[2]), des marches permettent de régulariser les différences de niveaux entre les parties de l’église: deux marches séparent la nef du transept, et deux autres conduisent à l’abside[3]. L’église est orientée à l’est. Elle suit un plan typiquement roman : nef unique, travée sous clocher, abside.
La nef comporte plusieurs caractéristiques romanes, notamment l’épaisseur des murs. Elle a cependant été reconstruite au XVIe siècle, mais il n’est pas clair dans quelle mesure. La nef est pavée de grosses dalles en pierres noires de Tramayes[4]. Elle est plafonnée et munie d’une tribune moderne, tandis que les rampants ont été surélevés de 80cm. Elle est également éclairée par deux grandes baies modernes de chaque côté, en plein cintre, agrémentées de vitraux et surélevées en concordance avec le sol.
Le transept et le clocher sont les deux éléments résolument romans de l’église. Le clocher repose sur la croisée du transept, voûtée en berceau plein cintre et reposant sur quatre arcades en plein cintre. Les croisillons du transept, peu saillants, sont voûtés en berceau plein cintre, et contribuent à l’unité massive du clocher.
Celui-ci est de plan carré, à deux niveaux[5]. Le premier étage comporte des baies aveugles, en plein cintre, excepté à l’ouest où les baies sont ouvertes. Le second étage comporte sur sa face est un triplet de baies à colonnettes et chapiteaux sculptés. Ces chapiteaux représentent notamment un homme debout et deux quadrupèdes en symétrie. Les faces ouest, sud et nord comportent des baies géminées en plein cintre. Les faces du clocher (sauf au nord) comportent également des arcatures en plein cintre avec des modillons sculptés à têtes humaines. La flèche du clocher est très courte, reconstruite au XVIe siècle, après la disparition du troisième étage.
L’abside est voûtée en cul-de-four et ouverte par deux grandes baies modernes, agrémentées de vitraux. Quatre statues en bois doré sont disposées le long de la courbe de l’abside. Cette-dernière donne accès au nord et au sud à deux sacristies, accolées aux croisillons du transept. Au Sud de l’abside se trouve également une tour d’escalier menant au clocher.
L’édifice comporte des finitions modernes, tant extérieures qu’intérieures. La façade ouest est munie d’un portail néo-roman du XIXe siècle, surmonté d’un tympan-vitrail de 1931, représentant le Christ Roi. Les croisillons du transept sont également ouverts de deux médaillons-vitraux. Enfin, la façade sud est ouverte d’une petite porte simple, par laquelle se fait l’entrée des fidèles, la porte principale étant presque adossée à l’enceinte en fer forgé de l’église[6].
Inventaire décor et mobilier[7]
- Chapiteaux sculptés des baies de l’étage supérieur du clocher (motifs humains, quadripèdes…). Modillons à têtes humaines sur trois des faces du clocher.
- Deux Statues d’évêques, bois doré, XVIII-XIXe siècle
- Statue du Christ en croix
- Statue de Saint Antoine et de son cochon, bois décapé, XVIII-XIXe siècle
- Statue de Saint Paul, un livre à la main, évangélisant l’audience de l’autre, XVIII-XIXe siècle
- Statue de Notre-Dame à l’Enfant, bois doré, vers 1840
- Deux autres statues en bois doré (dont possiblement Saint Pierre, et un autre Saint non-identifié)
- Statue de Jeanne d’Arc (1924)
- Statue du Curé d’Ars (1923)
- Toiles peintes : l’Annonciation, et Saint Louis (XVIIIe)
- Retable Renaissance (1ère moitié du XVIe), chapelle sud, classé en 1908 : composé de trois niches à dais gothiques sur le devant, et de deux autres niches aux angles. Entre les niches se trouve un décor important, visant à la base à compléter les statuettes placées dans les niches (et aujourd’hui disparues).
- Deux cloches (de 1840, respectivement 95 et 105 cm de diamètre), réalisées par Joseph Alexis Beaudoin (fondeur à Mâcon) à partir de l’ancienne cloche (de 1784), cassée. Elles sont gravées d’inscriptions latines et des noms de leurs parrains et marraines, ainsi que de celui du curé en charge, Monsieur Fouilloux, de celui du maire, et de ceux des fabriciens.
- Statue de la Vierge sur le toit (déplacée en 1906 du champ de foire au toit de l’église).
- Vitraux du XXe siècle :
Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus (offert pour le chœur par l’abbé Duranton), 1926
Sainte Marguerite Marie (offert par la paroisse), 1926
Médaillon de Saint Pierre donné pour la tribune par Jules Loron, 1926
Vitraux du Baptême de Notre Seigneur et de Notre Dame de Lourdes (offerts par Jean Marie Larochette, installés de part et d’autre de la nef), 1931
La Sainte Famille au travail et Sainte Cécile (offerts par la paroisse, installés face-à-face dans la tribune), 1931
Christ Roi (offert par la paroisse, tympan de la porte principale, façade ouest), 1931
Médaillons de Saint Michel et de L’Ange Gardien (offerts par la paroisse, bras du transept), 1931
- Confessionnal, encastré dans le mur du croisillon nord du transept (probablement du XIXe)
- Horloge avec mécanisme à poids (installée 1929) de la marque Odobet (Morez, Jura)
- Monument aux Morts mural (1922)
- Portail néo-roman, façade ouest (XIXe)
- Baptistère mural, à gauche du portail principal, restauré en 1902.
Rénovations / Etat
- 1810 :réparations urgentes et création d’une tribune
Au XIXe, trois projets différents de reconstruction n’aboutissent pas :
- 1845 : architecte Fléchet jeune, de Lyon.
- 1864 – 1878 : plans de l’architecte Berthier de Mâcon ; devis de Mr Berthier révisé par Monsieur Chervet, architecte de Tramayes
- 1898 : projets des architectes Bourbon et Bernaud de Lyon
Au XXe siècle :
- 1902-1906 : Restauration menée par André Chervet, architecte de Tramayes.
- 1926 : installation de vitraux
- 1931 : église entièrement repeinte intérieurement, installation de vitraux (bénis à ce moment-là)
- 1985 : église entièrement repeinte
- 1988 : les cloches sont électrifiées
L’église est dans un état satisfaisant. L’intérieur et l'extérieur de l’église sont d’aspect moderne.
La nef supposément reconstruite au XVIe et remaniée au XXe mériterait de faire l’objet d’une étude plus poussée. En effet, l’épaisseur importante des murs, son orientation légèrement désaxée par rapport au chœur, et sa pente importante (qui a demeuré de la sorte malgré les rénovations) semblent tendre vers une datation de l’époque romane.
Actualités
Pour connaître l’actualité de l’église, consulter le site de la mairie.
Visite
L’église est toujours fermée. Pour une visite, se renseigner auprès de la mairie.
L'église n'est pas accessible aux personnes à mobilité réduite. L'entrée se fait par le portail latéral, avec une grosse marche.
Association engagée
Monsieur Bernard Cateland a réalisé le panneau à l’entrée de l’église avec l’historique et la description de l’édifice. Il s’intéresse plus largement au patrimoine local et à sa mise en valeur.
Iconographie ancienne et récente
Plans cadastraux
Bibliographie
- Etude de Monsieur Bernard Cateland: panneau à l'entrée de l'église
- VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.
Sources
- Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental
- Bourgogne romane, fiche édifice sur l'église Saint-Pierre
Propriétaire / Contact
Commune de Saint-Pierre-le-Vieux
03 85 50 41 54
mairie.stpierrelevieux71@orange.fr
Patrimoine local et/ou folklore
- Grotte : construite au XIXe sur volonté de Sœur Caillot pour mettre fin à un fléau inconnu sévissant sur la commune.
- Lavoirs
- La fontaine des Moines : au hameau d’Ecussoles, située dans l’enceinte fortifiée du Doyenné disparu (XIIIe), date de construction inconnue.
- Les cahiers d’Histoire de Saint-Pierre-le-Vieux
Notes et références
- ↑ La base principale de cet historique est le travail de recherches fort complet de Monsieur Bernard Cateland, dont le fruit est présenté sous forme de panneau devant l’entrée latérale de l’église, et qui est basé sur l’étude des chartes de l’abbaye de Cluny, des archives communales et départementales, des archives de la fabrique, et des Cahiers d’histoire de Saint-Pierre-le-Vieux.
- ↑ B. Cateland
- ↑ Oursel, Fiche d'inventaire départemental
- ↑ Dallage réalisé entre 1800 et 1840 selon Mr Cateland
- ↑ Virey, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon
- ↑ Oursel, photos de la grille
- ↑ Inventaire établi sur place, analyse en partie tirée de l'inventaire d'Oursel et des travaux de Mr Cateland