Chapelle de Nancelle à La Roche-Vineuse : Différence entre versions

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(Description architecturale)
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Epaisseur des murs : 0.90m
 
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Version du 12 décembre 2019 à 09:59

La chapelle de Nancelle, anciennement église paroissiale Saint-Martin, est située à La Roche-Vineuse, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. C'est un édifice roman privé mentionné pour la première fois au Xe siècle, dans une charte attestant sa donation à Cluny. L’église citée aurait été reconstruite peu avant sa donation, au début du Xe siècle. De cet édifice, la chapelle conserve notamment l’abside et la travée sous clocher. Cependant, celles-ci reposeraient sur des bases beaucoup plus anciennes qui pourraient remonter au VIe ou au VIIe siècle, vu le plan et les dimensions de l’édifice. Le clocher de la chapelle est également roman, mais semble avoir été reconstruit à la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe. La nef est, quant à elle, assez hétérogène. Si son mur oriental est bien roman, ses autres murs sont des reconstructions postérieures, probablement dues aux destructions successives des guerres de Religion et de la Révolution, qui ont laissé l’édifice en état de ruine. En 1608, la paroisse de Nancelle est rattachée à celle de Saint-Sorlin, aujourd’hui La Roche-Vineuse. Au XIXe siècle, l’église est rachetée, rénovée et rendue au culte, puis devient chapelle privée en 1878. Après avoir été utilisée comme grange pendant une partie du XXe siècle, elle est rachetée en 2005 et restaurée afin de retrouver sa fonction d’origine. Cette chapelle, qui de prime abord semble reprendre un plan typiquement roman, révèle donc une histoire bien plus riche, appelant des recherches plus approfondies dans l’avenir.

Chapelle de Nancelle (©CEP)
Adresse Chemin de Nancelle, 71960 La Roche-Vineuse
Coordonnées GPS 46°21'15.9"N 4°45'54.8"E
Paroisse de rattachement Paroisse Saint Vincent en Val Lamartinien
Protection Monuments Historiques /

Historique

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

Eglise est restée en dehors des principaux travaux sur l’architecture romane en Sud Bourgogne. Cependant, Alain Guerreau (directeur de recherches au CNRS) et Bernard Laymet, propriétaire de la chapelle, ont réalisé de premières études intéressantes. Au niveau de son plan, l’église Saint-Martin est assez typique des édifices romans présents dans la région. Orientée à l’est, elle se compose d’une nef rectangulaire unique, d’une travée sous un clocher carré, et d’une abside. Le plan de la nef semble également dévié par rapport au chevet, ce qui est assez fréquent dans les églises romanes de la région. L’histoire mouvementée de la chapelle est également mise en évidence par les nombreuses ruptures dans la maçonnerie, qui témoignent des différentes reprises au fil des siècles.

Plan de la chapelle de Nancelle © Alain Guerreau


Longueur totale : 15.93m

Nef : 10.66m x 4.80m

Chœur : 2.18m x 3.30m

Abside : 2.19m x 3.00m

Rayon du cul de four : 1.50m

Epaisseur des murs : 0.90m


De l’extérieur, la chapelle de Nancelle semble être un assemblage de reprises architecturales hétéroclites, qui forment cependant un ensemble harmonieux et plein de caractère. La façade, dont le mur est assez fin, est visiblement une reconstruction moderne à partir de matériaux d’origine. Elle est percée d’une porte toute simple, dont le linteau de pierre est non-saillant. Cette porte est surmontée d’un arc de décharge supportant un oculus. La nef de plan rectangulaire est épaulée de chaque côté par deux contreforts assez épais (celui du milieu au gouttereau nord est détruit à mi-hauteur). Ils ont vraisemblablement été ajoutés lors d’une restauration moderne, afin de contrebalancer la tendance qu’ont les murs de pencher vers l’extérieur (et ce bien que le terrain soit plat). Les gouttereaux ont en partie été reconstruits, notamment la moitié ouest. Une petite baie plein cintre ébrasée devait s’y trouver à l’origine, au nord et au sud, identique à celles qui subsistent à l’est. Les murs de la nef sont surmontés d’une corniche à modillons nus.

La travée sous clocher, plus étroite que la nef, est épaulée par deux gros contreforts de chaque côté, modernes. Elle est ouverte au nord d’une petite fenêtre étroite à ébrasement intérieur, en-dessous de laquelle on distingue les contours d’une ancienne ouverture. Au sud, la travée est percée d’une fenêtre en cintre brisé agrandie au XVIIe siècle. L’abside semi-circulaire complète l’édifice à l’est. Elle est aveugle, simplement flanquée de deux contreforts à talus (postérieurs à sa construction), et munie d’une corniche chanfreinée, semblable à celle de la travée supportant le clocher. Celui-ci est de plan carré, sur trois niveaux. Le premier est ouverte d’une simple baie plein cintre sur chaque face, dont celle à l’ouest donne sur la nef est sert d’accès au clocher. Les deux autres étages sont ouverts de baies géminées à retombée médiane sur des colonnettes aux chapiteaux sculptés. La corniche du clocher est formée de deux rangées de pierres plates, et supporte une courte pyramide à quatre pans couverte de laves, comme les renforts et l’abside. La nef est, elle, couverte de tuiles plates.

A l’intérieur, la chapelle a tout le charme des petits édifices romans de la région. La nef est entièrement dallée. Elle abrite de nouveau le mobilier propre à sa fonction, en plus d’une petite exposition sur l’activité métallurgique locale. La charpente a été rénovée et laissé apparente. Le chœur est carrelé et surélevé de deux marches par rapport à la nef, de laquelle il est séparé par une grille de communion ornée d’ancres. La travée sous clocher s’ouvre via un arc en plein cintre épais retombant sur des impostes nues, sous lesquelles se trouvent des niches taillées en creux qui accueillaient les extrémités d’une ancienne poutre de gloire. Cette travée est voûtée d’une coupole sur trompes, et ses murs latéraux sont renforcés par des arcs de décharge, juste au-dessus des baies. Elle communique avec l’abside à l’est, via un arc en plein cintre semblable à l’arc triomphal. L’abside est voûtée en cul-de-four et outrepassée[1], c’est-à-dire que son diamètre est plus large que son arc d’entrée (forme de fer à cheval). Cet configuration tend à renforcer l’hypothèse d’un édifice fondé sur un plan très ancien.

Inventaire décor et mobilier

  • Baies et chapiteaux du clocher : chapiteaux sculptés de palmettes, et au nord d’un visage humain primitif[2] « le guetteur »[3].
  • Croix en fer forgé du XVIIe, tombée du toit en 1999 et entreposée à l’intérieur depuis.
  • Grille de communion en fer forgé. Elle porte l’ancre[4] des armoiries de la famille de La Bletonnière : « D'or, à une ancre de sable. ».
  • Il y avait un décor de ciel étoilé (et peut-être un décor plus vieux encore en-dessous) mais il a été gratté quand la chapelle est devenue grange vers 1970
  • Autel en pierre blanche dans le chœur
  • Statues :

Jeanne d’Arc

Saint Joseph

Le Sacré-Cœur

Notre-Dame de Lourdes

Christ en Croix (placé là par Mr de Champvans)

Vierge à l’Enfant (statuette en bois blanc sculpté)

Vierge noire à l’Enfant

  • Tableau représentant saint Martin en tenue de soldat romain, donnant son manteau à un pauvre grelottant sur son chemin. Il apprend ensuite que c’est le Christ qui lui a fait cette demande, et il se convertit au christianisme.
  • Vitraux :

-Vitrail du chœur :

Œuvre de Lucien Bégule.

Il porte les armes de la famille Alacoque[5] (famille de sainte Marguerite-Marie)

-Vitrail de la rosace : il représente saint Martin

-Vitraux modernes aux motifs floraux et géométriques

  • Poutre de gloire en bois, décorée de feuillages et dont les extrémités sont des têtes de dragon.
  • Chemin de croix
  • Cloche :

Inscription : Sancte Martine ora pro nobis[6](i.e. saint Martin priez pour nous)

Donnée et baptisée en 1766 par Jacques Greuze, curé de la paroisse

Motifs : saint Martin ; Vierge à l’Enfant ; un Christ en Croix accompagné du soleil et de la lune, ainsi que d’une guirlande de laurier ; une croix.

Décorée de fleurs variées (dont des fleurs de Lys).

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1840s : réfection importante pour réouverture au culte

1879 : parc de l’église redessiné

1893 : les étages du clocher sont rouverts ; un vide sanitaire est réalisé sous le chœur, pour assainir les fondations du clocher

XXe :

1ère moitié du siècle : travaux d’entretien

1960s : la chapelle est utilisée comme grange, les murs sont piqués.

XXIe :

2005 : acquisition par Monsieur Laymet, début d’importants travaux de rénovation et d’entretien : toiture refaite, charpente traitée, clocher restauré, autel en pierre installé dans le chœur de la chapelle sur un sol en carreaux de terre.

  • Etat :

La chapelle de Nancelle est en bon état général et fait l’objet d’un soin constant.

  • Classement :

/

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter le propriétaire.

Visite

La chapelle est fermée au public. Pour la visiter, prendre rendez-vous avec le propriétaire Monsieur Laymet.

L’accès à la chapelle semble compliqué pour les personnes à mobilité réduite : elle est située en contrebas d’un chemin privé, au milieu de la pelouse. Les abords ne sont donc pas adaptés, et le portail est précédé d’une petite marche en pierre.

Association engagée

Aucune association n’est strictement dédiée à la chapelle de Nancelle.

Cependant, l’Académie de Mâcon (dont est membre le propriétaire Mr Laymet) est attachée à la mise en valeur du site et à sa sauvegarde.

Iconographie ancienne et récente

Collection privée de Monsieur Luc Denis
Chapelle de Nancelle vers 1945. Collection privée (source: Alain Guerreau)
Château de Nancelle, carte postale ancienne, collection privée


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • GUERREAU, Alain, « Notes d’observation sur la chapelle de Nancelle », 2017.
  • LAYMET, Bernard, « L’église Saint Martin de Nancelle », In : Image de Saône et Loire, n°165, Mars 2011.
  • LAYMET, Bernard, « Pourquoi le site de Nancelle », In : Image de Saône et Loire, n°169, Mars 2012.
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  • SAPIN, Christian, Bourgogne Romane, Dijon, Faton, 2006, 311p.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental :

Archives départementales de la Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Nancelle

  • Fiche édifice de l’Académie de Mâcon :

Chapelle de Nancelle

Propriétaire / Contact

Monsieur Bernard Laymet

Chemin de Nancelle

71960 La Roche Vineuse

Patrimoine local et/ou folklore

Carte postale ancienne, collection privée
  • Château de Nancelle à La Roche-Vineuse :

Château reconstruit au XIXe siècle. La chapelle de Nancelle en a longtemps été la chapelle privée.

  • Carrières de la Lie :

Site archéologique, carrières de calcaire blanc qui furent exploitées pour la fabrication de sarcophages et de constructions diverses. Les carrières se visitent.

Site officiel

  • La Lande de Nancelle :

Site naturel de 6.5ha qui mêle pelouse calcaire, lande acide, milieu forestier.

Site de la commune, Lande de Nancelle

Notes et références

  1. Guerreau
  2. Sapin
  3. Laymet
  4. Comte de Leusse
  5. Ibidem
  6. Ibidem