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Les colères de la nature

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Sommaire

Crues, inondations

Le Pays "Sud-Bourgogne" a aussi connu son lot de malheurs générés par les aléas naturels. Elément fort du paysage local, la Saône contribua elle aussi aux difficultés des gens du Mâconnais.

La mémoire historique des crues

L’Histoire a conservé les souvenir des crues les plus dévastatrices de ces 2 derniers millénaires. Les premiers témoignages datent du siècle de Childebert II ; « habitants et bateaux furent presque tous noyés ». En 1196, les eaux interrompirent les hostilités entre Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste. En 1268, 1403 et 1423, la grande arche du pont de Mâcon et la chapelle Saint-Nicolas furent emportées. En 1570, 1572, année de la Saint-Barthélemy, et en 1602, il y eut « un débordement exceptionnel auquel succéda, l’année suivante, une sécheresse extraordinaire en mai et juin ». 1640 fut la première d’une longue série de 22 crues de plus de 6 m. La notation précise des crues commença avec celle de 1711, époque où une première échelle de crues fut placée au pont de Mâcon. En 1840, le record absolu fut atteint, avec 7,28 m à Chalon, et 8,05 m à Mâcon. Nouvelles crues exceptionnelles en 1856, 1883, 1896, 1904. En 1910, la rivière monta à 6,68 m à Chalon et 6,46 m à Mâcon. En 1924, 1941, 1944, 1945, 1950, l’eau monta à nouveau dangereusement. En 1955, le record fut de nouveau frôlé, avec 6,85 m à Chalon et 6,96 m à Mâcon. Après une relative accalmie, les crues s’enflèrent à nouveau en 1970. Les années 80 virent une fréquence particulièrement forte des crues, en 1981, 1982, 1983, avec plusieurs crues successives de printemps, et notamment en 1987 où la crue se produisit en juin.

Visuels 07190062 – CD GT 7 Planche 2 Inondation à Saint Laurent lès Mâcon, janvier 1910

1840, le record absolu

Il plut tout un mois, du 15 octobre au 15 novembre. A Tournus, la ville basse fut recouverte de 2,50 à 3 m d’eau. A Chalon, le sous-préfet porta secours aux populations de Verjux et de Verdun, avec le bateau à vapeur Gondole n°2. Plus de 30 maisons s’écroulèrent à Mâcon, rue de Lion. 270 maisons en pisé tombèrent à Montmerle. A Beauregard, où l’inondation atteignit la cote de 8,50 m, l’eau détruisit toute la partie inférieure du village, dont les maisons étaient également en pisé. Dans le quartier de Vaise à Lyon, tout n’était que ruine, et les entrepôts de vin de Serin furent aux 2/3 détruits. Dans l’Ain, 1086 maisons furent détruites.

La Saône prise par les glaces

En 1911, un patineur parcourut les 30 km séparant Mâcon de Tournus, battant le record de France. 1929, l’hiver 1939-40, 1956, furent également rudes, la rivière se traversant à pieds secs. Visuels

25 – scan Plug In La Saône prise dans les glaces, 1954 26 – scan Plug In Une barque emprisonnée dans la glace, 1954

Cluny a-t-elle connu beaucoup d’inondations ? Que fit la ville pour s’en protéger ?

Avant le 13e siècle, toute la partie inférieure de la ville était en zone inondable. Après les aménagements qui furent entrepris, le Médasson continua à couler parallèlement à la rue principale, et causa parfois des dégâts dans la partie basse de la cité. En 1405, il y eut 13 victimes, l’eau ayant atteint d’après les chroniqueurs le sommet des murs de la ville ! Régulièrement inondé, le quartier Saint Marcel eut deux fois les pieds dans l’eau, en janvier et en octobre, en pleine révolution de 1789. En 1931 le problème existait encore, le Médasson ayant débordé dans la rue principale jusqu’aux entrepôts de la gare PLM, qu’il submergea sous 2 m d’eau. Dès le 13e siècle, des travaux d’aménagement furent entrepris. On créa un grand étang au sud et à l’est de l’enclos abbatial. Le Médasson fut canalisé, et le niveau des rues relevé. Le cours principal de la Grosne fut déplacé à l’est, derrière une digue, dont on retrouve la trace dans le nom de la rue qui la longe. Un bras canalisé, les « Enclosures », continua à emprunter le tracé de l’ancien lit. Il passait sous le pont des « Chevriers », situé au niveau de l’actuelle place du Commerce. Un autre canal, la « Chaîne », coulait depuis la porte de la Chaîne, sous les remparts, se divisant en plusieurs petits « rus » qui finissaient par rejoindre le Médasson, puis la Grosne, au-delà de la porte de Paris (dite porte Buttevaux ou de Buttavent, à l’époque).

Tremblements de terre

- 1155 (18 janvier) : séisme dans la région de Cluny. Une chronique anglaise (fin du 12e) raconte qu’il fut si violent qu’un château heureusement abandonné, aurait été englouti dans une crevasse sur l’emplacement de laquelle un insondable lac se serait formé !

Les loups enragés

- 1775 (7, 8 et 9 décembre) : attaque d’au moins 16 personnes, dont 9 périssent, par un loup enragé, en amont de Cluny. Turgot envoie la maréchaussée de Mâcon et de Charolles. Le loup est abattu vers Marizy. L’évêque de Mâcon délègue un médecin de Cluny, le sieur Blais, pour rendre compte des dommages. Le docteur Blais réunit à Cluny les (11) victimes du loup dans une maison louée à cet effet par les Etats du Mâconnais. Parmi les malades on remarquait « des domestiques renvoyés par leurs maîtres parce qu’ils avaient été mordus ». Malgré les soins apportés (dont un traitement au mercure), les victimes moururent dans d’atroces souffrances. Une rumeur veut qu’ils aient été étouffés sous leurs oreillers pour leur éviter une mort trop atroce. Source ? D’après d’autres sources, le sieur Blais, médecin à Cluny, aurait sauvé 8 personnes sur 15 mordues par le loup enragé, grâce à une pommade mercurielle préconisée par le premier médecin de Louis XVI.[1]

Le relevé du trajet :

7 décembre : - Entre Buffières et Donzy, 15h, 2 victimes - Donzy, 1 victime - entre Donzy et Le Martray, 1 victime - Le Martray, 18h - entre Le Martray et Lournans, 2 victimes

8 décembre : - entre Lournans et Taizé, 5 h, 1 victime - Taizé, 6h, 2 victimes - entre Taizé et Confrançon, 1 victime (voir la « bête de Confrançon », NDLR, 10.2007) - Cortevaix, 3 victimes - Angoin, 7h30, 1 victime - Sailly, 2 victimes - Sigy, 1 victime - La Grande Bussière, 1 victime - Le Rousset - Marizy, 10 victimes - environs de Marizy, 2 victimes - Marizy, 18h, mort de l’animal.[2]

Voir carte

in « La Bourgogne à l’heure du Méchant Loup », propos recueillis par Eric LERAIS, Journal de Saône & Loire 10.2007, auprès de Jean-Marc Moriceau, auteur de « Histoire du méchant loup, 3000 attaques sur l’homme en France 15e-20e siècle ».
  1. p.41 in « Chateau (Saône et Loire) et son passé, 1ère partie des origines à 1789», Suzanne LAFORET, Alain et Jacqueline ARGANT, dactylographié, 1981
  2. archives départementales de Côte d’Or, C25