Eglise Saint-Quentin à Bray
L’église Saint-Quentin est située à Bray, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. C'est une église paroissiale dont la fondation pourrait remonter à l’époque mérovingienne. C’est l’un des édifices en place les plus anciens de la région. Il est constitué d’un assemblage de constructions hétéroclites d’époques différentes qui rendent la reconstitution de sa chronologie malaisée. La partie la plus ancienne de l’édifice semble être le chœur, plus précisément les murs de l’ensemble oriental en forme de croix grecque. Ce bloc est délimité par quatre arcs en plein cintre, dont celui à l’ouest repose sur des colonnes avec chapiteaux sculptés. Ces dernières pourraient être des remplois et sont inscrites aux Monuments Historiques depuis 1932. La voûte de ce bloc, en coupole sur trompes, daterait plutôt du début du Xe siècle. La partie occidentale de l’église, c’est-à-dire la nef et la travée voûtée en berceau brisé qui mène au chœur, présente plusieurs phases de construction et de restauration difficiles à dater. La voûte sous le clocher pourrait dater du Xe siècle, et le reste en partie du XIIe siècle. Le clocher ne peut pas non plus être daté avec certitude, mais il pourrait remonter au XIVe ou au XVe siècle. L’église a par ailleurs été rénovée au XIXe siècle, époque à laquelle est vraisemblablement édifiée la sacristie au nord du chœur. Cet édifice constitue un exemple architectural tout à fait singulier de mélanges des styles et techniques.
Adresse | Le Clos de Bray, 71250 Bray |
Coordonnées GPS | 46°30'13.2"N 4°43'15.0"E |
Paroisse de rattachement | Paroisse Saint Augustin en Nord Clunisois |
Protection Monuments Historiques | Colonnes et chapiteaux inscrits en 1932 |
Sommaire
Historique
Description architecturale
GLOSSAIRE : Bourgogne Romane
L’église Saint-Quentin est un petit édifice trapu partiellement roman situé au bourg du village de Bray, sur un petit ressaut, entouré d’une pente à l’ouest et au sud. Il est composé de parties hétéroclites dont la datation est malaisée. De l’extérieur, l’église associe deux blocs clairement distincts : un large ensemble à l’ouest (nef), et un plus étroit et court à l’est (chœur). Le clocher de l’édifice se trouve à cheval sur les deux blocs, juste à leur jointure. A l’intérieur, on discerne en fait trois espaces différents : une large nef rectangulaire à l’ouest et un chœur plus étroit à l’est, reliés par une sorte de couloir voûté assez exigu.
A l’extérieur, l’église est entièrement enduite, ce qui masque l’appareil irrégulier des murs ainsi que les différents matériaux qui les composent. La façade de l’édifice est assez simple. Elle est percée d’un portail en plein cintre bas, sans décor, formé de blocs de calcaire chanfreinés. Ce portail est surmonté d’un oculus. De minces contreforts diagonaux épaulent la façade aux angles. Les murs gouttereaux de la nef sont dissemblables. Au sud, il est percé d’une large baie en plein cintre moderne à l’ouest[1], et d’une petite baie de même forme à l’est, ébrasée à l’intérieur. Une petite porte est également ménagée au centre du gouttereau. Le mur nord de la nef est épaulé par trois larges contreforts doublés et percé d’une baie doublement ébrasée, comportant la date « 1607 ». La partie est des gouttereaux est différente du reste : réhaussée au sud, plus épaisse au nord.
C’est en partie sur ce segment de mur que repose le petit clocher de l’église. De plan carré, il est sobre et modeste et ne comporte aucun décor. Il compte un seul étage ouvert d’une baie allongée en plein cintre par face. Le clocher est coiffé d’une flèche à quatre pans sur une corniche à modillons nus. Il repose à l’est sur le chevet à fond plat de l’église. Ce bloc de construction est la partie la plus ancienne de l’église. Plus étroit de la nef, il est épaulé d’un gros contrefort au sud et d’un à l’est, chacun près d’une baie allongée en plein cintre. Au sud, on distingue également le contour d’une ancienne porte. De l’opus spicatum est visible dans la maçonnerie au-dessus de cette ancienne ouverture, tout comme sur la face est, en hauteur du mur. La face nord du chœur et sa baie sont quant à elles masquées par une sacristie moderne, éclairée par une fenêtre à l’est. Tout l’édifice est couvert de laves, à l’exception du clocher, en tuiles plates.
A l’intérieur, l’église Saint-Quentin est toute en sobriété. Elle est enduite et dépourvue de décor, hormis quelques pièces de mobilier. Entièrement dallée, la nef a été dépourvue du plafond de plâtre qui la couvrait jusqu’au siècle dernier, dégageant sa belle charpente. La dernière travée accueille deux autels secondaires, chacun surmonté d’un retable sculpté composé d’arcatures stylisées reposant sur des colonnes aux chapiteaux sculptés. La nef s’ouvre sur un petit couloir étroit via un arc brisé. Ce couloir est surélevé d’une marche et est délimité par une grille de communion en fer forgé. Le couloir est voûté d’un berceau brisé dont la base est soulignée par un cordon de pierre. cette voûte est délimitée à l’est par un arc en plein cintre assez bas qui retombe sur deux colonnes monolithes aux chapiteaux sculptés.
Cet arc marque l’entrée dans le chœur. Il s’agit d’un espace quadrangulaire voûté d’une coupole sur trompes, séparées par des paires d’arcatures en plein cintre. La coupole repose sur quatre épaisses arcades en plein cintre de profil outrepassé, ancrées sur de solides massifs de maçonnerie aux angles. Le chœur est éclairé par trois petites baies à ébrasement intérieur et accueille le maître-autel. Au nord, une petite porte en bois fait communiquer le chœur et la sacristie. La maçonnerie du chœur est assez hétéroclite : tout petits moellons assez réguliers pour les arcs du chœur, petits moellons mais appareillage beaucoup plus irrégulier pour les murs…Ces disparités permettent d’identifier les différentes périodes de construction (en l’occurrence, Xe et XIIe siècle).
Inventaire décor et mobilier
- Colonnes monolithes aux chapiteaux sculptés de feuillages, sur lesquels on distingue encore quelques traces de peintures anciennes.
- Maître-autel[2], surmonté d’un retable sculpté composés d’arcatures stylisées reposant sur des colonnes torses aux chapiteaux sculptés, avec de part et d’autre des statuettes inscrites dans des niches (XVIIIe siècle)
- Autel moderne en bois
- Grille de communion en fer forgé
- Autels latéraux, avec retables sculptés composés d’arcatures stylisées reposant sur des colonnes aux chapiteaux sculptés (XVIIIe siècle)
- Statues :
-Vierge à l’Enfant (autel latéral droit)
-Saint Quentin, début XIXe siècle (autel latéral gauche)
-Statuettes de chaque côté du maître-autel :
Une représente un évêque et porte au dos la date de 1668 et la signature de Thomas Cointet ; l'autre représente la Vierge Marie et est vraisemblablement de la même époque
- Bénitier encastré (porte latérale)
- Fonts baptismaux (près de l’entrée principale)
- Chemin de croix (cadres)
- Crucifix
- Plaque commémorative des soldats morts au combat (nef)
- Pierre gravée d’inscriptions gothiques, plaquée contre le mur de la nef, XVIe siècle[3] (nef)
- Pierre gravée d’inscriptions gothiques, XVe siècle (couloir vers le chœur), en latin :
« Donc en 1447, Jocerand Desbois fonde un « libera me» à dire tous les dimanches en l’église de Bray. Il donne en échange une charrette de foin à prendre dans le pré situé sur la Grosne, en la paroisse de Chazelle »[4]
- Dalles funéraires (chœur)
- Vitraux modernes :
-Représentation de la Sainte Famille, atelier C. Bertrand et ses fils, de Chalon-sur-Saône (nef)
-Motifs végétaux (nef)
-Motifs géométriques et flammes (chœur)
- Ancienne croix de cimetière, près de l’église, élevée par Benoît Mazoyer et sa femme Jeannette Châtelot[5] au XIXe siècle.
Rénovations / Etat
- Rénovations :
XIXe :
1803 : église rendue au culte après avoir été vendue pendant la Révolution
1827 : clocher endommagé par la foudre
1828 : réfection du clocher
Travaux d’entretien
1873-1874 : réparation de la toiture
XXe :
1909 : déplacement du cimetière en dehors du bourg, assainissement des abords de l’église
1932 : inscription des colonnes avec chapiteaux sculptés au titre des Monuments Historiques
1956 : réfection de la toiture de l’édifice : couverture de laves remplacée par des tuiles
1989-1990 : rénovation complète de l’édifice (intérieur et extérieur)
XXIe :
Travaux d’entretien
2005 : le maire prend un arrêté de péril à cause du mauvais état de la toiture
Rénovation de la toiture
- Etat :
L’église est en bon état général et est régulièrement entretenue.
- Classement :
Les colonnes et les chapiteaux de la travée de chœur sont inscrits au titre des Monuments Historiques depuis 1932.
Actualités
Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie ou l’association attachée à la sauvegarde de l’église.
Visite
L’église est d’ordinaire fermée. Pour planifier une visite, contacter la mairie.
L’édifice est accessible aux personnes à mobilité réduite, en passant par la porte ouest.
Association engagée
- Association « Les Amis de l’église de Bray » :
Association créée en 1999 et dédiée à la sauvegarde, à l’entretien et à la mise en valeur de l’église de Bray.
Iconographie ancienne et récente
Plans cadastraux
Bibliographie
- GUERREAU, Alain, Notes d’observations, 2016.
- RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
- VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.
Sources
- Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1972 et 1985 :
Archives départementales de Saône-et-Loire
- Fiche édifice de l’Académie de Mâcon :
- Fiche édifice de la Bourgogne Romane :
- Fiche édifice de la Sauvegarde de l’Art Français :
Propriétaire / Contact
Commune de Bray
03 85 50 02 05
mairie.bray@wanadoo.fr
Patrimoine local et/ou folklore
Eglise romane construite en plusieurs phases, aux XIe et XIIe siècles. Elle est notamment remarquable pour son clocher orné de bandes lombardes et percé de baies trigéminées.
L’église est classée Monument Historique depuis 1913.
Eglise romane construite au XIIe siècle, en deux phases. Au XIXe siècle, un large chœur néo-roman est ajouté à l’édifice contre la façade d’origine. L’abside romane est détruite.
L’église présente un décor roman riche : chapiteaux sculptés de la nef et du portail, modillons sculptés, décor du clocher…
La partir orientale romane est classée Monument Historique depuis 1935.
Eglise romane dont la construction semble remonter au milieu du XIIe siècle.
La voûte de l’abside est ornée de peintures anciennes représentant le Christ en Gloire.
Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1938.