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Eglise Saint-Etienne à Azé

Révision datée du 24 juin 2019 à 08:06 par CEP (discussion | contributions) (Description architecturale)

L’église Saint-Etienne à Azé est une église romane située dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle appartient dès son origine à un prieuré dépendant de l’abbaye de Tournus. Les parties les plus anciennes de l’édifice actuel ont probablement été construites au XIIe siècle. De l’édifice roman, il ne reste que le clocher, la travée de chœur et l’abside, car le reste de l’église a été reconstruit en 1867, afin de l’agrandir. Ainsi, la nef ainsi que les chapelles absidiales sont modernes. A l’intérieur de l’église, les peintures se trouvant au-dessus de l’arc triomphal et sur les arcs de la travée de chœur sont particulièrement remarquables, tout comme le décor des chapelles absidiales.

Eglise Saint-Etienne
Adresse Place de l’église, 71260 Azé
Coordonnées GPS 46°25'51.5"N 4°45'43.4"E
Paroisse de rattachement Notre Dame des Coteaux en Mâconnais
Protection Monuments Historiques

Sommaire

Historique

Azé est un village à l’héritage historique fort. La zone géographique à laquelle il appartient est en elle-même habitée depuis 300 000 ans. Les restes de squelettes d’animaux et des traces de griffures ont été retrouvés dans deux grottes préhistoriques. A l’époque gallo-romaine, une villa du bas-empire, du nom d’Aziacum, est installée par les colons romains[1]. Au Moyen Age, le lieu reste fréquenté, comme l’attestent les sarcophages mérovingiens retrouvés dans le bourg. Azé est mentionné officiellement pour la première fois au début du Xe siècle dans le cartulaire de Cluny, en tant que villa Aziacum. Charles III le Simple ajoute alors cette villa à la dotation initiale faite en 875 aux moines de Saint Philibert arrivés à Tournus.

L’église Saint-Etienne est quant à elle mentionnée pour la première fois en 941 : Louis d’Outremer[2] confirme à l’abbaye de Tournus la possession de l’Ecclesia Aziazi. A son couronnement en 1059, le roi Philippe 1er confirme à l’abbaye la possession d’un prieuré. Le pape Calixte II l’inclut ensuite en 1119 dans sa bulle générale de protection de Saint Philibert de Tournus et des ses dépendances. C’est peut-être à la suite de cela que le premier édifice en place est reconstruit au XIIe siècle (dernière phase de l’art roman en Mâconnais). Le prieuré, dont les bâtiments sont situés au sud de l’église, prospère au XIVe siècle, et ses revenus permettent le financement de trois messes par semaine à l’autel abbatial de la Sainte Vierge et de Saint Ardain.

L’église est ainsi dès sa construction à la présentation de l’abbé de Tournus et de l’archiprêtré de Vérizet. Son architecture est vraisemblablement relativement simple, avec une nef unique, une travée sous clocher et une abside. Son évolution au fil des siècles est mal-connue. Le village connaît de sombres heures au XVIe siècle, lorsque les troupes protestantes de Poncenac se jettent sur Azé et Blanot, après avoir essuyé une cuisante défaite à Etiveaux[3]. Il est impossible de dire avec certitude si l’église en est affectée, mais cela paraît assez probable. En 1612, le grand autel est consacré par Mgr Gaspard Dinet, évêque de Mâcon. Fin 1798, dans le cadre de la vente des biens nationaux, l’église est vendue à Claude Dufour et Jacques Margues. Ils la cèdent à la commune au début du siècle suivant, contre la somme de 1800 francs[4].

Au début du XIXe siècle, la taille de l’église devient insuffisante pour la population de plus en plus nombreuse. La possibilité d’un agrandissement est alors discutée au sein de la commune. En 1829, les reliques de Saint-Etienne sont exhumées. Elles étaient jusqu’alors gardées dans une boîte en plomb dans le grand autel. En 1860, le cimetière qui bordait l’édifice est déplacé plus au nord-est, en dehors du bourg, afin de pouvoir réaliser les travaux d’agrandissement qui sont envisagés. En 1865, l’architecte Berthier, de Mâcon, propose un projet de construction qui prévoit de conserver les parties romanes jugées assez solides, tout en reconstruisant la nef avec des bas-côtés et des chapelles absidiales. Il dresse par la même occasion les plans de l’église romane d’origine. On y distingue une structure assez simple et commune.

Plan de l'architecte Berthier, Archives départementales de Saône-et-Loire
Plan de l'architecte Berthier, Archives départementales de Saône-et-Loire

En 1867, le projet de l’architecte est adopté et finalement lancé. Les travaux sont financés grâce aux souscriptions, aux prêts privés et à une subvention attribuée par décision ministérielle. Le coût est chiffré en 1868 à près de 60 000 francs. L’entrepreneur choisi est Antoine Robin, de Saint-Laurent-en-Brionnais. Les travaux s’étendent jusqu’en 1869. Cette année-là, le comte Murard, qui est par ailleurs le principal mécène de la reconstruction, fait monter des vitraux dans le chœur et les chapelles latérales. Ils étaient à l’origine destinés à l’église Saint-Pierre de Mâcon, et avaient été réalisés par les ateliers Didron. Ils représentent des épisodes de la vie de la sainte Vierge et de saint Pierre, et sont toujours en place aujourd’hui.

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

L’église actuelle associe donc des parties orientales romanes à une nef du XIXe siècle. C’est un cas fréquent pour les églises romanes de la région. La nef moderne est longue de quatre travées plus une demi-travée de façade. Elle est flanquée de deux collatéraux, et closes par des chapelles en forme d’absidioles. Viennent ensuite la travée sous clocher qui communique au sud avec une sacristie moderne et au nord sur un autre appentis, puis l’abside romane.

A l’extérieur, la distinction entre les périodes de construction n’est pas très marquée, l’ensemble architectural est cohérent. La façade ouest est particulièrement soignée[5]. Le portail en plein cintre du XIXe siècle possède un tympan sculpté d’un Christ en majesté et d’un Tétramorphe. La voussure retombe de chaque côté sur deux colonnettes sculptées, en délit. La façade est divisée en deux niveaux égaux par un bandeau horizontal. Au deuxième niveau, une grande baie (aujourd’hui aveugle) en plein cintre présente une voussure en plein-cintre dont le 2e des 4 rouleaux est orné de petits lobes. Le troisième rouleau repose sur deux pilastres cannelés, les deux premiers sur des colonnettes en délit, avec chapiteaux sculptés. Le pignon de la façade est surmonté d’une croix, et souligné par un rang d’arcatures néo-lombardes, dont celles du milieu sont chacune creusées d’une baie étroite en plein cintre. Le motif d’arcature se poursuit au niveau des bas-côtés percés chacun d’une baie en plein-cintre. La façade est épaulée par quatre contreforts, deux aux extrémités nord et sud, et deux encadrant le vaisseau central, à ressaut.

Les murs gouttereaux nord et sud sont en pierre apparente, et épaulés par de nombreux contreforts à ressaut. Chaque travée est percée d’une baie en plein-cintre, à l’exception de la première travée du vaisseau central où l’on retrouve le motif d’arcature déjà observé en façade. Cette travée se distingue aussi par la présence de modillons sculptés alors qu’ils sont nus ailleurs. La 4e travée du bas-côté nord est percée d’une porte. Le mur gouttereau nord est également ouvert par une porte latérale au niveau de la quatrième travée. Les chapelles absidiales sont également épaulées par des contreforts et percées par une baie plein cintre, avec une corniche à modillons nus. Au sud, une tourelle d’escalier suit la chapelle absidiale, et sert d’accès au clocher. Au dernier niveau, elle est percée de fines meurtrières, et entourée d’une corniche à modillons nus. L’abside romane est épaulée par deux contreforts et éclairée par trois fenêtres en plein cintre, surmontées d’une corniche à modillons nus. La toiture de l’abside est en laves, tandis que le toit de la tourelle, de forme conique, est couvert de tuiles d’ardoise.

Le clocher roman est quant à lui de plan carré, il est haut et élancé. Le niveau inférieur est percé de baies très minces à l’est et à l’ouest, mais sur cette face la baie est masquée par la nef moderne dont la couverture est plus haute que celle d’origine. Sur les faces nord et sud sont visibles deux arcs de décharge. Seul le beffroi du clocher est ouvert, avec sur chaque face deux baies géminées en plein cintre. Ces dernières sont toutes surmontées de chapiteaux sculptés de feuillages. La corniche du clocher repose sur des modillons nus. La corniche du clocher repose sur des modillons nus. Le toit, en forme de pyramide basse, est surmonté d’une croix, et couvert de tuiles comme le reste de l’édifice.

L’intérieur de l’édifice présente selon l’habitude de l’architecte Berthier un style de transition entre le roman et le gothique. Le vaisseau central est séparé des bas-côtés par des grandes-arcades en cintre brisé légèrement surhaussées et reposant sur des piliers cruciformes aux chapiteaux sculptés (auxquels sont adjointes des demi-colonnes dans la dernière travée). Un bandeau horizontal sépare les grandes-arcades des fenêtres hautes. La nef est voûtée d’ogives. Les chapelles absidiales donnent à l’église un plan tréflé. Celle située au sud est dédiée à la sainte Vierge. Elles sont également voûtées d’ogives, et décorées au niveau des arcs et chapiteaux. La travée sous clocher est voûtée en berceau brisé. L’arc triomphal et l’arcade ouvrant sur l’abside sont également couverts en cintre brisé, et décorés de peintures. Au-dessus de l’arc triomphal se trouve également une fresque avec en son centre une statue du Christ en Croix. L’abside romane est voûtée en cul-de-four.

Inventaire décor et mobilier

Rénovations / Etat

Actualités

Visite

Association engagée

Iconographie ancienne et récente

Plans cadastraux

Bibliographie

Sources

Propriétaire / Contact

Patrimoine local et/ou folklore

Notes et références

  1. Azé
  2. Défontaine, Patrick, Thèse de doctorat, Notices individuelles sur les prieurés, Fiche n°4 : historique du prieuré d’Azé, informations historiographiques.
  3. Azé
  4. Oursel, Fiche d’inventaire départemental
  5. Oursel, description architecturale de l’édifice