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Eglise Saint-Paul à Bussières

Révision datée du 22 novembre 2019 à 15:10 par CEP (discussion | contributions) (Inventaire décor et mobilier)

L’église Saint-Paul est située à Bussières, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. C'est une église paroissiale romane dont l'histoire est assez mal connue. Néanmoins, son architecture laisse percevoir différentes phases de construction. Ainsi, l’abside et la travée sous clocher ont probablement été construites au XIIe siècle, tandis que le clocher semble dater du XIIIe siècle et paraît avoir été plusieurs fois remanié. La nef pourrait dater du XIVe siècle et présente un exemple impressionnant de charpente médiévale. L’église a ensuite été plusieurs fois remaniée, notamment à la fin du XVIe siècle, pour réparer les dommages causés par les troupes protestantes lors des guerres de Religion. Plusieurs phases de rénovation se sont succédé au cours des siècles suivants. Les baies modernes de la nef ont ainsi vraisemblablement été percées au XVIIIe siècle, et le portail au XIXe. L’église a été classée Monument Historique en 1933 et est régulièrement entretenue. A l’intérieur, une bande noire décorée d’un blason fait tout le tour de l’édifice : il s’agit de la litre funéraire d’Antoine Alexandre de Pierreclau, mort en 1736. Elle a été peinte en sa mémoire et redécouverte en 1933. Alphonse de Lamartine, originaire de Milly, fréquentait Bussières et son église, où il y retrouvait son précepteur et ami l’abbé Dumont. Celui-ci est le héros de son ouvrage « Jocelyn » et est enterré au pied de l’église.

Eglise Saint-Paul (©CEP)
Adresse Rue de l'Abbé Dumont, 71960 Bussières
Coordonnées GPS 46°20'18.8"N 4°42'04.3"E
Paroisse de rattachement Paroisse Saint Vincent en Val Lamartinien
Protection Monuments Historiques Classée en 1933

Sommaire

Historique

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

Inventaire décor et mobilier

  • Charpente en carène renversée, XIVe siècle
  • Encadrement stuqué[1] des baies de l’abside, du XVIIIe siècle
  • Peintures murales du cul-de-four : voûte bleutée avec au centre une colombe
  • Litre funéraire d’Antoine Alexandre Michon de Pierreclau, décédé en 1736. La litre a été redécouverte en 1933 et court sur tout l’intérieur de l’édifice. Le blason du seigneur est bien visible : d’azur au losange d’or accompagné de trois besants d’argent posés deux et un[2]. La litre est jalonnée de nombreux écus surmontés d’une couronne de comte[3].
  • Autels latéraux, surmontés de niches ornées de stucs néo-gothiques (XVIIIe siècle), ressemblant au décor de l’Eglise Saint-Donat à Saint-Point (il s’agit là peut-être d’un cadeau de Lamartine)[4].
  • Maître-autel sculpté : saint Paul (avec l’épée), saint Jean-Baptiste (avec le mouton) et saint Jean (avec l’aigle)
  • Tableaux [5]:

Copie non datée du « Ravissement de saint Paul », de Nicolas Poussin (1594-1665). Après avoir été restauré par Caroline Stil (Atelier du Regard à Chânes), le tableau a été installée dans l’église de Bussières en 2007 (mur gauche de la nef).

Copie de la « Vierge au raisin » (à droite de l’entrée principale), de Pierre Mignard (1612-1695, tableau peint en 1640).

Paul terrassé sur le chemin de Damas (gauche de l’entrée principale) : représentation du saint recevant la Révélation, qui le conduira à se convertir.

  • Statuaire :

Vierge à l’Enfant, XVIe siècle (nef), en bois. Elle est habillée de soie blanche, et une grappe de raisin a été ajoutée dans sa main à l’époque moderne[6].

Sainte Marie Alacoque (droite de l’abside)

Le Sacré Cœur (gauche de l’abside)

Notre-Dame (autel à droite de l’arc triomphal)

Saint Paul (autel à gauche de l’arc triomphal)

  • Chaire à prêcher, en bois (mur gauche de la nef)
  • Confessionnal (à gauche de l’entrée principale)
  • Fonts baptismaux en marbre, probablement du XVIIe siècle (encastrés dans le mur ouest à droite de la porte d’entrée)
  • Petit bénitier encastré, en pierre (gauche de l’entrée latérale)
  • Poutre de gloire en fer forgé, avec un Christ en croix en bois (XVIIIe siècle)
  • Clôture en fer forgé du chœur, XVIIIe siècle
  • Porte de la sacristie et stalles en bois de style Louis XV[7], datant de la restauration de 1732
  • Plaque commémorative en l’honneur des soldats morts au combat originaires de Bussières et de Milly-Lamartine (à gauche de l’entrée principale)
  • Chemin de croix
  • Vitraux modernes (nef et abside), offerts par les familles Boulay et Prunier :

Sainte Adélaïde

Sainte Hélène

Saint Jean-Baptiste (signé d’un certain Louis Debord)

Sainte Marie

Vitrail de l’oculus : la conversion de saint Paul. Paul tombant de son cheval sur le chemin de Damas, ayant reçu la Révélation.

  • Pierres tombales :

Pierre tombale de l’Abbé Dumont, près de l’entrée de la sacristie :

« A la mémoire de F. Dumont, curé de Bussières et de Milly, pendant près de 40 ans, né et mort pauvre comme son divin maître, Alphonse de Lamartine, son ami a consacré cette pierre près de l’église, pour perpétuer parmi le troupeau, le souvenir du bon pasteur, 1832. »


Pierre tombale en mémoire d’Emilien Bruys, fermier général du XVIIIe siècle, de sa femme Suzanne et de ses filles Françoise Magdeleine et Marie Couronne. Le monument a été élevé en 1856 par le petit fils et neveu, Bruys des Gardes, habitant de Bussières[8]. Elle est située en-dessous de l’escalier de pierre menant au clocher, contre le gouttereau sud de l’église.

  • Deux cloches [9]: baptisées en 1810 en présence de l’Abbé Dumont. Elles sont données par Catherine-Françoise de Pierreclau.

La première se nomme Françoise-Marie-Alexis.

La deuxième se nomme Philiberte-Françoise-Antoinette.

Rénovations / Etat

Rénovations :

XIXe :

1826 : des travaux chiffrés à 818 francs sont réalisés, sans précision sur leur nature

1835 : travaux de réparation, sans précision (dommages laissés par l’usure et par la Révolution)[10]

XXe :

1932-1933 : travaux importants : reprise des toitures, du plancher du clocher, reconstruction de la sacristie ; restauration globale ; découverte de la litre funéraire

Années 1970 : travaux d’entretien

1989-1993 : réfection des extérieurs (toitures, pierres…) et restauration intérieure globale (suppression du plafond en plâtre, chœur…).

XXIe :

Mai 2015 : analyse de l’état sanitaire de l’église effectué par la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles)

2018 : restauration et nettoyage de la couverture en laves ; réfection des peintures des portes, nettoyage des pierres de l’escalier, des bancs…

2018 : installation d’une plaque avec QR code près de l’église, en partenariat avec les écoliers de Bussières. Ce code permet d’écouter les commentaires explicatifs des élèves sur l’édifice.

Etat :

L’église est en bon état et est régulièrement entretenue par la commune et l’association de sauvegarde.

Classement :

L’église a été classée Monument Historique en 1933.

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’église et de la commune, consulter le site internet officiel de Bussières (les bulletins municipaux sont disponibles en ligne).

Visite

L’église de Bussières est ouverte tous les jours par des bénévoles de 9h à 18h, et donc libre de visite.

L’église n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite (les deux entrées sont précédées par des marches assez hautes).

Association engagée

Les Amis de Bussières

Association créée en 1968.

Elle a pour but la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine historique de Bussières, ainsi que l’organisation d’événements culturels et artistiques.

Président : Guillaume Gillet

Contact via la mairie.

Mesdames Dorry (Marie-Anne et Marie) sont particulièrement engagées dans l’entretien et la sauvegarde de l’église.

Iconographie ancienne et récente

Collection privée
Collection privée de Monsieur Luc Denis
Collection privée


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Bibliographie

  • CLERC, Georges, L’église de Bussières (Saône-et-Loire), 1975.
  • LEUSSE, Georges (comte de), « Bussières, son église, sa litre », In : Annales de l’Académie de Mâcon, 1935.
  • MAURICE, Marguerite, Bussières commune lumière, Ed. Bourgogne Rhône Alpes, Mâcon, 1975, 175p (en vente à l’office de tourisme de Pierreclos).
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1974 :

Archives départementales de Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Bussières

  • Fiche édifice de l’Académie de Mâcon :

Eglise de Bussières

  • Etude et plans de Georges Clerc, extraits de sa thèse de 1975 consacrée à l’église de Bussières, et réédités par les Amis de Bussières lors de la restauration de 1987.

Propriétaire / Contact

Commune de Bussières

03 85 37 70 07

mairie.de.bussiere@wanadoo.fr

Patrimoine local et/ou folklore

Pour plus d’informations sur le patrimoine de la ville, voir la rubrique « Patrimoine » du site de la commune.

Alphonse de Lamartine, originaire de Milly, fréquentait Bussières et son église, où il y retrouvait son précepteur et ami l’abbé Dumont, natif du village. Prêtre contestataire lors de la Révolution, celui-ci fut contraint de se réfugier au château de Pierreclos, où il devint l’amant de Jacqueline Marguerite de Pierreclos, fille du seigneur. L’ouvrage Jocelyn de Lamartine s’inspire ainsi de l’histoire de l’abbé. Il est enterré au pied de l’église.

  • Lavoir :

En bordure de la route départementale, rénové par les Amis de Bussières.

  • Le Monsard :

Éperon barré à double fossé, culminant à 406 mètres autour d'un paysage vallonné. Le site mêle des camps néolithique et romain ainsi que des vestiges de structures médiévales, et dessine une ellipse de 136 mètres du nord au sud sur 75 mètres d'est en ouest. Un poste de télégraphe à bras a été installé sur une base de tour qui pourrait être médiévale.

Notes et références

  1. Oursel
  2. Georges Clerc
  3. Oursel
  4. Georges Clerc
  5. Note de Pierre Vissière, consultable sur place.
  6. Oursel
  7. Georges Clerc
  8. Document de l’Académie de Mâcon.
  9. Une notice plus complète sur l’histoire des cloches est consultable sur place.
  10. Georges Clerc