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Eglise Saint-Julien à Donzy-le-Pertuis

11 407 octets ajoutés, 2 novembre 2020 à 22:24
Historique
=== Historique ===
Le village de [[Donzy-le-Pertuis]] est une zone de peuplement très ancienne. Une nécropole protohistorique et un tumulus de l’Age du Bronze ont notamment été découverts sur le territoire de la commune. De nombreux vestiges gallo-romains ont également été mis au jour (tuiles, restes de construction…), tout comme plusieurs sépultures mérovingiennes, au bourg, près de l’église et au lieu-dit le Chateaugaillard. Peu de documents médiévaux font mention du village de Donzy-le-Pertuis, qui n’est cité pour la première fois qu’en 1095. On sait qu’en 910, le village et son église font partie de l’immense domaine donné à l’abbé Bernon pour y fonder l’abbaye de [[Cluny]]. Les terres ne pouvaient donc donner lieu à aucune transaction<ref>Guerreau, Alain, ''Notes d’observations'', 2014.</ref> : l’abbaye de Cluny avait la collation de l’église et tous les droits seigneuriaux. Le village réapparaît en 1478, en tant que ''Donzy le Pertuiz''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>, et est par la suite cité dans de nombreux actes. En 1789, Donzy ne formait qu’une communauté avec le village voisin de [[Blanot]] et dépendait des baillage et recette de Mâcon. En 1790, Donzy-le-Pertuis devient une commune indépendante. Le village possède un patrimoine architectural riche et bien entretenu : lavoirs, habitat rural, Tour de la Parole, ruines d’anciens moulins, cadole de la Joanès (lieu dédié aux manifestations culturelles, récemment restauré).
 
Son église, sous le vocable de Saint-Julien, est un édifice roman plein de caractère. Elle est située à l’emplacement d’un lieu de culte plus ancien, qui pourrait remonter à l’époque carolingienne. En effet, le vocable de Saint-Julien, dont l’usage est très ancien, tend à soutenir la présence d’un édifice cultuel dès le VIe ou VIIe siècle. Par ailleurs, des tombes sous dalles découvertes dans les années 1960 le long du mur nord de l’église pourraient témoigner d'une présence à l'époque carolingienne<ref>Guerreau</ref>. L’église actuelle est donc une reconstruction.
 
Les sources divergent quant à la datation de l’édifice. Néanmoins, selon Alain Guerreau : « l’appareil très rustique et peu évolué, des dimensions en plan modestes, des formes très simples, un décor de facture malhabile ; le clocher manifeste une particulière ressemblance avec celui de Saint-Vincent-des-Prés. Tout cela donne une fourchette précise et peu discutable, entre 960 et 980. »<ref>Guerreau, Alain, ''Notes d’observations'', 2014.</ref>. Par ailleurs, l’église est dès cette époque rattachée à la paroisse de Blanot, dont l’édifice date (en partie) du début du Xe siècle, lorsque l’abbaye de Cluny installe là-bas un important domaine agricole. Il serait ainsi raisonnable de penser que l’église de Donzy ait été construite peu après, à mesure de l’installation locale de l’abbaye de Cluny. L’église Saint-Julien est alors à la collation de l’abbaye, et suit un plan typiquement roman, composé d’une nef unique rectangulaire, d’une travée sous un clocher carré et d’une abside.
 
En 1513, l’ ''Ecclesia Donziaci Foraminis''<ref>Rigault</ref> est encore dite unie à celle de Blanot. A cette époque, un premier remaniement de l’édifice a vraisemblablement lieu : reprise de la baie centrale de l’abside, possible obturation des baies latérales, ajout de peintures dans le chœur<ref>Des traces de ces peintures ont été mises au jour lors de restaurations </ref>…C’est peut-être à l’occasion de cette rénovation que la statue de saint Jean-Baptiste, toujours visible, est acquise. La statue est désormais installée dans une niche creusée à dans la paroi extérieure de l’abside. Vers 1680-1689, il est spécifié que le curé de Blanot a la responsabilité desservir l’église de Donzy-le-Pertuis<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.</ref>. En 1729, une visite pastorale est effectuée à Donzy par Louis Perrichon, curé de Chissey, sur la demande de l’évêque de Mâcon. Le rapport décrit un beffroi en mauvais état, dont le bois est pourri, un manque de mobilier, l’absence de vitre sur la grande porte, et l’absence d’espace pour abriter le desservant et son cheval<ref>Ibidem</ref>. Des travaux sont probablement réalisés dans la foulée, afin de remédier à ces constats. Après la Révolution, l’église est un temps desservie par le curé de Cortambert.
 
Au XIXe siècle, l’édifice est restauré plusieurs fois. En septembre 1822, un projet de travaux est établi par l’architecte clunysois Jacquelot cadet. En 1826, l’église est érigée en chapelle vicariale sur ordonnance royale. Le promesse de travaux pour remettre en état l’édifice est peut-être alors une des conditions de ce changement de statut. En 1827, les réparations prévues sont réalisées par l’entrepreneur Chapuis. On ne connaît pas le détail des rénovations, simplement le montant de la facture finale : 3178.97 francs. Il semble néanmoins que de gros travaux de maçonnerie aient alors lieu : reconstruction du mur sud de la nef (un mètre plus au sud qu’à l’origine), allongement de la nef à l’ouest (reconstruction du mur de façade), reprise du beffroi du clocher<ref>Guerreau</ref> et de sa couverture, reprise de la sacristie<ref>Oursel</ref>. En mars 1828, une horloge est achetée par la commune à Jean Meurier, revendeur à Cluny, pour 220 francs. Un devis supplémentaire édité à la fin de l’année 1828 fait état travaux additionnels. Il pourrait s’agir de l’ajout de la chapelle nord, qui n’apparait pas sur le cadastre en 1809, mais qui est bien visible sur celui de 1841.
 
En 1844, une indemnité de 250 francs est allouée annuellement au curé de Blanot venant régulièrement desservir l’église de Donzy. En 1854, un nouveau projet de travaux<ref>Ibidem</ref> est établi par l’architecte Jacquelot cadet, pour un montant de 2310 francs. Les travaux sont adjugés à l’entrepreneur Claude Guillemin, de Lournand. Ils prévoient à la fois une restauration de l’église, mais également la réfection du lavoir de la Mouge, ainsi que la construction d’un abreuvoir et d’un lavoir au hameau des Quatre-Vents. A l’église, sont prévus : la démolition de l’ancien escalier d’accès au clocher et la pose d’un nouveau contre l’abside, la réfection des toitures, le remplacement d’un vitrail dans le mur nord de l’église, la réfection de la voûte en plâtre, et des travaux de menuiserie et de serrurerie. Finalement, les travaux sur l’église sont plus importants que prévu, peut-être à cause de l’ajout de la chapelle sud de l’édifice, dont la date de construction précise est inconnue mais postérieure à 1841 (elle n’apparait pas sur le cadastre de cette année-là). Les travaux sur les autres bâtiments sont simplifiés. Au final, le montant des travaux s’élève à 3127.91 francs, bien plus que prévu.
 
En 1855, la commune complète la restauration de l’église en achetant du mobilier nécessaire au culte : autels (principal et secondaires), fonts baptismaux, ornements… Ces achats sont faits auprès de l’Hospice de la Charité de Mâcon. Pour les autels, un marché est passé avec le marbrier et sculpteur Mr Barbaroux, de Mâcon. En tout, la commune paie 1115 francs : 380 francs pour le maître-autel, 600 pour les deux petits autels secondaires et les fonts baptismaux, 135 francs pour une grande lampe, six chandeliers et une croix en cuivre argenté, une niche à colonnes torses en bois doré<ref>Ibidem</ref>. En 1856, des bancs et des stalles de bois (pour le chœur) sont achetés pour 110 francs, en complément de la réparation d’un placard. La même année, la cloche est refondue par le fondeur lyonnais G. Morel, pour une dépense totale de 934.50 francs. A l’occasion du baptême de la cloche, le curé Samoël, de Lournand, et Martin Gailleton, négociant, offrent des ornements pour les autels latéraux (dont des statues pour les niches), dont les frais d’installation sont assumés par la municipalité.
 
En 1860, la commune achète un bâtiment afin d’y installer le presbytère, dans l’espoir de voir l’église de Donzy érigée en succursale indépendante, accueillant son propre desservant. Cette démarche n’aboutit pas, et l’église Saint-Julien demeure une simple chapelle vicariale. En 1886, le cimetière qui entourait l’église est déplacé en dehors du bourg, comme dans la plupart des villages français. Les abords de l’église romane sont donc assainis et aménagés. A cette période, il y a déjà des problèmes avec les voûtes en plâtre de l’église, dont des parties se détachent, et qui menacent de s’effondrer<ref>Ibidem</ref>. La commune peine déjà à entretenir l’édifice, par manque de moyens. A partir de 1890, Jean Détang, curé de Cortambert, dessert officieusement l’église de Donzy, mais sans indemnité. En 1893, il fait une demande d’allocation, qui lui est refusée. A cette époque, il semble que la flèche du clocher ait par ailleurs été refaite<ref>Virey, Jean, ''Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon'', Mâcon, Protat, 1935, 474p.</ref>.
 
Au XXe siècle, l’église désormais paroissiale est régulièrement entretenue par la commune, dans la limite de ses moyens. En 1928, l’église est inscrite au titre des Monuments Historiques afin de la protéger et de pouvoir obtenir des subventions permettant sa restauration. En 1947, une niche est creusée dans le mur extérieur de l’abside, au nord, afin d’y installer la statue de saint Jean-Baptiste datant du XVIe siècle, qui s’y trouve encore aujourd’hui. En 1974, le chevet (clocher, abside, transept) est classé Monument Historique. A cette époque, une restauration générale de l’édifice est engagée<ref>Lors de la rédaction de la fiche d’inventaire Oursel, l’édifice est dit en très bon état puisque récemment restauré.</ref>.
 
De nos jours, la commune et l’association des « Amis Donzirons » se chargent de l’entretien, de la restauration et de la mise en valeur de l’édifice. En 2014, les plans de l’église sont dressés par une équipe d’étudiants japonais du ''Kyoto Institute of Technology'', sous la direction du professeur Masatsugu Nishida. En 2019, une partie du plafond en plâtre de l’église s’effondre. L’édifice est donc fermé le temps des travaux de rénovation, jusqu’en décembre 2019. Les travaux<ref>Article sur la préparation des travaux : [https://www.lejsl.com/edition-macon/2019/06/13/visite-technique-de-l-eglise-saint-julien Article du JSL]</ref> sont réalisés par Martin Da Silva Pacheco, maçon spécialisé dans la rénovation du patrimoine bâti ancien. Ils sont en partie financés grâce à une souscription lancée auprès de la population.
 
*'''Saint Julien :'''
 
''Saint Julien de Brioude est un soldat romain vivant au IIIe siècle, originaire de Vienne (Isère).''
 
''Chrétien, il fuit en Auvergne lors des persécutions de 304, mais il est rattrapé pas des gardes envoyés par le gouverneur de la Viennoise. Il est décapité sur le champ et sa tête est ramenée à Vienne. Il est fêté le 28 août.''
 
=== Description architecturale ===
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