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Région de Matour

Sommaire

Les Foires

Foires mensuelles de Matour, foire du Jour de l’An :

- 1620 : les 2 premières foires (21 mars et lendemain de la Toussaint) ont été accordées par lettres patentes de Louis XIII en date de décembre 1620.
- 1816 : par décision de Louis XVIII, les 12 foires de Matour furent fixées au deuxième jeudi de chaque mois.[1]
- vers 1900 : « de février jusqu’à fin mai, les foires (2ème jeudi de chaque mois) sont très importantes pour le commerce des porcs gras.
La plus grosse d’entre elles est la foire de mars. Les porcs et les vaches sont installés sur la place du Matray, les veaux dans la rue du Matray. Les paysans installent leurs 4 ou 5 cochons sur le champ de foire aux environs de 9h. Les enfants montent la garde tandis que les marchands (venus bien souvent de la veille) commencent à circuler parmi les 1200 à 1400 porcs réunis, jusqu’au début de l’après-midi. Lorsque l’entente se fait entre les 2 parties, on fait la pesée sur la bascule, place de l’Eglise. Dans la grande rue, les troupeaux se croisent et se mélangent parfois. Le droit acquitté (pesée ?), hommes et bêtes se rassemblent vers 16 h face à la ferme Robin de La Prasle, et c’est sur le mur que s’effectue le paiement. Deux toucheurs avec 2 chiens conduisent à pied ce gros troupeau à la gare de Trambly-Matour, alors que le commis de l’Hôtel Canard, Mr Besson dit ‘Caporal’, suit avec sa charrette pour récupérer les mauvais marcheurs. La plus grande partie du bétail part vers les régions de Lyon et de Saint-Etienne. »[2]
- 1958 : la foire au bétail, sur la place du Matray, 1er et dernier jeudi du mois.[3] Sur la place du Matray, les barres métalliques, pour attacher le bétail, sont encore visibles.[4] La Foire du Jour de l’An, également primée (les plus beaux animaux ou volailles sont primés, NDLR). p. 72, in « Matour… », manuscrit de Mme CROZET

Foires du canton :

En 1922 : * Clermain : les 17 mars et 17 août. * Chapelle-du-Mont-de-France : 15 janvier, 14 avril, 21 décembre. * Dompierre-les-Ormes : 18 janvier, 9 et 24 février, 6 et 23 mars, 9 et 23 avril, 10 et 23 mai, 8 juin, 3 et 30 juillet, 21 août, 12 septembre, 1er et 15 octobre, 4 et 21 novembre, 11 et 31 décembre. * Matour : 2e jeudi de chaque mois. * Saint Pierre-le-Vieux : 25 janvier, 27 février, 26 mars, 4 mai, 16 août, 24 octobre. * Trambly : 15 février, 26 mars, 18 mai, 16 août, 9 septembre, 9 novembre.[5]

====La foire des Mensères====, On l'appelait aussi "Louée des domestiques" :

Détails du costume : épi pour le moissonneur, flocon de laine pour le berger, branche de sapin ou de chêne pour le domestique ou la servante non spécialisée, etc.)[6]
« Les jeunes gens pauvres venaient s’affeurmer, c’est-à-dire se louer comme vôls (valets de ferme). »[7]
« Même les gens qui n’avaient pas d’argent louaient des dmestiques. Tout était fait à la main. Il y avait beaucoup de monde, et certains parents étaient bien contents de louer leurs enfants pour ne pas avoir à les nourrir. On ne demandait pas à ce qu’ils aient des salaires. Les dames leur tricotaient des chaussons, ils avaient (droit à ) tant de gilets, ou d’autres choses, mais pas forcément d’argent. Il n’y avait que des familles nombreuses. » [8]
1895 : la Foire des Mansaires, le 14 février à 11 heures du matin :
« Une foule de jeunes gens et filles ; chacun portait en main un long bâton de houx, au chapeau un petit bouquet de houx. Les bons domestiques valent entre 300 et 320 Francs l’an. Les "servantes" de 200 à 220 Francs (l’an). Les bergers de 12-13 ans gagnaient 119-120 Francs par an. Les (bergers de) 8 ou 9 ans gagnaient 50 Francs pour 9 mois de service, du 1er mars à la Toussaint. Le soir, il y a eu des bals champêtres. »[9]
« En Charolais, une foire aux mensères était organisée une fois l’an. Tous les jeunes gens qui entraient dans la vie active, ou qui venaient de terminer un contrat annuel, devaient assister à cette foire afin de s’engager pour une année auprès des agriculteurs cherchant de la main d’œuvre. L’administration française a fait disparaître cette coutume, prétendant qu’elle avait des similitudes avec les marchés d’esclaves. »[10]
« Cela a duré jusqu’à la guerre de 1939. Parce qu’il y a eu besoin de main d’œuvre, pour les chemins de fer par exemple, parce qu’ils étaient dans un état… La France était dans un état déplorable (après 14-18, NDLR).[11]
« La Foire des Mensères se tenait place du Matray. »[12]
« La Foire des Mensères s’éteignit en 1939. Son souvenir perdure aujourd’hui à Matour, sous forme de fête populaire, avec consommation géante d’andouillette "à la matourine".[13]

Les Mensères :
  • « les mansaires, valets de ferme ; les chamballères, filles de ferme, littéralement chambrières.[14]
  • Mensère : dérivé possible du latin mensis, mois. Allusion à la condition de travailleurs loués ‘au mois’ ?[15]
  • « Le terme mansaire est certainement dérivé de mansionarius, désignant dans le documents mâconnais médiévaux un masoyer, le tenancier d’un manse, autrement dit une exploitation agricole. »[16]
  • « Mensère : le domestique de ferme était généralement désigné sous le nom de vaule ou commis. Selon une version dont je ne garantis pas l’authenticité, ces personnes se louaient au mois dans certaines régions de France. »[17]

La Louée des domestiques à Dompierre :

  • A la Saint-Aubin, le 1er mars, à Dompierre-les-Ormes.[18]
    1. p. 27, in « le canton de Matour en 1900… », de J.BONNAMOUR
    2. p. 28, 29, in « le canton de Matour en 1900… », de J.BONNAMOUR
    3. p. 71, in « Matour… », manuscrit de Mme CROZET
    4. p. 2, in transcription entretien Mr CHAPELIER (interview Barbara MONTORIO), janvier 1999
    5. in « Le Père grégoire, Almanach pour 1922 », Les Foires de Saône & Loire, ed. Imprimerie de l’Almanach du Père grégoire, 1921
    6. p. 130, in « Vieux métiers et pratiques oubliées… », de Georges BERTHEAU
    7. p. 41, in « Le pays de la Noue, patois et traditions », de Eric CONDETTE
    8. p. 10, 11, in transcription K7 n°4, Mme BACOT, François NESME
    9. in 1F74, « Journal 1895 », archives départementales, balisage Adrienne BLATTEL du 15.09.1999
    10. p. 84, in « Un peu d’Histoire locale », manuscrit de Henri LATHUILLERE, 1992
    11. François NESME - p. 10, 11, in transcription K7 n°4, Mme BACOT, François NESME
    12. p. 2, in transcription entretien Mr CHAPELIER (interview Barbara MONTORIO), janvier 1999
    13. in « Les marchés et les foires, des échanges essentiels », panneau d’exposition de la Maison du Patrimoine de Matour, de Gérard THELIER, 2000
    14. p. 101, in « L’habitation rustique au pays mâconnais », de Gabriel JEANTON, 1932
    15. Note G.THELIER, 1999
    16. p. 41, in « Le pays de la Noue, patois et traditions », de Eric CONDETTE
    17. p. 84, in « Un peu d’Histoire locale », manuscrit de Henri LATHUILLERE, 1992
    18. p. 41, in « Le pays de la Noue, patois et traditions », de Eric CONDETTE