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Chapelle de Bezornay à Saint-Vincent-des-Prés

6 octets ajoutés, 20 février 2020 à 16:16
Historique
=== Historique ===
Le hameau de Bézornay est mentionné pour la première fois en 909, dans une charte de l’abbaye de Cluny<ref>Cluny, I, 104</ref> : ''In pago Matisconense, in agro Maciacense, in villa Besorniago''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. Juchées sur une crête, les terres de Bézornay dépendent alors de l’abbaye de Cluny. Au début du Xe siècle, il s’agit visiblement d’une propriété restreinte et peu étendue. Cependant, les possessions clunisiennes parmi le territoire environnant s’accumulent rapidement à partir de 980. Jusqu’à 1010, on voit en effet une succession de chartes rendant compte de l’achat de biens et de terres par l’abbaye<ref>Les moines de Cluny acquièrent plus de 50 titres sur la terre de Bézornay – « Doyennés et granges de l'abbaye de Cluny. Exploitations domaniales et résidences seigneuriales monastiques en Clunisois du XIe au XIVe siècles. »</ref>, qui se constitue ainsi un vaste domaine, autour du chef-lieu de Bézornay. En 984, une chapelle dédiée à Saint-Pierre est mentionnée, construite l’année précédente : ''Besorniaco villa… capella sancti Petri''<ref>Rigault, Cluny, I, 1677.</ref>.
La transformation du domaine de Bézornay en doyenné clunisien est un processus lent. Il est vraisemblable que l’ensemble obtient le statut de doyenné au milieu du XIe siècle. A cette époque, le domaine est déjà entouré d’un mur d’enceinte, bien que restreint et ne constituant pas une véritable fortification<ref>« Doyennés et granges de l'abbaye de Cluny. Exploitations domaniales et résidences seigneuriales monastiques en Clunisois du XIe au XIVe siècles. »</ref>. La position du doyenné, en hauteur des terres environnantes (vallée de la Gande), permet aux moines de surveiller et contrôler les terres acquises successivement, et d’étendre le rayonnement de l’abbaye. Outre ce rôle de contrôle et de défense du territoire, le doyenné sert également à ravitailler l’abbaye en denrées : il est chargé de l’approvisionner pendant trois semaines en août, et a un rendement céréalier et forestier important<ref>Ibidem</ref>. Le doyenné n’a visiblement pas une fonction résidentielle importante, contrairement à celui de [[Mazille]], ce qui laisse supposer une répartition des fonctions entre les différents doyennés clunisiens. A cette époque (XIe siècle), la chapelle est également reconstruite et passe sous le vocable de Sainte-Agathe.
Vers 1200, les moines de Cluny concèdent en viager le doyenné de Bézornay à Béatrice, comtesse de Chalon<ref>Ibidem</ref>. Cette concession permet d’apaiser les tensions entre les comtes de Chalon et l’abbaye de Cluny, très fortes depuis la seconde moitié du XIIe siècle. A la fin du XIIIe siècle, l’abbé Yves II fait renforcer les fortifications du doyenné (l’enceinte est surélevée et la tour-porte est ajoutée), qui est dès 1321 mentionné en tant que ''castrum''. En réalité, bien que solidement fortifié, il ne s’agit pas d’un château mais plutôt d’une cour domaniale importante, munie d’une chapelle de bonne qualité. Au XIVe siècle, l’enceinte et le pont-levis sont complétés, et le logis est reconstruit. L’approvisionnement dû à l’abbaye est également en partie converti en rendu monétaire.
En 1570, Bézornay est saccagé par les Huguenots basés à Mazille, comme la plupart des doyennés de la région. A partir du XVIe siècle, le domaine est laissé en affermage, comme beaucoup de domaines similaires à cette époque. La majorité des revenus sont des redevances diverses. Au XVIIIe siècle, le domaine existe et fonctionne encore. En 1791, il est cependant vendu comme bien national pour 49 000 livres à Pierre Panay, habitant de Bézornay. Au XIXe siècle, le domaine est en partie ruiné, et divisé en différentes propriétés privées. C’est probablement à cette époque que la chapelle romane est convertie en habitation, puisque Jean Virey en fait déjà état vers 1935.
Le doyenné est aujourd’hui divisé entre trois propriétés privées : la chapelle, la tour et divers autres bâtiments. Dans les années 2010s2010, la tour et la chapelle ont fait l’objet d’une rénovation et d’une réhabilitation complète, menées par l’architecte Ludovic Forest<ref>[https://forestarchitecte.fr/ Site officiel de l’architecte]</ref>. Ce-dernier s’installe d’abord dans la tour-porte du domaine, la rénove ainsi que le logis attenant, qu’il complète d’un bâtiment moderne. Peu de temps après, une famille en visite chez l’architecte décide de s’installer dans une des propriétés voisines, à savoir la chapelle romane et ses dépendances, inhabitées depuis les années 1980. Le site de la chapelle étant inscrit au titres des Monuments Historiques depuis 1948, l’architecte et les nouveaux propriétaires<ref>La famille de Rochegonde, anciennement expatriée en Afrique du Sud, est sensible au respect du patrimoine, de l’histoire et de l’environnement naturel du doyenné. </ref> doivent traiter avec les organismes de protection du patrimoine, à savoir la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC Bourgogne) et les Services Départementaux de l’Architecture et du Patrimoine (SDAP).
Les travaux de la chapelle sont terminés en 2016. La chapelle romane est reliée à une construction moderne en bois par une passerelle en verre. La construction moderne est fixée sur une structure d’acier qui n’impacte pas le site historique. L’architecte décrit sa création de la sorte :
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