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Eglise Sainte-Marie-Madeleine au Villars

7 725 octets ajoutés, 22 juillet 2020 à 17:01
Historique
=== Historique ===
Le village du Villars a des origines très anciennes. Plusieurs stations néolithiques ont ainsi été retrouvées sur le territoire de la commune, notamment aux Evasas, aux lieux-dits Le Souchet<ref>Léonce Lex, carte de l’âge de pierre dans l'arrondissement de Mâcon</ref> et Champ-Villars<ref>MM. Boisseau, Duriaud et Rajot, « La station néolithique de Champ-Villars », in Découvertes archéologiques en Tournugeois, n°10, 1983, pp. 9-37</ref><ref>« Les métabasaltes de Champ-Villars (Saône-et-Loire) », Table-ronde de St-Germain-en-Laye 2007 : "Produire des haches au néolithique", Société préhistorique française, pp. 25-36 : Découvert en 1975, Champ-Villars constitue l'un des sites l’un des sites néolithiques les plus importants du Tournugeois. C'est une station de surface couvrant un peu plus d’un hectare et implantée sur le rebord d’un plateau qui domine la Saône d’une trentaine de mètres. La station de Champ-Villars cumule plusieurs singularités qui la démarquent des autres gisements de la région. Le silex utilisé tout d’abord est étranger aux ressources locales et provient pour l’essentiel des gîtes de la région de Mâcon. Des outils en silex blond peuvent même revendiquer une origine méridionale encore plus lointaine. Un grand nombre d’objets en « roche verte » enfin constituent le seul atelier de fabrication de haches répertorié à ce jour en Tournugeois. Champ-Villars a connu au moins deux phases d’occupation, la première attribuable au Néolithique moyen I avec une affinité chasséenne marquée, la seconde se plaçant au Néolithique final -Wikipays</ref>. Des sites gallo-romains ont également été repérés par l’abbé Gaudillère et lors de prospections aériennes, au champ Saint-Pierre et à Langerat. Des monnaies romaines ont de même été retrouvées dans un vase de terre grise, au milieu d’une vigne en 1835<ref>François Cognot, Prospections, Service régional de l'archéologie Dijon, rapport 1991 ; G. Lafay, trouvailles de monnaies romaines aux Perrières, commune de Le Villars, in "Annales de l'Académie de Mâcon", XX, 1916-1917, p. 277</ref>. Des sépultures mérovingiennes<ref>H.GAILLARD de SEMAINVILLE, Cimetières mérovingiens, de 1980, pp. 75</ref> ont aussi été mises au jour aux lieux-dits "Sous le Mont" et "Mont-de-Farges". Le Villars - ou ''Villare''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref> - est mentionné pour la première fois au début du XIIe siècle, dans une bulle papale de Calixte II. Il est par la suite cité de nombreuses fois dans différents actes et chartes. Après la Révolution, le nom de ''Le Villars'' est définitivement adopté. Le village compte de nombreux illustres habitants, auxquels la commune rend hommage sur des plaques fixées au mur de la mairie.
 
L’église Sainte-Marie-Madeleine est un édifice roman remarquable. Elle se compose d’un porche suivie d’une nef étroite, d’un transept dont les croisillons se terminent par des absidioles, et d’une abside peu profonde. Le clocher s’élance au-dessus de l’absidiole sud. L’édifice tient sa particularité de la vaste nef romane rectangulaire qui a été accolée au sud de l’ensemble précédemment décrit. L’église du Villars compte donc deux nefs réunies sous une même toiture. Les différentes parties de l’édifice sont toutes romanes, mais de datations différentes.
 
Il semble qu’un premier édifice soit déjà présent à cet emplacement au Xe siècle. L’absidiole sud et la souche du clocher pourraient appartenir à cet construction primitive, ce qui expliquerait l’apparence disparate du chevet et son léger désaxement. Au début du XIe siècle, le reste du chevet est reconstruit (abside et absidiole nord, reste du transept, haut du clocher), ainsi qu’une nef étroite de quatre travées voûtée d’un berceau plein cintre. Cette nouvelle église aux dimensions modestes est le centre de la paroisse et appartient à l’abbaye de Tournus. Elle sert également à un petit groupe de moines installés au Villars pour y cultiver les terres.
 
A la fin du XIe ou au tout début du XIIe siècle, deux travées et un porche sont ajoutés à la nef de cette édifice. Peu de temps après, une quinzaine de religieuses suivant la règle de Saint Benoît s’installent au Villars. Elle ne dépendent d’aucune abbaye mère mais se placent sous la protection de l’abbaye de Tournus. En 1119, une bulle papale de Calixte II atteste de cette protection. Il s’agirait là de la confirmation de l’installation d’un prieuré communautaire rattaché à l’abbaye de Tournus, et non plus, comme à l’origine, d’un simple prieuré-cure rattaché à Tournus<ref>Sapin, Christian, "Le Villars, église de la Madeleine", dans ''Congrès archéologique de France'', 166e Session (2008), Paris, 2010, p. 225-236.</ref>. Ces Bénédictines entreprennent la construction d’un couvent et d’une seconde nef, accolée à la première, qui puisse leur permettre d’assister aux offices sans être vues des paroissiens et des moines, le célébrant utilisant le chœur déjà existant. L’église Sainte-Marie-Madeleine est donc très singulière par son plan. Elle est également remarquable par la qualité de son décor roman. Ainsi, le clocher est orné de bandes lombardes de facture ancienne, et les portails des deux nefs et du porche sont ornés de chapiteaux élégamment sculptés de motifs végétaux, volutes et lions. La voûte de l’abside de est également couverte d’une fresque du XIIe siècle représentant le Christ en Majesté.
 
Au XIIIe siècle, la ''Terram monialium de Vilero''<ref>Rigault</ref> est visiblement déjà bien installée. Au siècle suivant, des vases-acoustiques sont installés dans le nef sud, probablement pour que les moniales puissent suivre l’office plus facilement<ref>Sapin</ref>. Les peintures que l’on discerne encore sur le mur est de la nef, figurant l’Annonciation, pourraient également dater de cette époque. Aux XVe et XVIe siècles, plusieurs ajouts sont faits à l’édifice roman afin de faciliter la cohabitation des paroissiens et des sœurs. Ainsi, plusieurs accès sont ouverts dans les nefs, et deux tribunes sont ajoutées dans la nef nord (une à l’ouest, et une à l’est pour faciliter l’entrée du prieur dans l’édifice, dont la maison est collée au mur nord).
 
En 1636, alors que Louis XIII est en guerre avec l’Espagne, Gallas, général espagnol, ravage les environs et se rapproche du Villars. Les Bénédictines décident donc de quitter le village. Certaines se réfugient à Tournus<ref>Ces sœurs s’installent alors dans [https://wiki-macon-sud-bourgogne.fr/index.php?title=Ancienne_%C3%A9glise_Saint-Val%C3%A9rien_%C3%A0_Tournus l’ancienne église Saint-Valérien.]</ref>, d’autres à Mâcon. En 1640, quelques-unes d’entre-elles reviennent. En 1662, elles ne sont finalement plus que trois au Villars<ref>La dernière meurt finalement en 1677.</ref>. En 1675, une visite pastorale nous renseigne sur l’état de l’église paroissiale, qui est alors en bon état. En 1679, un cyclone cause néanmoins de nombreux dégâts au Villars, et notamment à l’église. Les dommages causés à la nef sud et au cloître sont considérables et jugés irréparables. La fermeture du couvent est donc décidée en 1692. En 1695, le prieur Claude Bouchet autorise sa démolition, avec l’accord du cardinal de Bouillon, l’abbé de Tournus et l’évêque de Mâcon. Seules la nef conventuelle et l’aile nord du cloître sont conservées, afin de ne pas fragiliser l’église paroissiale romane.
 
[[Fichier:LeVillarsCloîtreReconstitution.jpg|thumb|center|380px|Reconstitution du cloître affichée dans l'église, à partir des travaux d'E.P. Connors ©Commune du Villars/Association « Les Amis du Villars »]]
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