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Eglise Saint-Barthélémy à Farges-les-Mâcon

8 249 octets ajoutés, 27 juillet 2020 à 22:18
Historique
=== Historique ===
Le village de [[Farges-lès-Mâcon]] est une zone de peuplement qui remonte à l’époque gallo-romaine. Plusieurs vestiges de cette époque ont été retrouvés sur le territoire de la commune : nécropole gallo-romaine, traces d’une voie romaine, tuiles, monnaies, épée… Le village est mentionné pour la première fois vers 930 dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : ''in villa Fabricas''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. Farges est une seigneurie des évêques de Mâcon jusqu’à la Révolution. En 1892, Farges-lès-Mâcon devient le toponyme d’usage. Il est adopté officiellement par décret en 1933. Si le village se serait à l’origine développé grâce à des forges, c’est par la suite l’exploitation de carrières locales qui a permis de faire vivre la population. Aujourd’hui, les principales activités des habitants de la commune sont l’élevage et l’exploitation de terres viticoles.
 
Un premier édifice cultuel est mentionné à Farges-lès-Mâcon dès la charte de 930 : ''In pago Matisconensi capellam… in honore Sancti-Bartholomei apostoli… in villa Fabricas''<ref>Ibidem</ref>. Cette charte fait état d’un échange : Albéric 1er, comte de Mâcon, donne l’église de Farges et tous ses biens au village à l’évêque de Mâcon, en échange de l’église et du bourg de [[Saint-Amour-Bellevue]]<ref>Virey, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.</ref>. Il s’agit vraisemblablement à l’époque d’un édifice très modeste (''capella''). A la fin du Xe siècle ou au tout début du XIe, une nouvelle charte de Saint-Vincent de Mâcon évoque un édifice actuel à Farges, cette fois-ci comme ''Ecclesia in comitatu Matisconensi, in agro Cardoniaco, in villa… Fabricas… in honore Sancti-Bartholomei''<ref>Rigault</ref>. Il s’agit là d’une première construction romane, dont il resterait aujourd’hui le clocher et sa travée, voire peut-être l’abside.
 
Le reste de l’édifice actuel daterait de la fin du XIe siècle. La nef est particulièrement intéressante en ce qu’elle rappelle la chapelle Saint-Michel, situé au-dessus de l’avant-nef de l’Abbaye Saint-Philibert à [[Tournus]] : elle est voûtée en berceau légèrement brisé supporté par de larges piles cylindriques. L’église de Farges-lès-Mâcon est ainsi un bel exemple de premier art roman. Au XIIe siècle, le portail roman est ajouté à l’édifice, en remployant des chapiteaux sculptés plus anciens, aux motifs inhabituels de damiers et rosaces. L’église abrite également un bénitier roman qui interpelle par les masques originaux qui ornent la cuve. L’église Saint-Barthélémy est dès sa fondation le centre de la paroisse de Farges, et à la collation de l’évêque de Mâcon. C’est un édifice de taille modeste, composé d’une nef à collatéraux, d’un transept avec haut clocher, et d’une travée de chœur suivie d’une abside.
 
On sait peut de choses sur ce qu’il advient de l’édifice dans les siècles qui suivent. Il semble qu’à une date inconnue, elle passe brièvement sous le vocable de Sainte-Marie-Madeleine, avant de redevenir église Saint-Barthélémy. Au XVe ou au XVI siècle, une restauration de l’édifice a vraisemblablement lieu, comme le suggère les peintures murales de l’abside représentant le Christ en Majesté entouré du Tétramorphe. Au XVIIe siècle, plusieurs chantiers se succèdent. En 1666, deux accords sont passés avec des artisans locaux pour des réparations à effectuer sur une colonne de soutien du clocher et sur le clocher lui-même<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental. </ref>. En 1675 et 1692, deux visites pastorales font état d’un deuxième édifice -ou ensemble de constructions- à côté de l’église de Farges, au nord. Il pourrait s’agir d’une partie de la chapelle primitive, conservée jusqu’à la fin du XVIIe siècle<ref>Oursel cite Ch. Dard.</ref>. C’est peut-être au moment de sa démolition qu’est ajoutée la sacristie au sud de la travée de chœur. Elle est en tout cas mentionnée en 1705 dans un rapport de visite, où il est dit qu’elle a été construite aux frais du curé de l’époque, René Chuffin. En 1748, quelques réparations sont faites au clocher. L’évêque de Mâcon participe au financement de ces travaux à hauteur de 186 livres.
 
Plusieurs restaurations se succèdent ensuite aux XIXe et XXe siècles. En 1810, les autorités prévoient de de faire de l’église de Farges une simple annexe de celle d’Uchizy, où doit dès lors être célébré le culte. Cette décision est très mal reçue par la population (il existe alors une opposition traditionnelle entre les deux paroisses et leurs populations), et donc suspendue. Cette décision avait notamment été motivée par l’état précaire dans lequel se trouvait alors l’église de Farges, qui nécessitait des réparations urgentes. En 1811, un rapport de la Fabrique mentionne ainsi que la toiture de l’église, déjà très affaiblie par le manque d’entretien, a été davantage endommagée par un ouragan. Elle risque alors de s’écrouler sur le reste de l’édifice. Les réparations sont effectuées en 1812-1813, en même temps que la construction du presbytère. En 1818, les travaux ayant bien été réalisés, le maire demande finalement à ce que la décision de réunir Farges à Uchizy pour le culte soit annulée. Il avance que leur église est vaste et pourvue de tout le mobilier nécessaire au culte, que les habitants ont les moyens et l’intention de financer un desservant, que l’église d’Uchizy est trop petite pour les accueillir, et que les habitants d’Uchizy sont de toute façon « d’une intolérance qui éloignent d’eux tous leurs voisins »<ref>Oursel</ref>.
 
Au milieu du XIXe siècle, plusieurs devis sont demandés à l’architecte Vaillant, de Mâcon, en 1855, 1856 et 1857. Ils prévoient : la reconstruction de la flèche du clocher, qui doit être à quatre pans, charpentée et couverte de tuiles vernissées ; le soutènement du mur latéral de l’église ; quelques travaux aux croisillons du transept ; la réparation de la chaire à prêcher. Ces devis s’élèvent en tour à 4810 francs. Les travaux de la flèche sont adjugés à Messieurs Levron et Thuel<ref>Ibidem</ref>. En 1913, l’église est finalement classée Monument Historique. Entre 1935 et 1937, une nouvelle restauration de l’église est engagée, alors que les vestiges de l’ancienne chapelle sont démolis (au nord du chevet). Le clocher est jointoyé, le mur sud de la nef est consolidé, et l’intérieur de l’édifice est entièrement restauré. C’est à cette occasion que sont mises au jour les fresques qui ornent l’abside. Les travaux sont menés par l’entreprise Cartier sous la direction de l’architecte Fournier, de Chalon, en charge des Monuments Historiques de la région. L’église de Farges-lès-Mâcon est depuis régulièrement entretenue et a récemment été restaurée. Les abords de l’église ont également été aménagés.
 
 
*'''Saint Barthélémy, biographie par la Pastorale du Tourisme 71 :'''
 
''« Saint Barthélémy est un des 12 apôtres du Christ. Son nom signifie fils de Tolmaï (bar- Tolmaï, en araméen). Identifié, en général, avec Nathanaël, originaire de Cana, en Galilée, il fut conduit à Jésus par Philippe ; le Christ l’appela à le suivre. Des traditions assurent qu’après l’Ascension du Christ, il annonça l’Evangile en Inde et qu’il y fut couronné du martyre : il aurait été écorché vif, c’est pourquoi ses attributs sont un couteau ou la dépouille de sa propre peau, cf. la fresque du Jugement dernier de Michel-Ange, dans la Chapelle Sixtine à Rome. Il est ainsi le patron des bouchers, des relieurs et des tanneurs. »''
 
*Présentation de l’église en allemand, par Jochen Jahnke, Wikipedia / Beschreibung der Kirche, auf Deutsch – Jochen Jahnke, Wikipedia:
 
[https://de.wikipedia.org/wiki/St-Barth%C3%A9l%C3%A9my_(Farges-l%C3%A8s-M%C3%A2con) Dorfkirche Saint-Barthélémy]
 
=== Description architecturale ===
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