Eglise Saint-Pierre à Pressy-sous-Dondin
L’église paroissiale Saint-Pierre est située à Pressy-sous-Dondin, dans le département de la Saône-et-Loire en Bourgogne-Franche-Comté. C'est un édifice en partie roman. L’existence d’un premier édifice est déjà attestée au Xe siècle, lorsque l’évêque de Mâcon concède l’église de l’époque à Willebert et son fils. L’église actuelle trouve cependant plutôt son origine au XIe ou XIIe siècle. De cette construction, seule la base et l’étage inférieur du clocher subsistent. De plan carré, le clocher comporte un étage roman ouvert de baies jumelles en plein cintre sur chacune de ses faces. De facture assez simple, il semble appartenir à un édifice modeste, quelque peu en rupture avec la reconstruction du XIXe siècle. En 1856, l’église est en effet jugée trop petite et insalubre. Elle est donc reconstruite dans un style néo-roman et néo-gothique. Le clocher, seul vestige roman pouvant être conservé, est en même temps réhaussé d’un niveau. La façade de l’église est également ornée d’un portail néo-roman élaboré, avec un tympan sculpté représentant le Christ entouré des symboles des quatre Evangélistes (tétramorphe).
Adresse | Pan des Côtes, 71220 Pressy-sous-Dondin |
Coordonnées GPS | 46°28'27.7"N 4°30'38.1"E |
Paroisse de rattachement | Paroisse des Monts du Charolais |
Protection Monuments Historiques | / |
Sommaire
- 1 Historique
- 2 Description architecturale
- 3 Inventaire décor et mobilier
- 4 Rénovations / Etat
- 5 Actualités
- 6 Visite
- 7 Association engagée
- 8 Iconographie ancienne et récente
- 9 Plans cadastraux
- 10 Bibliographie
- 11 Sources
- 12 Propriétaire / Contact
- 13 Patrimoine local et/ou folklore
- 14 Notes et références
Historique
Le village de Pressy-sous-Dondin est mentionné dès le Xe siècle dans plusieurs chartes de l’abbaye de Cluny : In pago Matisconensi, in villa Prisciaco, In pago Matisconense, in fine Donziacense, in villa Prisciaco[1]. En 1263, la Parrochia de Perrissiaco subtus Dondain est évoquée, nom actuel du village. Ce dernier est cité de nombreuses fois au fil des siècles, dans des chartes ou registres ecclésiastiques. De 1792 à 1889, la commune de Chiddes est réunie à Pressy-sous-Dondin. De nos jours, le village ne compte plus qu’une centaine d’habitants. L’activité des perchirons est majoritairement agricole.
Une église, déjà sous le vocable de Saint-Pierre, est mentionnée à Pressy-sous-Dondin dès le Xe siècle, dans une charte du chapitre de Saint-Vincent à Mâcon : Ecclesia… in Prisciaco villa et in beati Petri dicata veneratione[2]. Cette charte rend compte de la concession de l’édifice à Willebert et son fils par l’évêque de Mâcon. L’église est cependant vraisemblablement reconstruite au XIe ou XIIe siècle. De cet édifice roman, il ne reste aujourd’hui que la base et le premier niveau du clocher. Il devait s’agir d’un édifice assez modeste, vu les dimensions du clocher. L’église était à l’époque le centre de la paroisse et à la collation de l’évêque de Mâcon.
Ce qu’il advient de l’édifice dans les siècles qui suivent est incertain. Peu de documents nous sont parvenus à son sujet. L’église est mentionnée avant 1412 dans un pouillé : Ecclesia Prissiaci subtus Dundanum[3]. Au XVe siècle, une rénovation globale de l’édifice a vraisemblablement lieu. Des traces de litre funéraire datant de cette période étaient ainsi encore visibles à la base du clocher au siècle dernier. La baie en cintre brisé qui éclaire cet espace semble également dater de cette époque.
En 1856, l’évêque d’Autun envoie une lettre au préfet[4] pour lui décrire l’état déplorable dans lequel se trouve l’église. Il écrit que l’église romane d’origine est quasi ruinée, ouverte de toutes parts, et de toute façon trop petite puisqu’elle ne peut accueillir que la moitié des fidèles. L’évêque avance par ailleurs que l’état de dégradation avancée dans lequel se trouve l’édifice permet aux protestants de faire des émules au sein de la commune, puisque de nombreux paroissiens se sont éloignés de l’église et donc de l’office religieux.
Suite à cette lettre, un projet de reconstruction voit le jour. Le maire, Monsieur de Longeville, s’engage à faire un don de 6000 francs pour la reconstruction de l’édifice, auxquels s’ajouteront 3000 francs en échange d’une concession à perpétuité pour lui et ses descendants. Ce don permet de mettre en œuvre les travaux. Un rapport, des plans et un devis sont ainsi commandés à l’architecte Berthier. Dans son rapport, l’architecte annonce que seule la tour du clocher peut être conservée. Tout le reste doit être écroulé et reconstruit.
Le 12 septembre 1857, les travaux sont adjugés à l’entrepreneur Joseph Robin, de Saint-Laurent-en-Brionnais. Ils ne sont réceptionnés que vers 1860. L’église est reconstruite dans un style néo-roman et néo-gothique : une vaste nef avec collatéraux, une travée de chœur avec chapelles latérales, et une abside flanquée d’absidioles. La façade est ornée d’un portail néo-roman élaboré, avec un tympan sculpté représentant le Christ entouré des symboles des quatre Evangélistes (tétramorphe). Le clocher roman est conservé hors-œuvre, contre la chapelle nord. En 1882, l’architecte Pinchard dresse les plans d’une surélévation du clocher. Les travaux sont de nouveau financés par le maire, Monsieur de Longeville. L’étage du beffroi est ajouté, de style néo-roman.
Au XXe siècle, l’église est régulièrement entretenue. La vaste sacristie qui masque tout le chœur à l’est est ajoutée à une date inconnue. Dernièrement, l’intérieur de l’édifice a été entièrement restauré. En 2019, les toitures ont en partie été rénovées (notamment la sacristie et les absidioles).
- Saint Pierre, biographie rédigée par la Pastorale du tourisme 71 :
« Apôtre du Christ et premier pape (1er siècle). Fils de Yonas et frère d’André, il fut le témoin direct qui a partagé la vie du Christ. Galiléen, reconnu par son accent, il est pêcheur à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade. Il reçoit l’appel du Christ : « Suis moi. Tu t’appelleras Pierre. » Simon laisse ses filets et reçoit de l’Esprit-Saint la révélation du « mystère caché depuis la fondation du monde » : « Tu es Christ le Fils du Dieu vivant. » Il renie son maître quand celui-ci est arrêté mais il revient vers lui : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime. » Pierre reçoit la charge de premier pape de l’Eglise. Il mourra crucifié la tête en bas sous l’Empereur Néron. Il est inhumé en 64 à Rome, près de la voie triomphale (Vatican). Il est souvent fêté avec Saint Paul, les deux « piliers » de l’Eglise. L’iconographie le représente souvent avec les deux clés du Royaume de Dieu. »
Description architecturale
GLOSSAIRE : Bourgogne Romane
L’église Saint-Pierre réunit un clocher modeste, en partie roman, et une vaste reconstruction du XIXe siècle[5], dont le chœur est orienté à l’est. L’édifice se compose d’une large nef avec collatéraux, d’une travée de chœur avec chapelles latérales et clocher hors-œuvre au nord, et d’une abside flanquée d’absidioles. Une sacristie rectangulaire est accolée au chœur à l’est.
La façade néo-romane est composée d’un avant-corps en légère saillie, au centre, avec un haut pignon triangulaire avec une croix à son sommet. Elle est ouverte par un portail néo-roman muni d’un tympan sculpté représentant le Christ entouré des symboles des quatre Evangélistes (tétramorphe). L’arc du portail retombe sur fines colonnettes aux chapiteaux sculptés. Au-dessus, une large baie plein cintre est inscrite dans un décor d’arcatures et de colonnettes. Le haut du pignon est orné de frises d’arcatures en plein cintre autour d’une très fine fente d’éclairage. La façade est flanquée de deux murs en appentis de chaque côté, qui délimitent les collatéraux, avec une baie plein cintre allongée chacun. Les murs de la nef et des collatéraux sont percés de larges bais plein cintre. Les collatéraux sont épaulés par des contreforts fins et peu saillants. Au sud, une petite porte latérale est ouverte, avec un tympan en pierre nu mais marqué. La travée de chœur est similaire à l’ensemble de la nef. Au nord, elle est accolée au clocher roman. Celui-ci est de plan carré et repose sur une souche épaulée par des contreforts aux angles et ouverte d’une baie en cintre brisé au nord. Le clocher comporte deux étages. Le premier est roman et repose sur un cordon de pierre. Il est percé d’une baie géminée par face, en plein cintre, avec retombée médiane sur doubles colonnettes avec chapiteaux vaguement sculptés de volutes. Le deuxième niveau, moderne, repose sur l’ancienne corniche à modillons nus. Il est richement décoré et muni de deux larges baies plein cintre par face, avec retombées latérales sur de fines colonnettes aux chapiteaux sculptés. D’autres colonnettes, longues et fines, s’élance aux angles de cet étage, et sont surmontées par des frises d’arcatures en plein cintre. Le clocher est couvert d’une pyramide à quatre pans. A l’est, une abside semi-circulaire complète l’édifice. Elle est flanquée d’une absidiole de chaque côté. L’abside est éclairée par trois baies modernes encadrées par des contreforts peu-saillants. Une large sacristie rectangulaire est accolée à l’abside. Elle est éclairée par une fenêtre rectangulaire à l’est et par une baie plein cintre au nord et au sud. Une corniche à modillons nus court sur tout l’édifice moderne et supporte la toiture de tuiles.
A l’intérieur, la nef de cinq travées est entièrement dallée, tout comme ses collatéraux. Le vaisseau central est voûté de croisées d’ogives retombant sur de fins pilastres et rythmées par des arcs doubleaux en plein cintre. Il communique avec les bas-côtés via des arcades en plein cintre reposant sur d’épaisses colonnes cylindriques aux chapiteaux sculptés de motifs végétaux. Les collatéraux sont voûtés d’arêtes qui retombent sur de simples culots non-enduits. La travée de chœur est surélevée de trois marches par rapport au niveau de la nef. Elle est délimitée par une grille de communion et accueille le maître-autel. La travée est voûtée d’une croisée d’ogives et s’ouvre à l’est et à l’ouest via larges arcs en plein cintre retombant sur de fines colonnes aux chapiteaux sculptés, en hauteur, et sur de larges colonnes semblables à celles de la nef à la base. Au nord et au sud, la travée communique avec ses chapelles latérales grâce à des arcs en plein cintre qui retombent sur de fines colonnes aux chapiteaux sculptés. Les baies qui surmontent ces arcs sont encadrées par des colonnettes. Les chapelles sont voûtées d’arêtes et se terminent à l’est par des absidioles. Au nord, la chapelle communique avec le clocher grâce à une petite porte, juste en-dessous d’une ancienne baie murée. La base[6] du clocher est également voûtée d’arêtes. A l’est, l’abside est voûtée d’un cul-de-four. Les baies sont inscrites dans un décor d’arcatures et de colonnettes. Une porte située sous la baie axiale permet d’accéder à la sacristie.
Inventaire décor et mobilier
- Décor du tympan du portail de la façade : portail néo-roman élaboré, avec un tympan sculpté représentant le Christ entouré des symboles des quatre Evangélistes (tétramorphe).
- Décor du clocher :
Baies géminées du premier étage roman, avec retombée médiane sur doubles colonnettes aux chapiteaux simplement sculptés de volutes.
Décor moderne de l’étage supérieur : deux larges baies plein cintre par face, avec retombées latérales sur de fines colonnettes aux chapiteaux sculptés ; colonnettes longues et fines aux angles de l’étage, frises d’arcatures en plein cintre en haut
- Maître-autel
- Autels latéraux moulurés :
Autel droit dédié à la sainte Vierge
Autel gauche dédié à saint Joseph, surmonté du tabernacle
- Grilles de communion
- Statues :
Sainte Thérèse de Lisieux (collatéral droit)
Sainte Marguerite-Marie Alacoque (collatéral gauche)
Saint Marc (mur de fond de la nef)
Saint Jean (mur de fond de la nef)
Saint Antoine de Padoue (mur de fond de la nef)
Jeanne d’Arc (chapelle latérale droite)
Vierge à l’Enfant (chapelle latérale droite)
Le Sacré-Cœur (chapelle latérale gauche)
Saint Joseph (chapelle latérale gauche)
Notre-Dame de Lourdes (base du clocher)
- Chemin de croix, bas-reliefs
- Fonts baptismaux, derrière une grille au fond du collatéral gauche
- Cuve baptismale démontée de son pied
- Bénitier encastré près de l’entrée latérale
- Bénitier sur pied, près de l’entrée principale
- Consoles moulurées (chapelles latérales)
- Plaque commémorative en mémoire des soldats morts au combat (chapelle latérale droite)
- Chaire à prêcher ornée d’une représentation du Bon Pasteur (nef)
- Confessionnal en bois (base du clocher)
- Dalles funéraires (fond de la nef)
- Vitraux modernes :
Nef et travée de chœur : motifs géométriques simples
Abside : saint Jean, saint Pierre et saint Marc
Chapelle droite : Vierge couronnée terrassant le serpent
Rénovations / Etat
- Rénovations :
XIXe :
1858-1860 : église entièrement reconstruite, seul le clocher roman est conservé
1882 : ajout du beffroi du clocher
XXe :
Travaux d’entretien
Ajout de la sacristie à l’est
XXIe :
Travaux d’entretien
Restauration générale
2019 : réfection partielle des toitures
- Etat :
L’église est en bon état général et est régulièrement entretenue.
- Classement :
/
Actualités
Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter la mairie.
Visite
L’église est d’ordinaire ouverte, au moins pendant la saison estivale. Pour planifier une visite, contacter directement la mairie.
L’édifice semble accessible aux personnes à mobilité réduite, via l’entrée principale.
Association engagée
/
Iconographie ancienne et récente
Crédit Photos: CEP
Plans cadastraux
Bibliographie
- RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de Saône-et-Loire, 2008.
Sources
- Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969 :
Archives départementales de Saône-et-Loire
- Fiche édifice de la Bourgogne Romane :
Propriétaire / Contact
Commune de Pressy-sous-Dondin
03 85 24 75 44
mairie.pressy.sous.dondin@wanadoo.fr
Patrimoine local et/ou folklore
- Trois châteaux sur le territoire de la commune :
Château de Pressy : château construit aux XVIIIe et XIXe siècles.
Château de Dondin : manoir du XIXe siècle bâti sur les ruines d’un château féodal cité dès le XIIIe siècle.
Château de la Tour-de-Marchizeuil : ancien château fort dont il ne reste qu’une tour circulaire ; il a été rebâti au XVIIIe siècle.
Eglise entièrement romane datant des XIe et XIIe siècles.
Elle est classée Monument Historique depuis 1913.
Eglise romane du XIIe siècle, peu remaniée au fil des siècles.
Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 2018.
Notes et références
- ↑ Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de Saône-et-Loire, 2008
- ↑ Rigault
- ↑ Ibidem
- ↑ Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental
- ↑ L’intérieur de l’édifice est similaire à l’église de Saint-Ythaire, en partie reconstruite à la même époque.
- ↑ Au siècle dernier, les traces d’une litre seigneuriale étaient encore visibles. Cette litre pourrait être de la même époque que la baie gothique.