Eglise Saint-Clément à Mâcon
L’ancienne église Saint-Clément est située à Mâcon, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle date du XIXe siècle et est désaffectée depuis 1973. Entre 1985 et 1993, des fouilles archéologiques ont mis en évidence la riche histoire de l’édifice. A l’emplacement actuel de l’église se sont ainsi succédé cinq édifices, construits entre les VIe et XIXe siècles. A l’origine, une église funéraire mérovingienne est érigée à cet endroit, servant de lieu d’inhumation des premiers évêques de Mâcon, devenue cité épiscopale au VIe siècle. En témoignent les sarcophages retrouvés, datés entre les VIe et VIIIe siècles. Il s’agit du seul site funéraire mérovingien en Bourgogne du Sud. Les fouilles de l’édifice ont également mis au jour les parties romanes, datées du XIe siècle. De cette construction, ne restent aujourd’hui que la travée sous clocher et les bases de l’abside et des absidioles. Le clocher a, quant à lui, été reconstruit au tout début du XVIe siècle après s’être effondré. Le reste de l’église a été reconstruit au XIXe siècle. Compte tenu des destructions occasionnées par la Seconde Guerre Mondiale, l’église est abandonnée au profit du nouveau centre paroissial construit en 1967, comprenant une église moderne. L’église Saint-Clément est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1993. Il s’agit aujourd’hui d’un site archéologique. Des visites commentées sont possibles pour les groupes, sur rendez-vous auprès du Musée des Ursulines.
Adresse | 1 Place Saint-Clément, 71000 Mâcon |
Coordonnées GPS | 46°17'51.9"N 4°49'15.8"E |
Paroisse de rattachement | Paroisse Saint-Etienne de Mâcon |
Protection Monuments Historiques | Inscrit 1993 (site archéologique) |
Sommaire
- 1 Historique
- 2 Description architecturale[8]
- 3 Inventaire décor et mobilier
- 4 Rénovations / Etat
- 5 Actualités
- 6 Visite
- 7 Association engagée
- 8 Iconographie ancienne et récente
- 9 Plans cadastraux
- 10 Bibliographie
- 11 Sources
- 12 Propriétaire / Contact
- 13 Patrimoine local et/ou folklore
- 14 Notes et références
Historique
Mâcon est citée par Jules César dès le Ier siècle av. J.C., sous le nom de Matisco/Matiscone[1]. Elle se développe rapidement et est fortifiée au IVe siècle. Mâcon devient cité épiscopale en 534, lorsque le royaume Burgonde est annexé par les Francs et partagée entre les successeurs de Clovis[2]. Un premier évêque, Placide, est désigné en 538. Devenue cité épiscopale, Mâcon a donc besoin d’un lieu de sépulture pour ses évêques, alors que tout un « groupe cathédral » est vraisemblablement construit à cette époque.
Le village de Saint-Clément-lès-Mâcon tient quant à lui probablement son origine de l’abbaye d’Augustines installée là, et réunie à la manse épiscopale de Mâcon au VIe siècle par le roi Gontran 1er. Leur chapelle est alors le centre d’un bourg croissant. La basilique funéraire est élevée en parallèle de la cathédrale, sur les ruines d’une villa antique[3]qui devait avoir son propre sanctuaire. Les évêques de Mâcon y sont dès lors enterrés, et de nombreuses sépultures mérovingiennes ont ainsi été retrouvées sous les fondations de l’église actuelle.
On retrouve le village en tant que paroisse[4] dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon en 915, sous l’appellation parrochia Sancti-Clementis. L’église, qui appartient alors au chapitre, ne va pas échapper à la restructuration carolingienne générale, et elle retrouve ainsi un état dépouillé et modeste. Les tombes mérovingiennes sont rouvertes, peut-être par convoitise des reliques et trésors qu’elles contenaient.
Dès lors, l’église Saint-Clément va subir de nombreux remaniements au cours des siècles qui suivent, en parallèle du contexte historique régional. Aux XIe et XIIe siècles, l’église prend un caractère monumental qu’elle n’avait pas avant, pleinement inscrit dans les mouvements artistiques de l’époque. En parallèle de son jeune statut de paroisse, la vocation liturgique de l’église prend le pas sur sa fonction originale de nécropole. Le village grandit peu à peu autour du noyau que constitue dès lors l’édifice, qui est géré par l’évêque et fait partie entière du « groupe cathédral ».
Du XIVe au XVIIe siècle, l’église connaît plusieurs remaniements et additions architecturales. L’église est rénovée en différentes occasions, voire partiellement reconstruite, comme c’est notamment le cas après la forte tempête de 1436. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les inhumations augmentent fortement, pour finalement quasiment disparaître à la fin de cette période. La fonction liturgique de Saint-Clément prend alors clairement le pas sur sa fonction funéraire originelle.
Au XIXe siècle, l’édifice subit les transformations les plus importantes de son existence. En 1855, l’église est inversée : l’accès à l’édifice se fait désormais par l’ancien chœur. Ce projet est porté par l’architecte Berthier, et rendu nécessaire par la construction de la voie ferrée reliant Mâcon et Lyon, dont le tracé passe juste devant l’ancienne façade de l’église[5]. Il n’y a dès lors plus aucune inhumation, et donc plus de basilique funéraire à proprement parler. En 1856, l’ancienne commune Saint-Clément-lès-Mâcon est rattachée à celle de Mâcon, et devient un quartier sud de cette ville[6]. L’église agrandie et restaurée est consacrée en 1860.
Le XXe siècle est une lente descente vers la décrépitude pour l’église Saint-Clément. Si elle est partiellement rénovée en 1900[7], elle est ensuite bombardée par les Allemands lors de la Seconde Guerre Mondiale. Des réparations ont lieu afin de pallier les dommages causés par la guerre, mais demeurent insuffisantes. En 1967, un nouveau centre paroissial est construit à Saint-Clément, avec sa propre église. L’ancienne église est donc abandonnée à son profit, et officiellement désaffectée à la toute fin de 1972.
En 1985, alors qu’elle est menacée de destruction, Alain Guerreau milite pour lancer des recherches archéologiques, suspectant qu’un lieu de culte très ancien se trouve sous l’édifice décrépit. Des fouilles sont ainsi menées par Christian Sapin de 1985 à 1993, et mettent au jour le riche passé de l’église et ses vestiges enfouis. En 1993, l’église est inscrite au titre des Monuments Historiques, et donc sauvée de la destruction pour devenir un musée archéologique. Il s’agit du premier édifice de Bourgogne à avoir été entièrement fouillé et à être accessible aux visiteurs.
Description architecturale[8]
GLOSSAIRE : Bourgogne Romane
L’église actuelle est donc un édifice composite, enrichi et modifié par des siècles d’une riche histoire. Le site archéologique a permis de mettre en valeur cet héritage, par le déblaiement des différents vestiges et fondations, tout cela accompagné d’une signalétique pédagogique et touristique.
Inventaire décor et mobilier
Si le décor ancien de l’église ne nous est pas parvenu, quelques descriptions et indices archéologiques permettent d’apercevoir ce à quoi devait ressembler les ornements de l’église. On sait par exemple que bien qu’assez modeste et sobre, l’édifice du XIe comportait un décor de bandes et arcatures lombardes sur l’abside et les absidioles. Ce décor est au XIIe siècle complété par un portail occidental à colonnes avec pilastres et chapiteaux sculptés de motifs végétaux.
Quelques objets ont également été retrouvés lors des fouilles. La majorité des sépultures fouillées incluaient des céramiques de différentes sortes. Des perles et chapelets, ainsi que des éléments de parure ont également été retrouvés, tout comme différents objets du culte. Au final, les sépultures retrouvées sont assez modestes, ce qui peut à la fois être une volonté de l’Eglise tout comme une conséquence de la réouverture postérieure des sépultures, qui ont alors pu faire l’objet de pillages.
L’église n’a pas conservé de mobilier à proprement parler. Elle abrite cependant plusieurs éléments de signalétique pédagogique et touristique : plans, maquettes…
Rénovations / Etat
- XVIIe siècle : premières rénovations majeures après les différentes additions des siècles précédents.
- XIXe siècle : restauration générale au moment du remaniement par l'architecte Berthier.
- 1900 : travaux d’entretien.
- Années 1940s : restaurations conséquentes mais insuffisantes après les bombardements des Allemands pendant la guerre.
- Fin du XXe siècle : fouilles et restaurations pour la mise en valeur touristique et l’ouverture au public
L’ancienne église Saint-Clément a fait l’objet d’une belle reconversion touristique, avec la mise en valeur et les outils adéquats. Cependant, les vestiges de l’église en elle-même (du XIXe siècle) mériteraient un entretien plus poussé, voire une restauration appliquée.
Le site archéologique est inscrit au titre des Monuments Historiques depuis 1993.
Actualités
Pour suivre l’actualité de l’ancienne église Saint-Clément, consulter le site de la mairie ou celui de l’office du tourisme :
Visite
L’église Saint-Clément se visite en groupes constitués au préalable, en contactant au minimum 48h à l’avance le Musée des Ursulines au numéro suivant : 03 85 39 90 38.
Elle est par ailleurs ouverte à tous les visiteurs lors des Journées du Patrimoine.
Le site n’est pas adapté aux personnes à mobilité réduite.
Association engagée
Association « Les Amis des Musées de Mâcon »
20, rue des Ursulines 71 000 Mâcon
03 85 39 90 37
Iconographie ancienne et récente
Crédit Photos: CEP
Plans cadastraux
Bibliographie
- GUERREAU, Alain, Recherches en cours à l'ancienne église de Saint-Clément (Mâcon), revue « Images de Saône-et-Loire » n° 69 (printemps 1987), pp. 15-19.
- SAPIN, Christian, Mâcon (Saône-et-Loire). Ancienne église Saint-Clément, In : Archéologie médiévale, tome 22, 1992. pp. 453-454.
Sources
- Brochure réalisée par la ville / le pôle tourisme.
Auteurs des textes : Claire Magnien et José Raymond.
- Fiche édifice du site Bourgogne Romane :
Page sur Mâcon et ses monuments
- Oursel, Anne-Marie et Raymond, Notice d’inventaire sur le Vieux Saint-Vincent :
Archives départementales de la Saône-et-Loire
Propriétaire / Contact
- Commune de Mâcon
03 85 39 71 00
- Contact monument :
musees@ville-macon.fr
03 85 39 90 38
Patrimoine local et/ou folklore
- Le Musée des Ursulines : situé à Mâcon dans l’ancien couvent des Ursulines du XVIIe siècles, des sculptures romanes et gothiques de la région y sont exposées et conservées, notamment des pièces provenant de l’ancienne cathédrale.
Dossier de presse:
- La Cathédrale Vieux-Saint-Vincent à Mâcon : cathédrale primitive de Mâcon dont il ne reste aujourd’hui que le porche d’entrée et les deux tours octogonales. Elle abrite désormais un petit musée lapidaire, libre de visite. Son architecture composite met en lumière plusieurs phases de construction, avec des vestiges romans et gothiques remarquables.
Notes et références
- ↑ Sur l’histoire de la ville de Mâcon en elle-même, se rapporter à la bibliographie en fin d’article.
- ↑ GUERREAU, Alain, Notice sur l’ancienne cathédrale Saint-Vincent, 2014.
- ↑ Brochure fournie par la commune et son pôle tourisme.
- ↑ Dictionnaire topographique de Saône-et-Loire, p.645, « Saint-Clément, quartier, com. de Mâcon ».
- ↑ Oursel, Anne-Marie et Raymond, Notice d’inventaire, archives départementales de le Saône-et-Loire.
- ↑ Dictionnaire topographique de Saône-et-Loire, p.645, « Saint-Clément, quartier, com. de Mâcon ».
- ↑ Oursel.
- ↑ Description en majorité établie grâce au document pédagogique de la commune.