Eglise Sainte-Madeleine, Charnay-lès-Mâcon

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L'église Sainte-Madeleine est située à Charnay-lès-Mâcon, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. La présence de l'édifice est déjà attestée en 968, lorsqu'il est donné au prieuré de Saint-Pierre-hors-les-Murs. L'église est alors dédiée à Saint Pierre. Elle ne prend son vocable actuel qu'au XVIe siècle. De la construction d'origine, il reste aujourd'hui la partie inférieure des murs de la nef, les murs de la travée sous clocher et ceux de l'abside. Au XIIe siècle, la voûte de la nef ainsi que les parties supérieures de ses murs sont reconstruites. Le clocher est ensuite visiblement rebâti à l'identique de l'original, peut-être au XVIIe siècle, lorsque des chapelles sont également ajoutées. Un temps dédiée à l'organisation de fêtes profanes lors de la Révolution, l'église est rendue au culte en 1803. Au XIXe siècle, elle est plusieurs fois rénovée, et la nef est agrandie vers l'ouest.

Eglise Sainte-Madeleine (©CEP)
Adresse Place du Bourg, 71850 Charnay-lès-Mâcon
Coordonnées GPS 46°18'34.8"N 4°47'03.4"E
Paroisse de rattachement Paroisse Saint Etienne de Mâcon
Protection Monuments Historiques /

Historique

La première mention du village de Charnay (Carnacum) est faite en 739, dans le testament du patrice[1] Abbon[2] (In pago Matascense, Carnaco[3]). C’est en fait une zone de peuplement et d’activité bien plus ancienne, comme le suggèrent les objets antiques et les sépultures du haut Moyen Age retrouvés sur le territoire de la commune[4]. Le toponyme de Charnay n’apparaît qu’au XIIIe siècle, pour finalement devenir Charnay-lès-Mâcon à la fin du XIXe siècle, afin de souligner la proximité de la ville avec celle de Mâcon, et afin d’éviter toute confusion avec les nombreuses autres villes du même nom.

Un premier édifice cultuel est mentionné vers 968 dans la charte 406 du cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon : capella in honore sancti Petri dicata et in villa Carnaco sita. Cette charte atteste de la donation de l’église Saint-Pierre (premier vocable) au prieuré Saint-Pierre-Hors-les-Murs[5]. Ce dernier est alors vraisemblablement rattaché à la collégiale Saint-Pierre de Mâcon, de laquelle il tire son nom. L’église de Charnay est déjà à l’époque le centre d’une paroisse très vaste. Elle est également « cathédrante »[6], c’est-à-dire que son curé [7]doit assister l’évêque de Mâcon dans sa cathédrale lors des fêtes solennelles, sous peine d’amende s’il refuse. Le curé est alors à la nomination du prieur de Saint-Pierre-hors-les-Murs.

Au milieu du XIIe siècle, l’église Saint-Pierre est partiellement reconstruite. De l’édifice primitif, elle conserve son chœur et la base des murs de la nef. La partie supérieure de la nef (murs et voûte) est rebâtie, tout comme le clocher. L’église de Charnay a alors un plan typique des petites églises romanes de la région : une nef unique rectangulaire (éclairée par trois baies plein cintre de chaque côté), suivie d’une travée sous clocher et d’une abside semi-circulaire.

[[Fichier:CharnayEglisePlanRoman.jpg |thumb|center|300px|Plan de la construction romane ©Alain Guerreau.]

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

Inventaire décor et mobilier [8]

  • Stalles en bois tout autour du chœur
  • Maître-autel :

En pierre de Tournus, il repose sur des chapiteaux sculptés datant du XIIe siècle. Sa base est ornée d’un crucifix de saint Damien.

Emplacement et nom des chapelles ©CEP
  • Statuaire :

Vierge à l’Enfant en bois polychrome, XVIIe-XVIIIe siècle, à droite du chœur.

Marie-Madeleine portant son vase au matin de Pâques, réalisée par Bernard Paquet de Montmerle (statue moderne). Elle est posée sur un chapiteau de l’ancienne abbaye Saint-Pierre-Hors-les-Murs, dans la chapelle de la Vierge

Saint Fiacre, avec sa bêche (saint patron des jardiniers), dans la chapelle Saint-Joseph et Saint-Fiacre)

Petite statue du Christ ressuscité (à droite du chœur), tenant une longue croix de procession

Saint Joseph et l’Enfant Jésus (moderne), dans la chapelle Sainte-Madeleine

  • Peinture sur panneau représentant une Pietà (copie d’un peintre flamand du XVIe), dans la chapelle Saint-Joseph et Saint-Fiacre.
  • Petite peinture récente figurant la lapidation de saint Pierre, à gauche de l’entrée du chœur
  • Chemin de croix, conçu en 1975 :

Composé de cinq stèles en bois, il est réalisé par Jean Paul Domergue et figure la Passion du Christ.

  • Vitraux modernes : réalisés par Claude Bertrand, maître-verrier à Sermesse.
  • Chapiteaux en remploi :

Deux chapiteaux géminés sculptés, du Xe ou XIe siècle, sous la table d’autel

Dans la chapelle de la Vierge, un chapiteau en calcaire de Sommeré, peut-être du milieu du XIIe siècle. Chapiteau de style corinthien, de facture soignée. Sa provenance est incertaine, certains le disent venir de l’ancienne abbaye Saint-Pierre-Hors-les-Murs.

  • Tabernacle posé sur une vis de pressoir (dans l’abside)
  • Orgue, dans la chapelle Sainte-Madeleine :

Acheté en 1995 par la commune, il est fabriqué par Didier Chanon, facteur d’orgue à Saint Didier-sur-Chalaronne. Il est constitué de 550 tuyaux.

  • Cloche : refondue en 1987
  • Cathèdre en bois, près de l’accès à la sacristie.
  • Pierres tombales (nef, chœur, chapelle Verneuil)
  • Plaque commémorative en mémoire des soldats tombés pendant le Première Guerre Mondiale (chapelle Saint-Joseph et Saint-Fiacre)
  • Bénitier gravé d’un poisson (à côté de la porte latérale)
  • Bénitier circulaire
  • Fonts baptismaux avec cuve octogonale, en pierre blanche, devant une croix en bois (chapelle Verneuil)
  • Confessionnal en bois, en face des fonts baptismaux
  • Petit bénitier encastré, avec un visage sculpté dans la pierre juste au-dessus (à gauche en entrant dans le narthex, peut-être s’agit-il d’un modillon gothique)
  • Tympan sculpté du portail d’entrée, d’inspiration médiévale, sur dessin de Michel Bouillot :

Sculpté en 1991 par Messieurs Griot (père et fils). Il représente le Christ en majesté dans une mandorle, entouré des saints patrons successifs de l’église, à genoux : saint Pierre (avec la clef) et sainte Madeleine (avec le pot à onguents).

Rénovations / Etat

Rénovations :

XVIIIe :

1762 : restauration du porche et du beffroi

1770 : réfection de la voûte de la nef et renforcement des contreforts

1782 : baptême de la grosse cloche

1787/88 : refonte de la petite cloche

XIXe :

1837+1838 : reprise de la couverture du clocher (dôme de tuiles vernissées), construction d’une chapelle au sud-est

1852 : ajout du narthex à l’ouest (à étage, avec tribune, il remplace un porche ancien), par l’architecte Berthier ; réparation du beffroi

1864 : ajout d’une autre chapelle, au sud-ouest

1872 : les deux cloches refondues sont baptisées

XXe :

1918 : la cloche est fêlée après avoir sonné l’armistice à la volée

1932 : réfection de la toiture du clocher (déjà reprise au siècle précédent)

1949 : électrification des cloches

1962 : réfection de la tribune

1964 : chœur décapé et laissé en pierres apparentes ; nouvel autel.

1967 : installation d’un chauffage à air pulsé

1970 : deuxième restauration globale

1975 : achat d’un orgue

1987 : cloche refondue

1988 : reprise du dallage de la nef, découverte de caveaux mortuaires au nord du chœur

1991 : sculpture du tympan du portail d’entrée

XXIe :

2006 : mise en lumière de l’église

Etat :

L’église Sainte-Madeleine est en bon état et est régulièrement entretenue par la commune et la paroisse.

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, consulter le site internet ou la page Facebook de la commune.

Site officiel :

Facebook

Visite

L’église de Charnay-lès-Mâcon est ouverte tous les jours pendant la saison estivale.

Pour une visite en dehors de cette période, contacter directement la paroisse ou le service culture de la mairie.

L’église est accessible aux personnes à mobilité réduite, via le portail principal.

Association engagée

Charnay-lès-Mâcon compte de nombreuses associations culturelles.

Le répertoire de ces associations est disponible sur le site de la commune.

Aucune n’est cependant exclusivement dédiée à la sauvegarde et à la mise en valeur de l’église.

Iconographie ancienne et récente

Collection privée de Monsieur Luc Denis
Collection privée de Monsieur Luc Denis


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • GUERREAU, Alain, Notes d’observation sur l’église Sainte-Marie-Madeleine, 2016.
  • REBUFFET, Bernard (Père), Charnay-lès-Mâcon : ses édifices religieux d’hier et d’aujourd’hui, Imprimerie du Sud-Est, Lyon, 1970.
  • REBUFFET, Bernard (Père), Les grandes heures des Eglises de Mâcon, 1974.
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  • TOSI, Jean-Luc, Saint-Pierre-hors-les-murs, 2016, 80p.
  • VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.

Sources

  • Documents fournis par le service culture (document descriptif et panneau sur place)
  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental :

Archives départementales de Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Charnay-lès-Mâcon

  • Fiche édifice de la Pastorale du Tourisme 71 :

Charnay-lès-Mâcon

  • Fiche édifice de l’Académie de Mâcon :

Eglise Sainte-Madeleine

Propriétaire / Contact

Commune :

Commune de Charnay-lès-Mâcon

03 85 34 15 70

Site officiel

mairie@charnay.com


Service culture :

Ville de Charnay

Pôle Culture et communication

Contact : Florence GOYON-REZVOY

Mairie - Impasse de Champgrenon

71850 Charnay-lès-Mâcon

03 85 34 66 76

serviceculturel@charnay.com

Patrimoine local et/ou folklore

  • La commune de Charnay-lès-Mâcon abrite un patrimoine nombreux et varié, que la commune s’attache à préserver et mettre en valeur (églises, châteaux, lavoirs…).

Le service culture de la ville en fait la présentation sur le site internet de la commune.

  • Table d’orientation :

A gauche face à l’église, dans la cour du presbytère.

L’église de Charnay étant située sur un éperon rocheux, elle dispose d’un panorama remarquable qui permet d’observer les communes environnantes, les monts du Beaujolais et la plaine de la Saône.

  • Eglise du Sacré-Cœur :

Construite en 1945, financée par l’abbé Ferret (via la vente des vignes de sa famille), curé de Charnay de 1925 à 1954, pionnier du scoutisme en Saône-et-Loire.

  • Mâcon :

La ville de Mâcon est un pôle touristique important. Elle abrite notamment deux sites d’exception :

Cathédrale Vieux-Saint-Vincent à Mâcon : vestiges de l’ancienne cathédrale de Mâcon.

Eglise Saint-Clément à Mâcon : site archéologique abrité par une église reconstruite au XIXe siècle. Ancien lieu d’inhumation des évêques de Mâcon.

Notes et références

  1. Rang dans l'organisation du Bas-Empire romain.
  2. Abbon (vers 685-739) : dernier patrice de Provence, il est le fondateur de l'abbaye de la Novalaise en 726, à laquelle il laisse une grande partie de ses possessions à sa mort en 739. Son testament constitue une des premières sources sur l’économie rurale de la Bourgogne-Provence, et est une conséquence directe de la réorganisation administrative de la Bourgogne.
  3. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  4. Guerreau, Alain, Notes d’observation sur l’église Sainte-Marie-Madeleine, 2016.
  5. L’histoire de ce prieuré est assez mal connue. Il semble avoir été détruit au XVe siècle. Pour avoir plus d’informations à son sujet, consulter l’ouvrage de Jean-Luc Tosi, Saint-Pierre-hors-les-murs (2016).
  6. Le diocèse de Mâcon compte alors sept églises cathédrantes : Saint-Vincent, Saint-Pierre et Saint-Etienne à Mâcon, ainsi que les églises de Flacé, Saint-Clément-lès-Mâcon (anciennement, aujourd’hui quartier de Mâcon Sud) et Saint-Laurent.
  7. Mr Rebuffet a dressé la liste des curés de la paroisse dans son ouvrage consacré aux édifices religieux de Charnay (références dans la bibliographie).
  8. Inventaire élaboré avec les documents de l’académie de Mâcon, de la Pastorale du Tourisme et de la mairie.