=== Historique ===
Le village de [[Montbellet]] a des origines très anciennes. Des vestiges préhistoriques ont notamment été retrouvées sur le territoire de la commune (outils, armes, habitats…), tout comme les restes de ''villae'' gallo-romaines installées dans différents hameaux (des traces de constructions et des poteries ont été mises au jour). Une nécropole mérovingienne a également été découverte sur une colline de la commune. Si le hameau de Saint-Oyen<ref> Voir [[Chapelle des Arts à Montbellet]]</ref> est déjà cité au Xe siècle, le village de Montbellet n’est mentionné pour la première fois qu’au XIIe siècle dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : ''Montem Beletum…'', ''Adalardus de Montbelet''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. Montbellet est par la suite cité de nombreuses fois dans différents actes et chartes, soit au sujet de l’église Saint-Didier qui se trouve au centre du bourg (''Ecclesia Sancti-Desiderii'' au XIIe siècle, ''Apud Sanctum-Desiderium'' au XVe siècle), soit au sujet des seigneurs locaux. Ces derniers règnent sur les terres de Montbellet au Moyen-Age, prenant part aux luttes de pouvoir locales avec notamment les chanoines de Mâcon, mais aussi avec les moines de Saint-Oyen et les Templiers installés au hameau de Mercey (ensuite remplacés par les l’Ordre de Malte). Le territoire de la commune est durement impacté par les guerres de religion au XVIe siècle, puis par la Révolution lors de laquelle les châteaux seigneuriaux sont pillés et incendiés. En 1792, Saint-Oyen est rattaché à Montbellet. La commune se développe considérablement au XIXe siècle, notamment grâce au commerce et au transport de population rendus possibles par l’extension des voies de communication (et grâce notamment à la construction d’un pont suspendu). Montbellet<ref>Pour une présentation plus détaillée de Montbellet, voir la fiche du Pays d’Art et d’Histoire. </ref> est dès lors une vaste commune divisée en hameaux et qui s’étend des premières collines du Mâconnais à la Saône. Elle est traversée par la Bourbonne et a utilisé cette proximité avec l’eau pour les cultures, le commerce et le transport de personnes et de marchandises.
L’église Saint-Didier est mentionnée à Montbellet dès le début du XIIe siècle : ''Ecclesia Sancti-Desiderii''. Elle est dès lors le centre de la paroisse de Montbellet, et à la collation du prieur de Saint-Oyen, prieuré voisin rattaché à l’abbaye Saint-Claude dans le Jura. Au milieu du XIIe siècle, l’édifice roman d’origine semble avoir été reconstruit, comme le suggère le style architectural de l’édifice actuel. L’église Saint-Didier se trouve au centre de Montbellet, sur un petit promontoire qui domine les terres environnantes. De la reconstruction romane, il reste aujourd’hui la façade ouest, la nef et la travée sous clocher avec sa coupole sur trompes. A la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle, l’édifice connaît visiblement un premier grand remaniement : le chœur à deux travées et les croisillons du transept sont ajoutés. L’église Saint-Didier allie donc un bloc occidental roman et un complément oriental gothique.
Aux XVe et XVIe siècles, l’édifice connaît vraisemblablement quelques réparations suite aux troubles qui touchent la commune. Il y avait encore au siècle dernier des traces de litres funéraires dans la nef et dans le chœur, qui devait dater de cette période. Elles sont mentionnées dans l’inventaire du couple Oursel<ref>Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental </ref>, mais elles ne sont plus visibles car masquées par une récente couche d’enduit. La première grande restauration de l’édifice semble néanmoins dater du début du XVIIIe siècle. En 1702, il semble que la nef ait été reprise, bien que l’on ne sache pas dans quelle mesure. Le bénitier encastré près de la porte sud et le cadran solaire à l’angle sud-ouest de la nef, tous deux gravés et datés, attestent de cette reprise. Le porche qui couvre l’entrée ouest ainsi que le haut clocher d’aspect moderne pourraient dater de cette campagne de travaux. En 1712, c’est au tour de la sacristie d’être ajoutée au sud du chœur, comme le laisse penser le cartouche armorié qui surmonte la petite porte intérieure qui y mène. Cette sacristie apparaît en tout cas déjà sur le plan cadastral de 1839, conservé aux Archives Départementales de la Saône-et-Loire.
Au début du XIXe siècle, l’église est dans un état assez précaire, probablement en conséquence des évènements révolutionnaires et du peu d’entretien qui lui a été accordé. En 1810, le maire alerte le préfet sur l’état de l’église dans une lettre<ref>Oursel</ref>, et appelle à des réparations urgentes. A cette époque, le dallage et le plancher sont notamment très abimés, et l’eau s’infiltre dans l’édifice. Suite à cette mise en garde, des réparations sont effectuées sur la toiture en laves du clocher. Ses enduits extérieurs sont également repris. En 1848, la tourelle d’escaliers est ajoutée au sud de la nef. Elle permet d’accéder aux combles et au clocher. Ces travaux sont réalisés par Jean-Baptiste Moreau, sous la direction de l’architecte Roch. Ils sont réceptionnés en août 1849. A une date inconnue, les baies de la nef sont également reprises, et la flèche du clocher est construite. En 1856-1857, une importante campagne de travaux est menée, essentiellement sur le chœur : restauration des voûtes, d’une rosace, d’une niche…Pierre Poggia, maître-plâtrier et entrepreneur à Saint-Albain, en fait le rapport. Les travaux sont réceptionnés en 1857 et réalisés par Michel Moreau, de Saint-Oyen.
L’église semble par la suite avoir été régulièrement entretenue. En 1962, la foudre cause de gros dégâts à l’église : clocher, plafond de la nef, vitraux (entre autres). La même année, la restauration intérieure de l’église est organisée. L’année d’après, c’est l’extérieur de l’édifice qui est à son tour rénové. L’église réouvre en octobre 1963. Les travaux sont financés par la municipalité et par des collectes de fonds faites auprès des paroissiens. Peu entretenue après ça, une restauration générale de l’édifice est menée au début de l’année 2000. Elle comprend notamment la reprise des enduits et la suppression du décor moderne du chœur. En 2001, la charpente du clocher est également réparée. En 2017, les abat-sons sont restaurés. L’église Saint-Didier fait désormais l’objet d’une attention constante de la part des habitants de la commune et de la municipalité.
*'''Saint-Didier :'''
''Evêque de Langres, les Vandales conduits par un certain Chrocus l’auraient décapité en 407 alors qu’il plaidait pour son peuple, victime de persécutions incessantes.
Il est fêté le 23 Mai.''
=== Description architecturale ===
<center>