Chapelle de Domange à Igé

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La chapelle de Domange est située à Igé, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Un premier édifice est mentionné à Igé dès le Xe siècle. De cette construction, il reste aujourd'hui la nef et la travée sous clocher. L'abside aurait été reconstruite au XIIe siècle, tout comme l'arc brisé qui la ferme à l'ouest et le clocher décoré d'arcatures lombardes. La chapelle au sud de la travée sous clocher daterait du début du XVe siècle. La belle charpente de l'édifice pourrait dater du XVIe ou du XVIIe siècle, comme le suggèrent les blasons retrouvés sur les poutres. Interdite au culte au moment de la Révolution française, elle accueille néanmoins les fidèles tout au long du XIXe siècle. La chapelle et classée Monument Historique en 1938. Elle est désacralisée en 1971. Une restauration globale a lieu en 2006, permettant de répondre à de nombreuses interrogations sur son histoire et son architecture, notamment grâce au diagnostic archéologique réalisé par Christian Sapin. La chapelle accueille aujourd'hui des événements culturels.

Chapelle de Domange (©CEP)
Adresse Rue du Clos, 71960 Igé
Coordonnées GPS 46°24'10.7"N 4°44'34.6"E
Paroisse de rattachement Paroisse Saint Vincent en Val Lamartinien
Protection Monuments Historiques Classée 1938

Historique

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

Bien orientée à l’est, la chapelle Sainte-Bénédicte suit un plan typique des petits édifices romans de la région : une nef unique, suivie d’une travée sous un clocher carré, et d’une abside. Seule addition à l’édifice d’origine : la chapelle gothique au sud de la travée sous clocher. La façade de la chapelle est encastrée dans le bâtiment attenant, comme c’est le cas à Uchizy et Saint-Romain-des-Iles (Saint-Symphorien-d'Ancelles). Il s’agit d’un édifice aux dimensions modestes, qui rappellent celles de la Chapelle Saint-Laurent à Tournus. Plusieurs ruptures sont discernables dans la maçonnerie de l’édifice : « Les deux murs gouttereaux et la partie sous clocher sont constitués de petits moellons mal dégrossis et très irréguliers. L’appareil de l’abside est bien mieux lité, même si les moellons restent d’un module très modeste. L’appareil du clocher se voit très bien à l’intérieur, l’appareil est d’une grande régularité ; au surplus, on remarque des chaînages d’angle, absents dans la partie inférieure.[1]»

La nef de la chapelle, en forme de trapèze, est ouverte de deux larges baies plein cintre sur chaque mur gouttereau. A l’origine, l’édifice comportait simplement deux séries de trois fines meurtrières, dont une a été dégagée sur le mur sud. On y trouve également les vestiges d’une porte au sud-ouest, qui devait mener au cimetière. Les contours d’une porte médiane sont également en partie distinguables. Un contrefort massif épaule le gouttereau sud au niveau du pignon, encastré dans le bâtiment voisin. Sur le gouttereau nord, les traces de plusieurs portes anciennes sont encore visibles : une au nord-est (Xe siècle), et une au nord-ouest (XIIe siècle). Elles pourraient correspondre aux entrées dédiées à différents publics (fidèles, seigneurs, moines…). Au centre du gouttereau, un portail moderne en plein cintre s’ouvre entre les deux baies. L’arc retombe sur des colonnettes aux chapiteaux sculptés, tandis que le tympan est sculpté des symboles du Christ (Chrisme, l’Alpha et l’Omega).

La travée sous clocher est ouverte au nord d’une fenêtre moderne de même type que celles de la nef. Au sud, la travée est flanquée de la chapelle gothique. De plan carré, celle-ci est ouverte d’une baie axiale en cintre brisé, au-dessus d’une petite porte en anse de panier, servant d’accès secondaire. La clef du linteau est saillante et sculptée d’un blason non-identifié. Deux contreforts massifs encadrent la porte. L’abside complète l’édifice à l’est. Semi-circulaire, elle est flanquée de deux contreforts peu saillants qui encadrent trois baies plein cintre. Une corniche à modillons nus court le long de l’abside, de la chapelle et de la travée sous clocher.

Le clocher carré s’élance au-dessus de cette dernière. Ses deux niveaux sont séparés par un cordon de pierre saillant, et son soubassement est renforcé par deux arcs de décharge au nord et au sud. Le premier étage est aveugle, simplement décoré de bandes lombardes dont les arcatures retombent sur des modillons nus. Le deuxième étage est ouvert d’une baie géminée par face, avec retombée médiane sur colonnette prismatique à chapiteau sculpté. Le clocher est coiffé en bâtière. Tout l’édifice est couvert de laves. A l’origine, et au moins jusqu'au XVIe siècle, il devait cependant être couvert de tuiles (tegulae), puisqu'une grande quantité en a été retrouvée autour des murs lors des sondages[2].

A l’intérieur, la petite chapelle garde une atmosphère chaleureuse, malgré l’absence de mobilier. Entièrement dallée, le sol semble avoir été surélevé de 40 à 60cm à une époque inconnue. Cela est mis en lumière par le niveau des portes murées et des niches dans l’abside, très proches des dalles actuelles. La nef est charpentée (bien que pendant longtemps plafonnée), et on distingue quelques blasons peints sur le bois. La travée sous clocher est surélevée d’une marche et voûtée en berceau plein cintre. L’arc triomphal est en cintre surbaissé, et très épais (130cm). Sur les murs nord et sud de la travée, deux ars profonds de 75cm en plein cintre forment un faux transept. Au sud, une arcade en cintre brisé donne accès à la chapelle gothique. Celle-ci est voûtée d’une croisée d’ogives retombant aux angles sur des culots décorés de blasons. Ils ne sont pas tous identifiables, mais on reconnaît tout de même celui de la famille bressane Du Molard : « D’or à la bande de sable, accompagnée de deux casques de même, un en chef, l’autre en pointe ». L’abside vient compléter l’édifice à l’est et s’ouvre via un arc brisé reposant sur des impostes saillantes. Voûtée en cul-de-four, l’abside est également ornée d’un ensemble d’arcatures (sept) retombant sur des colonnettes aux chapiteaux sculptés de feuilles d’eau. L’abside abrite en son centre une stèle surélevée.

Inventaire décor et mobilier

  • Arcatures et chapiteaux sculptés de l’abside
  • Décor du clocher : chapiteaux sculptés et bandes lombardes.

Au sud du niveau supérieur, un chapiteau est sculpté de quatre masques grimaçants.

  • Culots sculptés de blasons dans la chapelle gothique, dont celui de la famille du Molard.
  • Stèles funéraires :

FRANÇOIS GANELON 1666 (surmontée d’un blason portant une serpe), mur ouest de la nef.

GABRIEL GALON 1750, dans l’abside.

  • Blasons sur la charpente, description d’Alain Guerreau :

« Trois fermes décorées forment l’armature. Elles portent, à sept endroits au moins, un même blason qui se lit : « Mal gironné d’argent et de sable de six pièces » (aujourd’hui, on a du noir et du rouge, et huit pièces ; ce rouge peut avoir servi de support à une pellicule argentée disparue ; mais on peut aussi supposer une erreur des armoriaux, constitués après la disparition de la famille) ; c’était le blason des Maugiron, qui furent seigneurs d’Igé entre le milieu du 16e siècle et 1659. Il apparaît donc que l’on est en présence d’une charpente installée entre le milieu du 16e siècle et celui du 17e. »

  • Portail latéral moderne
  • Cloche : faite de bronze, nommée Bénédicte, refondue en 1897.

Rénovations / Etat

Rénovations :

XIXe :

1866 : restauration globale (fenêtres agrandies, beffroi, toiture…)

1897 : cloche refondue

XXe :

Fin des années 1930s : restauration suite au classement M.H. en 1938.

1968-1971 : restauration au moment de la transformation en musée

XXIe :

2006-2008 : rénovation complète réalisée sous la direction de Frédéric Didier (architecte en chef des monuments historiques) : restauration de la couverture en laves, drainage avec glacis, reprise des maçonneries (notamment au clocher), porte principale et bancs intérieurs rénovés.

Etat :

La chapelle a récemment été entièrement restaurée. Elle est en bon état général et fait l’objet d’un soin constant. Des problèmes récurrents d’humidité sont cependant à surveiller (infiltrations à plusieurs endroits).

Classement :

La chapelle de Domange est classée Monument Historique depuis 1938.

Actualités

Pour suivre l’actualité de la chapelle, consulter le site de la commune ou celui de l’association attachée :

Commune d'Igé

Au chœur de Domange

Visite

La chapelle est ouverte tous les jours pendant la saison estivale, et donc libre de visite.

Pour visiter l’édifice en dehors de cette période, contacter directement la mairie ou l’association de sauvegarde.


La chapelle est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Association engagée

  • « Au chœur de Domange »

L’association a pour but de développer l'animation culturelle et touristique autour de la chapelle de Domange, ainsi que de veiller à sa sauvegarde et sa mise en valeur.

Contact : choeurdomange@orange.fr

Responsable : Martine Rongier

Facebook

Page sur le site de la commune

  • « Le patrimoine igéen »

Association de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine local.

Contact: jeanjacques.schneider@bbox.fr

Responsable : M. Jean-Jacques Schneider  

Iconographie ancienne et récente

Collection privée de Monsieur Luc Denis
Collection privée de Monsieur Luc Denis


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • GUERREAU, Alain, « Notes d’observation sur la chapelle de Domange », 2017.
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de Saône-et-Loire, 2008.
  • SAPIN, Christian, « Igé, chapelle de Domange (Saône-et-Loire) », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre | BUCEMA [En ligne], 11 | 2007, mis en ligne le 22 juin 2007, consulté le 06 mai 2019. URL : [1] ; DOI : 10.4000/cem.1902
  • SAPIN, Christian, Bourgogne Romane, Dijon, Faton, 2006, 311p.
  • SAPIN, Christian et LABORIER, Emmanuel, Rapport de diagnostic sur la chapelle de Domange à Igé, INRAP, 2006.
  • VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1976 :

Archives départementales de Saône-et-Loire

  • Plans dressés par les étudiants en architecture hongrois de l’université de Budapest, 2017.
  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Domange

  • Documents touristiques présents sur site

Propriétaire / Contact

Commune d’Igé

03.85.33.31.30

mairie-d-ige@wanadoo.fr

Patrimoine local et/ou folklore

  • Carrières d’Igé
  • Châteaux sur la commune :

-Tour Mailly (château d’Igé)

Présentation du CeCaB (liste à dérouler)

-Château de La Bruyère

Présentation du CeCaB (liste à dérouler)

-Maison-forte de Chabotte

Présentation du CeCaB (liste à dérouler)

  • Site mégalithique dit « de la pierre l'Écorcherie », consistant en une allée couverte n'ayant conservé que ses parois latérales formées de blocs et de murettes

Notes et références

  1. Guerreau, Alain.
  2. Guerreau, Alain.