Eduens

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En se basant sur le texte de la Guerre des Gaules, dans lequel César place Chalon, Mâcon et Decize (diocèse de Nevers) chez les Eduens, les historiens en ont conclu que le territoire de la cité des Eduens du Haut-Empire correspondait à l’addition des diocèses d’Autun, Chalon, Mâcon et Nevers.[1]

Origines

Les Eduens, peuple celtique du Centre-Est de la Gaule, entrent dans l’histoire au IIe siècle av. J.-C.
« Frères du peuple romain » depuis les dernières décennies du IIe siècle av. J.-C., ils sont dès cette époque liés à Rome par une alliance dont les motivations premières nous échappent. Il est possible qu’elle soit liée à la position stratégique de ce peuple, implanté dans la partie septentrionale du bassin Saône – Rhône, au débouché naturel de la Gaule de l’est sur la Méditerranée, puis à sa proximité avec la partie septentrionale de la Narbonnaise.

la Guerre des Gaules

A l’époque de la Guerre des Gaules, les Eduens sont à la tête d’une importante confédération comprenant les Bituriges, les Sénons, les Parisiens, les Bellovaques et des peuples clients (Ségusiaves, Ambarres, Aulerques Brannnovii). Rivaux des Arvernes et des Séquanes, les Eduens sont en grande partie responsables du déclenchement de la Guerre des Gaules. En effet, leurs nombreux appels en faveur d’une intervention romaine se révèlent décisifs dans les troubles qui agitent le Centre-Est de la Gaule dans les années 60 av. J.-C. Malgré leur ralliement tardif au camp de Vercingétorix, ils sont traités avec égard par César après la bataille d’Alesia. Leurs prisonniers sont libérés et le peuple exempté de tribut. Plusieurs membres de la noblesse éduenne semblent avoir accompagné César dans ses campagnes hors de Gaule.

De Bibracte à Autun

Sous le règne d’Auguste, les Eduens abandonnent progressivement leur oppidum de Bibracte pour la ville nouvellement créée d’Augustodunum.
Preuve du statut particulier de ce peuple, leur nouvelle capitale est dotée d’une enceinte à l’époque augustéenne, privilège unique parmi les cités des trois Gaules.
Malgré les faveurs accordées par César et Auguste, les liens qui unissent les Eduens aux Julioclaudiens connaissent une crise au début du règne de Tibère. En 21 apr. J.-C., le trévire Julius Florus et l’éduen Julius Sacrovir prennent la tête d’une rébellion dont la cause aurait été la lourdeur des impôts.
Tacite indique qu’à cette occasion, Sacrovir s’empare d’Augustodunum et prend en otage les enfants de la noblesse qui y étudient les arts libéraux. Facilement réprimée par Silius, la révolte ne semble pas laisser des traces trop profondes. En effet, en 48, les Eduens obtiennent le privilège d’être les premiers Gaulois à pouvoir siéger au Sénat en vertu de l’ancienneté de leur alliance avec Rome et de leur titre de « frères du peuple romain ».

La fin de l'influence

Lors des troubles de 68-70, les Eduens choisissent le parti de Vindex, mais sont écrasés avec les Séquanes et les Arvernes par Verginius Rufus229. Leurs voisins Lingons restés fidèles à Néron sont punis par Galba, qui leur ôte une partie de leur territoire alors que des privilèges sont accordés aux cités voisines. A. de Charmasse pense que c’est à ce moment que la région d’Alesia, qui forme une profonde enclave dans le territoire lingon, est donnée aux Eduens. L’adhésion des Lingons au parti de Vitellius puis à la révolte de Civilis ne conduisit certainement pas Vespasien à annuler les dispositions de Galba. Il est probable que les Lingons ne recouvrirent pas les territoires perdus en 68. L’installation à l’époque flavienne de la VIIIe légion à Mirebeau, au sud-est de la cité des Lingons s’accorderait bien avec cette hypothèse de la cité punie et en partie démembrée au profit d’un peuple voisin.
De l’époque flavienne au milieu du IIIe siècle, les Eduens n’apparaissent plus dans les textes antiques.

[2]
  1. Otto Hirschfeld, in "Corpus Inscriptionum Latinarum", XIII, 1899
  2. Les cités des Eduens et de Chalon durant l'Antiquité tardive (v. 260-530 env.) ; Michel Kasprzyk ; 1 ARTeHiS (Archéologie, Terre, Histoire, Sociétés) Université de Bourgogne - Dijon ; 2005