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Historique
=== Historique ===
La ''villa'' où se trouve La Vineuse est mentionnée plusieurs fois au Xe siècles, dans des chartes de l’abbaye de Cluny : ''In pago Matisconensi, in agro Fenestiacense'', ''In agro Fenestrago''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. Au début du XIe siècle, un nouveau toponyme apparaît, en conséquence de l’obtention des terres par l’évêque de Mâcon<ref>Guerreau, Alain, Notes d’observation, 2011.</ref>: ''In agro Sancte Marie'' (Cluny, III, 2377), ''In pago Matisconensi, in parrochia Sancte-Marie de Vinosa''<ref>Rigault</ref> (Saint-Vincent de Mâcon, 509). La Vineuse est toutefois une zone de peuplement bien plus ancienne. Un ensemble mégalithique de la Préhistoire, constitué de dalles de grès, existe au lieu-dit Champoissonnat. Une dalle de grès avec des gravures a été recueillie en 1982, lors de travaux sur une ligne téléphonique<ref>A. Barthélémy, in GAM info, groupement archéologique du Mâconnais, 1984, n°60, pp. 22-23</ref>. Une ''villa'' gallo-romaine a été mise au jour à Villerest<ref>BONNEFOY (M.), PARRIAT (H.) et PERRAUD (R.), Les fouilles de Villerest. La villa et ses bains, n° 45, juil. 1956, p.17-30., Physiophile, 1956; BONNEFOY (M.), DESBROSSE (R), PARRIAT (H.) et PERRAUD R., La villa gallo-romaine de Villerest. Le matériel archéologique : poteries et monnaies, n° 48, fév.1958. p. 4-30., physiophile, 1958
</ref> : du mobilier (statuettes, stèle, poteries, monnaies, etc), un mur d'enceinte, des thermes. Ses ruines couvrent environ un hectare. Un camp romain a également été identifié sur la colline de la Mondasse<ref>On y voit aujourd’hui ce qui pourrait être les restes d’une tour, appelée la Tour des Regrets, en pierres érodées. </ref> (au sud du bourg). On y a retrouvé un trésor : 8 760 pièces gallo-romaines dans une marmite, conservées au « Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale à Paris » (en 1939), 7 150 pièces, dans une amphore conservée à la mairie de La Vineuse (en 1940). Plusieurs sépultures mérovingiennes ont également été mises au jour sur le territoire de la commune, dans différents hameaux et lieux-dits. Le village abrite un riche patrimoine : plusieurs domaines, maisons seigneuriales, maisons de caractère, etc.<ref>Voir [[La Vineuse]]</ref>. A l’origine, le village avait une activité agricole importante, mais vit aujourd’hui surtout de l’élevage. En janvier 2017, quatre communes ([[Donzy-le-National]], [[Vitry-les-Cluny]], [[La Vineuse]], [[Massy]]) fusionnent pour former la commune nouvelle de [[La Vineuse-sur-Frégande]] (dont le siège est à [[La Vineuse]]). Le nom choisi reprend l’intitulé de la commune la plus peuplée, La Vineuse, complété par une contraction du nom de deux cours d’eau qui traversent ces communes, la Frenille et la Gande<ref>Voir l’article du JSL à ce propos : [https://www.lejsl.com/edition-macon/2016/07/02/une-nouvelle-commune-la-vineuse-sur-fregande Une nouvelle commune] </ref>.
 
Une église se trouve à La Vineuse dès la fin du Xe siècle, celle-là même évoquée dans la charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon citée plus haut. Elle est alors sous le vocable de Sainte-Marie, le centre de la paroisse et à la collation du chapitre cathédral Saint-Vincent. La seigneurie des terres de La Vineuse est alors partagée entre le chapitre et l’abbaye de Cluny. L’église Sainte-Marie est donc une propriété épiscopale au milieu des terres clunisiennes, ce qui explique la position de l’église, construite en un point quasi-sommital, où il ne devait alors pas y avoir grand-chose. Sa construction répond donc à la volonté d’affirmer l’autorité de l’évêque de Mâcon sur les terres environnantes, face à l’abbaye de Cluny.
 
De cet édifice roman, ou ''Ecclesia Vinose''<ref>Rigault, cartulaire de Saint-Vincent, charte 587.</ref>, il ne reste aujourd’hui que le clocher (les deux premiers étages), sa travée et l’abside. Au début du XIIe siècle, l’étage supérieur du clocher est ajouté, dans un style roman plus abouti : appareil fait de moellons plus gros appareillés à la laye, arcades et décor des chapiteaux plus soignés, occurrence rare des baies triples. Cet étage supérieur rappelle par son décor de chapiteaux et bases sculptés le décor du porche de l’ancienne cathédrale Saint-Vincent à Mâcon, dont la construction remonte aux années 1110-1120<ref>Guerreau</ref>. Le rehaussement du clocher s’inscrirait dans l’histoire de la rivalité entre l’abbaye de Cluny et l’évêque de Mâcon, particulièrement forte à cette époque : il s’agissait de réaffirmer la puissance de l’évêque et son autorité sur les terres de La Vineuse et d’en assurer la défense.
 
Au XVe siècle, une chapelle seigneuriale est ajoutée au sud de la travée sous clocher romane. Sa construction est le fait de la famille Murzeau de Chemilly. Il s’agit d’un bel ajout gothique, avec une voûte en croisée d’ogives dont la clef est ornée des armes de la famille et les culots sont sculptés. C’est peut-être également à cette époque, ou du moins à la fin du Moyen-Age<ref>Ibidem</ref>, qu’est ajoutée la flèche en pierre qui coiffe le clocher. Au XVIIIe siècle, une restauration générale de l’édifice a visiblement lieu. Des baies modernes sont notamment percées (celles de l’abside sont encore visibles, à la place des fines baies romanes), le mobilier est complété. C’est également à cette époque qu’est reconstruit le presbytère<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental. </ref>. Le passage de l’église sous le vocable de Notre-Dame-de-l’Assomption est peut-être contemporain de cette restauration générale.
 
Au XIXe siècle, plusieurs phases de réparations se succèdent. En 1820, quelques travaux d’entretien sont menés sur l’édifice pour 595 francs. Le devis et le projet sont établis par M. Vaillant, ingénieur en retraite de Mâcon. En 1844<ref>Virey, Jean, ''Les petites églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon''. </ref>, la chapelle au nord de la travée sous clocher est ajoutée, à l’identique de celle du XVe siècle. Cette chapelle permet de redonner une symétrie à l’édifice. En 1875, des plans et relevés sont dressés par l’architecte Giroud, de Mâcon. Ils prévoient l’agrandissement de l’église, pour un devis de près de 23 000 francs. Une souscription lancée auprès de la population rassemble cette même année 2556 francs.
 
De 1878 à 1879, la nef romane est donc reconstruite, alors que la partie orientale de l’édifice est conservée<ref>L’ajout de la sacristie pourrait dater de ces travaux.</ref>. La nef moderne est flanquée de bas-côtés et bâtie dans un style néo-roman. Son vaisseau central semble avoir la même largeur et la même longueur que la nef romane d’origine<ref>Il s’agissait d’une nef unique rectangulaire avec un large porche à l’ouest. </ref>, si l’on en croit les plans cadastraux de 1810 et 1840, ainsi que les plans dressés en 1875. L’architecte Giroud dirige les travaux, qui sont réceptionnés en mai 1879. Le devis initial est majoré de 600 francs à cause d’un ouragan ayant endommagé les toitures en Février de la même année<ref>Oursel</ref>.
 
Au cours des XXe et XXIe siècles, l’église de La Vineuse fait l’objet d’un entretien et d’une mise en valeur consciencieux : l’édifice est entièrement restauré et ses abords sont aménagés. En 1927, le clocher roman est inscrit et donc protégé au titre des Monuments Historiques. C’est un exemple remarquable de l’art roman en clunysois, un des plus beaux clochers de la région. En 1983, l’édifice est en mauvais état et nécessite une rénovation appliquée. En 1983 et 1984, la réfection des toitures, par lesquelles s’infiltraient de grandes quantités d’eau, est organisée, ainsi que la réparation des dégâts causés (voûte de la nef, badigeons...). La commune prend en charge la reprise de la voûte de la nef, des collatéraux et des toitures. Elle obtient pour ce faire une subvention de 20 000 francs de la Sauvegarde de l’Art français<ref>Voir la fiche édifice listée dans les sources. </ref>. La population prend quant à elle en charge la restauration intérieure (enduits et mobilier, dont les fonts baptismaux et la statue de saint Pierre), via une souscription de 80 000 francs. Les travaux sont menés sous la direction de Jean-Denis Salvèque (maître-d’œuvre) et de J.J. Gueugnon (maire de la commune). Ils sont réalisés par M. Pugeaut (maçon), J. Meugnier et R. Janin (plâtriers-peintres), avec le concours aide d’une équipe de bénévoles accompagnés de l’association des scouts de Cluny<ref>Oursel</ref>. L’église est inaugurée le 15 août 1984. En 1990-1991, de nouveaux travaux de gros-œuvre sont engagés, pour lesquels la Sauvegarde de l’art français accorde une autre subvention à la commune. L’église est depuis régulièrement entretenue.
 
Le portail occidental de l’édifice s’ouvre sur un panorama des plus remarquables. L’église surplombe ainsi le haut-charolais. Une table d’orientation a été installée face à ce panorama.
 
=== Description architecturale ===
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