Eglise Notre-Dame à Clermain (Navour-sur-Grosne)

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L’église paroissiale Notre-Dame est située à Clermain (Navour-sur-Grosne), dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle dépendait à sa fondation dans la seconde moitié du XIIe siècle de l’abbaye de Cluny, qui est probablement à l’origine de sa construction. De cet édifice roman, seules la nef et la façade demeurent. Bien qu’elle ait gardé sa physionomie romane, la façade principale paraît avoir été remaniée au XIVe siècle par l’ajout du portail principal avec impostes sculptées. Le chœur à chevet droit qui complète l’édifice daterait plutôt du XIIIe siècle. Il offre un bel exemple de l’art gothique à cette époque, notamment grâce aux nervures de ses voûtes qui retombent sur des chapiteaux sculptés. Il s’ouvre au nord sur une sacristie moderne. Le clocher carré semble également dater de la reconstruction du XIIIe siècle. Il a cependant été partiellement reconstruit en 1933, afin de réparer les dégâts causés par la foudre. La voûte en berceau de la nef est, pour sa part, moderne. L’église a été entièrement rénovée aux XIXe et XXe siècles et est régulièrement entretenue.

Eglise Notre-Dame (©CEP)

Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4

Description of the church (english) 1, 2, 3, 4

Adresse Le Bourg, 71520 Clermain (Navour-sur-Grosne)
Coordonnées GPS 46°21'54.7"N 4°35'01.3"E
Paroisse de rattachement Paroisse des Saints Apôtres en Haut Clunisois
Protection Monuments Historiques /

Historique

Le village de Clermain est mentionné pour la première fois vers 974 dans une charte du cartulaire de l’abbaye de Cluny : In villa Clarmanno[1]. L’abbaye avait droit de justice sur les lieux, puisque Pierre le Vénérable déclara Clermain « nostri juris »[2]. L’installation des moines est d’ailleurs suggérée par les possibles vestiges d’une grange clunisienne se trouvant sur la commune. Le village a quoi qu’il en soit une histoire riche et ancienne. On y a notamment retrouvé des traces de voie romaine, mais aussi des sépultures mérovingiennes. Le toponyme se fixe sur Clermain (hormis quelques variations d’orthographe) au XVIe siècle. Le village est traversé par la Grosne, affluent de la Saône. Depuis le 1er Janvier 2019, Clermain est devenue commune déléguée de Navour-sur-Grosne (tout comme Brandon et Montagny-sur-Grosne).

L’église Notre-Dame-de-l’Assomption est située au centre du bourg de Clermain. Elle suit un plan très simple : une nef unique rectangulaire, suivie d’un chœur à fond plat de deux travées, dont la première supporte le clocher carré. L’église est dès sa fondation au XIIe siècle à la collation de l’abbé de Cluny. Elle se nomme alors église Sainte-Marie[3]. Sa construction est probablement due aux moines eux-mêmes, comme de nombreux édifices ruraux de la région. A une date inconnue, la paroisse de Clermain est détachée de celle de Brandon et devient indépendante.

De l’édifice du XIIe siècle, il ne reste aujourd'hui que la nef et la façade (toutefois remaniée). La partie orientale de l’édifice, composée du chœur de deux travées et du clocher, serait une construction du XIIIe siècle, comme le suggère son architecture gothique. Ce qu’il advient de l’église dans les siècles qui suivent est incertain. Au XIVe siècle, la façade de l’église pourrait avoir été remaniée[4]. L’édifice est directement mentionné pour la première fois à cette époque, dans un registre ecclésiastique : Ecclesia de Clarmant[5].

A l’époque moderne, l’église est remaniée plusieurs fois (notamment le beffroi du clocher et la couverture de la nef[6]) et régulièrement entretenue. Aux XIXe et XXe siècles, l’édifice est restauré plusieurs fois. Durant l’été 1933, le clocher est endommagé par la foudre. Des travaux sont rapidement engagés. Mr Michel, géomètre, établit un devis de 23 710.26 francs prévoyant les réparations nécessaires. En octobre 1933, les travaux sont adjugés Mr Ménevant, entrepreneur. En 1973, le chœur est restauré. L’église est depuis régulièrement entretenue par la commune et l’association dédiée à sa sauvegarde.

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

L’église de Clermain est divisée en deux blocs d’époque différente : une nef unique rectangulaire de l’époque romane, et un chœur gothique de deux travées.

La façade romane, en partie remaniée, est ornée d’un décor d’arcatures : une grande centrale, et deux latérales plus petites. La grande arcature encadre le portail en plein cintre, dont la voussure retombe sur des piédroits à impostes sculptées. Les petites arcatures latérales surmontent des plaques commémoratives en l’honneur des soldats morts au combat. En haut du pignon, une petite baie romane fortement ébrasée éclaire la nef. Les murs gouttereaux de la nef sont chacun percés de deux petites baies plein cintre ébrasées à l’ouest, et d’une baie encore plus petite à l’est, en cintre brisé (au sud, cette petite baie est en partie coupée). Trois contreforts très plats flanquent la nef de chaque côté, mais il s’agit plus d’un décor que d’un véritable support. Une porte moderne ouvre le gouttereau sud en son milieu.

Le chœur de deux travées est de même largeur que la nef. La première travée est flanquée de deux gros contreforts de chaque côté, tandis que la deuxième est épaulée par deux contreforts d’angle diagonaux, dont celui au nord est soudé à la sacristie. Celle-ci est de taille modeste, simplement éclairée par une petite fenêtre rectangulaire à l’est. La deuxième travée du chœur est ouverte d’une fenêtre en cintre brisé au sud, tandis que le fond du chevet est percé de trois lancettes de hauteur inégale. Une petite ouverture en plein cintre dans le pignon est permet l’accès au clocher, grâce à une échelle en métal plaquée contre le mur.

Le clocher s’élance au-dessus de la première travée de chœur. De plan carré, il est composé de trois niveaux. Les deux premiers sont quasi aveugles, excepté de fines meurtrières sur la face nord. Le troisième étage est ouvert d’une baie plein cintre sur les faces nord et sud, et de deux baies plein cintre sur les faces est et ouest. Les arcs des baies sont saillants et retombent sur un cordon de pierre qui fait le tour du clocher. Une frise de petites arcatures régulières court sous la corniche. Le clocher est coiffé d’une pyramide à quatre pans en ardoise. Tout le reste de l’édifice est couvert de tuiles.


A l’intérieur, l’église conserve son atmosphère chaleureuse d’origine. Une restauration récente a paré l’édifice de couleurs vives. La nef de trois travées est dallée, voûtée d’un berceau surbaissé moderne (à l’origine, elle ne devait pas être voûtée, vu l’absence de véritables contreforts). Des arcs de décharge en plein cintre sont collés sur les murs latéraux, et encadrent les baies. Le chœur gothique est surélevé d’une grosse marche par rapport à la nef et entièrement carrelé. Les deux travées sont voûtées de croisées d’ogives retombant sur des culots, et dont les clefs sont peintes et sculptées. Deux arcs doubleaux fortement brisés délimitent les travées. Ils reposent sur des pilastres à demi-colonnes engagées aux chapiteaux sculptés de feuillages. Le mur nord de la travée sous clocher s’ouvre sur la sacristie via une petite porte de bois surmontée de la baie murée. Au sud, une niche est creusée dans le mur.

Inventaire décor et mobilier

  • Chapiteaux sculptés et arcatures de la façade :

Un ensemble d’arcades en plein cintre orne la façade : une grande au centre, et une plus petite de chaque côté. Des cordons de pierre délimitent le décor : au-dessus des arcades, et à leur retombée (ce cordon leur sert d’imposte).

Le portail plein cintre est en-dessous de l’arcade centrale. Sa voussure retombe sur des piédroits à impostes sculptées.

Les arcatures latérales encadrent les plaques commémoratives en l’honneur des soldats morts au combat.

  • Chapiteaux et consoles sculptés du chœur
  • Plaques commémoratives des soldats morts au combat (façade)
  • Portail intérieur en trompe-l’œil
  • Baies murées en trompe-l’œil
  • Statues :

Curé d’Ars (droite de la nef)

Saint Antoine de Padoue (droite de la nef)

Saint Louis (droite de la nef)

Le Sacré-Cœur (droite de l’arc triomphal)

Vierge à l’Enfant (gauche de l’arc triomphal)

Saint Joseph et l’Enfant Jésus (gauche de la nef)

Saint Roch (gauche de la nef)

Saint Antoine (gauche de la nef)

Christ en croix en bois peint, XVIIIe siècle (gauche de la travée sous clocher)

Sacré Cœur de Marie (contre le fond du chœur, à droite)

Sainte Thérèse de Lisieux (contre le fond du chœur à gauche)

  • Maître-autel (chœur) : en pierre blanche sculptée, reposant sur trois colonnettes.

Retable : représentation de passages de l’Ancien Testament.

Inscriptions :

Superius dicens : Quia hostias, et oblationes, et holocautomata pro peccato noluisti, nec placita sunt tibi, quae secundum legem offeruntur, Tunc dixi: Ecce venio, ut faciam, Deus, voluntatem tuam [: aufert primum, ut sequens statuat.] Hebr. Ch10 V8-9

"Après avoir dit d’abord : Tu n'as voulu et tu n'as agréé ni sacrifices ni offrandes, Ni holocaustes ni sacrifices pour le péché (ce qu'on offre selon la loi), il dit ensuite : Voici, je viens pour faire ta volonté." Lettre aux Hébreux, Chapitre 10, Versets 8-9

Ab ortu solis usque ad occasum, magnum est nomen meum in gentibus. Et in omni loco sacrificatur, et offertur nomini meo oblatio munda. Malachie Ch.1 V.11

"Depuis le lever du soleil jusqu'au couchant, grand est mon nom parmi les nations. Et en tout lieu on sacrifie et on offre à mon nom une oblation pure, car grand est mon nom parmi les nations." Livre de Malachie, Chapitre 1, Verset 11.

  • Table d’autel moderne (travée sous clocher)
  • Confessionnal (à droite en entrant)
  • Bénitier encastré (près de la porte latérale)
  • Chemin de croix
  • Fonts baptismaux sculptés (à droite en entrant)
  • Croix de chemin, datée de 1701 (devant le chevet)
  • Vitraux modernes (nef), dont :

Saint Paul

Saint Louis

Saint Pierre

Sainte Anne et la sainte Vierge

  • Vitraux du chœur :

-Vitrail représentant l’Assomption de la sainte Vierge

-Vitraux latéraux, portant :

Un verset des litanies de la sainte Vierge : Rosa mystica ora pro nobis: rose mystique, priez pour nous

Un verset du Cantique des Cantiques (chant de Salomon) : Lilium convallium inter spinas: [comme] un lys des vallées au milieu des épines

-Vitrail aux motifs géométriques

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

Travaux d’entretien

XXe :

1933 : restauration du clocher pour réparer les dommages faits par la foudre

1973 : restauration du chœur

XXIe :

Rénovation intérieure complète, installation d’un Mur-Tronic pour lutter contre l’humidité.

  • Etat :

L’église de Clermain est en bon état et est régulièrement entretenue.

  • Classement :

/

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’église et de la commune, consulter le site officiel du village.

Visite

L’église est d’ordinaire ouverte en journée. Pour plus de renseignements pour une éventuelle visite, contacter directement la mairie.

L’accès à l’église semble possible pour les personnes à mobilité réduite, via le portail principal (le portail latéral est très étroit et surélevé d’une grosse marche par rapport au sol de la nef).

Association engagée

Association d'entretien de l'église de Clermain.

Responsable : Monsieur Denis Clair

Iconographie ancienne et récente

Collection privée de Monsieur Luc Denis
Collection privée de Monsieur Luc Denis


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de Saône-et-Loire, 2008.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969 :

Archives départementales de Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Clermain

  • Site de la paroisse :

Clermain

Propriétaire / Contact

Commune de Clermain

03 85 50 43 21

mairie-de-clermain@wanadoo.fr

Patrimoine local et/ou folklore

  • La Madone :

Statue offerte par la famille Combier en reconnaissance après un accident de la route[7].

Elle sert de point de rendez-vous aux paroissiens de Clermain pour la fête du 15 Août, une année sur deux.

  • Voir la page patrimoine du site de la mairie :

Clermain Patrimoine

Notes et références

  1. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de Saône-et-Loire.
  2. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
  3. Le vocable Notre-Dame-de-l’Assomption est moderne. Les édifices sous ce vocables étaient à l’origine simplement dédiés à Sainte-Marie.
  4. Oursel
  5. Rigault
  6. Oursel
  7. Site de la paroisse.