Eglise Notre-Dame à Lys (Chissey-les-Mâcon) : Différence entre versions

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(Inventaire décor et mobilier)
(Description architecturale)
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GLOSSAIRE : [http://www.bourgogneromane.com/glossaire.htm Bourgogne Romane]
 
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[[Fichier:LysEglisePlanSauvegardeArtFrançais.jpg |thumb|center|350px|Eglise de Lys, plan de l'édifice actuel ©Sauvegarde de l'Art Français]]
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La petite église de Lys est un édifice entièrement roman, sobre et modeste. Elle se compose d’une petite nef unique rectangulaire, suivie d’une travée droite sous un clocher carré et d’une abside à l’est. Une sacristie a été ajoutée à l’époque moderne au sud de la travée sous clocher. L’église Notre-Dame est encore entourée de l’ancien cimetière communal.
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La façade de l’édifice est très simple. Elle est ouverte d’un portail en plein cintre sans décor, dont le contour est mouluré. Ce portail est surmonté d’une baie en plein cintre, elle-même en-dessous d’une fenêtre rectangulaire comblée, qui devait à l’origine éclairer les combles. Le pignon, plus hait que la toiture de la nef, est coiffé de ce qui devait être la base d’une croix en pierre. La façade est coupée en son milieu par le contour d’une ancienne litre seigneuriale. Celle-ci se poursuit sur le gouttereau nord, désormais aveugle<ref>Selon Jean Virey et l’inventaire Oursel le mur nord était à l’origine percé de deux baies en plein cintre. </ref>. Au sud, le gouttereau est muni de deux baies plein cintre doublement ébrasées, ainsi que d’une toute petite baie de même profil à l’extrémité est du mur.
  
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La travée sous clocher est elle-même percée de baies similaires, entre de larges contreforts formant des mini-croisillons. Au sud, elle est flanquée d’une petite sacristie carrée sous une toiture à deux pans. La travée supporte un clocher carré coiffé en bâtière, qui semble inhabituellement haut vu les dimensions modestes de l’église<ref>Le beffroi pourrait avoir été ajouté lors d’une deuxième phase de construction romane</ref>. Il est composé d’une souche nue (à l’exception de l’entrée du clocher percée au nord), et de deux étages de baies séparés par un cordon de pierre. Le premier étage est percé d’une large baie plein cintre par face. Le second étage est muni d’une baie de même forme à l’est et à l’ouest, sensiblement plus petite, ainsi que d’une ouverture rectangulaire au nord et au sud.
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L’abside complète l’édifice à l’est. Semi-circulaire, elle est éclairée par trois petites baies en plein cintre, doublement ébrasées, entre deux contreforts. Au-dessus de la toiture de l’abside, une baie similaire éclaire la travée sous clocher. Une corniche à modillons court le long de l’abside et de la travée sous clocher. Elle supporte la toiture de laves qui couvre l’abside, les mini-croisillons, ainsi que les contreforts et le pignon de façade. La nef et la sacristie sont couvertes de tuiles.
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A l’intérieur, l’édifice est aussi sobre qu’à l’extérieur. La petite nef auparavant plafonnée est désormais simplement charpentée. Entièrement dallée, elle comporte peu de mobilier, à l’exception de quelques bancs. Ses murs sont enduits et des peintures anciennes sont visibles dans le mur sud, tout comme le tracé moderne des anciennes baies au nord. La travée sous clocher suit la nef à l’est. Surélevée, elle marque l’entrée dans le chœur et est encadrée par deux arcs brisés à l’ouest et à l’est. cette travée est voûtée d’une coupole sur trompes renforcée au nord et au sud par deux berceaux transversaux formant des mini-croisillons. La travée communique au sud avec la sacristie. A l’est, l’abside complète l’édifice. Elle accueille le maître-autel. Elle est voûtée d’un cul-de-four brisé orné de peintures gothiques représentant le Christ en Majesté.
  
 
=== Inventaire décor et mobilier ===
 
=== Inventaire décor et mobilier ===

Version du 8 octobre 2020 à 23:35

L’église Notre-Dame est située au hameau de Lys, à Chissey-les-Mâcon, dans le département de la Saône-et-Loire en Bourgogne-Franche-Comté. C'est une ancienne église paroissiale romane dont la construction semble remonter au milieu du XIIe siècle. Il s’agit d’un édifice modeste, tout en sobriété. Il se compose d’une nef unique, d’une travée sous un clocher carré et d’une abside. Peu de documents nous sont parvenus pouvant aider à retracer son histoire. L’église a vraisemblablement été quelque peu remaniée en différentes occasions, mais elle n’a pas subi d’altération majeure de son plan d’origine. Seule la sacristie, au sud de la travée sous clocher, est moderne. En 1803, l’église devient une annexe de l’église de Chissey. Elle est visiblement entretenue au fil des siècles, puisqu’en 1853, dans une lettre adressée au préfet lors du projet de reconstruction de l’église principale, les habitants de Chissey la décrivent comme étant en bon état et munie de tout le mobilier nécessaire au culte. Différentes couches de peinture ont également été découvertes, ce qui soutient l’idée d’un lieu de culte fréquenté et entretenu. Un Christ en Gloire est ainsi encore visible sur la voûte de l’abside. Ces peintures sont, avec les modillons sculptés de la corniche de l’abside, les seuls éléments architecturaux décoratifs. L’église de Lys est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1938.

Eglise Notre-Dame (©CEP)
Adresse Lys, 71460 Chissey-lès-Mâcon
Coordonnées GPS 46°31'45.0"N 4°43'57.0"E
Paroisse de rattachement Paroisse Saint Augustin en Nord Clunisois
Protection Monuments Historiques Inscrite en 1938

Historique

Eglise de Lys, plan de la construction romane ©Alain Guerreau

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

La petite église de Lys est un édifice entièrement roman, sobre et modeste. Elle se compose d’une petite nef unique rectangulaire, suivie d’une travée droite sous un clocher carré et d’une abside à l’est. Une sacristie a été ajoutée à l’époque moderne au sud de la travée sous clocher. L’église Notre-Dame est encore entourée de l’ancien cimetière communal.

Eglise de Lys, plan de l'édifice actuel ©Sauvegarde de l'Art Français

La façade de l’édifice est très simple. Elle est ouverte d’un portail en plein cintre sans décor, dont le contour est mouluré. Ce portail est surmonté d’une baie en plein cintre, elle-même en-dessous d’une fenêtre rectangulaire comblée, qui devait à l’origine éclairer les combles. Le pignon, plus hait que la toiture de la nef, est coiffé de ce qui devait être la base d’une croix en pierre. La façade est coupée en son milieu par le contour d’une ancienne litre seigneuriale. Celle-ci se poursuit sur le gouttereau nord, désormais aveugle[1]. Au sud, le gouttereau est muni de deux baies plein cintre doublement ébrasées, ainsi que d’une toute petite baie de même profil à l’extrémité est du mur.

La travée sous clocher est elle-même percée de baies similaires, entre de larges contreforts formant des mini-croisillons. Au sud, elle est flanquée d’une petite sacristie carrée sous une toiture à deux pans. La travée supporte un clocher carré coiffé en bâtière, qui semble inhabituellement haut vu les dimensions modestes de l’église[2]. Il est composé d’une souche nue (à l’exception de l’entrée du clocher percée au nord), et de deux étages de baies séparés par un cordon de pierre. Le premier étage est percé d’une large baie plein cintre par face. Le second étage est muni d’une baie de même forme à l’est et à l’ouest, sensiblement plus petite, ainsi que d’une ouverture rectangulaire au nord et au sud.

L’abside complète l’édifice à l’est. Semi-circulaire, elle est éclairée par trois petites baies en plein cintre, doublement ébrasées, entre deux contreforts. Au-dessus de la toiture de l’abside, une baie similaire éclaire la travée sous clocher. Une corniche à modillons court le long de l’abside et de la travée sous clocher. Elle supporte la toiture de laves qui couvre l’abside, les mini-croisillons, ainsi que les contreforts et le pignon de façade. La nef et la sacristie sont couvertes de tuiles.


A l’intérieur, l’édifice est aussi sobre qu’à l’extérieur. La petite nef auparavant plafonnée est désormais simplement charpentée. Entièrement dallée, elle comporte peu de mobilier, à l’exception de quelques bancs. Ses murs sont enduits et des peintures anciennes sont visibles dans le mur sud, tout comme le tracé moderne des anciennes baies au nord. La travée sous clocher suit la nef à l’est. Surélevée, elle marque l’entrée dans le chœur et est encadrée par deux arcs brisés à l’ouest et à l’est. cette travée est voûtée d’une coupole sur trompes renforcée au nord et au sud par deux berceaux transversaux formant des mini-croisillons. La travée communique au sud avec la sacristie. A l’est, l’abside complète l’édifice. Elle accueille le maître-autel. Elle est voûtée d’un cul-de-four brisé orné de peintures gothiques représentant le Christ en Majesté.

Inventaire décor et mobilier

  • Peintures gothiques dans le chœur, fin XIIIe siècle : Christ en Majesté tenant le globe, inscrit dans une mandorle et entouré du tétramorphe
  • Peintures anciennes dans la nef (possiblement du XVIIe siècle), dont les vestiges d’une litre funéraire qui porte deux blasons d'un ancien seigneur de Lys, le duc d'Aumont Rochebaron[3].
  • Modillons vaguement sculptés de l’abside
  • Traces de litre funéraire (à l’extérieur, notamment sur la façade et le gouttereau nord)
  • Maître-autel en pierre blanche, sur socle.

On distingue sur l’antependium deux écussons, qui furent sculptés pendant la dernière guerre par des membres du groupement nr 4 « Vauban » des Chantiers de la jeunesse française. L'un représente l'insigne national des CJF, l'autre celui du groupement nr 4 « Vauban »[4].

  • Petits autels latéraux
  • Statues de la Vierge à l’Enfant
  • Représentations de la Vierge et de la naissance du Christ
  • Plusieurs crucifix
  • Dalles funéraires[5], dont certaines, armoriées et appartenant aux familles nobles du hameau, sont encore partiellement lisibles et datent des XVIIe et XVIIIe siècles :

Dame Anne-Claudine Droin, épouse de Sieur Nicolas Gioian, décédée le 13 Avril 1773

Dalle du noble Claude Décret, décédé le 10 Janvier 1617 (la dalle date de 1642)

Dalle gravée de la date 1666

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1803 : l’église de Lys devient une simple annexe de celle de Chissey

1853 : l’église est décrite comme étant en bon état et ayant tout le mobilier nécessaire au culte

Quelques travaux d’entretien

XXe :

1912 : une partie du mobilier de l’église est vendue par la municipalité à un antiquaire

1938 : l’église est en mauvais état ; elle est inscrite au titre des Monuments Historiques

Travaux d’entretien ponctuels

1984 : réparation des toits en laves du clocher et du chœur, avec reprise de la maçonnerie

A partir de 1991 : sondages réalisés sur l’édifice ; mise au jour de 11 couches successives de peinture

1993 : travaux de gros œuvre, restauration globale de l’édifice

XXIe :

Travaux d’entretien

  • Etat :

L’église est dans un état convenable. Des travaux de restauration semblent néanmoins nécessaires (restauration et protection des peintures, reprise des badigeons et maçonneries…).

  • Classement :

L’église est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1938.

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie.

L’église accueille ponctuellement divers événements, notamment des concerts.

Visite

L’église est généralement ouverte, en tout cas pendant la saison estivale.

Pour préparer une visite, contacter directement la mairie.

L’édifice semble accessible aux personnes à mobilité réduite (l’entrée principale accuse cependant une légère marche).

Association engagée

  • Association Chissey Animation :

Adresse : Le Bourg - 71460 CHISSEY-lès-MACON

Tel : 03 85 50 12 77

Mail : anne.leguet@orange.fr

Iconographie ancienne et récente

Carte postale ancienne, collection privée
Carte postale ancienne, collection privée
Carte postale ancienne, collection privée


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • ALIX, Richard, Lys – Une ancienne commune du Mâconnais, Éd. Musée de la natation, 2014, 569p. (ouvrage en vente auprès de l’auteur – 03 85 50 78 06)
  • GUERREAU, Alain, « Vingt et une petites églises romanes du Mâconnais : irrégularités et métrologie », In L'innovation technique au Moyen Âge. Actes du VIe Congrès international d'Archéologie Médiévale (1-5 Octobre 1996, Dijon - Mont Beuvray - Chenôve - Le Creusot - Montbard) Caen : Société d'Archéologie Médiévale, 1998. pp. 186-210.
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  • VIREY, Jean, Les églises de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969 :

Archives départementales de la Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Eglise Notre-Dame de Lys

  • Article de la Bourgogne Médiévale :

Chissey-lès-Mâcon

  • Fiche édifice de la Sauvegarde de l’Art Français :

Eglise Notre-Dame de Lys

Propriétaire / Contact

Commune de Chissey-lès-Mâcon

03 85 50 13 65

mairie.chissey.l.m@wanadoo.fr

Patrimoine local et/ou folklore

Eglise romane construite au XIIe siècle, en deux phases. Au XIXe siècle, un large chœur néo-roman est ajouté à l’édifice contre la façade d’origine. L’abside romane est détruite.

L’église présente un décor roman riche : chapiteaux sculptés de la nef et du portail, modillons sculptés, décor du clocher…

La partir orientale romane est classée Monument Historique depuis 1935.

Eglise romane construite au XIIe siècle. C’est un petit édifice trapu, tout en sobriété, bâti en hauteur du bourg face à un panorama remarquable sur les vignes et les villages voisins.

Peu remaniée, seule une chapelle a été ajoutée au XIXe siècle au sud de la travée sous clocher.

L’église est classée Monument Historique depuis 1942, tout comme son cimetière.

Edifice partiellement roman (Xe et XIIe siècle) constitué de styles architecturaux hétéroclites. L’église a été remaniée de nombreuses fois, ce qui rend sa datation difficile.

Il s’agit vraisemblablement d’un des édifices les plus anciens de la région.

Les colonnes de la travée sont inscrites aux Monuments Historiques depuis 1932.

Notes et références

  1. Selon Jean Virey et l’inventaire Oursel le mur nord était à l’origine percé de deux baies en plein cintre.
  2. Le beffroi pourrait avoir été ajouté lors d’une deuxième phase de construction romane
  3. Sauvegarde de l’Art Français
  4. Page Wikipedia de l’église
  5. Oursel