Eglise Notre-Dame à Lys (Chissey-les-Mâcon)

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L’église Notre-Dame est située au hameau de Lys, à Chissey-les-Mâcon, dans le département de la Saône-et-Loire en Bourgogne-Franche-Comté. C'est une ancienne église paroissiale romane dont la construction semble remonter au milieu du XIIe siècle. Il s’agit d’un édifice modeste, tout en sobriété. Il se compose d’une nef unique, d’une travée sous un clocher carré et d’une abside. Peu de documents nous sont parvenus pouvant aider à retracer son histoire. L’église a vraisemblablement été quelque peu remaniée en différentes occasions, mais elle n’a pas subi d’altération majeure de son plan d’origine. Seule la sacristie, au sud de la travée sous clocher, est moderne. En 1803, l’église devient une annexe de l’église de Chissey. Elle est visiblement entretenue au fil des siècles, puisqu’en 1853, dans une lettre adressée au préfet lors du projet de reconstruction de l’église principale, les habitants de Chissey la décrivent comme étant en bon état et munie de tout le mobilier nécessaire au culte. Différentes couches de peinture ont également été découvertes, ce qui soutient l’idée d’un lieu de culte fréquenté et entretenu. Un Christ en Gloire est ainsi encore visible sur la voûte de l’abside. Ces peintures sont, avec les modillons sculptés de la corniche de l’abside, les seuls éléments architecturaux décoratifs. L’église de Lys est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1938.

Eglise Notre-Dame (©CEP)

Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4

Description of the church (english) 1, 2, 3, 4

Adresse Lys, 71460 Chissey-lès-Mâcon
Coordonnées GPS 46°31'45.0"N 4°43'57.0"E
Paroisse de rattachement Paroisse Saint Augustin en Nord Clunisois
Protection Monuments Historiques Inscrite en 1938

Historique

Le village de Chissey-lès-Mâcon se trouve à l’emplacement d’un site fortifié très ancien. Un grand quadrilatère de la protohistoire, formé par des fossés, a notamment été repéré lors de prospections aériennes[1]. De nombreux vestiges gallo-romains ont également été découverts sur le territoire de la commune : villa romaine, au bourg près de l’église, comportant un important pavage ; vestiges de constructions munies d’un système de chauffage de type hypocauste ; tombeaux ; aqueducs… Le village est cité pour la première fois au Xe siècle, dans plusieurs chartes successives de l’abbaye de Cluny[2] : Chissiaco villa (926), In pago Matisconensi, in agro Chisiaco (950), In agro Chesiacensi (973)…Il est ensuite mentionné de nombreuses fois au fil des siècles, son toponyme évoluant peu à peu vers « Chissey », pour finalement adopter la version actuelle de Chissey-lès-Mâcon à la fin du XIXe siècle[3]. Le hameau de Lys est quant à lui cité pour la première fois au XIe siècle : Li[4]. Un pouillé du XIVe siècle mentionne ensuite la paroisse de Ly, qui devient brièvement Lays en Bourgogne au XVIIIe siècle. En 1826, les communes de Lys et de Prayes sont réunies à celle de Chissey. Ces trois territoires devenu un rassemblent un patrimoine naturel, culturel et architectural important. Au bourg de Chissey, l’église Saint-Pierre est un bel exemple d’architecture romane. Le village compte également de nombreuses maisons rurales de caractère, des maisons seigneuriales, des lavoirs, des moulins… Chissey-les-Mâcon mêle bocage et forêt domaniale (à cheval sur deux communes), la forêt des Grisons, composée de feuillus et de conifères. Le village vit majoritairement de l’élevage. Le village vit majoritairement de l’élevage. Au hameau de Lys, les artisans organisent chaque été les « Jeudi de Lys » lors desquels ils exposent leur production et permettent aux visiteurs de découvrir leur savoir-faire.

Eglise de Lys, plan de la construction romane ©Alain Guerreau

Au centre du hameau, la petite église Notre-Dame est une construction romane qui remonte visiblement au XIIe siècle. Mentionnée dès 1120, l’Ecclesia de Li est cependant vraisemblablement reconstruite au milieu du siècle. Elle est à l’époque construite selon la volonté et grâce au financement des moines de l’abbaye de Tournus. Sous le vocable de Sainte-Marie, elle est dès lors le centre de la paroisse de Lys et à la collation de l’abbaye de Cluny, qui a pour partie la seigneurie (l’autre partie étant à l’abbaye de Lancharre).

C’est un petit édifice tout en sobriété, assez typique des églises romanes rurales de la région. A l’origine, elle se compose simplement d’une nef unique rectangulaire, d’une travée droite sous un clocher carré, et d’une abside. Le beffroi pourrait cependant avoir été ajouté dans une seconde phase de construction. A la fin du XIIIe siècle, des peintures gothiques viennent orner le chœur. Ce qu’il advient par la suite de l’église est méconnu. Seuls deux pouillés mentionnent l’édifice, aux XVe et XVIe siècles : Ecclesia de Liz puis Ecclesia de Lys[5]. L’église semble en tout cas avoir accueilli et avoir été entretenue par les nobles familles locales, comme en témoignent les différentes dalles funéraires encore visibles, ainsi que les vestiges de litre seigneuriale. A l’époque moderne, une sacristie est ajoutée au sud de la travée sous clocher, seule modification du plan d’origine. C’est peut-être à ce moment-là que l’église passe sous le vocable de Notre-Dame.

En 1803, l’église Notre-Dame devient une simple annexe de celle de Chissey, paroisse qui accueille désormais tous les fidèles. En 1853, alors que la municipalité de Chissey a avancé le projet de reconstruire l’église du bourg, les habitants de Lys adressent une lettre au maire en proposant de se servir de l’église Notre-Dame pour le culte. A cette date, elle est décrite comme étant en bon état et ayant tout le mobilier nécessaire au culte. Finalement, l’église de Chissey est rénovée et agrandie, et l’église de Lys reste une simple annexe. Par la suite, elle est peu entretenue et se dégrade peu à peu.

En 1912, l’Archiviste Conservateur des Antiquités et Objets d’art écrit une lettre au préfet dans laquelle il dresses la liste des objets mobiliers présents dans l’édifice que la municipalité souhaiterait vendre[6]. Le préfet accepte la vente, à l’exception d’une statue de saint André et d’un bénitier. L’ensemble est donc vendu pour 400 francs à Mr Romann Nhème, antiquaire à Mâcon. En 1938, l’église est très délabrée. Cette même année, elle est inscrite au titre des Monuments Historiques, avec l’espoir de pouvoir la protéger et la restaurer grâce aux subventions. Quelques réparations sont effectuées par la suite, mais l’édifice continue tout de même de se détériorer, notamment la toiture.

En 1983, le conseil municipal vote la réparation des toitures en laves du clocher et du chœur, ainsi que la reprise de la maçonnerie de l’édifice[7]. L’année suivante, les travaux sont effectués. La municipalité obtient pour aider à leur financement une subvention de la Sauvegarde de l’Art Français de 38 500 francs, en plus de la subvention des Monuments Historiques. A partir de 1991, des sondages dont réalisés sur l’édifice. Ils révèlent onze couches successives de peinture, et notamment le décor gothique de l’abside, qui représente le Christ en Majesté entouré du tétramorphe (vraisemblablement de la fin du XIIIe siècle), et les peintures de la nef (postérieures, du XVIIe siècle). En 1993, une restauration assez générale de l’édifice est menée. De nouveau, la Sauvegarde de l’Art Français fait un don à la municipalité pour l’aider à financer les travaux.

L’église Notre-Dame de Lys est aujourd’hui désaffectée. Les habitants du hameau de Lys s’emploient activement à sa restauration et à sa mise en valeur, malgré le peu de moyens de la commune.

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

Eglise de Lys, plan de l'édifice actuel ©Sauvegarde de l'Art Français

La petite église de Lys est un édifice entièrement roman, sobre et modeste. Elle se compose d’une petite nef unique rectangulaire, suivie d’une travée droite sous un clocher carré et d’une abside à l’est. Une sacristie a été ajoutée à l’époque moderne au sud de la travée sous clocher. L’église Notre-Dame est encore entourée de l’ancien cimetière communal.

La façade de l’édifice est très simple. Elle est ouverte d’un portail en plein cintre sans décor, dont le contour est mouluré. Ce portail est surmonté d’une baie en plein cintre, elle-même en-dessous d’une fenêtre rectangulaire comblée, qui devait à l’origine éclairer les combles. Le pignon, plus hait que la toiture de la nef, est coiffé de ce qui devait être la base d’une croix en pierre. La façade est coupée en son milieu par le contour d’une ancienne litre seigneuriale. Celle-ci se poursuit sur le gouttereau nord, désormais aveugle[8]. Au sud, le gouttereau est muni de deux baies plein cintre doublement ébrasées, ainsi que d’une toute petite baie de même profil à l’extrémité est du mur.

La travée sous clocher est elle-même percée de baies similaires, entre de larges contreforts formant des mini-croisillons. Au sud, elle est flanquée d’une petite sacristie carrée sous une toiture à deux pans. La travée supporte un clocher carré coiffé en bâtière, qui semble inhabituellement haut vu les dimensions modestes de l’église[9]. Il est composé d’une souche nue (à l’exception de l’entrée du clocher percée au nord), et de deux étages de baies séparés par un cordon de pierre. Le premier étage est percé d’une large baie plein cintre par face. Le second étage est muni d’une baie de même forme à l’est et à l’ouest, sensiblement plus petite, ainsi que d’une ouverture rectangulaire au nord et au sud.

L’abside complète l’édifice à l’est. Semi-circulaire, elle est éclairée par trois petites baies en plein cintre, doublement ébrasées, entre deux contreforts. Au-dessus de la toiture de l’abside, une baie similaire éclaire la travée sous clocher. Une corniche à modillons court le long de l’abside et de la travée sous clocher. Elle supporte la toiture de laves qui couvre l’abside, les mini-croisillons, ainsi que les contreforts et le pignon de façade. La nef et la sacristie sont couvertes de tuiles.


A l’intérieur, l’édifice est aussi sobre qu’à l’extérieur. La petite nef auparavant plafonnée est désormais simplement charpentée. Entièrement dallée, elle comporte peu de mobilier, à l’exception de quelques bancs. Ses murs sont enduits et des peintures anciennes sont visibles dans le mur sud, tout comme le tracé moderne des anciennes baies au nord. La travée sous clocher suit la nef à l’est. Surélevée, elle marque l’entrée dans le chœur et est encadrée par deux arcs brisés à l’ouest et à l’est. cette travée est voûtée d’une coupole sur trompes renforcée au nord et au sud par deux berceaux transversaux formant des mini-croisillons. La travée communique au sud avec la sacristie. A l’est, l’abside complète l’édifice. Elle accueille le maître-autel. Elle est voûtée d’un cul-de-four brisé orné de peintures gothiques représentant le Christ en Majesté.

Inventaire décor et mobilier

  • Peintures gothiques dans le chœur, fin XIIIe siècle : Christ en Majesté tenant le globe, inscrit dans une mandorle et entouré du tétramorphe
  • Peintures anciennes dans la nef (possiblement du XVIIe siècle), dont les vestiges d’une litre funéraire qui porte deux blasons d'un ancien seigneur de Lys, le duc d'Aumont Rochebaron[10].
  • Modillons vaguement sculptés de l’abside
  • Traces de litre funéraire (à l’extérieur, notamment sur la façade et le gouttereau nord)
  • Maître-autel en pierre blanche, sur socle.

On distingue sur l’antependium deux écussons, qui furent sculptés pendant la dernière guerre par des membres du groupement nr 4 « Vauban » des Chantiers de la jeunesse française. L'un représente l'insigne national des CJF, l'autre celui du groupement nr 4 « Vauban »[11].

  • Petits autels latéraux
  • Statues de la Vierge à l’Enfant
  • Représentations de la Vierge et de la naissance du Christ
  • Plusieurs crucifix
  • Dalles funéraires[12], dont certaines, armoriées et appartenant aux familles nobles du hameau, sont encore partiellement lisibles et datent des XVIIe et XVIIIe siècles :

Dame Anne-Claudine Droin, épouse de Sieur Nicolas Gioian, décédée le 13 Avril 1773

Dalle du noble Claude Décret, décédé le 10 Janvier 1617 (la dalle date de 1642)

Dalle gravée de la date 1666

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1803 : l’église de Lys devient une simple annexe de celle de Chissey

1853 : l’église est décrite comme étant en bon état et ayant tout le mobilier nécessaire au culte

Quelques travaux d’entretien

XXe :

1912 : une partie du mobilier de l’église est vendue par la municipalité à un antiquaire

1938 : l’église est en mauvais état ; elle est inscrite au titre des Monuments Historiques

Travaux d’entretien ponctuels

1984 : réparation des toits en laves du clocher et du chœur, avec reprise de la maçonnerie

A partir de 1991 : sondages réalisés sur l’édifice ; mise au jour de 11 couches successives de peinture

1993 : travaux de gros œuvre, restauration globale de l’édifice

XXIe :

Travaux d’entretien

  • Etat :

L’église est dans un état convenable. Des travaux de restauration semblent néanmoins nécessaires (restauration et protection des peintures, reprise des badigeons et maçonneries…).

  • Classement :

L’église est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1938.

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie.

L’église accueille ponctuellement divers événements, notamment des concerts.

Visite

L’église est généralement ouverte, en tout cas pendant la saison estivale.

Pour préparer une visite, contacter directement la mairie.

L’édifice semble accessible aux personnes à mobilité réduite (l’entrée principale accuse cependant une légère marche).

Association engagée

  • Association Chissey Animation :

Adresse : Le Bourg - 71460 CHISSEY-lès-MACON

Tel : 03 85 50 12 77

Mail : anne.leguet@orange.fr

Iconographie ancienne et récente

Carte postale ancienne, collection privée
Carte postale ancienne, collection privée
Carte postale ancienne, collection privée


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • ALIX, Richard, Lys – Une ancienne commune du Mâconnais, Éd. Musée de la natation, 2014, 569p. (ouvrage en vente auprès de l’auteur – 03 85 50 78 06)
  • GUERREAU, Alain, « Vingt et une petites églises romanes du Mâconnais : irrégularités et métrologie », In L'innovation technique au Moyen Âge. Actes du VIe Congrès international d'Archéologie Médiévale (1-5 Octobre 1996, Dijon - Mont Beuvray - Chenôve - Le Creusot - Montbard) Caen : Société d'Archéologie Médiévale, 1998. pp. 186-210.
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  • VIREY, Jean, Les églises de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969 :

Archives départementales de la Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Eglise Notre-Dame de Lys

  • Article de la Bourgogne Médiévale :

Chissey-lès-Mâcon

  • Fiche édifice de la Sauvegarde de l’Art Français :

Eglise Notre-Dame de Lys

Propriétaire / Contact

Commune de Chissey-lès-Mâcon

03 85 50 13 65

mairie.chissey.l.m@wanadoo.fr

Patrimoine local et/ou folklore

Eglise romane construite au XIIe siècle, en deux phases. Au XIXe siècle, un large chœur néo-roman est ajouté à l’édifice contre la façade d’origine. L’abside romane est détruite.

L’église présente un décor roman riche : chapiteaux sculptés de la nef et du portail, modillons sculptés, décor du clocher…

La partir orientale romane est classée Monument Historique depuis 1935.

Eglise romane construite au XIIe siècle. C’est un petit édifice trapu, tout en sobriété, bâti en hauteur du bourg face à un panorama remarquable sur les vignes et les villages voisins.

Peu remaniée, seule une chapelle a été ajoutée au XIXe siècle au sud de la travée sous clocher.

L’église est classée Monument Historique depuis 1942, tout comme son cimetière.

Edifice partiellement roman (Xe et XIIe siècle) constitué de styles architecturaux hétéroclites. L’église a été remaniée de nombreuses fois, ce qui rend sa datation difficile.

Il s’agit vraisemblablement d’un des édifices les plus anciens de la région.

Les colonnes de la travée sont inscrites aux Monuments Historiques depuis 1932.

Notes et références

  1. François Cognot, in "GAM Infos", Groupement archéologique du Mâconnais, 1991 - n° 3-4, p. 19
  2. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  3. Ibidem
  4. Rigault
  5. Rigault
  6. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental. La liste du mobilier vendu est intégrée à l’inventaire.
  7. Oursel
  8. Selon Jean Virey et l’inventaire Oursel le mur nord était à l’origine percé de deux baies en plein cintre.
  9. Le beffroi pourrait avoir été ajouté lors d’une deuxième phase de construction romane
  10. Sauvegarde de l’Art Français
  11. Page Wikipedia de l’église
  12. Oursel