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Eglise Saint-André à Saint-André-le-Désert

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Historique
=== Historique ===
Le village de [[Saint-André-le-Désert]] est une zone de peuplement aux origines lointaines. Ainsi, des monnaies romaines remontant aux années 280 ont été retrouvées sur le territoire de la commune, aux Jean-Prost. De même, un vaste cimetière mérovingien (VIe-VIIe siècles) de plus de 200 sépultures<ref>Fiche Wikipays de la commune, cite « Cimetières mérovingiens », de H.GAILLARD de SEMAINVILLE, 1980, pp. 54-55.</ref> a été découvert au XIXe siècle au nord-est de Mazilly, au lieu-dit ''En Paradis''<ref>Alain Guerreau, prospectus de présentation de l’église.</ref>. C’est visiblement à l’époque de fonctionnement de ce cimetière qu’un prieuré de l’abbaye de Saint-Jean-Réome<ref>Ibidem</ref> (Moutiers-Saint-Jean, au nord-est de Semur-en-Auxois) est fondé à l’emplacement de l’église actuelle du village. Ce prieuré est situé ''in villa Crosiago'' (Crosiat, nom disparu), ''in agro Catgiacensi'' (dans le canton de Chigy). Il possède alors de nombreux domaines, notamment dans la vallée de la Grosne et dans les monts du Mâconnais<ref>Ibidem</ref>. A la fin du Xe siècle, la localité est désignée en tant que ''Vinea al Desert''<ref>Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.</ref> dans une charte de l’abbaye de Cluny. A la fin du XIIe siècle, un prévôt royal s’installe à Saint-André. La prévôté de Saint-André-le- Désert subsiste jusqu’à la Révolution. A cette époque, le village prend le nom de Bourg-Désert.
 
L’''Ecclesia Sancti-Andrea''<ref>L’église est dès son origine sous la protection de saint André apôtre, frère de saint Pierre.</ref> est déjà mentionnée au début du Xe siècle dans une charte de l’abbaye de Cluny<ref>Rigault</ref>. Néanmoins, l’édifice actuel correspond visiblement en partie à une reconstruction romane du XIIe siècle. De cette construction, il reste aujourd’hui le transept, le clocher ainsi que l’abside et ses absidioles. La forte épaisseur des murs (plus d’1.25m) et l’usage du plein cintre soutiennent une datation assez peu tardive, mais le bel appareillage et la qualité du décor ne permettent pas de remonter avant 1150 environ<ref>Rigault</ref>. L’église est à la collation du prieur de Saint-André.
 
En 1262, la ''Parrochia Sancti-Andree de Deserto''<ref>Rigault</ref> est citée dans une charte de Cluny. L’église Saint-André en est le centre. Les dîmes de la paroisse sont partagées entre le curé, l’évêque et le seigneur de Chigy<ref>Oursel, Fiche d'inventaire départemental</ref>. Par la suite, le village et son église sont mentionnés de nombreuses fois dans divers actes, mais ce qu’il advient de l’édifice au fil des siècles est assez incertain. On sait que peu après sa construction, le clocher s’est partiellement effondré, puisque la moitié sud-est a été reconstruite<ref>On distingue deux types d’appareillages, distinction qui explique la différence de facture des chapiteaux de la travée sous clocher. - Alain Guerreau</ref>. A la fin du Moyen-Age, c’est l’étage supérieur du clocher qui est ajouté. Plus court que les autres, ses multiples baies lui donnent l’aspect d’une tour de guet, ce qui est vraisemblablement sa fonction à cette époque.
 
En 1675, une visite pastorale fait état d’une église non-lambrissée, qui ne possède pas de chaire à prêcher<ref>Oursel</ref>. Une seconde visite, effectuée en 1746 par l’évêque de Mâcon Henri-Constance de Lort de Sérignan de Valras, décrit l’édifice plus en détail et signale deux autels, un dédié à Notre-Dame, et l’autre à saint Jean-Baptiste. En 1798, l’église est vendue comme bien national à Denis Guyonnet, habitant de la commune, pour 53 0000 livres<ref>Ibidem</ref>. En 1808, la commune est autorisée par décret à racheter l’édifice, pour 1200 francs. Tout le mobilier ancien semble alors voir disparu.
 
De 1820 à 1825, la commune engage des travaux sur l’église Saint-André, afin de la rendre au culte. Ces travaux prévoient la restauration complète de l’édifice, ainsi que la construction d’un nouveau presbytère. Ils sont réalisés à partir des plans et des relevés de l’architecte Vaillant, de Mâcon. Les travaux sont adjugés à François Lorton, maçon à Saint-André-le-Désert, et coûtent au total près de 18000 francs. En 1857, quelques réparations sont effectuées sur l’édifice, en même temps que la clôture de la maison d’école. Ces travaux sont confiés à Claude Pallot, maçon de la commune.
 
En 1864, le curé et la commune avancent le projet de reconstruire l’église du village. Ils souhaitent ainsi assainir et surtout agrandir leur lieu de culte, qu’ils décrivent comme insuffisant pour accueillir tous les fidèles. L’architecte Berthier visite donc l’édifice et établi un devis pour sa reconstruction, accepté en 1869. Cependant, la guerre de 1870 empêche le déroulement des travaux. Cette année-là, seules deux cloches sont achetées à Oronce Reaynaud, fondeur, et viennent compléter les quelques achats de mobilier effectués au cours du siècle.
 
En 1878, le projet de reconstruction de l’église est relancé, mais n’est pas entièrement concrétisé, faute de moyens. En 1885, l’architecte Adrien Pinchard, de Mâcon, dresse les plans du nouveau projet. Seule la nef est reconstruite, ce qui permet d’agrandir l’édifice, notamment grâce à l’ajout de bas-côtés. Dans les années qui suivent, une restauration intérieure générale de l’édifice est réalisée, en particulier des vestiges romans. Les travaux sont réceptionnés en 1889, pour un coût total de 26 000 francs, pris en charge par la Fabrique, la commune et une subvention du Ministère de l’Instruction et des Cultes.
 
L’église est depuis régulièrement entretenue et a fait l’objet de plusieurs campagnes de restauration, notamment en 1987 pour l’intérieur.
 
=== Description architecturale ===
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