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Eglise Saint-Antoine à Salornay-sur-Guye

L’église Saint-Antoine est une église paroissiale romane située à Salornay-sur-Guye, dans le département de la Saône-et-Loire en Bourgogne-Franche-Comté. Sa construction daterait du XIe siècle. Elle est en effet à cette époque mentionnée dans une charte du chapitre cathédral de Saint-Vincent de Mâcon qui rend compte de sa donation aux moines de Perrecy-les-Forges. De cette construction, il reste aujourd’hui la croisée du transept, le clocher au-dessus de celle-ci et l’abside. Ce qu’il advient de l’église aux siècles suivants est inconnu. Au début du XIXe siècle, l’église est remaniée assez drastiquement. De 1820 à 1821, la nef est ainsi complètement reconstruite, bien plus vaste que la nef romane d’origine. Les chapelles latérales sont également reconstruites, tout comme la sacristie au nord de l’abside, celle au sud étant simplement agrandie. Dans l’abside, une peinture de la fin du XIXe siècle orne la voûte et représente le Couronnement de la Vierge par le Christ. Des inscriptions gothiques sont également visibles sur une pierre encastrée dans le mur de la chapelle sud. L’église a été entièrement rénovée en 1986 et est depuis régulièrement entretenue.

Eglise Saint-Antoine (©CEP)

Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4

Description of the church (english) 1, 2, 3, 4

Adresse 1 Rue de l'Eglise, 71250 Salornay-sur-Guye
Coordonnées GPS 46°31'15.8"N 4°35'45.2"E
Paroisse de rattachement Paroisse de Cluny Saint Benoît
Protection Monuments Historiques /

Sommaire

Historique

Le village de Salornay-sur-Guye est une zone de peuplement aux origines anciennes. De nombreux vestiges romains ont ainsi été retrouvés au cours du XIXe siècle sur le territoire de la commune[1] : habitat romain (au cimetière), vases en terre cuite contenant 6000 à 7000 monnaies romaines, deux bracelets d'argent, une cuillère d'argent, deux bagues en or… De même, plusieurs tombes en pierre ont été découvertes sur la pente de la montagne, à l’est de la commune[2]. Salornay est mentionné pour la première fois à la fin du IXe siècle : In Matisconensi pago… in Salurnensi villa ecclesiam Sancti-Sulpicii[3]. Le village est par la suite cité de nombreuses fois dans des chartes de l’abbaye de Cluny, aux Xe et XIe siècles : in vicaria Salurniacensi, in agro Salorniacense, in villa Salorniago[4]… Le toponyme de Salornay-sur-Guye ne semble s’imposer qu’à la fin du XIVe siècle. Le village est en effet traversé par deux rivières, la Guye et la Gande. Salornay est une commune dynamique et concentre de nombreux commerces et centres d’activité. Plusieurs monuments de caractère y sont visibles : château du XVe siècle, pont médiéval, moulin, croix…

Une première église est mentionnée à Salornay dès 873-876, sous le vocable de Saint-Sulpice : in Salurnensi villa ecclesiam Sancti-Sulpicii[5]. L’édifice actuel correspond cependant en partie à une reconstruction romane postérieure qui pourrait remonter au XIe siècle. A cette époque, une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon rend compte de la donation de l’édifice aux moines de Perrecy-les-Forges. Il est donc vraisemblable que l’église ait été reconstruite peu de temps avant. Elle est dès lors à la collation du prieur de Perrecy, et demeure le centre de la paroisse de Salornay.

L’église actuelle ne conserve de l’édifice roman que son clocher et la travée qui le soutient, ainsi que son abside, remaniée à l’époque moderne. L’édifice est aujourd’hui dédié à saint Antoine le Grand[6]. Né en Egypte en 251, il se retire dans le désert de la Thébaïde pour échapper à la vie moderne de ses contemporains, qu’il juge impure. Il attire de nombreux disciples qui se retirent dans le désert à ses côtés et suivent son enseignement. Il combat l’arianisme aux côtés de saint Athanase (auteur de son hagiographie).

On sait peu de chose sur l’évolution de l’église de Salornay au fil des siècles. Elle est mentionnée dans un pouillé avant 1412 : Ecclesia de Salornayo supra Guyam[7]. En 1630, une chapelle de Notre-Dame-de-Pitié est citée, déjà présente au XVIe siècle, et dont le patronage était à Jean Ligeret chanoine de Mâcon[8]. Une chapelle du Rosaire est également citée dans l’aile gauche vers 1645 (auparavant chapelle Sainte-Catherine). La famille de Chardonnay y a son caveau familial, avec fondation de messe dès 1649. A cette époque, l’église comporte également une chapelle à l’entrée au nord de l’ancienne église, dédiée à sainte Anne. L’église comptait de nombreuses fondations de messe, illustrant la ferveur de la population locale. Des inscriptions gothiques conservées dans l’église actuelle témoignent de cette époque.

Au XVIIIe siècle, l’église de Salornay a déjà pour annexe l’église de Chérizet. A la Révolution, le culte est interrompu. Au début du XIXe siècle, l’église doit être rendue au culte et aux fidèles. Cependant, les années et le manque d’entretien ont visiblement laissé l’édifice dans un état précaire. A partir de 1817, un projet de restauration et d’agrandissement de l’’église est donc avancé. Entre 1817 et 1818, l’architecte Roch[9], de Mâcon, se charge des plans et devis. Les travaux sont adjugés à l’entrepreneur Daujean, de Cluny, et commencent en 1819. Ceux-ci prévoient notamment la reconstruction de la nef, l’ajout des chapelles (dédiées à saint Antoine et à la Vierge) et de la sacristie au nord, l’agrandissement de celle au sud et la réfection du presbytère. Le mobilier et les ornements de l’église sont également complétés (autel en pierre, confessionnal, bancs, fonts baptismaux, chaire à prêcher…). Les travaux sont réceptionnés en 1821, et deux cloches sont achetées à cette occasion.

En 1840, une horloge vient compléter le mobilier récemment acquis. En 1843, des réparations urgentes sont menées sur les toitures de l’édifice (les tuiles et les laves avaient gelé[10]). En 1861, un projet assez radical de modification des parties romanes est avancé par le conseil de la Fabrique : agrandissement du chœur, construction d’un nouveau clocher et acquisition de nouvelles cloches (les précédentes étant endommagées et hors-service depuis plusieurs années)[11]. Finalement, le projet n’est pas réalisé, le conseil municipal s’y étant opposé. Toutefois, trois nouvelles cloches sont commandées en 1865 au fondeur Morel : la cloche principale de 2 333 livres est nommée Antoinette, la seconde de 1 460 livres Marie et la troisième de 753 livres Jeanne, chacune portant le nom de sa marraine[12]. Elles sont bénies e 1866. L’année suivante, un devis de 500 francs est dressé pour consolider le clocher, notamment au niveau de la charpente. En 1877, la fresque qui orne l’abside est réalisée.

Au XXe siècle, l’église est régulièrement entretenue. En 1954, une horloge électrique est installée, et en 1965 les cloches sont à leur tour électrifiées, le curé ne pouvant plus se charger de leur fonctionnement. En 1986, l’abside et le clocher romans sont restaurés, pour une facture globale de 115 000 francs. La Sauvegarde de l’Art Français subventionne ces travaux à hauteur de 30 000 francs, dédiés à la restauration des toitures en laves. En 1987, Emmanuel Prost, dernier curé de la paroisse, décède. En 1990, une restauration générale de l’intérieur de l’église est menée. La fresque de l’abside est rafraîchie à cette occasion. Les escaliers et les appuis du clocher ont également été repris. Plus récemment, des drains ont été posés autour de l’église afin de résoudre les problèmes d’humidité. En 2019, les enduits intérieurs ont partiellement été repris.

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

L’église Saint-Antoine mêle architecture romane et reconstruction moderne. Elle est composée d’une large nef avec collatéraux, suivie d’un transept dont seuls la croisée et le clocher qu’elle soutient sont romans, et d’une abside semi-circulaire à l’est, flanquée d’une sacristie moderne de chaque côté.

Plan inclus dans la fiche de la Sauvegarde de l'Art Français : état de l’église à une date inconnue, avant les reprises du XIXe siècle puisqu’il manque la sacristie nord.

La façade de l’église est constituée d’un avant-corps qui met en relief le vaisseau central de la nef. Cet avant-corps est simplement ouvert d’une porte en plein cintre très simple, au tympan vitré. Une petite baie de même profil surmonte l’entrée. Un cordon de pierre délimite le fronton triangulaire du pignon, percé d’un oculus pour éclairer les combles. Les murs des bas-côtés de la nef sont ouverts par des baies plein cintre. Ils ont chacun une porte d’accès, mais celle au nord a été rouverte récemment. La travée sous clocher est flanquée d’une chapelle de chaque côté, éclairées par une baie moderne. La clocher est quant à lui composé d’une souche aveugle délimitée par un cordon de pierre, puis de deux étages. Seule la face nord du premier niveau comporte une ouverture en plein cintre, les autres sont aveugles et ne portent que des horloges. Le deuxième étage est muni d’une baie géminée par face, avec retombée médiane sur double colonnette aux chapiteaux simplement sculptés. Le clocher est coiffé d’une courte pyramide à quatre pans. L’abside semi-circulaire complète l’édifice à l’est. Elle est épaulée par de minces contreforts qui encadrent les trois baies plein cintre agrandies à l’époque moderne. L’abside est flanquée d’une sacristie au nord et au sud. Une corniche avec modillons ceint toute la partie orientale de l’édifice. Ces modillons sont nus, à l’exception de ceux du clocher, sculptés de T avec deux boules. Le clocher et l’abside sont couverts de laves, le reste de l’église de tuiles.

La nef de l’édifice est entièrement plafonnée. Le vaisseau central communique avec les bas-côtés via des arcades en plein cintre reposant sur des piles carrées. Au-dessus de ces arcades, des niches en plein cintre sont dessinées en léger relief, chacune encadrées de pilastres. Elles accueillent des statues sur consoles. L’accès au clocher est aménagé dans l’avant-corps de la nef, tout comme une niche accueillant les fonts baptismaux. Une balustrade s’étend en hauteur sur toute la largeur de la façade. La travée sous clocher, dont le niveau est relevé d’une marche, est voûtée d’un berceau plein cintre et encadrée par quatre arcs brisés avec tailloirs. Elle communique au nord et au sud avec des chapelles modernes qui prolongent les bas-côtés sur lesquels elles s’ouvrent par des arcs en plein cintre. La travée sous clocher s’ouvre à l’est sur une travée droite précédant l’abside et voûtée d’un berceau brisé. Cette travée communique au nord et au sud avec les deux sacristies. L’abside est quant à elle voûtée d’un cul-de-four orné d’une représentation du Couronnement de la Vierge par le Christ. Des stalles en bois font le tour de la travée droite et de l’abside.

Inventaire décor et mobilier[13]

  • Baies, chapiteaux et modillons sculptés du clocher
  • Peinture de la voûte de l’abside, représentant le Couronnement de la Vierge par le Christ (XIXe siècle), avec la colombe de l’Esprit, la Vierge Marie étant entouré d’anges. On y lit : « Veni Coronaberis », soit « venez, tu seras couronnée » (Cantique des Cantiques)
  • Inscription funéraire gothique (pierre encastrée dans un mur de la chapelle sud), XVe-XVIe siècle : stèle d’Etienne, fils d’Ugonet Truillet et Beatrix son épouse, fondateurs d’une messe perpétuelle pour leurs aïeux et leurs successeurs.
  • Inscription gothique (collatéral nord) : pierre faisant état de la construction d’une chapelle Sainte-Anne en 1648 et de la fondation de messes par le curé de l’époque Noel de Solains.
  • Statuaire :

-Christ en croix, bois peint (arc triomphal)

-Statues en plâtre en haut de la nef, dont : sainte Thérèse de Lisieux, saint Antoine de Padoue, sainte Philomène, sainte Catherine, saint Paul, sainte Anne et la Vierge, saint Pierre, saint en tenue d’évêque...

-le Sacré-Cœur (gauche de l’arc triomphal)

-Notre-Dame de Lourdes (droite de l’arc triomphal)

-Ange et enfant

-Jeanne d’Arc (chapelle droite)

-Saint Antoine (chapelle droite, autel)

-Saint Antoine (chapelle droite)

-Vierge à l’Enfant (chapelle gauche)

  • Maître autel en bois (abside)
  • Autels latéraux en pierre
  • Autel moderne
  • Tableaux :

-Représentation de saint Antoine, accompagné de son cochon, près de sa grotte (collatéral nord).

-Représentation de la Trinité adorée par les anges, avec le Sacré-Coeur (collatéral sud, au-dessus du confessionnal)

  • Confessionnal en bois sculpté, début XIXe siècle (contre le mur de façade)
  • Bancs des fidèles (dont un du début du XIXe siècle, dans la chapelle)
  • Chaire à prêcher, XIXe siècle, avec un escalier à deux rampes (collatéral gauche).
  • Chemin de croix (bas-reliefs polychromes)
  • Plaque commémorative des soldats morts au combat (collatéral gauche)
  • Fonts baptismaux avec bénitier sur pied (avant corps de la nef, à droite de l’entrée principale).
  • Bénitier encastré
  • Vitraux :

-Abside (signés Sauris et Payet, Lyon)

Le Christ avec sa croix et l’Evangile (centre)

Sainte Vierge (gauche)

Saint Antoine (droite)

-Chapelles :

Saint Louis, tenant la couronne d’épines

Saint Jean l’Evangéliste, avec la coupe empoisonnée de laquelle sortit le serpent

-Vitraux aux motifs divers

  • Trois cloches, bénies en 1866 et auxquelles ont été donnés les noms de leurs marraines respectives  :

-une de 2 333 livres, dénommée Antoinette

-une de 1 460 livres, dénommée Marie

-une de 753 livres, dénommée Jeanne

  • Statues brisées dans les combles
  • Croix de cimetière (derrière l’abside)

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1820-1821 : reconstruction de la nef, des chapelles latérales et des sacristies.

1840 : achat d’une horloge

1843 : réparations d’urgence sur les toitures de l’édifice

1865 : changement des cloches

1867 : consolidation du clocher

1877 : réalisation de la fresque de l’abside

XXe :

1954 : horloge électrique

1965 : électrification des cloches

1986 : restauration de l’abside et du clocher

1990 : restauration de la fresque de l’abside et restauration intérieure globale

Reprise des appuis et des escaliers du clocher. Réouverture de la porte nord.

XXIe :

Travaux d’entretien et d’assainissement.

2019 : restauration intérieure partielle

  • Etat :

L’église de Salornay-sur-Guye est en bon état général et est régulièrement entretenue.

  • Classement :

/

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, se renseigner auprès de la mairie.

Site officiel

Visite

L’église est ouverte aux visites pendant la saison estivale. Pour plus de renseignements ou pour planifier une visite en dehors de cette période, contacter directement la mairie.

L’accès à l’édifice semble compliqué pour les personnes à mobilité réduite (présence de marches aux différentes entrées).

Association engagée

/

Iconographie ancienne et récente

Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis
Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1971 et 1986 :

Archives départementales de la Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Pastorale du tourisme 71 :

Eglise Saint-Antoine

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Salornay-sur-Guye

  • Fiche édifice de la Sauvegarde de l’art français :

Eglise Saint-Antoine

  • Documents de la mairie
  • Article du JSL :

Panneau de présentation de l’église Saint-Antoine

Propriétaire / Contact

Commune de Salornay-sur-Guye

03 85 59 42 74

mairie@salornay-sur-guye.fr

Site officiel

Patrimoine local et/ou folklore

  • Document de présentation de la commune:
  • Lucie et Raymond Aubrac :

La famille de Lucie Aubrac, figure de la résistance française, était originaire de Salornay-sur-Guye. Ses cendres ont donc été transférées dans le caveau familial peu après sa mort en 2007. Son mari Raymond Aubrac, grand résistant, a été inhumé à ses côtés en 2012.

Eglise romane construite au XIIe siècle. La nef a été entièrement rebâtie au XIXe siècle.

Elle abrite un beau bénitier roman dont la cuve est ornée de masques sculptés.

Eglise romane construite en deux phases, aux Xe et XIIe siècles.

En partie remaniée, elle abrite un mobilier assez important, dont un tabernacle du XVIIe siècle taillé dans un bloc de pierre noire.

Notes et références

  1. Article Wikipays, référence au travail de Gabriel Jeanton, Le Mâconnais gallo-romain, tome II, 1926, pp.31-32.
  2. Article Wikipays, référence à Claude Ragut, Statistique, 1838, p. 298.
  3. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  4. Ibidem
  5. Ibidem
  6. La date du changement de vocable est inconnue.
  7. Rigault
  8. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
  9. Les plans de l’architecte comportent d’ailleurs quelques similitudes avec l’Eglise Saint-Thibaud à Flagy, remaniée à cette époque.
  10. Document de la mairie
  11. Oursel
  12. Document de la mairie
  13. En partie réalisé grâce à la fiche de la Pastorale du Tourisme 71 et de l'inventaire du couple Oursel