Eglise Saint-Barthélémy à Saint-Ythaire

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L’église Saint Barthélémy est une église paroissiale partiellement romane située à Saint-Ythaire, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-France-Comté. Sa construction pourrait remonter au milieu du XIIe siècle. Elle est alors à la collation de l’évêque de Mâcon et est probablement dédiée à saint Eptade, qui a par la suite évolué en Saint-Ythaire, nom actuel de la commune. De cet édifice, il ne reste que le clocher et sa travée voûtée en berceau brisé. Le clocher, de plan carré, a un profil roman typique, assez trapu. Son niveau inférieur est ouvert de trois baies plein cintre. Au beffroi, il est orné d’arcatures lombardes et de baies sur colonnettes à chapiteaux sculptés. En 1830, l’église romane d’origine est agrandie, à la fois pour pouvoir accueillir la population et probablement pour réparer les dommages accumulés. De 1872 à 1875, elle est finalement reconstruite. L’orientation de l’édifice est inversée, la travée sous clocher devient l’entrée, et la nef et le chœur sont édifiés sur un plan beaucoup plus vaste qu’à l’origine.

Eglise Saint-Barthélémy (©CEP)

Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4

Description of the church (english) 1, 2, 3, 4

Adresse Au bourg, 71460 Saint-Ythaire
Coordonnées GPS 46°34'06.9"N 4°36'32.0"E
Paroisse de rattachement Paroisse Saint Louis entre Grosne et Guye
Protection Monuments Historiques /

Historique

Le village de Saint-Ythaire a changé plusieurs fois de nom au fil des siècles et est cité dans de nombreux documents et chartes [1]: Sancto Eptadio en 1030, Sancti Hilarii en 1513, Saint-Eustade en 1757, Monteynard en 1793, et Saint-Ythaire depuis 1845[2]. Le nom Saint-Ythaire serait en fait une lente évolution de saint Eptade, patron originel de la paroisse. Le village de Saint-Ythaire est une zone ancienne de peuplement, puisque des vestiges gallo-romains ont été mis au jour sur le territoire de la commune : au Mont-Aynard, substruction antique avec tuiles romaines, et vestiges d’une tour circulaire dans les bois près de Vaux ; à Montagny, une villa gallo-romaine ; à Bierre, un village gaulois[3]. En 1781, la paroisse de Saint-Ythaire comprenait Angoin, Bierre, Besanceuil, le Brouillard, Monteynard, les Bois, Montagny, Morlais et Vaux[4]. En 1867, Besanceuil est rattachée à Bonnay. La commune de Saint-Ythaire avait une importante activité viticole au XIXe siècle, mais est désormais un simple centre d’habitat rural.

Une église est déjà citée à Saint-Ythaire en 862 : Ecclesia Sancti-Iterii[5]. Vers 1030, une Ecclesia de Sancto-Eptadio est mentionnée dans la charte 465 du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon. Elle est alors donnée en bénéfice à Ansédée par l’évêque Gauslin. L’église actuelle appartient en partie à un édifice roman reconstruit vers 1150. Il n’en reste aujourd’hui que le clocher et la travée qui le soutient. A cette époque, l’église est le centre de la paroisse et est à la collation de l’évêque de Mâcon. On sait peu de choses sur ce qu’il advient de l’église par la suite.

Au XVIIe siècle, deux chapelles sont évoquées dans l’édifice : la chapelle Saint-Claude fondée en 1645, et la chapelle Saint-Nicolas fondée en 1669. Elles flanquaient le chœur de part et d’autre. En 1675, une visite pastorale indique que ce dernier est « voûté, peint à l’antique et fort effacé »[6]. Outre ces ajouts architecturaux, le rapport de cette visite nous renseigne sur l’édifice roman d’origine. Il se compose d’une petite nef unique, d’un chœur surmonté du clocher, et d’une abside à l’est. L’entrée de l’église donnait directement sur la rue. En 1746, une nouvelle visite pastorale mentionne une autre chapelle, sous le vocable de Notre-Dame. Elle est alors interdite d’accès par l’évêque, tant que des réparations n’ont pas été faites[7].

A une date inconnue, l’église passe sous le vocable de Saint-Barthélemy. En 1830, l’église romane d’origine est agrandie, à la fois pour pouvoir accueillir la population et probablement pour réparer les dommages accumulés au fil des années. Ces travaux sont réalisés sur les plans de l’architecte Roch dressés en juillet 1829[8]. En 1841, la réfection des toitures est menée par M. Mazille, maître-couvreur. Dès 1868, une nouvelle restauration de l’édifice est prévue. Le projet de l’architecte Gaudillère, de Chalon, prévoyait une dépense de 5247 francs. Le devis est finalement revu à la hausse face à la réalisation concrète des travaux : les parties qu’on pensait conserver sont en fait en trop mauvais état et doivent être reconstruites. En 1872, les travaux sont confiés à l’entrepreneur Brulé-Berthelot, de Flagy. Ils se poursuivent jusqu’en 1875. L’église est pendant cette période quasi-entièrement reconstruite, alors qu’elle ne devait à l’origine qu’être de nouveau agrandie et sa voûte reconstruite. L’orientation de l’édifice est finalement inversée, la travée sous clocher devient l’entrée, et la nef et le chœur sont édifiés sur un plan beaucoup plus vaste qu’à l’origine. Les travaux sont réceptionnés en 1876. Le décompte final est de 11917.01 francs, dont 1636 francs récoltés grâce à une souscription auprès de la population. L’église est depuis régulièrement entretenue et mise en valeur par la municipalité et ses habitants.

  • Saint Eustade / Eptade :

Eptade d'Autun, ou saint Aptas, né à la fin du Ve siècle à Autun, et mort en 525, est un saint de l'Église catholique romaine, monétaire d'Autun, prêtre, ermite et moine, fondateur de l'abbaye de Cervon, qui sera placée sous son vocable.

  • Saint Barthélémy, biographie par la Pastorale du Tourisme 71 :

« Saint Barthélémy est un des 12 apôtres du Christ. Son nom signifie fils de Tolmaï (bar- Tolmaï, en araméen). Identifié, en général, avec Nathanaël, originaire de Cana, en Galilée, il fut conduit à Jésus par Philippe ; le Christ l’appela à le suivre. Des traditions assurent qu’après l’Ascension du Christ, il annonça l’Evangile en Inde et qu’il y fut couronné du martyre : il aurait été écorché vif, c’est pourquoi ses attributs sont un couteau ou la dépouille de sa propre peau, cf. la fresque du Jugement dernier de Michel-Ange, dans la Chapelle Sixtine à Rome. Il est ainsi le patron des bouchers, des relieurs et des tanneurs. »

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

L’église Saint-Barthélemy est un vaste édifice entouré d’un petit cimetière communal. Il se compose d’un clocher-porche roman flanqué de constructions postérieures, suivi d’une vaste nef moderne avec collatéraux, d’une travée de chœur en continuité, et d’une abside peu profonde. Le chœur moderne est orienté vers l’ouest, puisque l’orientation de l’édifice a été inversée lors de sa reconstruction. On accède désormais à l’église par l’ancien chœur roman, à l’est.

La façade orientale de l’édifice se compose donc de la souche du clocher, dans laquelle a été ouvert un portail en plein cintre moderne. Sur son tympan en pierre, on distingue vaguement une inscription qui rend hommage à de probables bienfaiteurs ayant permis la reconstruction de l’édifice. Le tympan repose sur un linteau droit avec corbeaux. Ce portail est percé en-dessous de l’arc brisé qui ouvrait l’abside romane, encore bien visible. Le clocher-porche, de profil trapu, est assez typique des édifices romans de la région. De plan carré, il se compose d’une souche aveugle et de deux niveaux séparés par un cordon de pierre. Le premier niveau est ouvert d’une large baie plein cintre assez frustre par face. Le deuxième niveau comporte une baie trigéminée par face, dont les arcs retombent sur des colonnettes aux chapiteaux sculptés. Ces baies sont inscrites dans un décor de bandes et arcatures lombardes. Le clocher est coiffé d’une courte pyramide à quatre pans. Il est flanqué de deux petites constructions latérales et suivi à l’ouest de la large nef moderne avec collatéraux, qui masque sa face ouest. De larges baies plein cintre ouvrent les murs des collatéraux et le haut des gouttereaux de la nef. Une petite porte est percée dans le collatéral sud. La nef est suivie d’une travée de chœur épaulée par de minces contreforts et flanquée de constructions dans la continuité des collatéraux. L’abside semi-circulaire complète l’édifice à l’ouest. Elle est éclairée par trois larges baies plein cintre inscrites dans une reproduction moderne d’un décor de bandes et arcatures lombardes. Tout l’édifice est couvert de tuiles.

On pénètre à l’intérieur de l’édifice par l’ancien chœur roman, voûté d’un berceau brisé. Un arc de même profil et reposant sur des tailloirs ouvre la large nef moderne. Les murs de la reconstruction du XIXe siècle ont été gardé en pierre apparente jusqu’à mi-hauteur, puis enduits. La nef, de cinq travées, est dallée. Le vaisseau central est voûté de croisées d’ogives séparées par des arcs doubleaux en plein cintre et retombant sur des pilastres peu-saillants. Il communique avec les collatéraux via de larges arcs en plein cintre. Les bas-côtés sont voûtés d’arêtes retombant sur des culots simples mais non-enduits. Des autels latéraux se trouvent dans la dernière travée des bas-côtés. La travée de chœur moderne est délimitée par une grille de communion. Elle est voûtée d’une croisée d’ogives. Cette travée communique au sud avec la sacristie, via une petite porte. Au nord, elle s’ouvre via un arc en plein cintre sur une chapelle également voûtée d’une croisée d’ogives. A l’est, la travée de chœur est suivie de l’abside voûtée en cul-de-four. Elle s’ouvre par un arc en plein cintre qui retombe sur de petites colonnettes à mi-hauteur du mur. L’abside accueille le maître-autel.

Inventaire décor et mobilier

  • Décor du clocher : baies trigéminées avec retombées sur colonnettes aux chapiteaux sculptés, arcatures lombardes sur modillons sculptés.
  • Inscription peu visible sur le tympan du portail : « A la gloire de Dieu, François Martin et Marie Rousselot sa femme, 1873 »[9] (probables bienfaiteurs au moment de la reconstruction)
  • Maître-autel et retable en pierre, avec tabernacle
  • Autel moderne en bois
  • Autels latéraux (nef et chœur) :

Autel en pierre sur deux petites colonnettes aux chapiteaux sculptés (chapelle du chœur)

Autel décoré datant de 1860, dédié à la Sainte Vierge (collatéral droit). On lit à sa base : « Deo Virginique Matri, CL Fontaine CL Navoizeau ».

Autel du collatéral gauche

  • Grille de communion
  • Statues :

Sacré-Cœur (montant droit de l’arc triomphal)

Saint Joseph et l’Enfant Jésus (montant gauche de l’arc triomphal)

Statuette de Notre-Dame de Lourdes (chapelle droite du chœur)

Vierge à l’Enfant, couronnée (chapelle collatéral droit)

Saint Vincent, avec la grappe de raison et la palme du martyr, sur une console sculptée d’un angelot (droite de l’arc triomphal)

Saint Antoine de Padoue (gauche de l’arc triomphal)

Saint Barthélémy, avec le couteau de son martyre (chapelle du collatéral gauche)

Jeanne d’Arc (mur de fond de la nef), sur fond bleu orné de roses et de lys, donnant l’illusion d’une niche à statue

Sainte Thérèse de Lisieux (mur de fond de la nef), sur fond bleu orné de roses et de lys, donnant l’illusion d’une niche à statue

  • Christ en croix (mur de fond de la nef, au-dessus de l’ancien arc triomphal brisé)
  • Crucifix (autel latéral droit du chœur)
  • Christ en croix (nef)
  • Chemin de croix en relief, bois polychrome (collatéraux)
  • Bénitier encastré
  • Bénitier sur pied
  • Toile peinte : Vierge à l’Enfant (autel latéral droit de la nef)
  • Toile peinte : Le Martyre de Saint Barthélémy [10]
  • Cadres : Notre-Dame de Montligeon, le Sacré-Cœur
  • Bannière de la Vierge Miraculeuse.
  • Vitraux :

Dans l’abside : le Bon Pasteur, saint Louis, saint Barthélémy (signés par le peintre-verrier L.Gesta, de Toulouse)

Le Sacré-Cœur (chapelle droite dans le chœur, signé L. Gesta)

Motifs géométriques, décor de losanges colorés (nef et collatéraux)

  • Chaire à prêcher en bois sculpté, ornée du monogramme du Christ, de la Croix, de la Trinité (triangle), de l’Eucharistie (calice et hostie marquée JHS), de l’ancre (Espérance)[11]
  • Confessionnal en bois
  • Bancs et chaises liturgiques en bois (chœur)
  • Dalle rectangulaire gravée de la date « 1775 die 26 martii » (devant l’entrée de l’église)

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1830 : agrandissement de l’édifice

1841 : réfection des toitures

1872-1875 : reconstruction de l’église, à l’exception du clocher et de sa travée

XXe :

Travaux d’entretien

XXIe :

Travaux d’entretien

  • Etat :

L’église est en bon état général et est régulièrement entretenue.

  • Classement :

/

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie, ou consulter le site de la commune :

Saint-Ythaire

Visite

L’église Saint-Barthélémy est d’ordinaire fermée. Pour planifier une visite, contacter directement la mairie.

L’édifice n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite (marches aux entrées de l’enclos du cimetière).

Association engagée

  • Préservation de l’Authenticité de Saint-Ythaire (PAYS)

Association créée en 2005 ayant pour but la sauvegarde et la mise en valeur des patrimoines naturel, culturel et historique de Saint-Ythaire.

Plus généralement, l’association veille au respect du territoire de Saint-Ythaire.

Président : Hugues POULACHON

Contact courriel : Alain LECHAT, alain.lechat@nordnet.fr

Page FAPPAH

Iconographie ancienne et récente

Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis
Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Bibliographie

  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969-1976 :

Archives départementales de Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Pastorale du Tourisme 71 :

Eglise de Saint-Ythaire

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Saint-Ythaire

Propriétaire / Contact

Commune de Saint-Ythaire

03 85 92 64 80

mairie.saint-ythaire@wanadoo.fr

Saint-Ythaire

Patrimoine local et/ou folklore

  • Maison seigneuriale à tourelle, XVIIe siècle.

Eglise romane construite en deux phases, aux Xe et XIIIe siècles.

L’opus spicatum est omniprésent dans la maçonnerie de l’édifice (nef).

Elle a été agrémentée de chapelles à l’époque gothique.

L’église est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1950.

Eglise romane construite en deux phases, aux Xe et XIIe siècles.

L’opus spicatum est omniprésent dans la maçonnerie de l’édifice (façade et nef).

L’église est classée Monument Historique depuis 1927. Des peintures anciennes rénovées sont visibles dans la nef et le chœur, dont notamment les restes d'une litre funéraire.

Eglise romane construite au XIe ou XIIe siècle et remaniée au XIXe siècle.

Ses arcs-boutants romans sont une occurrence rare dans la région.

Notes et références

  1. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  2. Page de l’association
  3. Gabriel Jeanton et site de l’association
  4. Rigault
  5. Ibidem
  6. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
  7. Ibidem
  8. Ibidem. Un premier projet de restauration et d’agrandissement avait été développé en 1827 par l’architecte Jacquelot, mais n’avait pas été retenu.
  9. Oursel
  10. Pastorale, auparavant identifiée comme une Déposition de Croix
  11. Pastorale du tourisme 71