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Eglise Saint-Denis à Buffières

5 965 octets ajoutés, 11 mars 2020 à 17:54
Historique
=== Historique ===
Le village de [[Buffières]] est mentionné pour la première fois en 909, dans une charte de l’abbaye de Cluny : ''In pago Matisconense, in agro Meolanense, in vila Buferia''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. Il est ensuite cité de nombreuses fois dans divers actes de ventes de biens et terres. Les origines du village sont cependant plus anciennes, puisque de nombreux vestiges gallo-romains ont été retrouvés sur le territoire de la commune (''tegulae'', sépultures, outils…). Il y aurait eu une maison forte à Buffières, au lieu-dit « vers le bois », qui aurait été détruite vers 1377<ref>Fiche de présentation de la maison forte par le CeCaB.</ref>.
L’église de Buffières n’est mentionnée pour la première fois qu’en 1106, dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : ''Ecclesia de Bufferiis''. Elle est à l’époque sous le vocable de Saint-Martin et le centre de la paroisse de Buffières. La collation revient au chapitre cathédral, qui se partage également les dîmes avec l’évêque de Mâcon et le prieur de Saint-André-le-Désert<ref>Rigault</ref>. L’église citée dans la charte du chapitre est visiblement une construction remontant à la seconde moitié du Xe siècle. Il s’agit d’un édifice roman modeste, simplement composé d’une nef rectangulaire, d’une croisée et d’une abside hémicirculaire.
 
De l’édifice actuel, seules la base du clocher et sa travée semblent appartenir à cette construction primitive. La nef, l’abside et la partie haute du clocher, également romanes, semblent dater d’une reconstruction partielle de l’édifice, à la fin du XIIe siècle. Dans l’abside, des peintures anciennes recouvrent la voûte et représentent le Christ en Majesté entouré du tétramorphe. Ces peintures laissent paraître deux couches bien distinctes : une couche romane (probablement de la fin du XIIe siècle), et une couche gothique.
 
En 1675, une visite pastorale mentionne un édifice en bon état, dont le chœur et la nef sont voûtés, et qui possède quatre cloches<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.</ref>. Vers 1727<ref>Virey, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.</ref>, l’église passe sous le vocable de Saint-Denis, premier évêque de Paris mort martyr vers 250 ou 270, et fêté le 9 octobre. En 1759, le chanoine Henri-Jean de Montrichard visite l’édifice et trouve une église « pauvre et sans sacristie »<ref>Oursel</ref>. A la Révolution, l’église et la cure sont vendues comme biens nationaux. Elles sont d’abord rachetées par le chanoine Chaumelis, puis par Louis Desseigne, afin d’éviter leur destruction. En juin 1803, ce même Louis Desseigne, propriétaire et adjoint du maire, cède gratuitement l’église et la cure à la commune, afin qu’elles soient rendues au culte catholique.
 
Au début du XIXe siècle, l’édifice est jugé trop petit et vétuste. Plusieurs phases de travaux vont donc se succéder. En 1822, c’est d’abord la clôture du cimetière qui est agrandie et réparée, grâce au financement de Mr Desseigne toujours (devenu maire de Buffières), lorsqu’il se fait concéder un banc dans l’église. A la même époque, il approuve un devis dressé par le maçon Pierre Garguet, s’élevant à 751.50 francs. Ce devis prévoit une restauration globale de l’édifice : ajout de la sacristie au sud de la travée sous clocher (avec accès au clocher à l’étage), ouverture d’une porte au sud de la nef et reprise du portail occidental, élargissement de certaines fenêtres (sud de la nef et chœur), reprise du sol du chœur, réfection intérieure globale et restauration de la toiture de laves de l’édifice. Les travaux sont réceptionnés en 1824.
 
En janvier 1845, un nouveau devis<ref>Le devis s’élève à 5897.34 francs pour la restauration et les bas-côtés, ainsi que 550 francs pour l’arc triomphal.</ref> est dressé par l’architecte départemental André Berthier, prévoyant une deuxième grande campagne de travaux. Ces travaux comprennent une réfection de l’édifice, mais également l’ajout de bas-côtés à la nef et l’agrandissement de l’arc triomphal. Les travaux sont adjugés à Jean Chanuet, entrepreneur à La Vineuse, et réceptionnés à l’été 1846. Au XXe siècle, l’église est par la suite restaurée à plusieurs reprises et entretenue avec soin.
 
Au début des années 2000, l’intérieur de l’église est rénové. En 2004, ces travaux permettent de mettre au jour les peintures anciennes de l’abside, jusqu’alors masquées. Dès lors, une longue entreprise de restauration de ces peintures est engagée, notamment grâce à l’association de sauvegarde du patrimoine de Buffières. En partenariat avec l’association [https://www.rempart.com/ Rempart], des chantiers bénévoles sont organisés de 2009 à 2018, chaque été. Six à sept bénévoles s’attachent ainsi à la restauration des peintures sous la supervision de [https://www.atelier-guilloud.com/ Christine Guilloud], restauratrice professionnelle, et avec l’accord des Monuments Historiques. Une technique particulière est utilisée, celle du ''trattegio'' à l’aquarelle, qui consiste à tracer des traits fins à l’aquarelle qui se rapprochent le plus possible de la couleur originale, ce qui permet de faire resurgir la peinture<ref>Fiche de la fondation du patrimoine </ref>. Le choix est fait de restaurer les parties les mieux conservées des différentes couches, ce qui permet au final de distinguer le tracé et les différences des peintures successives. Les travaux sont financés grâce à des souscriptions et des subventions diverses (dont celle de la [https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/peintures-murales-eglise-de-buffieres Fondation du Patrimoine]).
 
=== Description architecturale<ref>En partie établie grâce aux observations d’Alain Guerreau.</ref>===
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