Eglise Saint-Denis à Massy (La Vineuse-sur-Frégande)

De Wiki Mâcon Sud Bourgogne
Révision datée du 19 mars 2020 à 18:53 par CEP (discussion | contributions) (Description architecturale)

L’église Saint-Denis est une église paroissiale entièrement romane. Elle est située à Massy, dans la commune de La Vineuse-sur-Frégande, dans le département de la Saône-et-Loire en Bourgogne-Franche-Comté. Un premier édifice, dédié à saint Martin, est mentionné vers 962 dans une charte de Cluny. Au vu de son architecture, l’église actuelle pourrait correspondre à cet édifice, et daterait donc des années ayant précédé la charte. Il s’agit d’un édifice sobre et modeste, bel exemple du premier art roman en Clunisois. Son clocher est particulièrement remarquable du fait de son décor élaboré. Ses faces sont couvertes de bandes lombardes dont l’irrégularité démontre l’ancienneté, de frises à dents de scie et dents d’engrenage, et de baies à colonnettes et chapiteaux sculptés. L’église a été peu remaniée au fil des siècles. Seules les fenêtres de l’abside ont été élargies, vraisemblablement au XVIIe siècle. Le portail principal paraît également avoir été remanié. Peu entretenue au XIXe siècle par manque de moyens, l’église est dès le siècle suivant l’objet de restaurations et de protection. Elle est classée Monument Historique en 1991. A l’intérieur de l’église, plusieurs éléments de mobilier et de décoration sont dignes d’intérêt : des pierres tombales médiévales, un bénitier roman, des autels latéraux romans, et enfin des peintures du XVIe siècle dans le chœur.

Eglise Saint-Denis (©CEP)
Adresse Près du château, 71250 Massy
Coordonnées GPS 46°29'07.9"N 4°36'14.4"E
Paroisse de rattachement Paroisse de Cluny Saint Benoît
Protection Monuments Historiques Classée 1991 (église et sacristie)

Historique

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

L’église de Massy, dont le chœur est orienté au nord-est, se compose d’une nef unique rectangulaire, d’une travée sous clocher flanquée au sud d’une ancienne chapelle servant de sacristie, et d’une abside. Par le plan qu’elle suit et ses dimensions, l’église Saint-Denis est typique des petites églises rurales romanes que l’on trouve dans la région.

Plans ©CEP

Toute utilisation des plans à titre de documentation ou de restauration de l'édifice est autorisée. Toute autre utilisation à titre commercial ou à titre de publication est soumise à l'autorisation stricte du CEP, agissant comme maître d'ouvrage et propriétaire des droits.

La façade de l’église Saint-Denis est relativement simple : un portail en plein cintre, surmonté d’une petite baie de même forme (moderne). Au pignon, on distingue le contour d’une baie ancienne plus allongée, murée. Le mur de pignon est plus haut que la nef qui le suit. Celle-ci est composée de deux carrés de taille égale[1] : sa longueur correspond exactement au double de sa largeur. Elle est ouverte de trois baies par gouttereau, en plein cintre, très étroites et doublement ébrasées. Sur le gouttereau nord, on distingue une ouverture médiévale désormais murée, ainsi qu’une baie plus large également murée, au niveau de la dernière travée de la nef. La travée sous clocher est quant à elle épaulée de chaque côté par des contreforts massifs, aux extrémités. Au sud, un des contreforts est gravé du blason de l’abbaye de Cluny (les clefs de saint Pierre entourant l’épée de saint Paul), juste au-dessus d’une petite chapelle servant aujourd'hui de sacristie.

Le clocher carré s’élance au-dessus de cette travée. Il est composé d’une souche aveugle et de trois niveaux. Le soubassement est simplement muni d’arcs de décharge au nord et au sud, où une petite ouverture est percée. Le premier niveau du clocher est aveugle. Il est décoré de bandes lombardes sur ses faces nord et est, et de simples renfoncements avec modillons nus au sud et à l’ouest. Le deuxième étage comporte deux baies plein cintre par face, en retrait du parement. Leur base repose sur des frises en dents de scie et d’engrenage (la face sud n’a qu’une frise de dents d’engrenage). Le troisième et dernier niveau du clocher est ouvert d’une baie géminée par face, avec retombée médiane sur une paire de colonnettes aux chapiteaux sculptés. Les baies sont également encadrées de colonnettes latérales au nord et à l’est. Ces baies sont précédées de bandes en renfoncement semblables à celles du premier niveau. A l’est, une frise en dents d’engrenage décore le dessus de la baie, juste en-dessous de la corniche en pierres plates qui ceint le clocher et supporte la courte pyramide à quatre pans.

L’abside vient compléter l’édifice. Semi-circulaire, elle est ouverte par trois baies plein cintre : les baies latérales ont été agrandies à l’époque moderne, tandis que celle au centre est d’origine, très petite et étroite et doublement ébrasée. Tout l’édifice est couvert de laves.

A l’intérieur, la nef entièrement dallée est séparée en deux parties par des balustres, auxquelles succède le reste de l’édifice, surélevé de plusieurs marches. La nef est lambrissée et décorée en cet endroit de cartouches en relief[2]. La première partie de la nef accueille les bancs des fidèles ainsi qu’un autel muni d’un beau retable coloré contre son mur sud. La travée de la nef qui est surélevée accueille quant à elle les autels latéraux de chaque côté de l’arc triomphal en plein cintre aux larges impostes. Celui-ci ouvre la travée sous clocher, voûtée d’un berceau de même profil, qui communique avec la sacristie au sud. L’abside est quant à elle voûtée d’un cul-de-four et s’ouvre via un grand arc en plein cintre. Elle accueille le maître-autel. On distingue des vestiges bleutés de fresques sur tout le chœur, dont des personnages dans des médaillons.

Inventaire décor et mobilier

  • Vestiges de fresques bleutées sur les voûtes de la travée sous clocher et de l’abside, datant du XVIe siècle : personnages dans des médaillons, décor de feuillages ; au centre de la voûte de la travée, peut-être le contour d’une mandorle ; cul-de-four de l’abside : au centre, traces indiscernables ; sur les côtés, deux personnages, possiblement saint Pierre (qui tient les clefs dans sa main droite) et saint Paul.
  • Décor du clocher :

Bandes et arcatures lombardes

Chapiteaux sculptés des baies géminées

Frises en dents de scie et dents d’engrenage

  • Sur un contrefort de la travée sous clocher, blason de l’abbaye de Cluny, gravé : « de gueules, à deux clefs d'or en sautoir, traversées d'une épée en pal, à lame d'argent, la poignée d'or en pointe. » La clef et l'épée font référence respectivement à saint Pierre et à saint Paul, auxquels l'abbaye est consacrée. Les clefs en sautoir seraient une faveur papale[3].
  • Statues :

Saint Denis (statuette en pierre peinte), céphalophore, c’est-à-dire avec sa tête entre ses mains, rappel de son martyr (droite de la nef). Cette statuette daterait du XVIe siècle.

Christ en croix du XVIIIe siècle (droite de la nef)

Vierge à l’Enfant en bois doré, XIXe siècle (autel latéral droit)

Saint Paul, en bois doré, datée de 1866 (autel latéral gauche)

Sainte Philomène (droite de la nef, sur l’autel)

Vierge à l’Enfant, XVIe siècle (gauche de la nef)

  • Tableau (gauche de la nef) :

Représentation de Saint Michel terrassant le dragon, à côté de Tobie et l’Ange.

  • Présentation calligraphiée de l’édifice, au-dessus du tronc d’église
  • Maître-autel en bois peint doré, du XVIIIe siècle, style Louis XV[4] :

A pans courbés, il est surmonté d’un tabernacle (dont la porte est sculptée d’un motif d’épis et de grappes de raisin) et orné latéralement de feuillages et sur la face principale d’un triangle trinitaire irradié surgissant de nuages.

Cet autel masque la pierre de l’autel roman.

  • Autels latéraux (de chaque côté de l’arc triomphal), redécouverts en 1964 lors de travaux :

En pierre, l’un d’eux porte encore ses croix de consécration[5]. Les tables de ces autels dateraient du XIe siècle et ont été biseautées au XVIIIe siècle[6].

  • Autel contre le mur sud de la nef, du XVIIIe siècle.

Il est surmonté d’un retable en bois peint et doré, de la même époque.

  • Bénitier en pierre posé sur un pied cylindrique dont la base est un chapiteau sculpté retourné. La base pourrait remonter à l’époque romane, mais la cuve, en tronc de cône, semble être du XVIIIe siècle.
  • Fonts baptismaux grossièrement taillés (encastrés dans l’angle nord-ouest de la nef), époque médiévale
  • Plaque commémorative des soldats morts au combat
  • Chaire à prêcher, XVIIIe siècle (nef)
  • Confessionnal en bois
  • Balustres, XVIIIe siècle (nef)
  • Banc curial, XVIIIe siècle (nef)
  • Dalles funéraires :

-Dalle d’Achard de Massy (Achaldus de Maciaco), chevalier, vassal de Jocerand de Brancion au XIIIe siècle. La dalle est gravée d’une grande croix grecque tréflée.

-Dalle de Marguerite de Massy (morte en 1311) et de sa fille Agnès (morte en 1323). La tombe accueille également la Demoiselle Louise de Messey, décédée au XVIIe siècle (1624), épouse de Guy de Beugne. La dalle est ceinte d’une longue légende en caractères gothiques et porte un blason d’azur avec sautoir d’or.

-Dalle de Gabriel de Beugne, décédé en 1627 (fils de Guy de Beugne), seigneur de Villeret et fondateur de la Confrérie du Rosaire à Massy. La dalle porte le blason de la famille de Beugne.

  • Croix de cimetière

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1844/1845 : refonte de la cloche

1888 : travaux urgents (couverture, enduits, menuiseries…)

1894 : travaux de menuiserie

1895 : achat de mobilier et d’ornements

XXe :

1901 : travaux de consolidation

1926 : inscription au titre des Monuments Historiques

1930 : travaux minimes sur la charpente

1932/1933 : reprise générale de la charpente et de la toiture de laves

1964 : travaux d’entretien, consolidation du clocher

1988 : restauration de la toiture en laves

XXIe :

Travaux d’entretien

2010 : plans dressés par une équipe d’étudiants en architecture du Kyoto Institute of Technology.

  • Etat :

L’église de Massy est en bon état général et est régulièrement entretenue.

  • Classement :

L’église est classée Monument Historique depuis 1991 (inscrite dès 1926).

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie.

Visite

L’église n’est généralement ouverte que pendant la saison estivale. Pour planifier une visite, contacter directement la mairie.

L’accès à l’édifice semble compliqué pour les personnes à mobilité réduite (une marche précède l’entrée de l’enclos du cimetière ainsi que le portail principal).

Association engagée

/

Iconographie ancienne et récente

Collection privée de Monsieur Luc Denis
Collection privée


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Bibliographie

  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  • SAPIN, C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon, Faton, 2006, 311p.
  • VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental,1971 :

Archives départementales de la Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Pastorale du Tourisme :

Eglise de Massy

  • Fiche édifice de l’Académie de Mâcon :

Massy

  • Fiche édifice de la Sauvegarde de l’Art Français :

Eglise de Massy

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Massy

  • Plans de l’édifice dressés en 2010 par une équipe d’étudiants en architecture japonais du Kyoto Institute of Technology, sous la direction du professeur Masatsugu Nishida.
  • Documents sur place

Propriétaire / Contact

Commune de Massy / La Vineuse-sur-Frégande

03 85 59 62 35

mairie.lavineuse.fregande@orange.fr

Patrimoine local et/ou folklore

  • Ancien presbytère, en face de l’église

Eglise romane construite au XIIe siècle, puis remaniée par la suite.

Elle abrite un retable en bois doré du XVIIIe siècle, protégé au titre des Monuments Historiques depuis 1980.

Eglise romane construite aux Xe et XIIe siècles, puis remaniée par la suite.

Le clocher de l’église est inscrit au titre des Monuments Historiques depuis 1927.

Eglise romane construite aux Xe et XIIe siècles, peu remaniée par la suite.

Elle abrite un petit autel dont le devant a été peint par Michel Bouillot.

Notes et références

  1. Masatsugu Nishida, relevés architecturaux.
  2. Pastorale du tourisme.
  3. Wikipédia
  4. Pastorale du tourisme
  5. Document sur place
  6. Pastorale du tourisme