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Eglise Saint-Denis à Saint-Maurice-de-Satonnay

6 705 octets ajoutés, 13 janvier 2020 à 17:26
Historique
=== Historique ===
Le village de [[Saint-Maurice-de-Satonnay]], anciennement Saint-Maurice-des-Prés, est mentionné pour la première fois en 950, dans une charte<ref>Cluny I, 708.</ref> de l’abbaye de [[Cluny]] : ''Sanctus-Mauritius''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. La localité est ensuite citée plusieurs fois aux Xe et XIe siècles, notamment dans la charte 374 du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon (996-1031) : ''In pago Matisconense, in villa Sancti-Mauricii''<ref>Ibidem</ref>. Le terme ''villa'' induit une zone de peuplement assez développée et ancienne. Le village est ensuite cité comme ''Saint-Moris des Prez'' en 1478, avant de devenir Saint-Maurice-de-Satonnay en 1861, par réunion avec le village voisin de Satonnay.
 
L’église Saint-Denis suit un plan original, hérité de son histoire mouvementée : un clocher-porche, suivi d’une nef unique dont la dernière travée est l’ancienne travée sous clocher, puis d’une travée droite, et enfin d’un chevet gothique flanqué de deux chapelles latérales. La première mention de l’église ne se trouve que dans un pouillé d’avant 1412 : ''Ecclesia Sancti- Mauricii de Pratis''. Elle est donc à l’origine placée sous le patronage de saint Maurice.
L’église est cependant plus ancienne. Un premier édifice est probablement déjà présent au Xe siècle, comme le laisse penser le toponyme du village, sous le patronage de saint Maurice. L’édifice est dès sa fondation à la collation de l’évêque, et le centre de la paroisse de Saint-Maurice. L’église aurait été reconstruite au XIIe siècle, comme beaucoup d’autres dans la région. De cette construction de style roman, il ne semble rester que des parties de la nef, notamment le gouttereau sud, avec ses deux petites baies ébrasées murées.
 
La Guerre de Cent Ans et les troubles qu’elle engendre touchent durement le village. L’église en ressort profondément endommagée. A partir de ce moment, l’histoire de l’édifice est indissociable de celle des Chevriers<ref>Historique plus détaillé de la famille sur le [https://www.saint-maurice-de-satonnay.fr/l-eglise-de-saint-maurice-de-satonnay site de la mairie]</ref>, seigneurs de Saint-Maurice du XIIIe au XVIIIe siècle. A la fin du XVe ou au début du XVIe siècle, ils font en partie reconstruire l’édifice, afin de s’en servir de chapelle castrale et de lieu de sépulture. Cela explique la richesse des ornements, puisque plusieurs litres funéraires, blasons et arbres généalogiques de ces mêmes seigneurs sont visibles dans le chœur de l’édifice. La reconstruction partielle de l’église est vraisemblablement commencée par Louis Chevriers, qui est le premier à être enterré dans le caveau familial en 1472<ref>Site de la mairie.</ref>. Son fils Philippe prend vraisemblablement la suite des restaurations. De cet édifice rénové, il reste le chœur gothique et l’ancienne travée sous clocher.
 
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, plusieurs visites pastorales nous renseignent sommairement sur l’état de l’édifice. Au XVIIe siècle, on sait que Saint-Maurice compte 200 communiants. Au XVIIIe siècle, il est dit que la nef est petite et sombre, comme la plupart des nefs romanes. A l’époque, la chapelle nord est dite « des trois Marie », tandis que celle au sud est de patronage inconnu<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.</ref>. Elle est aujourd'hui dite de saint Claude<ref>Site de la mairie.</ref>. Au sud de la travée droite entre le chœur et la nef, une chapelle est alors dédiée à saint Jean. Elle sert aujourd'hui de chapelle/sacristie.
 
Au XIXe siècle, l’église se trouve dans un état très précaire. En 1834, un rapport/diagnostique est réalisé par l’architecte mâconnais Vaillant (fils), en vue de travaux. Il décrit un édifice aux parties très hétéroclites, d’époques et de styles différents. L’église est selon lui dans un tel état de délabrement qu’elle risque tout simplement de s’effondrer si elle n’est pas restaurée. En 1835, le curé signale que le clocher menace de s’écrouler. La même année, des premières consolidations sont effectuées (notamment au niveau de la chapelle/sacristie), en attendant des travaux plus importants. Ces derniers sont alors chiffrés à 4704.89 francs<ref>Oursel</ref>, somme considérable pour l’époque.
 
Il faut attendre 1844 pour voir les travaux réalisés. Une rénovation globale de l’édifice est engagée (notamment les toitures, les voûtes et les plafonds), le vieux clocher est détruit et le nouveau clocher-porche bâti à l’entrée de l’édifice. Ces réparations sont menées sous la direction de Fleury Falconnet, architecte de Lyon, et réalisées par Jean-Baptiste Martinot, d’Hurigny. Ils coûtent au total 6620.74 francs. En 1873, l’horloge vient compléter la façade. Elle est réalisée par l’horloger Ferdinand Jobard, horloger à Mâcon.
 
Au XXe siècle, l’église Saint-Denis, qui a changé de patronage à une date inconnue, fait alors l’objet d’un entretien constant. En 1910, la peinture de l’Annonciation est découverte et classée au titre des Monuments Historiques. Vers 1921/1922, la litre funéraire au sud de la travée droite est découverte, après qu’un début d’incendie<ref>Ibidem</ref> a fait fondre les plâtres qui la recouvraient. Vers 1969, la couverture du clocher est refaite.
 
A la fin du XXe siècle, l’église est rénovée et les peintures restaurées. En 1992, des travaux généraux sont réalisés : drainage, électricité, toiture, enduits, mobilier, peintures… Ils sont pris en charge par la commune et l’Association de rénovation de l’église. A la même époque, une campagne de sondages est effectuée par Luigi Vettori. Elle met au jour des blasons dans les chapelles, masqués sous un enduit de plâtre. En 1994, une réfection extérieure de l’église est menée sous la direction de l’Architecte des Bâtiments de France.
 
De 1998 à 2001, quatre Ateliers Rempart<ref>Un panneau retrace le cheminement du dégagement et de la restauration des peintures. Il est installé dans la nef.</ref> (stages chantiers-école) sont organisés pour dégager et restaurer les peintures. Des équipes de bénévoles se chargent de ce travail, sous la direction de la restauratrice professionnelle Juliette Rollier-Hanselmann. Une étude préalable et des re-fixages d’urgence sont également réalisés sur la scène de l’Annonciation. Cette dernière est finalement restaurée en 2003. Depuis, l’édifice est régulièrement entretenu et mis en valeur.
 
=== Description architecturale ===
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