Eglise Saint-Jean-l’Évangéliste à Vaux (Jalogny)

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L’église Saint-Jean-l’Evangéliste est située à Vaux, dans la commune de Jalogny, dans le département de la Saône-et-Loire en Bourgogne-Franche-Comté. C'est une église romane à l’origine paroissiale, puis devenue annexe de Jalogny au XVIIIe siècle. Elle est construite en plusieurs phases. Les parties les plus anciennes datent très probablement de la première moitié du Xe siècle, comme l’atteste la présence d’opus spicatum (appareil en épi). L’existence de l’église est en effet attestée par une charte de Cluny en 938. Seuls le clocher latéral et sa travée ont été reconstruits, probablement au XIIe siècle. L’édifice est donc entièrement roman, à l’exception du porche à l’entrée de l’église qui date, quant à lui, du XVIIe ou XVIIIe siècle. Le plan de l’église est assez courant, avec une nef unique, une travée de chœur voûtée en berceau brisé et flanquée du clocher, et une abside. Aux façades de l’église, le décor d’arcatures lombardes est le principal élément remarquable. Le portail latéral nord remploie des pierres sculptées qui semblent dater de l’époque carolingienne. Au XIXe siècle, l’église est restaurée plusieurs fois, particulièrement au niveau du clocher. Elle est classée Monument Historique depuis 1940, de même que les parcelles de terrain qui l’entourent.

Eglise Saint-Jean-l’Evangéliste (©CEP)

Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4

Description of the church (english) 1, 2, 3, 4

Adresse Vaux, 71250 Jalogny
Coordonnées GPS 46°24'08.0"N 4°37'34.7"E
Paroisse de rattachement Paroisse de Cluny Saint Benoît
Protection Monuments Historiques Classée en 1940

Historique

Le village de Jalogny est mentionné pour la première fois vers 825 dans la charte 52 du cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon : in villa Galoniaco[1]. Jalogny est une zone de peuplement très ancienne, comme en attestent les vestiges mérovingiens retrouvés sur le territoire de la commune. La localité est ensuite cité de nombreuses fois dans différentes chartes et actes officiels. En 1117, Jalogny est citée comme obédience clunisienne[2]. Vers 1147-1148, Pierre le Vénérable, réorganisateur du système domanial clunisien, mentionne Jalogny dans sa Dispositio rei familiaris comme doyenné rattaché à Cluny. Il rejoint ainsi les seize autres mentionnés, et fait partie des doyennés associés à une paroisse[3].

Le hameau de Vaux est déjà mentionné en 895 dans une charte de Cluny : In pago Matisconense, in agro Galluniacense, in villa Vallo[4]. L’église Saint-Jean-l’Evangéliste est juchée sur une terrasse, encore entourée de son cimetière, surplombant la vallée de la Grosne. L’église de Vaux est déjà citée en 938, en tant qu’Ecclesia Vallis[5]. Elle est alors à la collation de l’abbé de Cluny. Les parties les plus anciennes de l’édifice actuel datent probablement de cette construction primitive : la nef et l’abside présentent des caractéristiques attestant de leur ancienneté (restes d’opus spicatum, arcatures lombardes irrégulières, appareil irrégulier). Par ailleurs, des pierres en remploi dans le mur nord de la nef (comme linteau et montants de la porte latérale) datent vraisemblablement de l’époque carolingienne. Au XIIe siècle, le clocher et la travée qu’il flanque sont reconstruits, dans un style roman plus tardif.

On ne retrouve mention de l’édifice que dans un pouillé de 1513 : Ecclesia de Vallibus. Ce qu’il advient de l’église de Vaux dans les siècles qui suivent sa construction est incertain. En 1775, elle est citée en tant que simple annexe de l’Eglise Saint-Valentin à Jalogny. A la même époque, le porche à l’entrée de l’édifice est ajouté, en harmonie avec le reste de l’architecture. C’est peut-être également à cette occasion que sont ajoutées les baies modernes de la nef, et que la baie axiale de l’abside est élargie.

Au XIXe siècle, l’édifice est restauré à plusieurs reprises. En 1842, une délibération municipale[6] fait état de l’urgence des travaux à effectuer sur la couverture de l’église. Il est dit qu’il pleut à l’intérieur de l’édifice, et que la charpente se trouve abîmée et affaiblie par les excès d’eau. Une réfection de la toiture est vraisemblablement engagée peu de temps après cette mise en garde. En 1879, c’est au tour du clocher d’être restauré. Les travaux sont réalisés sur les plans et devis de Mr Giroud, architecte du département. Les travaux sont adjugés à l’entrepreneur Després, de Mazille, et réceptionnés en 1882.

Au XXe siècle, la nef est plafonnée à une date inconnue, et les abords de l’église sont nettoyés. En 1940, l’édifice et les parcelles de terrain qui l’entourent sont classés Monument Historique. En 1971-1972[7], une restauration générale de l’église est engagée, résultat d'un partenariat entre le curé de la paroisse, les habitants du hameau et les scouts de Cluny. La charpente est dégagée, les maçonneries reprises, l’édifice mis hors d’eau. Le matériel liturgique et les vitraux sont réalisés par les scouts. En 1987, la toiture de laves est restaurée, grâce notamment à une subvention de la Sauvegarde de l’Art français de 100 000 francs[8]. L’église est depuis régulièrement entretenue[9].

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

L’église de Vaux se compose d’un porche d’entrée, d’une nef unique rectangulaire, d’une travée droite flanquée au nord du clocher, et d’une abside à l’est. L’édifice accuse le dénivelé du terrain : le porche permet l’accès à l’édifice via d’importantes marches circulaires.

Plan de l'église de Vaux (Jalogny). ©Sauvegarde de l'Art Français

L’église Saint-Jean-l’Evangéliste s’ouvre à l’ouest par un porche imposant, ouvert de trois grandes arcades. La façade de l’édifice est relativement simple : elle est munie d’un oculus avec vitrail en mosaïque juste au-dessus du porche, et d’une petite porte en plein cintre. Les gouttereaux de la nef sont chacun percés d’une baie plein cintre à l’est, moderne, qui vient compléter les fentes d’éclairage d’origine. Le gouttereau nord laisse percevoir des traces d’opus spicatum (appareil en épi) ainsi que des remplois carolingiens, utilisés comme montants et linteau de la porte latérale. La travée droite qui suit la nef est épaulée de contreforts aux extrémités, et percée de baies plein cintre étroites et doublement ébrasées, dont celle au nord est masquée dans le soubassement du clocher et comporte un masque sculpté.

Le clocher, de plan carré, comporte un large soubassement et deux étages, percés d’étroites fentes d’éclairage. Seul le beffroi est ouvert. Il est muni de baies géminées sur ses faces nord et sud, avec retombée médiane sur double colonnette aux chapiteaux sculptés. Une corniche à modillons nus supporte la pyramide à quatre pans. A l’est, l’abside semi-circulaire complète l’édifice. Elle est éclairée par trois baies : deux latérales, en plein cintre, étroites et ébrasées ; une axiale, en cintré brisé, plus large et moderne. Une corniche de pierres plates supporte la couverture de laves, qui coiffe tout l’édifice, à l’exception du clocher et du porche, couverts de tuiles.

A l’intérieur, l’église Saint-Jean-l’Evangéliste est toute en chaleur et simplicité. La charpente de la nef, laissée apparente, donne l’impression d’un édifice plus vaste qu’il ne l’est en réalité. La travée droite, largement surélevée par rapport à la nef, est voûtée d’un berceau brisé délimité au nord et au sud par une corniche, juste au-dessus des baies. Cette travée est encadrée à l’ouest et à l’est par deux grands arcs brisés qui reposent sur des impostes. Au nord, une petite porte communique avec le soubassement du clocher. A l’est, l’abside est voûtée d’un cul-de-four brisé et accueille le maître-autel du XVIIe siècle.

Inventaire décor et mobilier

  • Décor de l’abside :

Bandes et arcatures lombardes, irrégulières

  • Décor du clocher et de sa travée :

Chapiteaux sculptés datant du XIIe siècle

Arcatures de la travée sous clocher

  • Décor des murs extérieurs de la nef :

Arcatures sur modillons, très irrégulières

  • Pierres carolingiennes en remploi, pour certaines avec des motifs floraux (fleurs de lys inscrites dans des cercles)
  • Maître-autel[10] en bois sculpté et doré, XVIIe ou XVIIIe siècle, provenant du doyenné de Mazille.

Son « retable se compose d’un panneau central à dais et guirlandes de roses latérales, et de deux panneaux latéraux à ailerons sculptés, à gauche, d’un ciboire, et à droite, d’un calice, encadrés de rinceaux de feuillages ; des pots à feu chargent leurs extrémités. Sur la porte du tabernacle sont sculptés des épis et des grappes de raison entrelacés ; deux masques d’angelots jaillissent de l’entablement supérieur.[11]»

L’ensemble a été peint en vert pâle, blanc ivoire et or, lors de la restauration des années 70.

  • Autel moderne (œuvre d’un habitant du hameau de Vaux), dont la pierre est celle de l’ancien autel, découverte dans le dallage du chœur[12].
  • Statue :

Vierge à l’Enfant en bois, la Vierge étant assise, XIXe siècle

  • Vitraux :

A gauche, vitrail du XVIIe siècle

Vitraux réalisés par les scouts à l’atelier de Taizé[13]

Vitrail dessiné par Michel Bouillot

  • Dalles funéraires[14], dans le chœur, de part et d’autre de l’autel
  • Cloche datée de 1826

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1842 : réfection de la toiture

1879 : restauration du clocher

XXe :

Travaux d’entretien (dont plafonnement de la nef, dégagement des abords de l’édifice)

1971-1972 : restauration générale et assainissement de l’édifice

1987 : réfection de la toiture

XXIe :

Travaux d’entretien

  • Etat :

L’église Saint-Jean-l’Evangéliste est en bon état général et est régulièrement entretenue.

  • Classement :

L’église est classée Monument Historique depuis 1940, de même que les parcelles de terrain qui l’entourent.

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter la mairie.

Visite

L’église est d’ordinaire fermée.

Pour la visiter, se renseigner auprès de la mairie.

L’église n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite.

Association engagée

  • Association « Vivre à Vaux » :

Association créée en 1989 dans le but d’animer, d’entretenir, et de protéger le hameau de Vaux et son patrimoine.

Iconographie ancienne et récente

Collection privée
Collection privée de Monsieur Luc Denis


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  • VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1971 :

Archives départementales de la Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Vaux (Jalogny)

  • Fiche commune de la Bourgogne Médiévale :

Jalogny

  • Fiche édifice de la Sauvegarde de l’Art Français :

Chapelle de Vaux

  • Site Voyage Topexpos :

Chapelle de Vaux

Propriétaire / Contact

Commune de Jalogny

03 85 59 11 55

mairie.jalogny@wanadoo.fr

Patrimoine local et/ou folklore

Eglise mêlant nef romane (Xe-XIe siècles) et chœur gothique (XIIIe siècle).

Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1929.

Abbaye Saint-Pierre et Saint-Paul à Cluny

Eglise Saint-Marcel à Cluny

Ancienne chapelle Saint-Odilon à Cluny

Eglise Saint-Mayeul à Cluny

  • Nombreux lavoirs, abreuvoirs et fontaines sur le territoire de la commune

Notes et références

  1. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  2. Virey, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon.
  3. Bourgogne Médiévale.
  4. Rigault
  5. Ibidem
  6. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
  7. Cadre d’informations sur place.
  8. Fiche de la Sauvegarde de l’Art français
  9. Des plaques de remerciements situées sous le porche, respectivement adressées à Madame Berthier (leg) et à Messieurs Degrayes et d’Hauteville (dons), évoquent ces vagues de travaux.
  10. Oursel
  11. Description de Raymond Oursel.
  12. Cadre d’informations sur place
  13. Cadre d’informations sur place
  14. Mentionnées dans l’inventaire de Raymond Oursel : une dalle gothique, et une dalle du XIXe siècle.