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Eglise Saint-Martin à Blanot

12 260 octets ajoutés, 26 octobre 2020 à 00:16
Historique
=== Historique ===
Le village de [[Blanot]]<ref>Voir l’historique très détaillé sur la page Wikipays de la commune </ref> est une zone de peuplement occupée dès la Préhistoire, comme en attestent différents vestiges remontant à cette époque, éparpillés sur le territoire de la commune : habitat paléolithique dans les grottes du vallon de la Mongette, traces du Néolithique, une hachette polie trouvée au Briou en 1952, une hachette en jadette trouvée au Mont-Saint-Romain en 1954, céramiques de l'âge du Bronze… De nombreux vestiges gallo-romains ont également été mis au jour au village : voie romaine, construction avec hypocauste, monnaies, tuiles, poteries…Par ailleurs, une nécropole mérovingienne a été découverte sur le site de l’église actuelle, attestant ainsi d’une localité déjà développée à cette époque. Le village de Blanot est cité pour la première fois en 927 dans une charte de l’abbaye de Cluny : ''In pago Matiscense, in villa Blanusco, … ecclesia sancti Martini''<ref>Rigault, Jean, D''ictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. A cette date, l’église et le village sont donnés par Letbaldus, seigneur de Brancion, à l’abbaye de Cluny, qui y fonde un domaine agricole. Ce domaine participe ainsi à l’approvisionnement de l’abbaye en denrées, et est géré par des responsables laïcs. Le village est par la suite mentionné dans de nombreux actes et documents, le toponyme évoluant peu à peu : ''Blanoscum'' (994), ''Blenos'' (1236), ''Blanoux'' (1435), ''Blanot'' (1666). La commune de Blanot est aujourd’hui composée d’un bourg et de trois hameaux : Fougnières, Vivier et Nouville. Elle possède un patrimoine<ref>Voir : [https://www.blanot.fr/le-village Le village- site de la commune] </ref> riche : grottes, lavoirs, four à pain, fontaine, habitat rural remarquable, tombes merovingiennes, « prieuré »<ref>Ce prieuré désigne en fait les bâtiments du domaine agricole clunisien, mais il n’y a jamais eu de prieuré conventuel à Blanot.</ref> à côté de l’église…Au Mont Saint-Romain se trouvait également un lieu de culte païen, devenu ensuite un petit ermitage clunisien. Vendu à la Révolution, il n’en reste rien. La ferme de Cru a quant à elle abrité un maquis entre 1942 et 1944, dont les membres ont été arrêtés et déportés. Blanot est aujourd’hui un village majoritairement agricole (dont l’exploitation de vignes), avec également quelques artisans d’art installés récemment.
 
L’église Saint-Martin est un bel édifice roman située au bourg du village. Elle se compose d’une petite nef rectangulaire, d’une travée sous un clocher carré flanquée d’une sacristie au sud, et d’une abside à l’est. L’église fait partie de la donation de 927. Elle est située sur un lieu de culte très ancien, probablement dès le VIe ou VIIe siècle, comme le suggèrent les sépultures mérovingiennes retrouvées autour de l’édifice, ainsi que le vocable de Saint-Martin, fréquents parmi les édifices anciens. L’église actuelle semble correspondre à une construction tardo-carolingienne<ref>Guerreau, Alain, ''Notes d’observation'', 2012.</ref>, édifiée peu de temps avant la donation de Letbaldus. Le seigneur voulant s’assurer le salut de son âme en remettant une partie de ses biens à l’abbaye, il est probable qu’il ait fait don d’un édifice récent. Plusieurs caractéristiques architecturales tendent également vers cette interprétation : forte épaisseur des murs de l’abside et du clocher, homogénéité de l’épaisseur des murs, toutes petites baies doublement ébrasées du clocher, ''opus spicatum'' dans la maçonnerie de ce dernier (visible à l’intérieur)<ref>Ibidem</ref>…
 
L’église est toutefois vraisemblablement remaniée au XIe siècle, notamment au niveau de la nef et du clocher. Elle est alors le centre de la paroisse de Blanot et à la collation de l’abbé de Cluny. Elle fait pleinement partie du domaine agricole appartenant à l’abbaye. A la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle, les baies latérales de l’abside sont reprises. La baie centrale, d’aspect plus ancien, est alors obturée, probablement à l’occasion de l’installation d’un important décor sur l’autel<ref>Guerreau, Alain, ''Notes d’observation'', 2012.</ref>. Au XIIIe ou XIVe siècle, d’autres travaux ont lieu, comme en témoigne la baie méridionale de la travée sous clocher, de style gothique. A cette époque, l’''Ecclesia de Blanosio''<ref>Rigault, pouillé d’avant 1413.</ref> a déjà pour annexe l’église de Donzy-le-Pertuis. Au début du XVIe siècle, une restauration globale de l’édifice a vraisemblablement lieu. Le beffroi du clocher, de style gothique, date de cette époque. Ce rehaussement pourrait être une conséquence directe des troubles qui s’invitent à Blanot à cette époque : la Guerre de Cent Ans, guerres de Bourgogne, puis au XVIe siècle les Guerres de Religion. Comme beaucoup d’églises à cette époque, celle de Blanot pourrait avoir été agrémentée d’un nouveau beffroi pour servir de tour de guet, en complément des fortifications du « prieuré » voisin.
[[Fichier:BlanotEglisePlanVirey1885.jpg|thumb|center|250px|Plan de l'église de Blanot en 1885 ©Jean Virey]]
 
En 1677, on dénombre 240 communiants à Blanot et 100 à Donzy<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.</ref>. En 1729, une visite pastorale est organisée à Blanot. Le rapport mentionne une église dans un état précaire, dont la toiture est proche de l’effondrement. L’édifice est donc meurtri par les infiltrations d’eau et le mobilier abimé. Par ailleurs, les baies ne sont pas vitrées, et l’édifice ne possède ni ornements, ni objets nécessaires au culte<ref>Ibidem</ref>. L’église n’est ni entretenue, ni protégée. En 1743, après une nouvelle visite pastorale, le curé de l’époque demande un secours à l’évêque de Mâcon pour restaurer l’église (enduits, maçonnerie, mobilier (surtout les autels), construction d’une sacristie, pavage, baies munies de vitres, clôture du cimetière). L’évêque ordonne aux responsables de faire les travaux, sous peine de voir l’église interdite au culte. Visiblement, les travaux ne sont pas effectués, ou pas entièrement, par manque de ressources des paroissiens. En 1783, le père Poirier, curé de Blanot, demande aux eaux et forêts d’aliéner la coupe de leur réserve « aux Brosses » afin de financer des travaux sur l’église. L’édifice nécessite alors une restauration globale, et le presbytère doit également être rénové. On ne sait cependant pas quels travaux ont été réalisés, ni dans quelle mesure. La pyramide du clocher semble néanmoins dater du XVIIIe siècle.
 
Après la Révolution, l’église de Blanot est très délabrée. En 1801, la paroisse de Blanot est toujours unie à celle de Donzy-le-Pertuis. Cela change en 1826, lorsque l’église de Donzy devient une chapelle vicariale avec son desservant propre. En 1829, 1830 et 1832<ref>Ibidem</ref>, des devis de l’architecte mâconnais Roch prévoient de nombreux travaux sur les bâtiments cultuels de la commune. Celui de 1829 concerne la reconstruction du presbytère, ainsi que la refonte de la cloche et quelques petites réparations à l’église. Celui de 1830 prévoit une restauration plus globale de l’église : reprise des enduits intérieurs et extérieurs, pose d’un plafond dans la nef, agrandissement de la porte latérale nord, agrandissement des « trois baies de la nef » (donc au sud, les autres devaient déjà être comblées), construction d’une sacristie, réfection du porche abritant le portail sud, abaissement du beffroi et installation d’une échelle pour accéder au clocher, ajout de mobilier avec chaire et confessionnal (devis 1832). L’église Saint-Martin est donc entièrement remise en état.
 
En 1861, un dessin de l’église et du prieuré est réalisé par Rousselot, inspecteur des Forêts (volume conservé à l'Académie de Mâcon). Il s’agit d’une des plus anciennes représentations de l’édifice. En 1875, la commune fait une demande de secours auprès du ministère des Cultes afin de pouvoir faire quelques travaux sur l’église : reprise du plafond de la nef et de sa corniche, réfection de la charpente du beffroi et de quelques croisées. Les plans et devis sont établis par l’architecte Pinchard, de Mâcon. La facture s’élève à 2700 francs, dont 1200 francs pris en charge par le Ministère des Cultes. En 1882, l’abbé Bleton, desservant, signale l’église de Blanot comme « la plus pauvre de toute la contrée », dans une correspondance pour demande de secours présentée par la fabrique au Ministre des Cultes. Ce dernier accorde 300 francs, sur les 350 francs nécessaires à l’achat d’objets mobiliers. En 1885, Jean Virey fait la description de l’édifice. A cette date, le bâtiment qui était accolé à l’ouest de la nef n’existe déjà plus<ref>Il a peut-être été détruit lors de la restauration des années 1830.</ref>, et la nef est en partie prête à s’écrouler. En 1890, la nef est finalement reprise après qu’une partie des murs se soit effondrée. L’église est alors raccourcie de 6 mètres environ. Un habitant de la commune se charge des travaux, selon un devis de 1000 francs.
 
En 1913, l’église est protégée et inscrite au titre des Monuments Historiques. En 1921, l’ancien cimetière communal se trouvant autour de l’église est désaffecté. Le nouveau cimetière est installé en dehors du bourg, et les abords de l’église sont assainis. En 1929, l’église est finalement entièrement classée Monument Historique<ref>Le « prieuré » est quant à lui classé M.H depuis 1925.</ref>. En 1937, le couverture en laves du clocher est refaite. En 1976, des travaux d’entretien sont menés, et en 1981, une restauration intérieure est organisée. Elle comprend la suppression du plafond de plâtre de l’église au profit de la charpente primitive, redécouverte et restaurée.
 
Depuis, l’édifice a été régulièrement entretenu et restauré. L’entretien et la mise en valeur de l’église sont l’œuvre de la commune et du Comité de restauration de l’église, fondé en 1977. Une restauration de l’édifice a eu lieu il y a quelques années. Le Comité propose d’ailleurs un dépliant résumant les travaux d’entretien réalisés sur l’édifice, ainsi que ceux à envisager :
 
'''*Restaurations effectuées :'''
 
« Les gros travaux de restauration ont comporté trois tranches :
 
1) Clocher, escalier du clocher, électricité intérieure.
 
2) Toiture en laves du clocher et de l’abside.
 
3) Toiture en laves de la nef et de la sacristie.
 
Ces travaux ont été financés par l’Etat et la commune.
 
Le comité apporte chaque année sa contribution au remboursement de la part communale.
 
Le comité a également financé les opérations suivantes :
 
- éclairage du clocher
 
- réfection des deux autels
 
- réfection de la porte d’entrée. »
 
'''*Projets du comité de sauvegarde de l’église :'''
 
« A l’extérieur :
 
- réfection des caniveaux au pied des murs
 
- reprise de la maçonnerie du mur de l’abside et réalisation d’un enduit
 
- démoussage d’une partie du toit en laves.
 
- restauration de la pierre tombale du curé Poirier.
 
A l’intérieur :
 
- réfection des enduits fortement dégradés.
 
– restauration de la statue de la Vierge »
 
*'''Saint Martin :'''
 
''Né en 316, il est soldat dans l’armée romaine. En 337, il partage son manteau avec un pauvre mendiant qui meurt de froid, et reçoit la Révélation. Il se convertit alors au christianisme et quitte l’armée. Il se forme ensuite auprès d’Hilaire, évêque de Poitiers, à partir de 356. Il vit ensuite en ermite, avant de fonder le premier monastère d’Occident à Poitiers après son retour d’exil. Il est par la suite enlevé par des tourangeaux, puis élu évêque de la ville en 371. Il fonde les premières églises rurales de Gaule, ainsi que le monastère de Marmoutier. Saint Martin meurt en 397 et est enterré à Tours. Il est le saint patron des hôteliers, des cavaliers et des tailleurs.''
=== Description architecturale ===
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