Eglise Saint-Pierre à Chissey-les-Mâcon : Différence entre versions

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(Inventaire décor et mobilier)
 
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=== Historique ===
 
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Le village de Chissey-lès-Mâcon se trouve à l’emplacement d’un site fortifié très ancien. Un grand quadrilatère de la protohistoire, formé par des fossés, a notamment été repéré lors de prospections aériennes<ref>François Cognot, in "GAM Infos", Groupement archéologique du Mâconnais, 1991 - n° 3-4, p. 19</ref>. De nombreux vestiges gallo-romains ont également été découverts sur le territoire de la commune : ''villa'' romaine, au bourg près de l’église, comportant un important pavage ; vestiges de constructions munies d’un système de chauffage de type hypocauste ; tombeaux ; aqueducs… Le village est cité pour la première fois au Xe siècle, dans plusieurs chartes successives de l’abbaye de Cluny<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref> : ''Chissiaco villa'' (926), ''In pago Matisconensi, in agro Chisiaco'' (950), ''In agro Chesiacensi'' (973)…Il est ensuite mentionné de nombreuses fois au fil des siècles, son toponyme évoluant peu à peu vers « Chissey », pour finalement adopter la version actuelle de Chissey-lès-Mâcon à la fin du XIXe siècle<ref>Ibidem</ref>. En 1826, les communes de Lys et de Prayes sont réunies à celle de Chissey. Ces trois territoires devenu un rassemblent un patrimoine naturel, culturel et architectural important. Au hameau de Lys, l’église Notre-Dame est un bel exemple d’architecture romane. Le village compte également de nombreuses maisons rurales de caractère, des maisons seigneuriales, des lavoirs, des moulins… Chissey-lès-Mâcon mêle bocage et forêt domaniale (à cheval sur deux communes), la forêt des Grisons, composée de feuillus et de conifères. Le village vit majoritairement de l’élevage.
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Un édifice cultuel primitif dédié à saint Pierre est cité à Chissey dès 926 : ''Chissiaco villa…, atria Sancti-Petri''<ref>Ibidem</ref>. Il est de nouveau mentionné au milieu du XIe siècle, dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : ''Ecclesiam de Chisciaco in honore beati Petri dicatam''. Toutefois, l’église actuelle est vraisemblablement plutôt une reconstruction romane postérieure. L’édifice semble ainsi avoir été construit au XIIe siècle, en plusieurs phases. Elle est alors le centre de la paroisse de Chissey et à la collation du chapitre cathédral de Mâcon, qui partageait la seigneurie avec l’abbaye de Cluny. L’église construite au XIIe siècle suit alors un plan simple, assez typique des édifices romans de la région : une nef unique rectangulaire, une travée sous un clocher carré<ref>Le clocher est d’ailleurs semblable à celui de l’église de Chazelle. </ref>, et une abside. Elle présente un bel exemple de décor roman : chapiteaux sculptés dans la nef et sur le portail latéral, arcades murales, bandes et arcatures lombardes du clocher…
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Ce qu’il advient de l’édifice dans les siècles qui suivent sa construction est méconnu. En 1675, une visite pastorale est effectué à Chissey par l’archiprêtre de Vérizet. Claude Ducher est alors le curé de la paroisse. Le rapport de la visite fait notamment état d’un édifice dont le chœur est ouvert aux vents et qui doit donc être rénové<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental. </ref>. En 1692, lors d’une nouvelle visite, les travaux nécessaires ont été effectués. En 1705, une autre visite mentionne deux autels, un dédié à saint Blaise, l’autre à sainte Anne. Vers 1760, des travaux de rénovations sont réalisés sur l’église sur l’initiative du curé Louis Perrichon<ref>Etude préalable de Frédéric Didier. </ref>. Ils consistent majoritairement en une amélioration et une restauration du mobilier, ainsi que d’une rénovation intérieure de l’édifice.
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A la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, l’église Saint-Pierre est vraisemblablement peu entretenue. En 1843, une délibération municipale avance l’idée de reconstruire entièrement l’église, tant elle est délabrée et jugée trop petite pour accueillir les fidèles de la paroisse. Heureusement, les habitants du hameau de Lys s’y opposent et proposent que l’office soit organisé à l’église Notre-Dame, qui est en bon état et possède tout le mobilier nécessaire au culte. En 1848, L’église Saint-Pierre est dessinée par Rousselot, inspecteur des Forêts<ref>Volume conservé à l'Académie de Mâcon.</ref>. Sur le dessin, on y voit quatre larges arcs-boutants aux quatre coins de la nef romane.
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[[Fichier:ChisseyEgliseDessin1848.jpg |thumb|left|350px|Dessin de l'église en 1848, par Rousselot ©Document de la mairie]]
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En 1853, des plans et devis sont dressés par l’architecte Berthier pour la restauration et l’agrandissement de l’église Saint-Pierre. Le devis initial s’élève alors à 15 235.23 francs<ref>Etude préalable de Frédéric Didier </ref> et est accepté par la municipalité en décembre. En 1854, les travaux sont confiés à Joseph Robin. L’église est entièrement restaurée, l’abside romane est supprimée, et un bloc occidental moderne est accolé à la façade d’origine qui disparaît donc. La construction moderne comprend un large transept, une travée de chœur flanquée d’une sacristie, et une abside. L’orientation du chœur de l’église est dès lors inversée, et on pénètre dans l’édifice par un portail néo-roman, à l’est, à l’emplacement de l’abside romane disparue. Le devis original est revu à la hausse, car les fondations doivent être creusées plus profondément, et car les matériaux finalement choisis (moellons piqués) sont plus onéreux que ceux initialement prévus.
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En 1866, la cloche est refondue par M. Dutot, Jérôme et Cie, fondeurs à Paris<ref>Oursel</ref>. Les autels sont également restaurés. Vers 1873, c’est au tour du beffroi d’être rénové. Les travaux sont confiés à Mr Béranger, menuisier<ref>Etude préalable de Frédéric Didier </ref>. En 1908, l’église du hameau de Prayes, qui remontait en partie à l’époque carolingienne (chevet à fond plat) et à l’époque romane, est détruite afin de dégager un carrefour. L’église de Chissey récupère deux cuves baptismales en pierre qu’elle abritait, datant du Xe siècle.
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En 1927, l’église Saint-Pierre est inscrite au titre des Monuments Historiques. Vers 1934, d’importants travaux de consolidation sont réalisés sur l’église<ref>Ibidem</ref>, probablement grâce aux subventions allouées aux monuments protégés. Ces travaux concernent principalement les maçonneries et les toitures. Suite à ces réparation, l’édifice roman (nef et clocher) est classé Monument Historique. En 1970, les enduits intérieurs sont décapés, les pierres rejointoyées avec de la chaux blanche et du sable jaune. L’année suivante, la toiture est débroussaillée et nettoyée. La voûte et le badigeon sont également nettoyés. En 1982, le côté nord de la toiture est repris (laves), ainsi que les tuiles creuses. Une corniche est également remplacée. En 1985, une réfection de la maçonnerie du clocher est entreprise.
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Au début des années 2000, et malgré ces différentes rénovations, l’église est de nouveau menacée. Des morceaux du clocher tombent, les toitures fuient et créent des infiltrations d’eau. En 2002, une étude préalable est commandée par la mairie à l’architecte en chef des Monuments Historiques Frédéric Didier, en prévision d’une restauration générale de l’édifice. Le projet prévoit la réparation du clocher, la réfection des couvertures et des vitraux, le rejointoiement et l’assèchement des maçonneries, une remise en valeur intérieure. Finalement, les travaux sont réalisés petit à petit. En 2009, la couverture de la nef est reprise. En 2019-2020, c’est autour du clocher d’être entièrement restauré et consolidé. Dès 2018, des concerts ont été organisés pour financer une partie des travaux, dont le reliquat à charge de la commune s’élève à 70 000 euros. Une collecte de fonds est également organisée grâce à la Fondation du Patrimoine.
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*'''Saint Pierre, biographie rédigée par la Pastorale du tourisme 71 :'''
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''« Apôtre du Christ et premier pape (1er siècle). Fils de Yonas et frère d’André, il fut le témoin direct qui a partagé la vie du Christ. Galiléen, reconnu par son accent, il est pêcheur à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade. Il reçoit l’appel du Christ : « Suis-moi. Tu t’appelleras Pierre. » Simon laisse ses filets et reçoit de l’Esprit-Saint la révélation du « mystère caché depuis la fondation du monde » : « Tu es Christ le Fils du Dieu vivant. » Il renie son maître quand celui-ci est arrêté mais il revient vers lui : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime. » Pierre reçoit la charge de premier pape de l’Eglise. Il mourra crucifié la tête en bas sous l’Empereur Néron. Il est inhumé en 64 à Rome, près de la voie triomphale (Vatican). Il est souvent fêté avec Saint Paul, les deux « piliers » de l’Eglise. L’iconographie le représente souvent avec les deux clés du Royaume de Dieu. »''
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=== Description architecturale ===
 
=== Description architecturale ===
 
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GLOSSAIRE : [http://www.bourgogneromane.com/glossaire.htm Bourgogne Romane]
 
GLOSSAIRE : [http://www.bourgogneromane.com/glossaire.htm Bourgogne Romane]
 
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L’église Saint-Pierre suit un plan original directement hérité de son histoire, mêlant construction romane (bloc est) et ajout moderne de style néo-roman (bloc ouest) : clocher-porche et nef rectangulaire, puis transept, travée de chœur flanquée d’une sacristie, abside. La partie romane laisse par ailleurs entrevoir deux phases de construction, notamment dans le gouttereau sud de la nef, où l’appareil change en hauteur du mur.
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Suite à sa reconstruction, la façade de l’édifice se trouve désormais à l’est, à l’emplacement de l’ancienne abside romane détruite au XIXe siècle. Elle se compose d’un avant-corps en saillie sous un fronton triangulaire, dans lequel s’inscrit un portail néo-roman en plein cintre à double voussure. Celles-ci retombent sur de fines colonnes latérales aux chapiteaux sculptés. Au-dessus de l’avant-corps, on distingue une ancienne baie romane en plein cintre qui devait à l’origine se trouver juste au-dessus de la toiture de l’abside, comme c’est souvent le cas dans les édifices romans de la région. La façade est accolée à la travée sous clocher romane. Celle-ci est ouverte d’une baie en plein cintre par face et épaulée de contreforts aux extrémités, formant des mini-croisillons. Au-dessus des baies se trouvent de fins cordons de pierre sur des modillons nus, dont certains ont disparu sur la face sud. On y voit par ailleurs le contour d’une ancienne ouverture rectangulaire désormais murée.
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Le clocher carré de l’édifice est un bel exemple d’art roman, et peut être rapproché de celui de l’église de Chazelle. Il se compose d’une souche aveugle délimitée par un cordon de pierre, et de trois étages. Ses quatre faces sont identiques et sont creusées de bandes lombardes qui se terminent pour les deux premiers niveaux par un cordon de pierre sur modillons nus, et pour le dernier niveau par des arcatures en plein cintre sur des modillons. Le premier étage ne comporte qu’une baie plein cintre par face, sans décor. C’est également le cas du deuxième niveau, mais ses baies sont plus larges et murées<ref>Selon Oursel, il pourrait s’agir de cintres creux. </ref>. Le troisième étage est quant à lui muni d’une baie géminée par face, avec retombée médiane sur pilastre. Le clocher est coiffé d’une haute flèche à quatre pans en pierre, supportée par une corniche mêlant cordons de pierre et frise en dents d’engrenage.
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[[Fichier:PlanEgliseChissey.jpg|thumb|right|400px|Plan de l'église ©Frédéric Didier ; Les datations sont incertaines ; Source: mairie de Chissey-lès-Mâcon]]
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La nef romane est rectangulaire, de taille moyenne. Ses gouttereaux sont épaulés par des contreforts plats qui encadrent les baies romanes en plein cintre doublement ébrasées, trois au nord et quatre au sud. Au nord, le mur est ouvert par un portail roman en légère saillie, dont la double voussure en plein cintre repose sur des colonnes latérales aux chapiteaux sculptés. Le tympan du portail, en pierre, est polylobé. On distingue quelques traces de peintures anciennes. La maçonnerie du gouttereau sud laisse paraître deux phases de construction différentes : la base du mur est en petit appareil, tandis que le haut est en moyen appareil bien régulier.
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Le bloc occidental moderne est accolé directement à la nef romane. Il s’ouvre par un large transept dont les bras sont formés par deux larges chapelles rectangulaires, sous des toitures transversales à deux pans desquelles se démarquent les pignons. Elle sont épaulées de larges contreforts aux angles, et sont chacune éclairées par une large baie plein cintre. La travée de chœur reprend pour sa part la continuité de la toiture de la nef, et se termine par un pignon en légère saillie, dont la pointe est coiffée d’une croix et dont les extrémités sont flanquées de contreforts. La travée de chœur est percée d’une baie plein cintre au nord et accolée à une petite sacristie carrée au sud. A l’ouest, l’abside semi-circulaire complète l’édifice. Elle est éclairée par deux baies en plein cintre et épaulée par quatre contreforts qui s’arrêtent en deçà de la toiture. Une corniche à modillons nus court sur toute la partie moderne, tandis que certains des modillons de la nef sont sculptés. L’édifice est couvert de tuiles creuses complétées de laves sur les bords.
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A l’intérieur, l’église a toute la sobriété des édifices romans, malgré la reconstruction partielle du XIXe siècle. On pénètre dans l’édifice par le clocher-porche. La travée sous clocher est voûtée d’arêtes<ref>Au début du XXe siècle, Jean Virey dit que la travée sous clocher est voûtée d’une coupole sur trompes</ref>, épaulée au nord et au sud par un arc de décharge en plein cintre. La porte de montée au clocher se trouve dans le mur nord. La nef de quatre travée est entièrement dallée et s’ouvre par un arc brisé. Elle est voûtée d’un berceau brisé rythmé par des arcs doubleaux de même forme, qui retombent sur des colonnes engagées aux chapiteaux sculptés de motifs variés. Ces chapiteaux soulignent le cordon de pierre qui marque la base de la voûte. Des arcades brisées servant à décharger la poussée de la voûte sont plaquées contre les gouttereaux. Elles reposent sur de simples piédroits à impostes. Dans le mur est, on distingue un large arc en plain cintre, au-dessus de l’arc brisé qui ouvre le clocher-porche.
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A l’ouest, le transept s’ouvre par un large arc brisé retombant sur de grosses colonnes aux chapiteaux sculptés. La croisée est voûtée d’arêtes qui retombent aux angles sur de petites colonnes aux chapiteaux sculptés, en hauteur. Les bras du transept s’ouvrent par des arcs brisés qui reposent sur des colonnes similaires aux autres. Ils sont voûtés de berceaux transversaux brisés et accueillent les autels latéraux. Au nord, on distingue le contour d’une ancienne ouverture en cintre brisé.
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Une travée droite ouvre le chœur à l’est. Surélevée de trois marches, elle est délimitée par une grille de communion épaulée de chaque côté par une cuve baptismale en pierre. Elle s’ouvre par un large arc brisé semblable aux autres et est voûtée d’un berceau également brisé. Cette travée abrite la table d’autel moderne en bois et les bancs curiaux. Au sud, une petite porte mène à la sacristie. L’abside, plus étroite que la travée précédente, s’ouvre par un arc en plein cintre. elle est voûtée d’un cul-de-four. Ses murs sont ornés d’un décor néo-roman d’arcatures sur colonnettes, qui encadrent les baies. L’abside accueille le maître-autel. Toutes les baies modernes sont en plein cintre et sont encadrées par des colonnettes aux chapiteaux sculptés.
  
 
=== Inventaire décor et mobilier ===
 
=== Inventaire décor et mobilier ===
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*Décor des portails :
 
*Décor des portails :
  
-portail est, néo-roman : double voussure en plein cintre, fines colonnes aux chapiteaux sculptés de motifs végétaux  
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Portail est, néo-roman : double voussure en plein cintre, fines colonnes aux chapiteaux sculptés de motifs végétaux  
  
-portail nord, roman : double voussure en plein cintre, fines colonnes latérales aux motifs végétaux, tympan en pierre polylobé avec traces de peintures anciennes, linteau souligné par des fleurs de lys et des palmes
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Portail nord, roman : double voussure en plein cintre, fines colonnes latérales aux motifs végétaux, tympan en pierre polylobé avec traces de peintures anciennes, linteau souligné par des fleurs de lys et des palmes
 
*Chapiteaux romans sculptés de la nef (arcs doubleaux), aux motifs variés<ref>Voir à ce sujet l’article de Colette Chanay</ref> : la Nativité, l'Annonciation, David contre Goliath, masques démoniaques, dragons...
 
*Chapiteaux romans sculptés de la nef (arcs doubleaux), aux motifs variés<ref>Voir à ce sujet l’article de Colette Chanay</ref> : la Nativité, l'Annonciation, David contre Goliath, masques démoniaques, dragons...
 
*Chapiteaux modernes sculptés (motifs végétaux principalement), dans la partie reconstruite (en support des arcs, encadrement des baies…)
 
*Chapiteaux modernes sculptés (motifs végétaux principalement), dans la partie reconstruite (en support des arcs, encadrement des baies…)
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*Autels latéraux :
 
*Autels latéraux :
  
-Dans le bras droit du transept, autel dédié à la Vierge. En pierre blanche, son antependium est sculpté d’une représentation de la Vierge recevant la Révélation. L’autel est surmonté d’un retable accueillant les statues de la Vierge, de saint Joseph et de saint Jean.  
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Dans le bras droit du transept, autel dédié à la Vierge. En pierre blanche, son antependium est sculpté d’une représentation de la Vierge recevant la Révélation. L’autel est surmonté d’un retable accueillant les statues de la Vierge, de saint Joseph et de saint Jean.  
  
-Dans le bras gauche du transept, autel dédié à saint Pierre. En pierre blanche, son antependium est sculpté du Christ entouré des apôtres. L’autel est surmonté d’un retable accueillant les statues de saint Pierre, saint Louis et saint Benoît.
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Dans le bras gauche du transept, autel dédié à saint Pierre. En pierre blanche, son antependium est sculpté du Christ entouré des apôtres. L’autel est surmonté d’un retable accueillant les statues de saint Pierre, saint Louis et saint Benoît.
 
*Cuves baptismales en pierre, du Xe siècle, provenant de l’ancienne église de Prayes
 
*Cuves baptismales en pierre, du Xe siècle, provenant de l’ancienne église de Prayes
 
*Fonts baptismaux, derrière une grille en fer forgé, en pierre blanche moulurée   
 
*Fonts baptismaux, derrière une grille en fer forgé, en pierre blanche moulurée   
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Version actuelle datée du 3 mai 2021 à 16:48

L’église Saint-Pierre est située à Chissey-les-Mâcon, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle se trouve à l’emplacement d’un premier édifice attesté dès le début du Xe siècle. L’église actuelle est cependant une reconstruction romane du XIIe siècle, probablement réalisée en phases successives. De cet édifice, il ne reste aujourd’hui que la nef voûtée en berceau brisé, le clocher et sa travée, désormais à l’entrée de l’édifice. L’église, en mauvais état depuis bien longtemps, est en effet fortement remaniée au XIXe siècle. Son orientation est dès lors inversée : l’abside romane est détruite ; un transept, une travée de chœur et une abside modernes sont ajoutés contre ce qui était la façade de l’édifice roman, à l’ouest. Malgré les restaurations appliquées aux parties romanes entre les XVIIIe et XXe siècles, l’église de Chissey n’en demeure pas moins un bel exemple de ce style architectural. Le clocher avec ses trois étages, dont le supérieur est orné d’arcatures lombardes et de baies géminées sur colonnettes, est particulièrement remarquable et à rapprocher de celui de Chazelle. L’église est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1927, et le clocher et la nef ont été classés en 1935. L’édifice abrite également deux cuves baptismales du Xe siècle, provenant de l’église romane de Prayes, aujourd’hui disparue.

Eglise Saint-Pierre (©CEP)

Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4

Description of the church (english) 1, 2, 3, 4

Adresse Au Bourg, 71460 Chissey-lès-Mâcon
Coordonnées GPS 46°31'29.9"N 4°44'32.6"E
Paroisse de rattachement Paroisse Saint Augustin en Nord Clunisois
Protection Monuments Historiques Inscrite en totalité en 1927 ; Classée en 1935 (nef et clocher)

Historique

Le village de Chissey-lès-Mâcon se trouve à l’emplacement d’un site fortifié très ancien. Un grand quadrilatère de la protohistoire, formé par des fossés, a notamment été repéré lors de prospections aériennes[1]. De nombreux vestiges gallo-romains ont également été découverts sur le territoire de la commune : villa romaine, au bourg près de l’église, comportant un important pavage ; vestiges de constructions munies d’un système de chauffage de type hypocauste ; tombeaux ; aqueducs… Le village est cité pour la première fois au Xe siècle, dans plusieurs chartes successives de l’abbaye de Cluny[2] : Chissiaco villa (926), In pago Matisconensi, in agro Chisiaco (950), In agro Chesiacensi (973)…Il est ensuite mentionné de nombreuses fois au fil des siècles, son toponyme évoluant peu à peu vers « Chissey », pour finalement adopter la version actuelle de Chissey-lès-Mâcon à la fin du XIXe siècle[3]. En 1826, les communes de Lys et de Prayes sont réunies à celle de Chissey. Ces trois territoires devenu un rassemblent un patrimoine naturel, culturel et architectural important. Au hameau de Lys, l’église Notre-Dame est un bel exemple d’architecture romane. Le village compte également de nombreuses maisons rurales de caractère, des maisons seigneuriales, des lavoirs, des moulins… Chissey-lès-Mâcon mêle bocage et forêt domaniale (à cheval sur deux communes), la forêt des Grisons, composée de feuillus et de conifères. Le village vit majoritairement de l’élevage.

Un édifice cultuel primitif dédié à saint Pierre est cité à Chissey dès 926 : Chissiaco villa…, atria Sancti-Petri[4]. Il est de nouveau mentionné au milieu du XIe siècle, dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : Ecclesiam de Chisciaco in honore beati Petri dicatam. Toutefois, l’église actuelle est vraisemblablement plutôt une reconstruction romane postérieure. L’édifice semble ainsi avoir été construit au XIIe siècle, en plusieurs phases. Elle est alors le centre de la paroisse de Chissey et à la collation du chapitre cathédral de Mâcon, qui partageait la seigneurie avec l’abbaye de Cluny. L’église construite au XIIe siècle suit alors un plan simple, assez typique des édifices romans de la région : une nef unique rectangulaire, une travée sous un clocher carré[5], et une abside. Elle présente un bel exemple de décor roman : chapiteaux sculptés dans la nef et sur le portail latéral, arcades murales, bandes et arcatures lombardes du clocher…

Ce qu’il advient de l’édifice dans les siècles qui suivent sa construction est méconnu. En 1675, une visite pastorale est effectué à Chissey par l’archiprêtre de Vérizet. Claude Ducher est alors le curé de la paroisse. Le rapport de la visite fait notamment état d’un édifice dont le chœur est ouvert aux vents et qui doit donc être rénové[6]. En 1692, lors d’une nouvelle visite, les travaux nécessaires ont été effectués. En 1705, une autre visite mentionne deux autels, un dédié à saint Blaise, l’autre à sainte Anne. Vers 1760, des travaux de rénovations sont réalisés sur l’église sur l’initiative du curé Louis Perrichon[7]. Ils consistent majoritairement en une amélioration et une restauration du mobilier, ainsi que d’une rénovation intérieure de l’édifice.

A la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, l’église Saint-Pierre est vraisemblablement peu entretenue. En 1843, une délibération municipale avance l’idée de reconstruire entièrement l’église, tant elle est délabrée et jugée trop petite pour accueillir les fidèles de la paroisse. Heureusement, les habitants du hameau de Lys s’y opposent et proposent que l’office soit organisé à l’église Notre-Dame, qui est en bon état et possède tout le mobilier nécessaire au culte. En 1848, L’église Saint-Pierre est dessinée par Rousselot, inspecteur des Forêts[8]. Sur le dessin, on y voit quatre larges arcs-boutants aux quatre coins de la nef romane.

Dessin de l'église en 1848, par Rousselot ©Document de la mairie

En 1853, des plans et devis sont dressés par l’architecte Berthier pour la restauration et l’agrandissement de l’église Saint-Pierre. Le devis initial s’élève alors à 15 235.23 francs[9] et est accepté par la municipalité en décembre. En 1854, les travaux sont confiés à Joseph Robin. L’église est entièrement restaurée, l’abside romane est supprimée, et un bloc occidental moderne est accolé à la façade d’origine qui disparaît donc. La construction moderne comprend un large transept, une travée de chœur flanquée d’une sacristie, et une abside. L’orientation du chœur de l’église est dès lors inversée, et on pénètre dans l’édifice par un portail néo-roman, à l’est, à l’emplacement de l’abside romane disparue. Le devis original est revu à la hausse, car les fondations doivent être creusées plus profondément, et car les matériaux finalement choisis (moellons piqués) sont plus onéreux que ceux initialement prévus.

En 1866, la cloche est refondue par M. Dutot, Jérôme et Cie, fondeurs à Paris[10]. Les autels sont également restaurés. Vers 1873, c’est au tour du beffroi d’être rénové. Les travaux sont confiés à Mr Béranger, menuisier[11]. En 1908, l’église du hameau de Prayes, qui remontait en partie à l’époque carolingienne (chevet à fond plat) et à l’époque romane, est détruite afin de dégager un carrefour. L’église de Chissey récupère deux cuves baptismales en pierre qu’elle abritait, datant du Xe siècle.

En 1927, l’église Saint-Pierre est inscrite au titre des Monuments Historiques. Vers 1934, d’importants travaux de consolidation sont réalisés sur l’église[12], probablement grâce aux subventions allouées aux monuments protégés. Ces travaux concernent principalement les maçonneries et les toitures. Suite à ces réparation, l’édifice roman (nef et clocher) est classé Monument Historique. En 1970, les enduits intérieurs sont décapés, les pierres rejointoyées avec de la chaux blanche et du sable jaune. L’année suivante, la toiture est débroussaillée et nettoyée. La voûte et le badigeon sont également nettoyés. En 1982, le côté nord de la toiture est repris (laves), ainsi que les tuiles creuses. Une corniche est également remplacée. En 1985, une réfection de la maçonnerie du clocher est entreprise.

Au début des années 2000, et malgré ces différentes rénovations, l’église est de nouveau menacée. Des morceaux du clocher tombent, les toitures fuient et créent des infiltrations d’eau. En 2002, une étude préalable est commandée par la mairie à l’architecte en chef des Monuments Historiques Frédéric Didier, en prévision d’une restauration générale de l’édifice. Le projet prévoit la réparation du clocher, la réfection des couvertures et des vitraux, le rejointoiement et l’assèchement des maçonneries, une remise en valeur intérieure. Finalement, les travaux sont réalisés petit à petit. En 2009, la couverture de la nef est reprise. En 2019-2020, c’est autour du clocher d’être entièrement restauré et consolidé. Dès 2018, des concerts ont été organisés pour financer une partie des travaux, dont le reliquat à charge de la commune s’élève à 70 000 euros. Une collecte de fonds est également organisée grâce à la Fondation du Patrimoine.

  • Saint Pierre, biographie rédigée par la Pastorale du tourisme 71 :

« Apôtre du Christ et premier pape (1er siècle). Fils de Yonas et frère d’André, il fut le témoin direct qui a partagé la vie du Christ. Galiléen, reconnu par son accent, il est pêcheur à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade. Il reçoit l’appel du Christ : « Suis-moi. Tu t’appelleras Pierre. » Simon laisse ses filets et reçoit de l’Esprit-Saint la révélation du « mystère caché depuis la fondation du monde » : « Tu es Christ le Fils du Dieu vivant. » Il renie son maître quand celui-ci est arrêté mais il revient vers lui : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime. » Pierre reçoit la charge de premier pape de l’Eglise. Il mourra crucifié la tête en bas sous l’Empereur Néron. Il est inhumé en 64 à Rome, près de la voie triomphale (Vatican). Il est souvent fêté avec Saint Paul, les deux « piliers » de l’Eglise. L’iconographie le représente souvent avec les deux clés du Royaume de Dieu. »

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

L’église Saint-Pierre suit un plan original directement hérité de son histoire, mêlant construction romane (bloc est) et ajout moderne de style néo-roman (bloc ouest) : clocher-porche et nef rectangulaire, puis transept, travée de chœur flanquée d’une sacristie, abside. La partie romane laisse par ailleurs entrevoir deux phases de construction, notamment dans le gouttereau sud de la nef, où l’appareil change en hauteur du mur.

Suite à sa reconstruction, la façade de l’édifice se trouve désormais à l’est, à l’emplacement de l’ancienne abside romane détruite au XIXe siècle. Elle se compose d’un avant-corps en saillie sous un fronton triangulaire, dans lequel s’inscrit un portail néo-roman en plein cintre à double voussure. Celles-ci retombent sur de fines colonnes latérales aux chapiteaux sculptés. Au-dessus de l’avant-corps, on distingue une ancienne baie romane en plein cintre qui devait à l’origine se trouver juste au-dessus de la toiture de l’abside, comme c’est souvent le cas dans les édifices romans de la région. La façade est accolée à la travée sous clocher romane. Celle-ci est ouverte d’une baie en plein cintre par face et épaulée de contreforts aux extrémités, formant des mini-croisillons. Au-dessus des baies se trouvent de fins cordons de pierre sur des modillons nus, dont certains ont disparu sur la face sud. On y voit par ailleurs le contour d’une ancienne ouverture rectangulaire désormais murée.

Le clocher carré de l’édifice est un bel exemple d’art roman, et peut être rapproché de celui de l’église de Chazelle. Il se compose d’une souche aveugle délimitée par un cordon de pierre, et de trois étages. Ses quatre faces sont identiques et sont creusées de bandes lombardes qui se terminent pour les deux premiers niveaux par un cordon de pierre sur modillons nus, et pour le dernier niveau par des arcatures en plein cintre sur des modillons. Le premier étage ne comporte qu’une baie plein cintre par face, sans décor. C’est également le cas du deuxième niveau, mais ses baies sont plus larges et murées[13]. Le troisième étage est quant à lui muni d’une baie géminée par face, avec retombée médiane sur pilastre. Le clocher est coiffé d’une haute flèche à quatre pans en pierre, supportée par une corniche mêlant cordons de pierre et frise en dents d’engrenage.

Plan de l'église ©Frédéric Didier ; Les datations sont incertaines ; Source: mairie de Chissey-lès-Mâcon

La nef romane est rectangulaire, de taille moyenne. Ses gouttereaux sont épaulés par des contreforts plats qui encadrent les baies romanes en plein cintre doublement ébrasées, trois au nord et quatre au sud. Au nord, le mur est ouvert par un portail roman en légère saillie, dont la double voussure en plein cintre repose sur des colonnes latérales aux chapiteaux sculptés. Le tympan du portail, en pierre, est polylobé. On distingue quelques traces de peintures anciennes. La maçonnerie du gouttereau sud laisse paraître deux phases de construction différentes : la base du mur est en petit appareil, tandis que le haut est en moyen appareil bien régulier.

Le bloc occidental moderne est accolé directement à la nef romane. Il s’ouvre par un large transept dont les bras sont formés par deux larges chapelles rectangulaires, sous des toitures transversales à deux pans desquelles se démarquent les pignons. Elle sont épaulées de larges contreforts aux angles, et sont chacune éclairées par une large baie plein cintre. La travée de chœur reprend pour sa part la continuité de la toiture de la nef, et se termine par un pignon en légère saillie, dont la pointe est coiffée d’une croix et dont les extrémités sont flanquées de contreforts. La travée de chœur est percée d’une baie plein cintre au nord et accolée à une petite sacristie carrée au sud. A l’ouest, l’abside semi-circulaire complète l’édifice. Elle est éclairée par deux baies en plein cintre et épaulée par quatre contreforts qui s’arrêtent en deçà de la toiture. Une corniche à modillons nus court sur toute la partie moderne, tandis que certains des modillons de la nef sont sculptés. L’édifice est couvert de tuiles creuses complétées de laves sur les bords.


A l’intérieur, l’église a toute la sobriété des édifices romans, malgré la reconstruction partielle du XIXe siècle. On pénètre dans l’édifice par le clocher-porche. La travée sous clocher est voûtée d’arêtes[14], épaulée au nord et au sud par un arc de décharge en plein cintre. La porte de montée au clocher se trouve dans le mur nord. La nef de quatre travée est entièrement dallée et s’ouvre par un arc brisé. Elle est voûtée d’un berceau brisé rythmé par des arcs doubleaux de même forme, qui retombent sur des colonnes engagées aux chapiteaux sculptés de motifs variés. Ces chapiteaux soulignent le cordon de pierre qui marque la base de la voûte. Des arcades brisées servant à décharger la poussée de la voûte sont plaquées contre les gouttereaux. Elles reposent sur de simples piédroits à impostes. Dans le mur est, on distingue un large arc en plain cintre, au-dessus de l’arc brisé qui ouvre le clocher-porche.

A l’ouest, le transept s’ouvre par un large arc brisé retombant sur de grosses colonnes aux chapiteaux sculptés. La croisée est voûtée d’arêtes qui retombent aux angles sur de petites colonnes aux chapiteaux sculptés, en hauteur. Les bras du transept s’ouvrent par des arcs brisés qui reposent sur des colonnes similaires aux autres. Ils sont voûtés de berceaux transversaux brisés et accueillent les autels latéraux. Au nord, on distingue le contour d’une ancienne ouverture en cintre brisé.

Une travée droite ouvre le chœur à l’est. Surélevée de trois marches, elle est délimitée par une grille de communion épaulée de chaque côté par une cuve baptismale en pierre. Elle s’ouvre par un large arc brisé semblable aux autres et est voûtée d’un berceau également brisé. Cette travée abrite la table d’autel moderne en bois et les bancs curiaux. Au sud, une petite porte mène à la sacristie. L’abside, plus étroite que la travée précédente, s’ouvre par un arc en plein cintre. elle est voûtée d’un cul-de-four. Ses murs sont ornés d’un décor néo-roman d’arcatures sur colonnettes, qui encadrent les baies. L’abside accueille le maître-autel. Toutes les baies modernes sont en plein cintre et sont encadrées par des colonnettes aux chapiteaux sculptés.

Inventaire décor et mobilier

  • Décor du clocher :

Bandes et arcatures lombardes, modillons, baies géminées, frise en dents d’engrenage formant la corniche

  • Modillons de la nef romane, à l’extérieur :

Modillons pincés ou ornés de motifs divers

  • Décor des portails :

Portail est, néo-roman : double voussure en plein cintre, fines colonnes aux chapiteaux sculptés de motifs végétaux

Portail nord, roman : double voussure en plein cintre, fines colonnes latérales aux motifs végétaux, tympan en pierre polylobé avec traces de peintures anciennes, linteau souligné par des fleurs de lys et des palmes

  • Chapiteaux romans sculptés de la nef (arcs doubleaux), aux motifs variés[15] : la Nativité, l'Annonciation, David contre Goliath, masques démoniaques, dragons...
  • Chapiteaux modernes sculptés (motifs végétaux principalement), dans la partie reconstruite (en support des arcs, encadrement des baies…)
  • Décor moderne d’arcatures sur colonnettes entourant les baies de l’abside
  • Arcades de décharges, plaquées contre les gouttereaux de la nef
  • Maître-autel moderne en pierre, au décor chargé. L’antependium est sculpté au centre de la Sainte Famille, entourée de saint Paul (droite) et saint Pierre (gauche). L’autel est surmonté du tabernacle et orné de peintures.
  • Table d’autel moderne, en bois
  • Autels latéraux :

Dans le bras droit du transept, autel dédié à la Vierge. En pierre blanche, son antependium est sculpté d’une représentation de la Vierge recevant la Révélation. L’autel est surmonté d’un retable accueillant les statues de la Vierge, de saint Joseph et de saint Jean.

Dans le bras gauche du transept, autel dédié à saint Pierre. En pierre blanche, son antependium est sculpté du Christ entouré des apôtres. L’autel est surmonté d’un retable accueillant les statues de saint Pierre, saint Louis et saint Benoît.

  • Cuves baptismales en pierre, du Xe siècle, provenant de l’ancienne église de Prayes
  • Fonts baptismaux, derrière une grille en fer forgé, en pierre blanche moulurée
  • Crucifix en fer forgé
  • Croix de procession
  • Bénitiers encastrés (clocher-porche) dont les vasques sont chacune sculptées d’une main, qui semble soutenir le tout.
  • Statues :

Sainte Thérèse de Lisieux (bras droit du transept)

Saint Joseph (autel droit)

Vierge à l’Enfant (autel droit)

Saint Jean (autel droit)

Statuette du Sacré-Cœur

Statuette de saint Antoine

Saint Pierre (autel gauche)

Saint Benoît (autel gauche)

Saint Louis (autel gauche)

Statue décapitée (chapelle gauche)

Christ en croix (au-dessus de l’entrée est)

  • Demi-colonne au chapiteau sculpté, servant de socle
  • Pierre grattée
  • Chemin de croix
  • Grille de communion en fonte moulée
  • Plaque commémorative des soldats morts au combat
  • Bancs curiaux
  • Confessionnal en bois

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

Dès 1843 : projet de reconstruction de l’église

1848 : église romane dessinée par Rousselot, inspecteur des Forêts

1853 : plans et devis dressés par l’architecte Berthier

1854 : restauration et agrandissement de l’église

1866 : refonte de la clocher, restauration des autels

Vers 1873 : réfection du beffroi du clocher

XXe :

1908: l’église de Prayes est détruite, les cuves baptismales du Xe siècle sont installées dans l’église de Chissey-lès-Mâcon

1927 : église inscrite au titre des Monuments Historiques

Vers 1934 : travaux de consolidation de l’église

1970 : décapage des enduits intérieurs ; pierres rejointoyées avec de la chaux blanche et du sable jaune

1971 : toiture débroussaillée et nettoyée ; nettoyage de la voûte et du badigeon de la nef

1982 : réfection de la toiture du côté nord (laves), reprise des tuiles creuses, remplacement d’une corniche

1985 : reprise du clocher (maçonnerie)

XXIe :

Années 2000 : chute de matériaux du clocher, fuites dans la toiture, infiltrations d’eau

2002 : étude préalable réalisée par Frédéric Didier dans l’optique de travaux de restauration

2009 : réfection de la couverture de la nef

Dès 2016 : nécessité de travaux urgents

2019-2020 : travaux sur le clocher

  • Etat :

L’église Saint-Pierre est en bon état général et est régulièrement entretenue. La nef romane présente néanmoins des fissures et infiltrations d’eau qui risquent de menacer l’édifice.

  • Classement :

L’église est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1927.

La partie romane (nef et clocher) est classée Monument Historique depuis 1935.

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie.

Visite

L’église est généralement ouverte, en tout cas pendant la saison estivale.

Pour préparer une visite, contacter directement la mairie.

L’édifice est accessible aux personnes à mobilité réduite (les deux entrées sont de plain-pied).

Association engagée

  • Les Amis des Eglises de Chissey-lès-Mâcon :

Ancienne association qui s’attachait à la sauvegarde des églises se trouvant au bourg de Chissey-lès-Mâcon et au hameau de Lys.

  • Association Chissey Animation :

Adresse : Le Bourg - 71460 CHISSEY-lES-MACON

Tel : 03 85 50 12 77

Mail : anne.leguet@orange.fr

Iconographie ancienne et récente


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • CHANAY, Colette, « Les chapiteaux de Chissey-lès-Mâcon », In : Images de Saône-et-Loire, n° 51 (automne 1982), pp. 3-6.
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  • VIREY, Jean, Les églises de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969 :

Archives départementales de la Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Eglise de Chissey-lès-Mâcon

  • Article de la Bourgogne Médiévale :

Chissey-lès-Mâcon

  • Fiche édifice de la Fondation du Patrimoine :

Eglise Saint-Pierre

  • Documents de la mairie, dont le diagnostic et rapport de Frédéric Didier, décembre 2002

Propriétaire / Contact

Commune de Chissey-lès-Mâcon

03 85 50 13 65

mairie.chissey.l.m@wanadoo.fr

Patrimoine local et/ou folklore

Eglise romane dont la construction semble remonter au milieu du XIIe siècle.

La voûte de l’abside est ornée de peintures anciennes représentant le Christ en Gloire.

Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1938.

Eglise romane construite au XIIe siècle. C’est un petit édifice trapu, tout en sobriété, bâti en hauteur du bourg face à un panorama remarquable sur les vignes et les villages voisins.

Peu remaniée, seule une chapelle a été ajoutée au XIXe siècle au sud de la travée sous clocher.

L’église est classée Monument Historique depuis 1942, tout comme son cimetière.

Edifice partiellement roman (Xe et XIIe siècle) constitué de styles architecturaux hétéroclites. L’église a été remaniée de nombreuses fois, ce qui rend sa datation difficile.

Il s’agit vraisemblablement d’un des édifices les plus anciens de la région.

Les colonnes de la travée sont inscrites aux Monuments Historiques depuis 1932.

Notes et références

  1. François Cognot, in "GAM Infos", Groupement archéologique du Mâconnais, 1991 - n° 3-4, p. 19
  2. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  3. Ibidem
  4. Ibidem
  5. Le clocher est d’ailleurs semblable à celui de l’église de Chazelle.
  6. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
  7. Etude préalable de Frédéric Didier.
  8. Volume conservé à l'Académie de Mâcon.
  9. Etude préalable de Frédéric Didier
  10. Oursel
  11. Etude préalable de Frédéric Didier
  12. Ibidem
  13. Selon Oursel, il pourrait s’agir de cintres creux.
  14. Au début du XXe siècle, Jean Virey dit que la travée sous clocher est voûtée d’une coupole sur trompes
  15. Voir à ce sujet l’article de Colette Chanay