Eglise Saint-Thibaud à Flagy : Différence entre versions

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L’église Saint-Thibaud est située à Flagy, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. C'est une église paroissiale romane dont la construction pourrait remonter au XIIe ou XIIIe siècle. Il s’agit alors d’un édifice assez modeste, avec une nef unique, une travée sous clocher et une abside. De cette construction, il ne subsiste aujourd’hui que le clocher avec la travée qui le soutient. Si l’abside semble avoir été remaniée à l’époque moderne, elle est cependant vraisemblablement réédifiée sur les bases d’origine. La travée sous clocher n’est clairement distincte qu’à l’extérieur : à l’intérieur, elle est fusionnée avec l’abside, probablement au moment de la reconstruction de cette-dernière. Le clocher, quant à lui, est de facture romane assez classique, de plan carré avec un décor d’arcatures et de baies géminées assez fin qui soutient une datation romane plutôt tardive. En 1822, la nef est reconstruite afin d’agrandir l’église. Une subvention du roi Louis XVIII permet de mener à bien les travaux. Au cours des XIXe et XXe siècles, l’église est rénovée plusieurs fois, sans pour autant subir de modification importante. Elle est désormais régulièrement entretenue.

Eglise Saint-Thibaud (©CEP)

Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4

Description of the church (english) 1, 2, 3, 4

Adresse Au Bourg, 71250 Flagy
Coordonnées GPS 46°29'59.6"N 4°38'17.4"E
Paroisse de rattachement Paroisse Saint Augustin en Nord Clunisois
Protection Monuments Historiques /

Historique

Le village de Flagy a des origines très anciennes. De nombreux vestiges gallo-romains ont ainsi été retrouvés dans les différents hameaux du village[1] : plusieurs bâtiments, une villa avec thermes, un puits, des tuiles romaines etc. Au début du XXe siècle, des sépultures mérovingiennes ont aussi été découvertes sur le territoire de la commune, bien que la plupart aient été pillées[2]. La localité est mentionnée pour la première fois au début du Xe siècle, dans des chartes de l’abbaye de Cluny : In villa Flatgiaco[3], puis In villa Flaggiaco. Le village est par la suite mentionné de nombreuses fois dans différents actes. Le toponyme semble se fixer sur Flagy au XVe siècle. Au village, le château de Sirot[4], propriété des seigneurs de Brancion jusqu’au XIVe siècle, possédait sa propre chapelle, et ce jusqu’au XIXe siècle.

L’église de Flagy n’apparaît quant à elle pour la première fois que dans un pouillé du XVe siècle[5]. L’édifice actuel remonte cependant vraisemblablement au XIIe ou au début du XIIIe siècle, en tout cas pour le clocher et sa travée, le reste ayant été reconstruit postérieurement. Dès son origine, l’église est le centre de la paroisse de Flagy et est à la collation de l’évêque de Mâcon, la seigneurie étant à l’abbaye de Cluny. L’édifice est placé sous le patronage de saint Thibaud. On ne sait cependant s’il s’agit de Thibaud de Vienne[6] ou Thibaud de Provins[7].

L’histoire de l’église demeure incertaine de son édification au XVIIIe siècle. A cette époque, quelques sources nous renseignent sur l’état de l’édifice et sur le soin qu’il en est fait. En 1724, un appel d’offre[8] est lancé pour réaliser une restauration de la toiture de laves de l’église. Les travaux sont visiblement bien réalisés puisqu’en 1746, une visite pastorale menée par Monseigneur de Lort de Sérignan de Valras fait état d’un édifice en bon état et bien entretenu, couvert de laves de bonne facture. Sa nef, bien que modeste, est bien voûtée et épaulée de contreforts. Néanmoins, les sépultures sont dès lors interdites à l’intérieur de l’église, le dallage étant en trop mauvais état[9].

L’abside actuelle, de facture moderne, pourrait avoir été reconstruite après cette visite, sur les bases de l’abside romane. En effet, l’abside mentionnée par Valras comporte cinq baies, contre trois pour celle encore en place. A la Révolution, le curé Jean-Baptiste Dubois prête serment à la constitution civile du clergé, et ne gère dès lors plus l’état civil. Il est probable qu’il continue d’exercer le culte pendant la Terreur, bien que rien ne soit avéré. Lors de la vente des biens du clergé, l’église ne trouve pas d’acheteur, mais son mobilier est vendu, tout comme le presbytère, dont le curé se rend acquéreur[10].

Avec le Concordat, l’église Saint-Thibaud est rendue au culte catholique. Elle est alors très insalubre et jugée trop petite pour accueillir tous les fidèles de Flagy et de Massilly (qui n’a alors pas d’église). La municipalité avance le projet d’agrandir et de restaurer l’édifice. Un premier plan prévoit la reconstruction générale de l’édifice. Cependant, faute de moyens, les travaux sont finalement beaucoup plus restreints. Ainsi, entre 1820 et 1822, la nef est reconstruite, notamment grâce aux subventions accordées sur décision personnelle de Louis XVIII, roi de France : 1000 francs en 1820, puis 2000 supplémentaires en 1821. Une plaque installée au-dessus de la porte principale rend aujourd’hui encore hommage à cette aide royale.

Les plans de la nouvelle nef pourraient être l’œuvre de l’architecte Roch, si l’on en croit les similitudes avec celle de l’église de Salornay-sur-Guye (on y retrouve même des autels latéraux identiques). L’église Saint-Thibaud restaurée est consacrée le 30 Juin 1823. En 1827, la municipalité récupère le presbytère, en très mauvais état. Faute de moyens, il ne peut être rénové. En 1828, une cloche est baptisée et installée dans le clocher roman. En 1848, quelques travaux d’entretien sont réalisés sur l’édifice par Jean Loron, architecte à Saint-André-le-Désert[11]. Ils portent notamment sur le plafond de la nef. En 1870, c’est cette fois-ci la sacristie qui est agrandie, au sud de la travée sous clocher.

Aux XXe et XXIe siècles, l’église a été régulièrement entretenue et est désormais en bon état général. Elle est encore entourée de son cimetière. Le dernier curé de la paroisse de Flagy a quitté son poste en 1949, mais l’église accueille toujours l’office selon le calendrier de la paroisse.

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

L’église Saint-Thibaud est un édifice de taille modeste. Son plan est typique des petites églises rurales de la région : nef unique rectangulaire, travée sous un clocher carré et abside à l’est.

La façade de l’édifice, moderne, est très simple. Elle est ouverte par un portail en plein cintre sans tympan ni décor, dont seul le chaînage est apparent. En haut du pignon, un oculus éclaire les combles. La nef est quant à elle percée de trois larges baies plein cintre par gouttereau. Au nord, une porte d’aspect similaire à celle de la façade constitue le deuxième accès à l’édifice. La travée sous clocher romane est masquée au sud par la sacristie moderne, de plan rectangulaire, qui comporte deux baies à l’est. Sur la face nord de la travée sous clocher, on distingue une baie romane ébrasée, désormais murée. Le clocher roman s’élance au-dessus de cette travée. Il est composé d’une souche aveugle (on distingue un arc de décharge sur la face nord) et de deux niveaux séparés par un cordon de pierre. Le premier niveau est décoré de deux baies plein cintre aveugles par face, inscrites dans un décor de bandes et arcatures lombardes. Le deuxième niveau est ouvert d’une baie géminée par face avec retombée médiane sur double colonnette aux chapiteaux sculptés de volutes. Cet étage est ceint en son milieu d’un autre cordon de pierre. Les chaînages d’angle sont saillants sur toute la hauteur du clocher. Celui-ci est coiffé d’une courte pyramide à quatre pans. A l’est, l’abside complète l’édifice. Semi-circulaire, elle est précédée d’une travée droite. Cet ensemble est ouvert de trois larges baies plein cintre, et ceint d’un cordon de pierre en hauteur du mur. L’édifice est couvert de tuiles, à l’exception des mini-croisillons de la travée sous clocher, du pignon est et de la pyramide du clocher, en laves.

A l’intérieur, l’édifice est entièrement dallé, avec notamment une dalle funéraire au niveau du chœur. La nef est plafonnée, assez chargée en mobilier moderne et bancs pour les fidèles. L’accès aux combles et donc au clocher est aménagé dans le mur ouest, à gauche de la porte principale. La nef s’ouvre sur le chœur via un grand arc en plein cintre, flanqué d’un autel latéral de chaque côté. Le chœur de l’église est couvert de stalles de bois et est formé par la travée sous clocher et l’abside et sa travée droite, qui sont fusionnées. Il n’y a pas d’arc de séparation, et le berceau plein cintre de la travée sous clocher se prolonge dans la travée droite. Cette fusion a probablement été réalisée lors de la reconstruction moderne de l’abside sur les bases de la construction romane. La séparation des différentes parties du chœur n’est ainsi visible que de l’extérieur. L’abside est quant à elle voûtée d’un cul-de-four. La travée sous clocher s’ouvre au sud sur la sacristie, via une porte masquée dans le bois des stalles, et accueille le maître-autel.

Inventaire décor et mobilier

  • Arcatures et bandes lombardes du clocher
  • Chapiteaux sculptés de volutes (support des baies du clocher)
  • Maître-autel, XIXe : pierre blanche, décor d’arcatures sur colonnettes.
  • Autels latéraux (de chaque côté de l’arc triomphal) dédiés à la sainte Vierge (droite) et à saint Thibaud (gauche). Datant du XIXe siècle, ils sont en forme de fronton reposant sur des colonnes cannelées entourant une niche pour les statues des saints.
  • Retable en pierre blanche, dont la porte est ornée de feuilles de vignes et d’une grappe de raisin, et dont le tympan repose sur deux colonnettes aux chapiteaux sculptés (autel de la Vierge)
  • Fonts baptismaux, XIXe (droite de la nef) : en bois peint et doré, avec au centre une représentation en relief du baptême du Christ
  • Statues :

Vierge à l’Enfant en bois sculpté doré, XVIIIe siècle (autel latéral droit)

Saint Thibaud, XIXe (autel latéral gauche)

Curé d’Ars, XIXe (droite de la nef)

Saint Joseph, XIXe (droite de la nef)

Sainte Thérèse de Lisieux, XIXe (gauche de la nef)

Saint Antoine de Padoue, XIXe (gauche de la nef)

Notre-Dame de Lourdes, XIXe (gauche de la nef)

Christ en Croix (droite de la nef)

  • Tableaux, XVIIIe siècle :

-Représentation de l’Assomption : la Vierge, la tête entourée d’étoiles, a les pieds posés sur un croissant de lune.

-Représentation de saint Antoine, au milieu du désert, contemplant le crucifix qu’il tient dans les mains.

  • Chaire à prêcher du XIXe siècle, en bois sculpté, dont les panneaux représentent les quatre Evangélistes et leurs symboles, ainsi que le Bon Pasteur .
  • Bénitiers encastrés datant du XVIIIe siècle (cités en 1746), en forme de coquilles, en marbre noir (un à côté de chaque entrée)
  • Dalle funéraire (chœur) :

Pierre sculptée d’armoiries datant de 1619. Le reste des inscriptions encadrant la pierre et ses blasons sont illisibles.

  • Chemin de croix en relief
  • Plaque commémorative des soldats morts au combat (droite de la nef)
  • Plaque rappelant l’édification de la nef sous Louis XVIII (au-dessus du portail ouest) : « Munificentia Regn. Ludov. XVIII. Reaedificatum An. Domini M. DCCC. XXII. »
  • Confessionnal en bois (contre le mur de façade)
  • Vitraux :

-vitraux en grisaille, dont certains avec médaillons aux motifs bibliques (nef)

-dans l’abside, vitraux avec médaillons représentant la Vierge, le Christ et saint Antoine

  • Cloche de 1828
  • Pierres tombales (cimetière)

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1822 : reconstruction de la nef

1828 : baptême d’une nouvelle cloche

1848 : restauration de l’église (notamment du plafond de la nef)

1870 : agrandissement de la sacristie

XXe : Travaux d’entretien

1995 : réparations faites au clocher (dommages engendrés par la foudre)

XXIe :

Travaux d’entretien

  • Etat :

L’église Saint-Thibaud est en bon état général et est régulièrement entretenue.

  • Classement :

/

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie.

Visite

L’église de Flagy est d’ordinaire ouverte et donc libre de visite. Pour plus de renseignements, contacter directement la mairie.

L’accès à l’édifice semble compliqué pour les personnes à mobilité réduite (présence de marches aux deux accès).

Association engagée

  • Il n’y a pas d’association dédiée à l’église de Flagy ou plus largement au patrimoine du village.

Néanmoins, Mr Louis Daillie, historien local, entretient par ses recherches et écrits la mémoire et la connaissance du patrimoine local.  

Iconographie ancienne et récente

Carte postale ancienne. Collection privée
Carte postale ancienne. Collection privée
Carte postale ancienne. Collection privée de Mr Luc Denis


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Bibliographie

  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  • VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1970 et 1985 :

Archives départementales de Saône-et-Loire

  • Document de la mairie : « Flagy et son église », rédigé par Louis Daillie
  • Fiche édifice de l’Académie de Mâcon :

Eglise de Flagy

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Flagy

Propriétaire / Contact

Commune de Flagy

03 85 59 47 00

flagy.mairie@orange.fr

Patrimoine local et/ou folklore

  • Château de Sirot :

Historique du château (extrait d’un bulletin municipal, rédigé par Louis Daillie)

Château dont la partie la plus ancienne est une tour cylindrique qui daterait du XIVe ou XVe siècle. Le domaine est également muni d’un ancien moulin, d’une forge et d’un four à pain.

C’est une propriété privée qui ne se visite pas.

  • Lavoir, abreuvoir, croix de pèlerinage…

Eglise entièrement romane dont la construction pourrait remonter au Xe siècle.

Le chœur est recouvert de peintures du XVIe siècle.

Elle est classée Monument Historique depuis 1991.

Eglise romane construite au XIIe siècle, puis remaniée par la suite.

Elle abrite un retable en bois doré du XVIIIe siècle, protégé au titre des Monuments Historiques depuis 1980.

Notes et références

  1. François Cognot, Prospections, Service régional de l'archéologie Dijon, rapport 1991, site 259 : photographies des vestiges retrouvés
  2. JEANTON, Gabriel, Le Mâconnais Gallo-Romain, fascicule II, 1926, p. 21 + in « Cimetières mérovingiens », de H.GAILLARD de SEMAINVILLE, 1980, p. 31
  3. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  4. https://clubfgr.pagespro-orange.fr/sirot-chateau-flagy.pdf Historique du château par Louis Daillie
  5. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
  6. Saint local, né en 927, évêque de Vienne en 957. Il préside à Anse le concile qui confirme les possessions de l’abbaye de Cluny.
  7. Né en 1017 à Provins. Membre de la famille des comtes de Brie et de Champagne, il est d’abord chevalier, puis se fait ermite.
  8. Document rédigé par Louis Daillie.
  9. Ibidem
  10. Ibidem
  11. Oursel