Eglise Saint-Vincent à Chevagny-les-Chevrières : Différence entre versions

De Wiki Mâcon Sud Bourgogne
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L’église Saint-Vincent est une église paroissiale romane située dans la commune de Chevagny-les-Chevrières, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle faisait à l’origine également office de chapelle castrale pour le château de Salornay. L’église actuelle daterait du XIIe siècle. De cette construction romane, il resterait aujourd’hui la nef (remaniée aux siècles suivants), les arcs de la travée sous clocher, et possiblement le clocher lui-même. Ce dernier est particulièrement intéressant : il apparaît fortement penché et donne à l’église un profil unique dans toute la région. Au XVe ou au XVIe siècle, l’église est fortement remaniée et rénovée, possiblement à la suite de destructions causées par les guerres, comme beaucoup d’églises environnantes. Ces restaurations sont réalisées avec le concours de la famille seigneuriale de Salornay. Le chœur à chevet plat et les chapelles du transept sont construits à cette occasion, et le clocher probablement remanié. En 1793, l’église est vendue comme bien national. Elle n’est rendue au culte qu’en 1847, après avoir servi d’entrepôt pour un marchand de fromage et grâce à un long combat de la population. En 1852 puis en 1902, elle est entièrement rénovée : les murs de la nef sont surélevés, la toiture et les voûtes refaites, la façade remaniée. Le mobilier est racheté à l’église de Saint-Jean-le-Priche, fermée pour laisser passer le chemin de fer. L’église est depuis régulièrement entretenue.

Eglise Saint-Vincent (©CEP)
Adresse Place de l’église, 71960 Chevagny-les-Chevrières
Coordonnées GPS 46°19'56.8"N 4°46'18.1"E
Paroisse de rattachement Paroisse Saint-Etienne de Mâcon
Protection Monuments Historiques /

Historique

Le village de Chevagny-les-Chevrières est mentionné pour la première fois au Xe siècle (968-971) dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : In pago Matisconense, in agro Meloniacense, in villa Cavaniaco[1]. Au XIIe siècle, Chevagny est cité comme obédience (Obediencia Cavaniaci[2]). Le territoire ressort à cette époque et tout au long du Moyen Age de la seigneurie de Salornay. Le nom du village ne se fixe sur Chevagny-les-Chevrières qu’au XVIIIe siècle. Il fait alors référence à l’activité principale du village: la production de fromage et l’élevage de chèvres. Dès la fin du XIXe siècle, ce toponyme est cependant contesté, l’activité principale du village étant devenue la production viticole. La municipalité et les habitants demandent à adopter le nom de Chevagny-les-Mâcon, ce qui leur est refusé.

La présence d’un lieu de culte à Chevagny est vraisemblablement fort ancienne. La construction de l’église actuelle, dédiée à Saint Vincent, ne semble cependant remonter qu’au XIIe siècle. L’édifice est dès lors le centre de la paroisse, et à la collation de l’évêque de Mâcon. Les dîmes vont en partie à l’abbaye de Cluny[3]. De cette église primitive, il ne reste aujourd’hui que la nef, les arcs de la travée sous clocher et peut-être le clocher lui-même. C’est ce-dernier qui constitue l’originalité de l’édifice : il penche fortement vers l’est, à raison de cinq centimètres par mètre, et ce depuis des siècles déjà.

Au XIVe siècle, la Curatus de Chavaigniaco[4] est citée dans un pouillé, tout comme l’église Saint-Vincent, et ce pour la première fois : Ecclesia Chevagniaci la Chevriere[5]. Aux XVe et XVIe siècles, l’église est assez largement remaniée, probablement pour pallier les dommages causés par les guerres successives qui marquent le territoire. C’est à cette époque que sont bâtis le chœur gothique de l’église (qui remplace probablement l’abside d’origine) et les chapelles du transept (la chapelle nord est dédiée à Saint Vincent et celle au sud à la Sainte Vierge). Le clocher est probablement en partie repris. Ces travaux sont réalisés grâce au concours des seigneurs de Salornay, qui ont laissé leurs armoiries sur les culots des voûtes du transept. A la même époque, le château de la famille est reconstruit. En 1614[6], les seigneurs de Salornay se dessaisissent de leur terre, qui est rachetée par Claude Botton.

A l’époque de la Révolution[7], l’église Saint-Vincent connaît l’épisode le plus remarquable de son histoire. Alors qu'elle est fermée au culte en 1790, le père Mollin, curé de Chevagny depuis près de 50 ans, prête d’abord serment à la constitution civile du clergé, poussé par la pression des autorités. Il est donc autorisé à rester à Chevagny. En 1792, l’abbé est assigné à résidence après avoir été dénoncé par le maire Lutaud pour ingérence dans les affaires publiques (la véracité de cette accusation n’étant pas vérifiée et peut-être le simple fruit d’une rivalité locale). Le curé peut cependant conserver sa charge. En 1793, le père Mollin est finalement arrêté pour avoir résisté à la levée de soldats dans le village, qu’il jugeait trop importante. Il est envoyé au couvent des Ursulines à Mâcon, qui sert alors de prison pour hommes. Il y restera pendant près de dix-huit mois. L’église est, elle, vendue comme bien national.

En 1795, le curé est libéré. Son répit est cependant de courte durée. En 1797, il doit de nouveau se cacher pour échapper aux persécutions qui visent alors les prêtres. Dans sa fuite, il réussit à acquérir le presbytère (en 1798) et l’église (en 1799), via des intermédiaires de son entourage. Il entend ainsi « sauver [l’église] des pillages »[8]. Au début du XIXe siècle, le père Mollin compte rendre l’église au culte, sous le régime du Concordat, et finir sa vie à Chevagny. Or, le village est devenu sous ce nouveau régime une simple annexe de la paroisse d’Hurigny, et ne doit donc logiquement plus disposer d’un poste de curé. Le père Mollin refuse de changer de lieu d’affectation et rejette donc toutes les offres de rachat de l’église qui lui sont faites, soit par la commune, soit par l’évêché d’Autun. Le curé entend faire pression sur les autorités ecclésiastiques : s’il est autorisé à demeurer à Chevagny, il cèdera l’église à la commune à sa mort.

En 1804, le Père Mollin et les habitants du village sont persuadés que l’évêque va accéder à leur requête[9] : ériger Chevagny en paroisse et y nommer le curé jusqu’à sa mort. La reprise du culte étant selon eux imminente, ils entreprennent de remettre l’édifice en état d’accueillir l’office. Des travaux d’entretien et de réhabilitation sont réalisés. Mais au dernier moment, une missive de l’évêque parvient au curé, lui interdisant d’officier : s’il ne cède pas immédiatement l’église à la commune, il sera démis de ses fonctions. En réalité, la fonction de l’évêque étant désormais régie par le Concordat, il n’est de toute façon pas en capacité d’accéder à la demande du prêtre, et se trouve dans une position instable entre autorité de l’état et desservant local. Le père Mollin décide donc de prendre sa retraite et renonce à officier.

Installé chez Mr Charvet, négociant en vin local, il tente un dernier recours, également refusé. Le vieux prêtre se renfrogne, touché dans son orgueil, et probablement peiné et effrayé à l’idée de devoir quitter le village dans lequel il a passé sa vie et son sacerdoce. Il refuse finalement de céder l’église à la commune à sa mort. L’édifice reste donc sa propriété privée qu’il entend transmettre à ses héritiers. En 1808, le curé meurt, laissant derrière lui son testament avec des dispositions précises : il laisse la jouissance de l’église à une certaine Madame Marie-Anne Fournier, à la condition que si elle la loue ou la vend, le profit doit aller au neveu du curé, héritier de ses biens.

Par la suite, cette dame épouse le cafetier-épicier du village, Mr Bourdon. Celui-ci récupère par cette alliance l’usufruit de l’édifice. L’église sert dès lors d’entrepôt pour le fromage qu’il vend. L’église conservera cette fonction de grange-entrepôt pendant près de cinquante ans. Les occupants n’altèrent ni n’endommagent pas l’édifice, mais ne l’entretiennent pas pour autant. Ils autorisent l’accès au clocher pour annoncer les décès au village. La population de Chevagny supporte mal de voir leur église réduite à cet état, et de devoir se rendre à Hurigny ou Prissé pour assister à l’office.

De 1847 à 1851, cette frustration populaire se transforme en un combat acharné pour récupérer l’église Saint-Vincent et la rendre au culte. Une souscription est d’abord lancée envers la population et est une réussite grâce au soutien de la population. Cependant, aucun accord n’est trouvé avec les propriétaires. Finalement, un décret d’expropriation est passé à l’encontre des héritiers du curé en date du 15 Avril 1851[10]. La commune récupère officiellement la propriété de l’église. En 1852[11], l’édifice est rapidement entièrement rénové afin de pouvoir le rouvrir au culte le plus vite possible. Ces travaux, chiffrés à 3209 francs, sont réalisés sous la direction de l’architecte Berthier et impliquent une restauration globale de l’église ainsi que la surélévation de la toiture et sa réfection en laves. Le maire rachète par ailleurs le mobilier à l’église de Saint-Jean-le-Priche[12], fermée pour laisser place au chemin de fer. Pour 500 francs, il acquière notamment un autel de marbre, des fenêtres et une table de communion.

En 1861, Monseigneur Marguerye est accueilli à Chevagny et marque la réouverture officielle de l’édifice au culte. En 1863, Chevagny est érigée en succursale. En 1864, un desservant est installé au village grâce à Mr Maizod[13], qui fait don d’une cure à la commune. Vers 1868, le nouveau cimetière est inauguré en dehors du bourg. L’ancien cimetière qui entourait l’église est supprimé, et les abords de l’édifice sont assainis.

En 1902, une nouvelle restauration générale de l’édifice est réalisée sur les plans de l’architecte Pinchard, de Mâcon. Elle est rendue possible grâce à un don de 20 000 francs d’Alphonse Michoud[14], propriétaire à Hurigny. Les travaux prévoient la reconstruction de la façade, la réalisation des baies néo-gothiques, la réfection de la sacristie, la surélévation des murs et la création des voûtes. La charpente et la toiture sont également rénovées. En 1976[15], un devis est établi sur demande du maire par Mr Pierre, artisan couvreur-lavier installé à Clessé, pour la réfection de la toiture de l’église. Deux versions sont proposées, une chiffrée à 71 970.40 francs, une autre à 38 228.93 francs. La deuxième version est retenue par le conseil municipal. Mr Pierre ne pouvant pas réaliser l’entièreté des travaux à ce moment-là, une première restauration d’urgence est réalisée et évaluée à 1128.96 francs.

A la fin de l’année 1977, le maire organise une levée de fonds visant à financer le reste des travaux. Il obtient également une subvention de 17 962 francs de la part du département. En Novembre 1978, la rénovation de la toiture est finalement enclenchée. Le devis est actualisé pour un prix total de 45 000 francs. Il est financé par la subvention départementale, une participation de la Sauvegarde de l’Art français de 10 000 francs, et un prêt bancaire. Par la suite, plusieurs phases de travaux d’entretien sont menées par la commune. En 2019, un nouveau projet de restauration de la toiture en laves de l’église est avancé.

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

Orientée à l’est et bâtie en appareil ocre[16], l’église Saint-Vincent est un petit édifice dont l’architecture fait la jonction entre deux styles architecturaux distinct : l’art roman (petite nef rectangulaire et croisée) et l’art gothique (chapelles/croisillons et chœur à fond plat).

La façade de l’église, moderne, est ouverte d’un portail en cintre brisé de facture simple, dont le tympan en pierre est nu. En haut du pignon, une petite baie plein cintre assez étroite éclaire la nef. Une petite croix de pierre surmonte la pointe du mur. Les murs gouttereaux sont chacun ouverts de deux larges baies en cintre brisé. Au sud, la nef comporte une porte d’accès latérale assez étroite, juste à côté d’un petit bassin encastré. La travée sous clocher, plus étroite que la nef, est flanquée de deux petites chapelles carrées formant transept. Chaque chapelle est ouverte d’une large baie axiale en cintre brisé. Le clocher de plan carré s’élève au-dessus de la croisée et penche fortement du côté du chœur (à raison de 5cm par mètre). Il ne comporte qu’un niveau, avec une baie plein cintre par face. Le clocher est coiffé d’une flèche en pierre dont chaque face est ornée d’une lucarne gothique. Le chœur à fond plat complète l’édifice à l’est. Il est bien plus large et haut que la nef romane, et ouvert d’une baie axiale à remplage, juste en-dessous d’une petite baie plein cintre étroite semblable à celle de la façade ouest. Ces baies sont entourées de deux contreforts s’arrêtant à mi-hauteur du mur. Au nord, le mur est épaulé en son milieu d’un contrefort large, en plus de deux diagonaux aux angles du pignon, dont celui au nord-est est sculpté d’un blason. Au sud, le chœur est ouvert en hauteur de l’accès au clocher (accessible via une échelle), et est accolé à une petite sacristie avec baie en cintre brisé. Une corniche à modillons nus fait le tour de l’édifice (à l’exception du clocher dont la corniche est en pierres plates) et supporte la lourde toiture de laves.

A l’intérieur, la nef dallée est laissée en pierre apparente. La belle charpente a été dégagée des voûtes ajoutées au début du XXe siècle, et laisse entrevoir l’ancien accès au clocher au-dessus de l’arc triomphal. Au nord, l’arc d’une ancienne porte aménagée par le marchand de fromage au XIXe siècle est encore visible dans la maçonnerie. A l’est, la nef s’ouvre sur la travée sous clocher via un arc triomphal en cintre légèrement surbaissé. Cette travée est encadrée par trois autres arcs, pour leur part très aigus. Les arcs ouest et est reposent sur des impostes chanfreinées. La croisée est voûtée d’une croisée d’ogives et accueille d’autel moderne. Les chapelles ou croisillons formant transept, plus basses que la croisée, sont également voûtées de croisées d’ogives, toutefois plus étroites. Ces chapelles ont chacune une niche accueillant une statue de leurs patrons, au-dessus de bas-relief faisant office de pierre d’autel. Au nord, un ciborium est creusé dans l’arc d’entrée, et une petite ouverture située juste sous la niche permet d’observer le chœur. Celui-ci est surélevé d’une marche (tout comme les chapelles, de même datation) et long de deux travées délimitées par un arc doubleau brisé reposant sur de gros pilastres. Chaque travée est voûtée d’une croisée d’ogives assez étroite avec clef sculptée, et dont les nervures retombent aux coins sur des colonnes engagées, et contre les pilastres centraux sur des culots sculptés des symboles des évangélistes. Au sud, le chœur communique avec la sacristie. Le fond plat est creusé d’un ciborium et d’une crédence flamboyants, de chaque côté de la grande baie.

Inventaire décor et mobilier

  • Culots sculptés des voûtes du transept : blasons, visages…
  • Blason sculpté sur le contrefort diagonal (nord-est) du chœur
  • Maître-autel en marbre
  • Bas-relief (dans les chapelles) :

Sainte Anne enseignant à la Vierge Marie (chapelle Saint-Vincent)

L’Annonciation (chapelle de la Vierge)

  • Statuaire :

Saint Vincent (chapelle nord)

Sainte Vierge (chapelle sud)

Sainte Thérèse de Lisieux (chœur)

Curé d’Ars (chœur)

Sainte Anne et la Vierge Marie (à gauche de l’arc triomphal)

Le Sacré-Cœur (sacristie)

  • Petit crucifix en bois (niche de la chapelle Saint-Vincent)
  • Crucifix en bois (au-dessus de la porte principale)
  • Confessionnal (chœur)
  • Bénitier encastré (près de la porte latérale)
  • Bénitier encastré en forme de coquillage (près de la porte principale)
  • Cuve baptismale (à gauche de l’arc triomphal)
  • Cloche datée de 1726

Rénovations / Etat

Rénovations :

XIXe :

1804 : restauration et nettoyage de l’église pour accueillir de nouveau le culte

1852 : rénovation globale de l’édifice

XXe :

1902 : restauration globale

Travaux d’entretien

1978 : réfection de la toiture de laves

XXIe :

2000s : restauration intérieure, travaux d’entretien

2019-2020 : Projet de rénovation de la toiture en laves de l’église (nettoyage, renforcement des structures, colmatage…)

Etat :

L’église Saint-Vincent est en bon état général.

Classement :

/

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, consulter le site internet de la commune :

Chevagny-les-Chevrières

Visite

L’église n’est d’ordinaire pas ouverte. Pour la visiter, se renseigner auprès de la mairie qui en garde les clefs. L’édifice est ouvert lors des Journées du Patrimoine.

L’église Saint-Vincent est à priori accessible aux personnes à mobilité réduite via le portail principal (la porte latérale est trop étroite pour laisser passer un fauteuil roulant).

Association engagée

/

Iconographie ancienne et récente

Collection privée de Monsieur Luc Denis
Collection privée de Monsieur Luc Denis


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • REBUFFET, Bernard (Abbé), « L’église de Chevagny est entrée dans l’histoire », Annales de l’Académie de Mâcon, 1974-1975, p. 115-122.
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1973 :

Archives départementales de la Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Sauvegarde de l’Art français :

Chevagny-les-Chevrières

  • Documents fournis par la mairie
  • Article du JSL :

Juillet 2012, le clocher penché

Janvier 2019, report des réparations de la toiture de l’église

Propriétaire / Contact

Commune de Chevagny-les-Chevrières

03 85 34 70 42

mairie.chevagny.chevrieres@wanadoo.fr

Patrimoine local et/ou folklore

  • Château de Chevagny-les-Chevrières :

Château bâti au XVIe siècle et remanié au XIXe siècle.

Wikipédia Château de Chevagny

Chapelle romane privée dont le plan pourrait remonter au VIIe ou VIIIe siècle. La chapelle est reconstruite au Xe siècle et remaniée plusieurs fois par la suite.

Notes et références

  1. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  2. Ibidem
  3. Ibidem
  4. Ibidem
  5. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  6. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
  7. Rebuffet, Bernard, « L’église de Chevagny est entrée dans l’histoire », Annales de l’Académie de Mâcon, 1974-1975, p. 115-122.
  8. Ibidem
  9. Ils envoient pour ce faire une lettre à l’évêque pour appuyer la demande du père Mollin.
  10. Rebuffet
  11. Oursel
  12. Oursel
  13. Ibidem
  14. Oursel
  15. Document fourni par la mairie.
  16. Oursel