Eglise Sainte-Cécile à Sainte-Cécile

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L’église Sainte-Cécile est une église paroissiale romane située sur la commune de Sainte-Cécile, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle se trouve sur un lieu de culte très ancien, comme l’atteste la présence de sarcophage sous les murs. Une chapelle est déjà mentionnée vers l’an 1000, et l’église elle-même est citée en 1142 comme appartenant au chapitre de Mâcon. Les parties les plus anciennes de l’édifice actuel sont la nef et la travée précédant l’abside, qui remontent probablement au XIIe siècle. Elles sont un bel exemple de l’architecture romane : les murs de la nef comportent de grands arcs brisés, et la travée est voûtée en berceau brisé et délimitée par quatre pilastres aux chapiteaux sculptés. A droite de cette travée se trouve l’accès au clocher, probablement construit au XVIIe ou XVIIIe siècle, à la suite d’une visite pastorale de 1675 qui rend compte d’une église en très mauvais état. Au début du XIXe siècle, le chœur est agrandi et rénové, et la sacristie sur laquelle il s’ouvre à gauche est également reconstruite. Plusieurs restaurations ont ensuite lieu au cours du siècle. Depuis le XXe siècle, l’église est régulièrement entretenue. Les rénovations de 1976 ont vu l’ajout de peintures murales dans le chœur, réalisées par Michel Bouillot, ainsi que de deux vitraux du même auteur. L’église, dédiée à la patronne des musiciens, accueille régulièrement des concerts.

Eglise Sainte-Cécile (©CEP)

Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4

Description of the church (english) 1, 2, 3, 4

Adresse Le Village, 71250 Sainte-Cécile
Coordonnées GPS 46°23'18.2"N 4°37'08.9"E
Paroisse de rattachement Paroisse de Cluny Saint Benoît
Protection Monuments Historiques /

Historique

Le village de Sainte-Cécile est situé sur le tracé d’une ancienne voie romaine, mentionnée à "Champloup", au "Chemin de Sable" et à la "Teppe des Vernes"[1]. Au "Chemin de Sable", des fondations gallo-romaines ont également été retrouvées, lors de l'élargissement d'un chemin. La première mention du village est faite dans la charte 403 du cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon : Fine Curiaco[2]. Il est ensuite cité plusieurs fois dans des chartes, notamment de l’abbaye de Cluny : In pago Matisconense, in villa Curtiaco (950), In pago Matisconensi, in agro Ipgiacensi, in villa que vocatur Curciacus (962). Le village prend ensuite le nom de Sainte-Cécile, avant d’adopter brièvement le nom de Pont-sur-Grosne pendant la période révolutionnaire.

L’église Sainte-Cécile est située sur un lieu de culte très ancien, comme l’attestent les nombreux sarcophages retrouvés sous les murs de l’édifice[3]. Une chapelle primitive est mentionnée vers l’an 1000 dans une charte de Saint-Vincent de Mâcon : Capella Sancte-Cecilie[4]. Lébald, évêque de Mâcon, en accorde alors la jouissance (y compris de ses biens et dîmes) au clerc Ornard et à ses frères, jusqu’à leur mort[5]. Au début du XIIe siècle, une autre charte cite l’Ecclesia de Sancta- Cecilia. Cette église est alors le centre de la paroisse de Sainte-Cécile, et à la collation du chapitre cathédral de Mâcon. Seules la nef et la travée droite (et ses pilastres aux chapiteaux sculptés) de l’édifice actuel appartiennent à cette construction romane du XIIe siècle.

L’église est dédiée à sainte Cécile, sainte patronne des musiciens et des brodeurs. Originaire de Sicile, elle est membre d’une grande famille romaine, qui la marie contre sa volonté. Profondément chrétienne, sainte Cécile parvient à convertir son mari à sa foi, et à lui faire respecter son vœux de chasteté. Elle est condamnée au martyre sous Marc-Aurèle, après avoir converti de nombreuses personnes au christianisme. Elle est décapitée mais ne serait morte que trois jours plus tard. Elle est fêtée le 22 Novembre.

En 1675, une visite pastorale décrit une église dans un état de délabrement avancé : la voûte du chœur menace de s’effondrer, et la nef n’est ni dallée, ni lambrissée[6]. Au XVIIe ou au XVIIIe siècle, le clocher hors œuvre est construit à l’est de la travée droite. En 1782, des réparations sont effectuées sur la cure et sur le clocher. C’est vraisemblablement à cette époque que sont ajoutés les contreforts obliques à la base de ce dernier. Le montant des travaux s’élève à 1035 livres. Ils sont réalisés par Etienne Boulanger, maçon-entrepreneur, et Etienne Labbé, menuisier à Cluny.

Au XIXe siècle, l’église est restaurée à plusieurs reprises. De 1827 à 1830, d’importants travaux sont réalisés sur le chœur de l’édifice. L’ancienne abside est démolie et remplacée par une abside plus longue et large. Le chœur est également dallé, et la toiture de la nef reprise. Une nouvelle sacristie est également construite. Les travaux sont adjugés à Philibert Dutruge et supervisés par Jean-Baptiste Corceret, architecte à Bussières. Le devis final s’élève à 4476.75 francs. En 1836, des travaux jugés urgents sont effectués sur la toiture de l’édifice, alors en laves, pour 198.99 francs.

Au milieu du XIXe siècle, la salle de catéchisme qui flanque la nef à l’ouest est construite. En 1841, elle n’apparaît pas sur le cadastre, mais elle est déjà présente sur le plan de l’édifice et du cimetière dressé en 1866[7]. En 1872, 200 francs sont votés pour des réparations urgentes à faire au toit (charpente et couverture). En 1875, c’est au tour des murs de la nef d’être restaurés. En 1881, un don de terrain[8] permet le déplacement du cimetière qui entourait jusqu’alors l’église. Le bourg du village est ainsi assaini, et le cimetière agrandi.

En 1901, l’ancien cimetière est définitivement désaffecté. Tout au long du XXe siècle, l’église est régulièrement entretenue. En 1976, l’intérieur de l’édifice est entièrement restauré et décoré, notamment grâce à des peintures et des vitraux signés par Michel Bouillot. Plus récemment, l’extérieur de l’église a également été rénové[9].

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

L’église Sainte-Cécile suit un plan simple : une nef unique rectangulaire, suivie d’une travée droite et d’une abside, orientée vers le nord. Un bloc de construction comprenant une salle de catéchisme et la sacristie flanque la nef et la travée à l’ouest, tandis que le clocher s’élève contre le mur est de la travée.

Plan de l'édifice, à partir d'un plan du cimetière et de l'église datant de 1866, conservé dans l’inventaire Oursel.
Plan de l’église (sans le bloc ouest ajouté au XIXe siècle), par la ©Pastorale du tourisme 71

La façade principale de l’église est ouverte par un grand portail en plein cintre en son centre (auquel on accède via quelques marches), inscrit dans un encadrement de pierre. Le portail est surmonté d’un gros oculus et d’une petite baie en plein cintre. Une modeste croix de pierre coiffe la pointe du pignon. A l’est, le mur gouttereau de la nef est nu, simplement percé d’une porte latérale. Celle-ci est précédée de quelques marches, et protégée par un auvent avec toiture à trois pans, retombant sur deux colonnes cylindriques aux chapiteaux cubiques et bases quadrangulaires. A l’ouest, le gouttereau est pris dans le bloc de constructions datant du XIXe siècle. Cette structure est composée d’une salle de catéchisme, éclairée par trois larges fenêtres en cintre brisé, et est légèrement moins haute que la nef. Elle est jouxtée au nord par la sacristie, plus basse, au niveau de la travée droite. De celle-ci, on ne voit à l’ouest qu’une corniche avec modillons nus, au-dessus de la toiture de la sacristie. A l’est, elle est masquée par le clocher, élancé et de plan carré, dont la base est talutée (renforcée par des contreforts obliques). Le clocher est muni à l’est de trois fentes éclairant l’escalier intérieur. Seul le niveau supérieur est ouvert et comporte une fenêtre rectangulaire par face. Une pyramide écrasée à quatre pans coiffe ce clocher. L’abside semi-circulaire complète l’édifice au nord. Elle est ouverte de deux baies plein cintre, à l’est et à l’ouest. Tout l’édifice est couvert de tuiles.

A l’intérieur, les murs de la nef sont chacun creusés de trois grandes arcades brisées, qui devaient à l’origine servir d’arcs de décharge pour une voûte. Ils retombent sur des impostes. La nef, entièrement dallée, est désormais plafonnée. Elle communique à l’est avec l’extérieur, et à l’ouest avec le bloc moderne. Celui-ci voit se succéder un premier logis, puis la salle de catéchisme, et enfin la sacristie. La travée droite est voûtée d’un berceau brisé et encadrée par deux arcs de même profil communiquant avec la nef[10] et l’abside, et retombant sur de larges pilastres dont les tailloirs profilés en doucine forment un cordon à la naissance du berceau[11]. Les chapiteaux de ces pilastres sont sculptés de fruits en amande. La travée s’ouvre à droite sur le soubassement du clocher. L’abside, plus large que la travée précédente, est voûtée en cul-de-four et munie de stalles de bois sur tout son pourtour. Elle accueille le maître-autel et le tabernacle, et s’ouvre sur la sacristie à l’ouest.

Inventaire décor et mobilier

  • Pilastres romans aux chapiteaux sculptés de fruits en amande (travée droite)
  • Arcades brisées creusées dans les murs de la nef
  • Bas-relief représentant la Cène (travée droite, en hauteur)
  • Cuve d’un ancien bénitier
  • Ensemble coloré de tableaux de Michel Bouillot (chœur), association d’éléments peints et calligraphiés [12]:

Triptyque évoquant la vie quotidienne (avec pour thème le travail et l’éducation des enfants)

Tableau représentant des musiciens

Tableau représentant une scène de moissons

Devant de l’autel, représentation de l’agneau pascal.

  • Autel moderne en bois (chœur)
  • Autel latéral en pierre, dédié à la Vierge (arcade à droite de la nef)
  • Tabernacle (chœur) sur une pierre quadrangulaire (ancien ciborium du XVe siècle) :

En pierre blanche sculptée, avec une porte en cuivre ornée du chrisme, ses trois faces sont sculptées d’une accolade et ornées de motifs divers (rosaces, fleurs de lys, chevrons et pointes de diamant).

  • Stalles en bois de l’abside
  • Statuaire :

Christ en croix (travée droite)

Vierge à l’Enfant (dans une niche à droite de la nef)

Saint Joseph et l’Enfant Jésus (dans une niche à gauche de la nef)

Pietà, au-dessus de la plaque commémorative des soldats morts au combat.

Notre-Dame de Lourdes (salle de catéchisme)

  • Vitraux dessinés par Michel Bouillot (abside) :

Un moine en prière, avec l’inscription « l’hiver s’en va, le jour se lève » (baie est)

Un musicien qui chante avec une guitare, avec l’inscription « du lever du soleil au couchant louez le nom du Seigneur »

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1827-1830 : agrandissement du chœur (reconstruction de l’abside, de la sacristie et de la salle de catéchisme, dallage du chœur, reprise de la toiture de la nef)

1836 : réparations sur la toiture

1872 : réparation de la charpente et de la toiture en laves

1875 : réparation des murs de la nef

1881 : déplacement du cimetière

XXe :

1901 : suppression définitive de l’ancien cimetière

1976 : restauration intérieure

XXIe :

2010s : restauration extérieure

  • Etat :

L’église Sainte-Cécile est en bon état général et est régulièrement entretenue.

  • Classement :

/

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie.

L’église étant dédiée à sainte Cécile, sainte patronne des musiciens, des concerts y sont régulièrement organisés.

Visite

L’église est généralement ouverte, du moins pendant la saison estivale.

Pour planifier une visite, se renseigner auprès de la mairie.

L’église n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite (les accès sont précédés par de nombreuses marches).

Association engagée

  • L’association « Les Amis de Michel Bouillot » (basée à Mazille) organisent des événements autour des dessins et vitraux présents dans l’église et réalisés par l’artiste.

Président : Jean-Claude VOUILLON

Contact : jean-claude.vouillon@orange.fr

03 85 50 84 23

  • Association « Sainte-Cécile Toujours »

Iconographie ancienne et récente

Collection privée
Collection privée de Monsieur Luc Denis


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • GUERREAU, Alain, Les édifices romans en Saône-et-Loire : Bilan, questions, perspectives, HAL, 2009.
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1972 :

Archives départementales de la Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Sainte-Cécile

  • Fiche édifice de la Pastorale du tourisme 71 :

Eglise Sainte-Cécile

Propriétaire / Contact

Commune de Sainte-Cécile

03 85 50 80 84

mairie-de-ste-cecile@orange.fr

Patrimoine local et/ou folklore

Eglise romane construite aux Xe et XIIe siècles. Récemment restaurée, elle est classée Monument Historique depuis 1913.

Eglise mêlant nef romane (Xe-XIe siècles) et chœur gothique (XIIIe siècle).

Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1929.

Eglise romane construite aux Xe et XIIe siècles. Seul le porche date du XVIIe ou XVIIIe siècle.

Elle est classée Monument Historique depuis 1940, de même que les parcelles de terrain qui l’entourent.

Notes et références

  1. Wikipays, page de la commune, référence au travail de Gabriel Jeanton.
  2. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  3. Guerreau, Alain, Les édifices romans en Saône-et-Loire : Bilan, questions, perspectives, HAL, 2009.
  4. Rigault
  5. Oursel, Fiche d’inventaire : citation du travail de Rameau
  6. Ibidem
  7. Le plan est visible dans l’inventaire du couple Oursel.
  8. Oursel
  9. Pastorale du tourisme
  10. Celui vers la nef est doublé, mais en partie masqué par le plafond
  11. Oursel
  12. Fiche de la Pastorale du tourisme : la pastorale a fait une description détaillée des œuvres de Michel Bouillot.