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Eglise Sainte-Foy à Burzy

L’église Sainte-Foy est située dans la commune de Burzy, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. C'est une église paroissiale romane dont la construction remonte à la fin du XIe ou au XIIe siècle. A l’origine, elle suit un plan assez habituel : une nef unique de taille modeste, une travée sous clocher voûtée d’arêtes et soutenue à l’extérieur par des arcs-boutants, et une abside. Le clocher est trapu et ouvert de baies géminées et de baies simples en plein cintre. L’église a cependant souvent été remaniée au fil de son histoire. Au XVe siècle, les chapelles gothiques sont ajoutées au nord et au sud de la dernière travée de la nef, probablement au moment d’une restauration générale de l’édifice. Elles donnent à son plan sa forme de croix latine. Au XIXe siècle, l’église est entièrement rénovée. La tribune est vraisemblablement ajoutée à ce moment-là, tout comme la sacristie au nord de la travée sous clocher. Un projet d’agrandissement de l’église est par plusieurs fois avancé, mais il n’est jamais concrétisé. Dans la seconde moitié du XXe siècle, l’église est plusieurs fois restaurée, notamment les voûtes et les enduits. Elle est depuis régulièrement entretenue. Elle abrite dans son chœur quatre vitraux modernes réalisés par Marguerite Huré (1895-1967), vitrailliste ayant introduit l’abstraction dans le vitrail religieux français.

Eglise Sainte-Foy (©CEP)

Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4

Description of the church (english) 1, 2, 3, 4

Adresse Au Bourg, 71460 Burzy
Coordonnées GPS 46°35'46.1"N 4°34'57.1"E
Paroisse de rattachement Paroisse Saint Louis entre Grosne et Guye
Protection Monuments Historiques /

Sommaire

Historique

Le village de Burzy est une petite commune de Saône-et-Loire qui rassemble une soixantaine d’habitants. Son activité principale est agricole. La première mention du village est faite en 946, dans la charte 691 du cartulaire de l’abbaye de Cluny : In pago Matisconensi, in agro Aynacensi, in villa Burziaco[1]. Cet acte rend compte d’un don de trois exploitations agricoles (manses) situées à Burzy. Le donateur est Aynard, qui transmet ces terres à l’abbaye de Cluny. Dans les siècles qui suivent, le village est cité quelques fois, mais la confusion avec le village de Burgy est fréquente.

L’église du village est située sur un éperon rocheux, près d’un étang et d’un ruisseau, entourée de son cimetière. Elle est sous le vocable de Sainte-Foy, et semble dater de la fin du XIe siècle ou du début du XIIe. C’est une construction romane à l’origine très simple : nef unique rectangulaire, travée sous clocher épaulée par des arcs-boutants, et abside. Les arcs-boutants pourraient néanmoins avoir été ajoutés quelque temps après la construction de l’édifice, afin de renforcer la structure[2]. L’église est vraisemblablement bâtie par les moines de Cluny. Elle est dès sa construction à la collation de l’évêque de Mâcon et le centre de la paroisse de Burzy.

Dans les siècles qui suivent sa construction, l’église semble avoir été remaniée plusieurs fois, mais peu de documents nous sont parvenus à son sujet. Au XVe siècle, les chapelles gothiques sont ajoutées au nord et au sud de la première travée de la nef, probablement au moment d’une restauration générale de l’édifice. Elles donnent à son plan sa forme de croix latine. Elles sont dédiées à la Sainte Vierge et au Sacré-Cœur. La reprise des baies de la travée sous clocher et de la nef (larges, en cintre brisé) pourrait dater de cette époque. A partir du XVe siècle, l’église est unie à celles de Vaux et de Joncy (commune de Saint-Ythaire). Cette union perdure jusque vers 1685[3], lorsque Burzy est de nouveau érigée en paroisse. Le baron de Joncy avait la justice sur l’église et sur le cimetière[4].

Au début du XIXe siècle, l’église est vraisemblablement restaurée afin d’être rendue au culte. En 1827, une lettre du maire au préfet rend compte des réparations à entreprendre et des ornements à acheter, sur décision municipale. Il précise que la paroisse de Saint-Huruge, rattachée à Burzy, devrait participer aux frais. En 1828, des travaux sont bien réalises, mais on ne dispose pas du détail. C’est sûrement à cette époque qu’est ajoutée la tribune au fond de la nef, tout comme la sacristie au nord de la travée sous clocher. La nef elle-même pourrait avoir été allongée pour accueillir la tribune[5]. En 1838 et 1843, des projets d’agrandissement de l’édifice sont avancés mais ne sont pas réalisés. En 1857, une nouvelle cloche est installée, œuvre du fondeur Baudouin.

Au XXe siècle, l’église Sainte-Foy est rénovée plusieurs fois, notamment les voûtes et les enduits. En 1953, le vieux plafond usé de la nef est remplacé, et la cloche est montée sur un roulement à billes[6]. En 1986, les enduits intérieurs sont repris, et un galandage en brique est réalisé en soubassement du mur nord de la nef (pour pallier aux infiltrations d’eau). En 1992, les enduits extérieurs de la nef et des chapelles sont restaurés. Un drainage est également mis en place en périphérie du mur nord de la nef.

La dernière restauration majeure date de 2006, et concerne l’extérieur de l’édifice. Elle est réalisée sur les plans et à partir de l’étude de l’architecte Simon Buri[7]. La volonté de ce dernier est de restaurer au mieux et le plus fidèlement possible les parties anciennes, et à moindre coût, puisque l’église n’est pas protégée au titre des Monuments Historiques et ne peut donc pas prétendre à une subvention. Les travaux prévoient la reprise des enduits, la réouverture des baies intermédiaires du clocher et la reprise de sa toiture, la rénovation de la toiture de laves du clocher, l’assainissement global et le nettoyage de l’édifice, la reprise des maçonneries du chevet. Le devis total des travaux s’élève à 208 058 euros. L’église fait désormais l’objet d’un soin constant et est en bon état général.


Née à Agen vers 290 dans une famille noble païenne, sa nourrice chrétienne la présente à l’évêque saint Caprais, qui la baptise, la nomme Fides (foi) et lui prodigue une éducation et une instruction chrétienne. Elle s’attache par la suite à venir en aide aux chrétiens désœuvrés. En 303, son père la dénonce au proconsul, alors que l’empereur Dioclétien organise à cette époque la persécution des chrétiens. Le proconsul la fait torturer, flageller et porter sur le gril, mais elle refuse de renier sa foi, et fait naître la foi chrétienne parmi la foule. Elle est donc jetée en prison avec ses proches également convertis. Tous sont décapités le lendemain. Sainte Foy est fêtée le 6 Octobre, jour de son martyre.

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

A l’origine, l’église Sainte-Foy suivait un plan assez habituel : une nef unique de taille modeste, une travée sous clocher voûtée d’arêtes et soutenue à l’extérieur par des arcs-boutants, et une abside à l’est. Seuls ajouts à la construction romane : des chapelles latérales contre la première travée de la nef et une sacristie au nord de la travée sous clocher. L’édifice est situé sur un éperon rocheux, et encore entouré de son cimetière.

Plan de l'église de Burzy, par Jean Virey (début du XXe siècle)

La façade de l’église est assez simple. Elle se compose d’un portail en plein cintre dont le tympan est creusé et en pierre, avec un linteau droit reposant sur des corbeaux. Un gros oculus est percé au-dessus du portail et est muni d’un vitrail avec rosace. La nef est percée de deux baies par gouttereau : une en plein cintre au centre, et une plus large en cintre brisé à l’est. La dernière travée de la nef est flanquée de chapelles latérales carrées, avec une baie en citre brisé chacune. La travée sous clocher est ouverte d’une baie similaire au sud. Elle est épaulée par deux larges arcs-boutants avec base en plein cintre, qui contribuent à supporter le poids du clocher. Au nord, une sacristie est collée à ce contrefort. L’arc de ce dernier est visible dans la maçonnerie, au-dessus d’une baie en cintre brisé assez large. Le clocher rectangulaire est laissé en pierre apparente. De profil trapu, il se compose de deux courts étages de baies. Le premier niveau a été dégagé récemment. Il est ouvert d’une large baie plein cintre par face (sauf à l’ouest), sans décor. Au nord, une petite porte permet l’accès au clocher, avec une simple échelle. Le deuxième étage est muni d’une baie géminée par face dont la base repose sur un cordon de pierre, et donc les arcs retombent au centre sur une double colonnette aux chapiteaux simplement sculptés. Le clocher est coiffé d’une courte pyramide à quatre pans. L’abside en hémicycle complète l’édifice à l’est. Elle est ouverte par trois petites baies : deux en plein cintre, doublement ébrasées, et une trilobée. Une corniche de pierres plates ceint l’abside et supporte sa toiture en laves, similaire à celle des arcs-boutants. Le reste de l’édifice (nef et clocher) est couvert de tuiles plates.

A l’intérieur, l’église a gardé une atmosphère modeste et chaleureuse, typique de son origine romane. La nef est entièrement dallée. Elle est couverte d’un plafond de plâtre et munie d’une tribune au-dessus de l’entrée, au niveau de laquelle on distingue la pointe d’un arc brisé au niveau du portail. Un placard en plein cintre est creusé dans le mur sud, peut-être à l’emplacement d’une ancienne ouverture vers l’extérieur. Les chapelles gothiques sont également plafonnées. Elles s’ouvrent dans la première travée de la nef via des arcs brisés avec tailloirs, et sont délimitées par de petites balustrades en bois. La travée sous clocher est ouverte par un arc brisé légèrement coupé par le plafond de la nef, avec tailloirs. Elle est délimitée par une balustrade semblable à celle des chapelles, et est surélevée d’une marche par rapport à la nef. La croisée qui supporte le clocher est voûtée d’arêtes et flanquée d’arcs de décharge en plein cintre, au nord et au sud. Elle communique au nord avec la sacristie. Une niche accueille une statuette, là où était à l’origine ouverte une baie. L’abside peu profonde s’ouvre via un arc très aigu qui retombe sur des pilastres polygonaux. Elle est voûtée d’un cul-de-four brisé. L’abside accueille le maître-autel en pierre. Tous les arcs, à l’exception de celui de l’abside, sont laissés en pierre apparente.

Inventaire décor et mobilier

  • Baies du clocher, avec colonnettes et chapiteaux très simplement sculptés (quelques petits masques)
  • Maître-autel en pierre
  • Autels latéraux en bois
  • Statues :

Curé d’Ars, sur console moulurée (droite de la nef)

Sainte Thérèse de Lisieux (gauche de la nef)

Christ en croix (droite de la nef)

Sacré-Cœur (chapelle nord)

Vierge miraculeuse (chapelle sud)

Saint Joseph (droite de l’arc triomphal)

Sainte Marguerit (gauche de l’arc triomphal)

Statuette de la Vierge (chœur)

  • Chemin de croix (gravures du XIXe siècle)
  • Confessionnal en bois (chapelle nord)
  • Chaire à prêcher en bois (nef)
  • Vitraux modernes (chœur), réalisés par Marguerite Huré (1895-1967), vitrailliste ayant introduit l’abstraction dans le vitrail religieux français :

Dans l’abside : Sainte Foy sur le bûcher (1938), Le Bon Pasteur (1954), Sainte Foy avec la palme du martyre (1938)

Dans la croisée : Notre-Dame-du-monde-entier (1954)

  • Vitrail en rosace, XIXe siècle (oculus de façade)
  • Bénitier en pierre roman (à droite de l’entrée) : cuve carrée sur pied octogonal dont les côtés forment des arcs de cercle.
  • Tabernacle, porte dorée (croisée)
  • Dalle funéraire du XIVe siècle, d’un antonin (ordre de Saint-Antoine), ornée d’un blason avec le Tau, surmonté de ciseaux, et d’écritures gothiques en partie effacées[9].
  • Cloche de 1857
  • Croix de cimetière, de 1771.

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1828 : restauration générale de l’édifice

1838 et 1843 : projets d’agrandissement de l’église, non-réalisés

1857 : fonte de la cloche actuelle, par Baudouin

XXe :

Travaux d’entretien

1953 : remplacement du plafond de la nef usé par celui encore en place, et montage de la cloche sur roulement à billes

1986 : réfection des enduits intérieurs et réalisation d’un galandage en brique en soubassement du mur nord de la nef (infiltrations d’eau)

1992 : restauration des enduits extérieurs de la nef et partiellement des chapelles, mise en place d’un drainage en périphérie du mur nord de la nef

XXIe :

2006 : restauration extérieure globale (maçonneries, enduits…)

  • Etat :

L’église est en bon état général et est régulièrement entretenue. Elle a été restaurée récemment.

  • Classement :

/

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie.

Visite

L’église est d’ordinaire ouverte pendant la saison estivale. Pour planifier une visite en dehors de cette période, contacter directement la mairie.

L’édifice n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite (l’enceinte du cimetière est surélevée par rapport à la rue et uniquement accessible via un escalier).

Association engagée

/

Iconographie ancienne et récente

Carte postale ancienne, collection privée
Carte postale ancienne, collection privée
Carte postale ancienne, collection privée
Carte postale ancienne, collection privée


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  • VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969 :

Archives départementales de Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Burzy

  • Fiche édifice de la Pastorale du Tourisme 71 :

Eglise de Burzy

  • Etude préalable (2002) de l’architecte Simon Buri, et photos de la restauration extérieure de 2006 :

Simon Buri Restauration de l’église Sainte-Foy

Propriétaire / Contact

Commue de Burzy

03 85 96 20 33

burzy.mairie@wanadoo.fr

Patrimoine local et/ou folklore

Eglise en partie romane, dont l’origine remonte au XIIe siècle. De l’église actuelle, seuls le clocher et sa travée appartiennent à l’édifice roman.

Le clocher roman est orné d’arcatures lombardes et de baies sur colonnettes à chapiteaux sculptés.

Eglise romane construite en deux phases, aux Xe et XIIe siècles.

L’opus spicatum est omniprésent dans la maçonnerie de l’édifice (façade et nef).

L’église est classée Monument Historique depuis 1927. Des peintures anciennes rénovées sont visibles dans la nef et le chœur, dont notamment les restes d'une litre funéraire.

Eglise romane construite en deux phases, aux Xe et XIIIe siècles.

L’opus spicatum est omniprésent dans la maçonnerie de l’édifice (nef).

Elle a été agrémentée de chapelles à l’époque gothique.

L’église est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1950.

Notes et références

  1. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de Saône-et-Loire, 2008.
  2. Etude préalable de Simon Buri, architecte.
  3. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
  4. Ibidem
  5. Etude préalable de Simon Buri, architecte.
  6. Ibidem
  7. Voir l’étude préalable, avec plans et photos pré-travaux. Photos des travaux réalisés
  8. Biographie
  9. Oursel