Eglise Sainte-Marie-Madeleine à Péronne

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Révision datée du 19 octobre 2020 à 22:29 par CEP (discussion | contributions) (Description architecturale)

L'église Sainte-Marie-Madeleine est située à Péronne, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Cette église paroissiale romane est mentionnée pour la première fois au début du Xe siècle dans une charte de Cluny. Seule la façade ouest, sur laquelle on distingue de l’opus spicatum, pourrait appartenir à ce premier édifice. L’église est vraisemblablement reconstruite à la fin du XIe ou au début du XIIe siècle. Elle dépend à cette époque d’un doyenné clunisien installé à Péronne. Elle suit un plan typiquement roman, composé d’une nef rectangulaire, d’une travée voûtée d’une coupole sur trompes et supportant un clocher carré, et d’une abside. Le porche pourrait ensuite avoir été construit au XVIe siècle, tandis que les baies de la nef et du chœur auraient été élargies au XVIIIe siècle, probablement au moment d’une restauration globale. Au lendemain de la Révolution française, l’église est vendue comme bien national et ne sera récupérée par la commune qu’en 1825. En 1847 et 1876, elle est l’objet de rénovations importantes, dont notamment l’édification de l’étage supérieur du clocher. L’église est désormais régulièrement entretenue. Le site de l’église avec ses abords est inscrit aux Monuments Historiques depuis 1945, et l’abside depuis 1946. L’édifice abrite plusieurs chapiteaux sculptés romans. Un linteau roman en remploi est visible au-dessus du portail sud (muré) et figure deux lions autour d’un arbre sacré. Il pourrait dater du Xe siècle et est inscrit au titre des Monuments Historiques depuis 1927.

Eglise Sainte-Marie-Madeleine (©CEP)
Adresse Rue de l'Eglise, 71260 Péronne
Coordonnées GPS 46°26'17.0"N 4°48'37.8"E
Paroisse de rattachement Paroisse Notre Dame des Coteaux en Mâconnais
Protection Monuments Historiques Inscrite en 1946 (abside et site de l’église et ses abords), entièrement en 2018 ; Linteau roman inscrit en 1927

Historique

Le village de Péronne a des origines très anciennes. De nombreux vestiges gallo-romains ont notamment été retrouvés sur le territoire de la commune : restes de constructions, tuiles et briques, monnaies… Plusieurs sépultures mérovingiennes ont également été mises au jour dans le bourg et dans différents hameaux du village. Le village est cité pour la première fois[1] dans la première moitié du Xe siècle, dans une charte de l’abbaye de Cluny, sous l’appellation Petronna villa[2]. Au Xe siècle, le village apparaît dans de nombreuses chartes : In fine Ciciacense, in villa Petrono, In pago Matisconensi, in agro Margonico… in villa Petronna, In villa Petronna, in vicaria Baxiacense, In finibus Cardonensium, in villa Pedrotno, alias Pedronna, Peronnam, Petronniacum… Le toponyme se fixe finalement sur Péronne vers le XIVe siècle. Il pourrait évoquer une place forte ancienne ou une zone marécageuse. Péronne est dès le XIIe siècle le siège d’un doyenné clunisien. A ce titre, des moines de l’abbaye y étaient installés afin de gérer les biens, les terres et les productions. L’influence clunisienne est d’ailleurs omniprésente au village, comme en témoigne la borne en pierre portant les armoiries de Cluny. Après la Révolution, Péronne devient une commune indépendante, et celle de Saint-Pierre-de-Lanques lui est réunie en 1792. Le village se développe grandement au XIXe siècle, majoritairement autour de l’activité agricole (surtout des vignes). Il s’agit aujourd’hui encore du secteur d’activité principal de la commune. Elle compte également de nombreux artisans et travailleurs du secteur tertiaire. Péronne concentre également bon nombre de services et commerces de proximité. Le village possède par ailleurs un patrimoine naturel, culturel et architectural riche, réparti entre le bourg et ses hameaux : lavoirs, maisons mâconnaises, châteaux et manoirs…

L’église romane du village est un des éléments les plus remarquables de ce patrimoine. Elle est mentionnée pour la première fois en 938, dans une charte de Cluny évoquant un synode tenu à Chalon[3]. Elle aurait alors été interdite, comme d’autres dans la région. Elle apparaît de nouveau en 980 dans une charte de l’abbaye de Cluny : Ecclesia in pago Matisconensi… in villa Pedrono et in honore beata Dei Genitricis Marie consecrata[4]. L’église est alors dédiée à la sainte Vierge. De cet édifice du Xe siècle, il ne semble aujourd’hui rester que le mur de façade. On distingue en effet de l’opus spicatum (appareil en épi de blé) dans la maçonnerie, dont l’usage est typique de l’art roman primitif.

A la fin du XIe siècle ou au début du XIIe, l’église de Péronne est visiblement reconstruite par les moines de Cluny. En effet, Péronne est à l’époque une obédience clunisienne (ou doyenné), c’est-à-dire un centre d’exploitation de terres et de biens appartenant à l’abbaye. A ce titre, le doyenné de Péronne prend notamment part à l’approvisionnement de l’abbaye en denrées. L’église du village fait partie des possessions de l’abbaye et est gérée par les moines. Elle est également le centre de la paroisse de Péronne. On ne sait pas quand se fait le passage du vocable de Sainte-Marie à celui de Sainte-Marie-Madeleine. Outre quelques remaniements, l’édifice actuel correspond à la reconstruction romane du XIe ou XIIe siècle. Il s’agit d’un bel exemple de ce style architectural, notamment grâce au décor roman omniprésent (arcatures, chapiteaux, linteaux).

On sait peu de choses de ce qu’il advient de l’édifice dans les siècles qui suivent sa reconstruction. L’église apparaît simplement dans des pouillés (registres ecclésiastiques) du XIVe et du XVe siècle. Au XVIe siècle, un premier porche est vraisemblablement construit contre la façade ouest de l’édifice[5]. Le portail flamboyant de l’édifice daterait de la même époque. En 1692, une visite pastorale mentionne une chapelle seigneuriale, au nord, dans laquelle les seigneurs de Vaux-sous-Targe[6] avaient leur tombeau. Une autre chapelle se trouvait au sud de l’édifice, fondée par Guillaume Foignon au XVIe siècle, peut-être en même temps que les travaux mentionnés précédemment. Ces chapelles étaient de simples autels intérieurs, et non pas des constructions ajoutées au plan d’origine.

A partir de 1784, l’église n’est plus gérée par un moine-desservant de l’abbaye de Cluny. Elle dispose dès lors d’un curé propre nommé par l’évêque de Mâcon, en la personne d’Etienne Moiroux. Les bâtiments de l’ancien doyenné, au nord de l’église, deviennent en même temps le presbytère. En décembre 1785, le curé fraichement installé alerte sur l’absence de sacristie et fait une demande de travaux pour y remédier, ainsi que pour reprendre les lambris et poser des barreaux aux fenêtres[7]. Sa demande est acceptée, et des plans sont dressés par l’architecte mâconnais Antoine Zolla l’aîné, puis acceptés par l’abbaye de Cluny. Le devis initial s’élève à 1285 livres, à répartir entre les habitants, plus 30 livres à la charge des décimateurs. Les travaux sont adjugés en 1786 à Claude Chanut, menuisier à Lugny. En 1787, les habitants essaient de s’opposer au projet qu’ils trouvent trop onéreux. Ils demandent une contre-visite, qui est effectuée par l’archiprêtre de Vérizet, envoyé par évêque de Mâcon. Celui-ci rend compte d’un édifice en bon état général, dont le chœur a été restauré récemment, mais qui ne possède effectivement pas de sacristie. En 1788, la facture de 1418 livres est finalement répartie entre les habitants, les travaux ont donc vraisemblablement bien été effectués. La sacristie est une petite construction carré couverte d’un appentis, aménagée à l’intérieur du portail primitif sud et ouverte sur l’église.

Comme le suggère la contre-visite de l’archiprêtre, une restauration générale de l’édifice a vraisemblablement lieu au début du XVIIIe siècle, avant l’ajout de la sacristie. C’est à cette occasion que les baies de la nef et du chœur sont élargies, et que l’appentis au sud-ouest de la nef est ajouté (son usage varie au cours des siècles[8]). Du mobilier est également ajouté, encore en place aujourd’hui. A la Révolution, le presbytère est détruit puis reconstruit. Le curé est assailli dans sa cour[9], et doit dès 1791 prêter serment à la constitution civile du clergé. Il se retire finalement à Mâcon en 1794. En 1796, les biens de la cure et le presbytère sont vendus pour 6880 francs à Pierre Teste, habitant de Péronne[10]. En 1799, c’est au tour de l’église d’être vendue comme bien national au sieur Emillan Teste, pour 900 francs. En 1802, l’église est rachetée par une « Société d’habitants de Péronne » composée de quarante-cinq familles du bourg. Cette société, dont Emillan Teste fait partie, a dans l’idée de mutualiser la propriété de l’édifice. 600 francs sont ainsi payés à Emillan en numéraire métallique pour racheter les parts des autres propriétaires[11]. Dès 1804, la paroisse a de nouveau son propre desservant. En 1810, une cloche du nom de Marie-Suzanne est installée, avec pour parrain François-Louis de Lamartine, oncle du poète, et pour marraine la chanoinesse Marie-Suzanne de Lamartine. A cette même époque, une querelle éclate entre les habitants du bourgs de Péronne et ceux de Saint-Pierre-de-Lanques. L’église de ces derniers ayant été détruite à la Révolution, ils consentent à participer à l’entretien de celle du bourg, à condition qu’ils en aient l’usage. Les habitants du bourg s’y opposent. Finalement, l’église de Péronne est cédée à la mairie en 1825 par acte notarié, afin qu’elle devienne communale, contre certaines rétributions et quelques avantages pour les habitants qui l’avaient rachetée.

A la suite de cette transaction, la commune engage à ses frais une restauration générale de l’édifice (maçonnerie et couverture de laves, charpente, menuiseries et ouvrages de plâtre, vitrerie et peinture, porche d’entrée) suivant le projet de l’architecte Roch fils, de Mâcon. Ce projet prévoit également la restauration du presbytère, dans une seconde phase. Les travaux sont adjugés en 1826 à Claude Poncet, entrepreneur à Mâcon, pour un devis de 5415.59 francs. Ils sont réceptionnés l’année suivante, avec une facture finale de 6845.72 francs, dont 3062.99 francs pour l’église seule[12]. En 1847, la cloche est refondue par le fondeur mâconnais Baudoin, pour 2000 francs. Cette refonte est financée par un impôt exceptionnel appliqué auprès des trente-deux plus grands contribuables de la commune. Lors de l’installation de la nouvelle cloche, la solidité du beffroi pose question, et il est alors vraisemblablement consolidé. Assez vite, des plaintes sont formulées contre cette nouvelle cloche[13], qui sonne mal. En 1872, elle est donc de nouveau refondue, cette fois-ci par Burdin Aîné, de Lyon.

En 1876-1877, la restauration et le rehaussement du clocher sont organisés. En 1876, une horloge est installée à l’étage médian par le mécanicien horloger mâconnais Riverat aîné. L’année suivante, le beffroi est reconstruit. Cette construction moderne est l’œuvre d’Etienne Tête, entrepreneur à Sennecé-lès-Mâcon, sur les plans de l’architecte Adrien Pinchard. Le projet avait auparavant été approuvé par le Conseil des Bâtiments Civils. Les travaux sont réceptionnés en 1879, pour un coût total de 10 199.15 francs, en partie financé par une subvention de 2000 francs accordée sur décision ministérielle, et un emprunt de 5000 francs contracté par la commune auprès de deux particuliers (dont le remboursement devait être couvert par une coupe exceptionnelle). En 1880, la foudre tombe sur le clocher fraîchement restauré. Il est rapidement réparé par les entrepreneurs Tête et Barbé. Au cours du XIXe siècle, la sacristie qui se trouvait au sud de la nef est démolie et l’ancien portail roman sur lequel elle s’ouvrait est comblé. On ne connaît pas la date précise de ces travaux, mais ils ont lieu après 1839, puisque la sacristie apparaît encore sur le cadastre de cette année-là. De même, le cimetière qui entourait l’édifice est déplacé en dehors du bourg, et les abords de l’église sont assainis. Seule la croix de cimetière est conservée et placée contre le mur sud de la nef.

Au XXe siècle, l’église est rénovée plusieurs fois. En 1922, le père Comte, dernier curé de la paroisse, décède. En 1927, le linteau du portail roman du gouttereau sud est protégé au titre des Monuments Historiques. Il représente deux lions face à face, séparés par un arbre de vie. En 1931, la toiture de la nef est restaurée. Les laves sont remplacées par des tuiles. Les travaux sont adjugés à Jean Bouchacourt, entrepreneur à Azé, et réalisés sur les plans de l’architecte Louis Authelain. Le coût des travaux s’élève à 10 486.14 francs. Ils sont réceptionnés en 1932. En 1945, le site de l’église est inscrit aux Monuments Historiques avec ses abords. En 1946, c’est au tour de l’abside. En 1989, des travaux sont de nouveaux effectués sur l’église afin d’en assainir les murs, en proie à de graves infiltrations d’eau. La commune obtient pour ces réparations une subvention de la Sauvegarde de l’Art Français, à hauteur de 50 000 francs.

La dernière grande restauration de l’église de Péronne date de 2012-2013. En 2012, un diagnostic sanitaire complet de l’édifice est réalisé. Un projet[14] de restauration ambitieux est alors avancé : maçonnerie, charpente et couverture du clocher, maçonnerie, charpente et couverture de la nef, rénovation du porche. Au final, les travaux durent près de six mois, pour un montant prévisionnel de 300 000 euros. Ils sont financés à 50% par des subventions diverses (Région, Département, Sauvegarde de l’Art Français (15 000 euros), Fondation du Patrimoine (11 000 euros), donations privées…, Ministère de l'Intérieur (fonds parlementaires de l'Assemblée Nationale), Association Péronne Patrimoine), et à 50% par la commune, grâce à un emprunt. Les travaux sont conduits par le cabinet d'architecte Fraisse et Palisse, et confiés à l'entreprise Dufraigne, spécialisée dans la rénovation patrimoniale. En 2015, le vitrail figurant sainte Elisabeth et sainte Madeleine est restauré grâce à l’association Péronne Patrimoine, qui veille attentivement à l’entretien et la mise en valeur de l’édifice. En 2016, les paliers de la cloche sont remplacés. Grâce à tous ces travaux, l’église est finalement entièrement inscrite au titre des Monuments Historiques en 2018.

  • Sainte Marie-Madeleine :

Marie-Madeleine était une des disciples de Jésus. Elle le suivit jusqu’à sa crucifixion. Elle fut la première personne à avoir vu le Christ après sa Résurrection et fut chargée d’avertir les apôtres de son retour. Elle est fêtée le 22 Juillet.

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

L’église Sainte-Marie-Madeleine est un édifice roman typique de ceux que l’on trouve dans la région. Construite en pierre dorée, elle suit un plan simple, peu remanié au fil des siècles : une nef unique rectangulaire, suivie d’une travée sous un clocher carré, et d’une petite abside à l’est. Seuls le petit porche contre la façade ouest et un appentis contre le mur sud de la nef[15] ont été ajoutés après la construction romane. Les bâtiments de l’ancien presbytère se trouvent au nord du chœur.

Plan de l'église Sainte-Marie-Madeleine (plan de la construction romane, sans les ajouts modernes au sud de la nef) ©Jean Virey

L’église s’ouvre par un petit porche ouvert, composé d’un auvent à trois pans reposant sur de fines piles carrées à bases et impostes moulurées. Ces piles sont reliées à la façade par de petits murets, formant ainsi un caquetoire. La façade ouest de l’église est assez simple, et également la partie la plus ancienne de l’édifice. Cette ancienneté est illustrée par la présence d’opus spicatum dans la maçonnerie, fréquente dans l’art roman primitif. La façade, nue, n’est ouverte que par un portail en plein cintre du XVIe siècle, sans décor. Les murs gouttereaux de la nef sont chacun percés de deux larges baies en plein cintre, modernes, et épaulés par des contreforts très plats. Ceux-ci constituent plus un décor qu’un réel support, vu leur finesse et l’absence de voûte. Le contour d’anciennes baies romanes est visible dans les murs de la nef. Un appentis est accolé à l’extrémité ouest du gouttereau sud, à côté de l’accès au clocher. L’appentis comporte un linteau gravé. Le mur sud est muni de deux accès : une petite porte ouverte, dont le linteau est sculpté d’un coq, près de l’ancienne croix de cimetière ; un ancien portail en plein cintre, muré, dont la voussure reposait sur des colonnes latérales dont seuls les chapiteaux très abimés ont été conservés, et dont le tympan est formé par un linteau sculpté de lions séparés par un arbre de vie. Ce portail devait à l’origine être l’entrée principale de l’église romane.

La travée sous clocher suit la nef à l’est. Elle est épaulée de chaque côté par deux solides contreforts. Au sud, on distingue dans la maçonnerie le contour de l’ancienne baie romane murée, juste à côté de la baie moderne en plein cintre, plus large. Au nord, une petite porte fait communiquer la travée avec l’extérieur. La travée supporte le haut clocher de plan carré. Celui-ci est composé d’une souche aveugle et de trois étages (deux romans et un moderne) délimités par des cordons de pierre. Le premier niveau comporte trois arcatures doublées par face, en plein cintre, creusées dans la maçonnerie. L’arcature centrale de la face ouest est une baie ouverte. Le deuxième niveau du clocher est nu, à l’exception d’un petit oculus à l’est et d’une ouverture circulaire à l’ouest, dans laquelle est inséré une horloge. Le beffroi, moderne, est muni de trois baies en plein cintre par face, avec retombées latérales sur de petites colonnettes aux chapiteaux sculptés. Le clocher est couvert d’une courte pyramide à quatre pans.

L’abside semi-circulaire complète l’édifice à l’est. Elle surprend par ses petites dimensions, notamment vis-à-vis du clocher massif. L’abside est ouverte de trois baies en plein cintre très fines, séparées par des contreforts plats similaires à ceux de la nef. Une corniche à modillons nus fait le tour de l’abside, et se poursuit sur tout l’édifice. Elle supporte une toiture en laves pour l’abside (les contreforts et le pignon de façade sont couverts de même manière), et en tuiles pour la nef et le clocher (celles-ci sont vernissées).


A l’intérieur, l’église est assez sobre, malgré un mobilier assez présent pour un édifice de cette taille. Tout l’édifice est enduit et dallé. La nef est couverte d’un plafond dont la base est délimitée par une corniche moulurée. Elle accueille les bancs des fidèles, encadrés de chaque côté par des statues supportées par des consoles moulurées. La dernière travée de la nef accueille de chaque côté, face à face, les autels secondaire.

La travée sous clocher s’ouvre par un arc triomphal brisé supporté par de fines colonnes engagées aux chapiteaux sculptés. Elle est surélevée de quelques marches et délimitée par une grille en fer forgé. La travée accueille l’autel moderne en bois ainsi que des stalles en bois et un siège curial plaqués contre les murs. La travée est carrée et voûtée d’une coupole sur trompes, déchargée au nord et au sud par des arcs brisés. Au nord, une petite porte communique avec l’extérieur.

A l’est, l’abside s’ouvre par un arc en plein cintre qui repose sur de fines colonnes engagées aux chapiteaux sculptés. Elle est surélevée et accueille le maître-autel composé d’une dalle monolithique sur deux pieds en pierre modernes. L’abside est voûtée d’un cul-de-four dont la base est délimitée par une corniche en pierre. Les trois baies sont ébrasées et inscrites dans un décor d’arcatures sur colonnettes aux chapiteaux sculptés. Ce décor est également souligné par une corniche en pierre.

Inventaire décor et mobilier

  • Linteaux :

Linteau roman en remploi (gouttereau sud), d’inspiration orientale : il représente deux quadrupèdes (probablement des lions) face à face, séparés par un arbre (il s’agit probablement de l’arbre de vie). Ce linteau semble dater du XIe siècle.

Linteau de la porte latérale sud, figurant un coq, remploi roman

Linteau l’édicule accolé au mur sud de la nef : il est sculpté d’un ostensoir en faible relief et gravée de l’inscription : SIT NOMEN DOMINI BENEDICTUM (que soit béni le nom du Seigneur) LOE (loué) SOI (soit) LE TRES S.S. (le très Saint-Sacrement)[16]

  • Décor du clocher
  • Décor de l’abside : arcatures sur colonnettes et pilastres cannelés aux chapiteaux sculptés
  • Chapiteaux sculptés de la travée sous clocher, au décor végétal ou animal
  • Maître-autel : dalle monolithique datant de l’époque gothique et reposant sur deux pieds modernes sculptés par le tailleur de pierre clunysois Pierre Griot[17].

Croix en fer forgé, au-dessus de l’autel, œuvre du ferronnier Rastel.

  • Autel moderne en bois
  • Stalles en bois peint et chaise curiale
  • Autels latéraux en pierre blanche
  • Grille de communion en fer forgé, du XVIIIe siècle. Elle est décorée de volutes et de spires symétriques
  • Statues :

Sainte Thérèse de Lisieux

Notre-Dame de Lourdes

Saint Antoine de Padoue

Curé d’Ars

Enfant Jésus de Prague, statue offerte en 1930 par la famille Delorme, de Péronne.

Vierge miraculeuse, couronnée (autel latéral droit)

Vierge Marie, en bois doré (autel latéral gauche)

Statuette en bois (console d’angle)

Statue en bois très abimée (sacristie), possiblement saint Joseph

  • Consoles moulurées
  • Piscine liturgique (abside)
  • Chaire à prêcher en bois peint, de la fin du XVIIIe siècle
  • Confessionnal en bois peint, de style Louis XV
  • Fonts baptismaux
  • Bénitier encastré, dont la cuve est en forme de coquillage
  • Chemin de croix, érigé en 1837
  • Plaque commémoratives des soldats morts au combat
  • Vitraux modernes :

Motifs géométriques (abside)

Sainte Marie-Madeleine et sainte Elisabeth de Hongrie (travée sous clocher)

  • Ancienne croix de cimetière, datée de 1768, contre le mur sud de la nef.
  • Cloche[18] de 1035kg, fondue en 1810. Elle se nomme Marie Suzanne et a alors pour parrain François Louis de Lamartine et pour marraine Marie Suzanne de Lamartine. Elle est refondue en 1847 par le fondeur Baudoin, de Mâcon, avec de nouveaux parrain et marraine, M. Loustaunau, maire de la commune et son épouse. La cloche est refondue une dernière fois en 1872 par Burdin Aîné, fondeur à Lyon. Elle est bénite par l'abbé Pelot, curé de Péronne, assisté de l'abbé Jacques Brun, curé-archiprêtre de Lugny. Son nouveau parrain est Mr Louis du Bessey de Contenson, ancien officier de marine, et sa marraine Mme Anne Alexandrine Neyrand.
  • Près des bois : borne en pierre portant les armoiries de l’abbaye de Cluny

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1802 : église rachetée par 45 familles du bourg

1810 : bénédiction d’une cloche du nom de Marie-Suzanne

1825 : église cédée à la commune contre rétributions

1826-1827 : restauration générale de l’édifice

1846-1847 : première refonte de la cloche par le fondeur Baudoin, de Mâcon ; consolidation du beffroi du clocher

1872-1873 : nouvelle refonte de la cloche par Burdin Aîné, de Lyon

1876-1877 : restauration et rehaussement du clocher

1876 : installation d’une horloge

1880 : clocher endommagé par la foudre ; il est restauré rapidement

Date inconnue au XIXe siècle : démolition de la sacristie (construite contre le portail sud, qui est comblé), et déplacement du cimetière communal en dehors du bourg

XXe :

1927 : inscription du linteau roman figurant deux lions au titre des Monuments Historiques

1931 : réfection de la toiture en laves de la nef (nouvelle couverture faite de tuiles)

1945 : le site de l’église avec ses abords est inscrit aux Monuments Historiques

1946 : inscription de l’abside au titre des Monuments Historiques

1989 : travaux de gros œuvre, pour l’assainissement des murs

XXIe :

2012-2013 : travaux sur la maçonnerie, la charpente et la couverture du clocher, ainsi que sur la maçonnerie, la charpente et la couverture de la nef ; rénovation du porche

2015 : restauration du vitrail figurant sainte Elisabeth et sainte Madeleine

2016 : remplacement des paliers de la cloche

2018 : l’église est entièrement inscrite et protégée au titre des Monuments Historiques

  • Etat :

L’église est en bon état général et est régulièrement entretenue.

  • Classement :

Protégée partiellement plusieurs fois, l’église est finalement entièrement inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 2018.

Actualités

L’église accueille régulièrement diverses animations (concerts, expositions…).

Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter la mairie ou l’association locale de sauvegarde du patrimoine.

Site internet de la commune / Actualités

Visite

L’église est d’ordinaire ouverte tous les jours (au moins pendant la saison estivale). Les horaires de visite sont variables, puisque l’ouverture est assurée par un voisin.

Pour préparer une visite, contacter la mairie ou l’association locale de sauvegarde patrimoniale.

L’édifice semble accessible aux personnes à mobilité réduite, via la porte latérale (elle n’accuse qu’une légère marche).

Association engagée

  • Association « Péronne Patrimoine » :

Association qui se charge de la sauvegarde, de l’inventaire et de la mise en valeur du patrimoine historique, culturel et naturel de Péronne.

Elle organise à cette fin divers événements, en collaboration avec l’association « Péronne Animation » : concerts, pièces de théâtre, rédaction d’ouvrages, expositions, visites lors des journées du patrimoine…

Elle s’occupe notamment de l’entretien de l’église romane de la commune.

L’association compte une trentaine de membres.

Adresse : Association Péronne Patrimoine, à la Mairie de Péronne, 6 place de la Mairie, 71260 PERONNE

Présidente : Véronique Janny

Iconographie ancienne et récente

Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis
Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis
Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  • SAPIN, Christian, Bourgogne Romane, Dijon, Faton, 2006, 311p.
  • VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental :

Archives départementales de Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Eglise de Péronne

  • Documents de l’association
  • Fiche édifice de la Bourgogne Médiévale :

Péronne

  • Sauvegarde de l’art français :

Eglise Sainte-Marie-Madeleine

  • Fiche de l’édifice sur le site Belles Eglises :

Eglise de Péronne

Propriétaire / Contact

Commune de Péronne

03 85 36 93 91

mairie-peronne@wanadoo.fr

Patrimoine local et/ou folklore

Eglise d’origine romane partiellement reconstruite au XIXe siècle. Une large nef romane a été accolée au chevet roman (Xe-XIIe siècles).

Les parties romanes de l’église sont inscrites au titre de Monuments Historiques depuis 1932.

Edifice roman dont la date de construction est incertaine : un premier édifice est vraisemblablement bâti au Xe siècle, puis en partie reconstruit au XIIe siècle.

Délaissée pendant plusieurs siècles, la petite chapelle a récemment été entièrement restaurée.

Eglise romane édifiée en deux phases, aux Xe et XIIe siècles.

Rénovée plusieurs fois au XIXe siècle, elle garde un profil roman typique, trapue et solide.

Elle est classée Monument Historique depuis 1979.

Notes et références

  1. La mention de Perrunas en 585 dans une charte de Saint-Vincent de Mâcon ferait en fait référence à Péronne, ville du diocèse d’Amiens de laquelle Gontran aurait publié un édit.
  2. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  3. Virey, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, 1935.
  4. Rigault
  5. Document de l’association
  6. Le château de cette famille seigneuriale se trouve également sur le territoire de la commune. Il a été en partie reconstruit au XIXe siècle et est protégé au titre des Monuments Historiques.
  7. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
  8. Document de l’association
  9. Site Belles Eglises
  10. Oursel
  11. Document de l’association
  12. Oursel
  13. Ibidem
  14. Un descriptif détaillé des travaux est disponible sur le site Belles Eglises : Eglise Sainte-Marie-Madeleine
  15. Dont l’accès au clocher
  16. Site Belles Eglises
  17. Oursel
  18. Site Belles Eglises