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Eglise Sainte-Marie-Madeleine au Villars

11 817 octets ajoutés, 23 juillet 2020 à 01:06
Description architecturale
En 1636, alors que Louis XIII est en guerre avec l’Espagne, Gallas, général espagnol, ravage les environs et se rapproche du Villars. Les Bénédictines décident donc de quitter le village. Certaines se réfugient à Tournus<ref>Ces sœurs s’installent alors dans [https://wiki-macon-sud-bourgogne.fr/index.php?title=Ancienne_%C3%A9glise_Saint-Val%C3%A9rien_%C3%A0_Tournus l’ancienne église Saint-Valérien.]</ref>, d’autres à Mâcon. En 1640, quelques-unes d’entre-elles reviennent. En 1662, elles ne sont finalement plus que trois au Villars<ref>La dernière meurt finalement en 1677.</ref>. En 1675, une visite pastorale nous renseigne sur l’état de l’église paroissiale, qui est alors en bon état. En 1679, un cyclone cause néanmoins de nombreux dégâts au Villars, et notamment à l’église. Les dommages causés à la nef sud et au cloître sont considérables et jugés irréparables. La fermeture du couvent est donc décidée en 1692. En 1695, le prieur Claude Bouchet autorise sa démolition, avec l’accord du cardinal de Bouillon, l’abbé de Tournus et l’évêque de Mâcon. Seules la nef conventuelle et l’aile nord du cloître sont conservées, afin de ne pas fragiliser l’église paroissiale romane.
[[Fichier:LeVillarsCloîtreReconstitution.jpg|thumb|centerleft|380px|Reconstitution du cloître affichée dans l'église, à partir des travaux d'E.P. Connors ©Commune du Villars/Association « Les Amis du Villars »]] En 1718, les revenus du prieuré sont réunis à ceux de la mense du chapitre de Saint-Philibert à Tournus<ref>Rigault</ref>. En 1724, une enquête est ouvertes sur l’extinction du titre de prieuré de Notre-Dame du Villars<ref>Sapin</ref>. A la Révolution, les bâtiments restants du prieuré, l’église paroissiale, ainsi que les terres et les vignes appartenant au chapitre sont vendus comme biens nationaux pour 62 000 livres<ref>Ibidem</ref>. La nef conventuelle sert dès lors de grange. Au début du XIXe siècle, la commune récupère vraisemblablement l’église paroissiale. En 1818, des réparations sont faites à la voûte de la nef<ref>Document affiché dans l'église</ref>. En 1858, le cimetière qui bordait jusqu’alors l’église est déplacé en dehors du bourg. En 1891, des travaux sont de nouveau menés sur l’église. Ils concernent notamment la toiture qui s’effondre en partie et entraîne d’importantes infiltrations d’eau.  En 1932, l’église paroissiale est inscrite au titre des Monuments Historiques. En 1941, elle est finalement classée Monument Historique, tout comme les vestiges du prieuré et la nef conventuelle. Cette dernière est d’ailleurs rachetée par la commune en 1943<ref>Ibidem</ref>. En 1954, des travaux sont menés sur l’église paroissiale. La toiture du porche est réparée, et la porte d’accès à la tribune est murée. Les arcatures lombardes que cette ouverture avait supprimées sont refaites par l’artiste Désiré Mathivet, sculpteur de la commune. D’autres aménagement sont faits sur les vestiges du couvent. A partir de 1979, la réhabilitation de la nef conventuelle commence grâce à l’association « Rempart »<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.</ref>.  En 1992, des fouilles archéologiques sont menées au niveau du chevet. Un ancien dallage est découvert en dessous de l’actuel, et un soubassement d’autel en pierre est mis au jour. En 1994, la restauration du chevet et du clocher est engagée suite à ces fouilles : l’ouverture dans l’absidiole sud qui menait à l’origine à une sacristie est rebouchée, les maçonneries et la couverture du clocher et des absides et absidioles sont rénovées. En 1996 et 1997, le portail des Bénédictines est restauré, tout comme la toiture de l’église. Les voûtes sont également consolidées avec des poutres en bêton. En 2000, le coq du clocher est remplacé.   En 2001 et 2002, une restauration générale de l’édifice (notamment des enduits extérieurs et intérieurs) est engagée sous la direction de Frédéric Didier (architecte en chef des Monuments Historiques), avec le concours de Pierre Reynaud<ref>Sapin</ref>. Les travaux visent également l’aménagement de l’édifice pour accueillir du public, la mise en valeur du mobilier et de certaines découvertes archéologiques (comme le contour d’anciennes baies). Ces travaux permettent la découverte des peintures murales recouvrant la voûte de l’abside. Celles-ci semblent dater du début du XIIe siècle, et se trouvent alors sous une couche picturale du XVe siècle. Les peintures romanes représentent un Christ en Gloire dans une mandorle entouré d’archanges, saint Gabriel à gauche et un personnage non-identifiable à droite. Ces peintures rappellent celles de la Chapelles aux Moines de Berzé-la-Ville, et témoignent d’une forte influence italo-byzantine<ref>Voir l’ouvrage de Juliette Rollier-Hanselmann.</ref>. Des motifs géométriques de couleur ocre, jaune et rouge sont également découvert sur l’intrados.   En 2006-2007, ces peintures sont décapées, consolidées et restaurées, notamment grâce à l’association « Les Amis du Villars ». En 2008, celle-ci obtient à ce titre le 3ème prix catégorie « Associations » au concours départemental du patrimoine de Saône-et-Loire. La nef sud et les vestiges du cloître sont partiellement rénovés, notamment la partie est de la voûte de la nef. En 2013, la restauration de la nef prieurale se poursuit. Le mur qui séparait la nef en deux est tombé, les fresques du mur est sont dégagées et nettoyées.  La nef conventuelle, en attente d’une rénovation et d’une réhabilitation plus poussée, sert désormais de salle d’exposition. Une collection d’outils agricoles anciens y est actuellement présentée. L’église paroissiale est en bon état et a été rénovée avec soin. Une signalétique touristique a été installée pour les visiteurs.
=== Description architecturale ===
GLOSSAIRE : [http://www.bourgogneromane.com/glossaire.htm Bourgogne Romane]
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L’église du Villars est composée d’un porche roman, suivi de deux nefs côte-à-côte sous un même toit, et d’un chevet avec transept, absides et absidioles à l’est de la première nef. Le chœur est correctement orienté vers l’est. Le soubassement du clocher et l’absidiole sud pourraient dater du Xe siècle, tandis que le reste du chevet et les quatre premières travées de la nef nord sont du début du XIe siècle. Ses deux autres travées, le porche à l’ouest et la nef sud sont du XIIe siècle.
 
[[Fichier:LeVillarsEglisePlan2.jpg|thumb|right|550px|Plan actuel de l'église du Villars, 2009 ©Christian Sapin ; Relevés: O. Juffard, G. Fèvre, Ch. Sapin.]]
 
On accède à l’édifice par un porche fermé sous une toiture à deux pans. Il comporte deux ouvertures. La principale, à l’ouest, est faite d’un arc en plein cintre décoré de crans et retombant sur des impostes. La seconde, vers la nef sud, est une simple petite porte en plein cintre au tympan de pierre nu. La façade ouest de l’édifice a donc la particularité d’être divisée en deux parties, correspondant aux deux nefs. Au nord, la façade est ouverte d’un portail roman élégamment décoré, sous le porche. Il se compose d’un double arc en plein cintre avec retombées latérales sur des couples colonnes à motifs-pilastres cannelés, dont les chapiteaux sont sculptés. Le portail possède un tympan de pierre orné de lobes. Un fronton triangulaire en pierres bicolores<ref>Pierres roses de Préty et pierres calcaires blanches des carrières de Lacrost – Christian Sapin </ref> surmonte le tout. De chaque côté du portail, une bande lombarde avec deux grosses arcatures en plein cintre retombant sur un modillon nu décore le mur de façade. Un oculus moderne est ouvert en haut du pignon. Cette partie de la façade correspond à la nef nord. Celle-ci est accolée au nord à l’ancienne maison du prieur avec laquelle elle communiquait via une haute ouverture. Au sud, elle est indissociable de la nef sud. Cette dernière s’ouvre par un portail tout aussi élégamment décoré que le premier, inscrit dans un avant-corps rectangulaire au fronton épais. Le portail est muni d’un double arc en plein cintre. Le plus grand, vers l’extérieur, repose sur deux grosses colonnes cylindriques avec chapiteaux sculptés de motifs végétaux et de lions. Le petit arc repose sur de fines colonnes aux chapiteaux également sculptés. Le tympan du portail reprend le même décor que celui au nord. Les piédroits intérieurs du portail sont cannelés. Une très large baie en plein cintre surmonte ce portail sud. La nef conventuelle est englobée entre la nef paroissiale au nord, et les vestiges du cloître au sud<ref> Voir la reconstitution affichée dans l’église </ref> (aile nord du cloître conservée dans la cour, avec piliers, arcades en plein cintre, colonnes engagées avec chapiteaux sculptés).
 
Le chevet de l’édifice, situé dans la continuité de la nef nord, est assez disparate et se compose d’un transept suivi d’une abside flanquée d’absidioles. Ces dernières sont de tailles différentes, celle au sud étant bien plus petite. Elles sont chacune percée d’une petite baie plein cintre. L’abside est quant à elle plus large et haute, et ouverte d’une large baie en cintre brisé. Derrière ce bloc tripartite, on distingue la toiture du transept. Le clocher s’élance au-dessus du croisillon sud de ce dernier. Il est composé de deux étages : une souche épaisse et un court beffroi, séparés par un cordon de pierre. Le premier niveau est décoré de deux bandes lombardes par face, chacune sous une baie plein cintre. Le deuxième niveau comporte des baies doubles de même profil sur chaque face, au-dessus de baies plus larges murées. Le clocher est coiffé d’une courte pyramide à quatre pans. Le mur de fond des nefs comporte plusieurs ouvertures : une large fenêtre en plein cintre au-dessus du transept, une baie gothique à remplage de même taille en haut de la nef sud, et une porte en plein cintre permettant d’accéder à la nef conventuelle. Les toitures des nefs et du porche sont en tuiles, celle du clocher en tuiles plates, et celles du transept, des absides et des absidioles en laves.
 
 
Le petit porche qui permet d’accéder à la nef nord est couvert d’une belle charpente, et mène à l’entrée de l’église après un petit escalier. La première nef est longue de six travées. Une tribune se trouve au-dessus de l’entrée ouest. Les murs latéraux de la nef sont munis d’arcades<ref>Ces arcades sont plus profondes dans les quatre premières travées, qui correspondent à la nef primitive du XIe siècle.</ref> en plein cintre qui retombent sur des pilastres simples avec impostes, et qui supportent le poids de la voûte en berceau légèrement brisé. Dans le mur nord, une petite baie plein cintre romane a été identifiée et son contour mis en valeur, bien qu’elle soit aujourd’hui murée. A l’origine, le mur sud comprenait également deux baies plus larges et une ouverture vers l’extérieur, mais elles sont comblées depuis le XIIe siècle et la construction de la seconde nef. La première travée de la nef comporte des autels latéraux qui entourent l’arc triomphal s’ouvrant vers le transept. Ce dernier est composé d’une croisée voûtée d’arêtes et encadrée par quatre arcs en plein cintre avec impostes, d’un croisillon nord couvert d’un berceau et terminé par une absidiole, et enfin d’un croisillon sud voûté d’arêtes et également terminé par une absidiole. Ce croisillon comporte par ailleurs la trappe d’accès au clocher, qui s’élance juste au-dessus. La croisée accueille le maître-autel. Une abside semi-circulaire voûtée d’un cul-de-four complète l’église paroissiale à l’est. Sa voûte est ornée de peintures murales du XIIe siècle figurant le Christ en Majesté. Des stalles en bois font le tour de l’abside. Au sud, on distingue également le contour d’une ancienne baie murée.
[[Fichier:LeVillarsEglisePlan2On pénètre dans la nef conventuelle via le croisillon sud du transept. Longue de six travées, elle est plus large que la précédente et également voûtée d’un berceau brisé, légèrement plus marqué. Cette voûte est, comme dans la nef nord, supportée par un système d’arcades en plein cintre plaquées contre les murs latéraux et reposant sur des pilastres simples.jpg|thumb|center|440px|Plan actuel Dans le mur sud, les contours de l'église cinq baies romanes<ref>Elles étaient à double ébrasement et donnaient vers la cour du Villarscloître.</ref> sont encore visibles au centre des arcades, 2009 ©Christian Sapin ; Relevéset une large porte mène à l’extérieur. Deux ouvertures similaires se trouvent dans le mur est de la nef : Ola plus petite communique avec le croisillon sud, et la plus large mène à l’extérieur du chevet, dans un petit espace aménagé avec vue sur la Saône. Le mur de fond de la nef conventuelle est également orné de peintures, figurant cette fois-ci l’Annonciation. Elles sont néanmoins en mauvais état et attendent une restauration appliquée. JuffardA l’ouest, Gle mur de la nef comporte une ancienne ouverture rectangulaire comblée. FèvreIl est également ouvert par le portail roman, Chqui ramène les visiteurs sur le devant de la partie conventuelle de l’édifice. SapinL’accès latéral du petit porche roman permet ensuite de rejoindre l’entrée de l’église et la place de la mairie.]]
=== Inventaire décor et mobilier ===
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