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Les édifices romans en Saône-et-Loire

4 629 octets ajoutés, 27 juin 2020 à 18:18
Schéma chronologique provisoire
== Schéma chronologique provisoire ==
Les observations ci-dessus mènent au schéma chronologique (provisoire et évolutif) suivant:
*'''Les constructions des VIe-VIIIe siècles sont presque inconnues.'''
 
On ne peut cependant pas douter que la région était couverte d'églises dès le VIe siècle (quoique probablement avec des densités de population variant entre des extrêmes selon les zones) ; au demeurant, la quantité impressionnante de « sarcophages mérovingiens » observés en Châlonnais - Mâconnais (Gaillard de Sémainville) montre que les artisans de cette époque maîtrisaient convenablement l'extraction, la taille et le transport de blocs de pierre de taille respectable. Jusqu'à présent, les observations n'ont porté que sur Saint-Pierre-l'Estrier à Autun et Saint-Clément à Mâcon : édifices périurbains de taille modeste, mais où l'on note des éléments qui traduisent la recherche d'un décor assez sophistiqué. La récente parution du travail d'Elizabeth Zadora-Rio sur le diocèse de Tours montre parfaitement la densité du réseau atteinte au plus tard à la fin du VIe. Il paraît raisonnable de proposer, pour le territoire correspondant à l'actuel département de S&L et pour les environs de 700, un effectif global de lieux de culte compris dans une fourchette entre 150 et 250. Ce qui, soit dit en passant, donne une idée de l'ampleur des recherches archéologiques dont on a besoin. Au hasard de simples sondages (ou d'implantations de canalisations de chauffage...) on a pu observer, ici ou là, que telle ou telle église était en partie fondée sur des sarcophages (Uchizy, Sainte-Cécile), ou que des sarcophages étaient contigus aux fondations (Saint-Laurent-en-Brionnais); beaucoup de ces observations ont été perdues, et surtout on ne sait pas trop comment les interpréter, en l'absence d'éléments de chronologie utilisables. On ne doit pas non plus oublier l'importance des implantations monastiques, assez bien attestées à Autun (Saint-Andoche, Saint-Symphorien, Saint-Martin), à Chalon (Saint-Marcel), à Tournus (Saint-Valérien).
 
*'''840-940.'''
 
Il faut renoncer aux expressions aussi variées qu'incertaines comme « art préroman », « art ottonien », et autres « premier art roman », qui traduisent des points de vue complètement arbitraires (euphémisme) et ne renvoient à rien de précis. De même que la minuscule caroline s'est mise en place dans la première moitié du IXe et a duré, avec un minimum de variations, jusqu'à la fin du XIIe, on doit partir de l'idée d'un mouvement continu de la construction durant cette même période, que l'on peut convenir d'appeler simplement romane. Au demeurant, un chercheur travaillant réellement dans une perspective large, comme Andreas Hartmann-Virnich, a déjà énoncé très clairement ce principe (''Was ist Romanik ?'', Darmstadt, 2004).
 
Pour notre région, le travail pionnier de Christian Sapin (1986) est le point de départ de toute réflexion. Cet auteur a identifié cinq édifices :
 
# l'abside de Saint-Georges de Couches (fin 8e),
# le massif occidental de Saint-Andoche d'Autun,
# les restes de l'ancienne église Saint-Martin de Mellecey,
# les traces de la chapelle du Mont-Dardon,
# les ruines de Saint-Martin de Mesvres,
 
tous éléments datables de la fin du IXe siècle. Il faut revoir bien d'autres chronologies, et s'attaquer à des édifices plus importants ; le premier état de l'abbaye de Charlieu (fouillé avant 1940 avec les méthodes de l'époque) est certainement antérieur à l'arrivée des Clunisiens en 932 ; la nef, la croisée et une partie du choeur de Perrecy-les-Forges sont assurément aussi de la fin du IXe ; quant à la crypte de Tournus, on ne peut manquer de remarquer qu'elle n'est pas du tout homogène, et que la partie centrale est, elle aussi, très probablement de la fin du IXe (au plus tard). Il est certain que nombre d'églises rurales plus modestes demandent aussi à être redatées, un exemple assez clair étant celui de Saint-Point, qu'il faut également attribuer à cette phase.
 
De même que l'on s'est rendu compte, avec bien des réticences et beaucoup de retard, que les « typologies » d'inhumations du haut Moyen Age avaient cette curieuse propriété de ne pas comporter de type « carolingien », ce qui les rend caduques et oblige à les repenser en entier, on est en droit de se demander pourquoi la quasi totalité des édifices du IXe siècle auraient disparu ou auraient été remplacés, alors même que l'on répète à l'envi que la Bourgogne du Sud est justement une des zones les moins touchées par la « seconde vague » des invasions.
== Problèmes actuels ==
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