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Romanèche-Thorins

Romanèche-Thorins
Département Saône et Loire
Territoire
Arrondissement Arrondissement de Mâcon
Canton
Intercommunalité
Code Insee, postal
Habitants 1979
Site web Romanèche-Thorins

Romanèche-Thorins est une commune française située dans le département de Saône-et-Loire, en région de Bourgogne-Franche-Comté.

Sommaire

Situation administrative

La place de l'église en 1918 - collection de cartes postales de Gérard Thélier


Histoire et patrimoine

* Préhistoire ?' Un ensemble complexe de fossés, peut-être un camp préhistorique, découvert lors de prospections aériennes. [1]

Vestiges gallo-romains

  • Une inscription "Matronis Romaniscis, retrouvée dans une maison en ruine, au XVe siècle. [2]
  • Aux lieux-dits Les Perrières / Les Millettes, on aurait trouvé un camp romain, en carré de 160 mètres de côté. On y a découvert des tuiles romaines, des carreaux, des conduits d'hypocauste [3], des tesselles de mosaïque, de la céramique commune et fine, de la céramique sigillée ornée (hommes et animaux), des cols d'amphores, des débris de construction (maçonnerie, voûtes en pierre, revêtements de marbre, bétons), le tout éparpillé sur 8 à 9 hectares. [4]
  • Aux lieux-dits Les Mailles, au voisinage du chemin des Fargets, des substructions antiques ont été mises au jour, avant 1836. Ont été recueillis deux céramiques sigillées [5] (l'une avec estampille "Viriclen, l'autre avec "Austrus" en cursives, ainsi qu'une monnaie d'or, de Constantin. [6]

Eglise

L'église Saint-Pierre fut construite en 1862, pour remplacer une ancienne église à colonnade, située au même endroit et qui fut démolie. L'Église est édifiée sur une des zones les plus riches en minerai de manganèse. L'exploitation du minerai a fait l'objet de nombreuses tractations entre les exploitants et les autorités : les contrats prévoyaient la reconstruction à neuf de l'église en cas de dommages dus aux mines.

Les mines de manganèse

Les mines de manganèse, exploitées de 1823 à 1919, vues ici en 1912 - carte postale, collection de Gérard Thélier

Découvert vers 1750, le gisement a été exploité de façon continue pendant un siècle de 1823 à 1919, ce qui est exceptionnel pour un gîte de manganèse français. Ce gisement a fait l'objet d'une première concession en 1823, celle de Romanèche qui comportait une enclave concédée elle-même ultérieurement en trois parties en 1829 : la Vieille Cure ; le Grand Filon ; la Réserve de l'Eglise. La production commença à décliner au début du XXe siècle. L'extraction cessa après la Grande Guerre, malgré quelques tentatives de reprise et des prospections en 1958-62. Plus de détails.

Autres patrimoines

A 1200 m au nord-est de l'église, le site, ceint sur trois côtés par un fossé délimitant une basse-cour, se compose d'un corps de logis rectangulaire remanié flanqué de deux ailes en retour d'équerre et équipé à l'est de deux tours rondes. A une cinquantaine de mètres à l'ouest s'élève un colombier à toit conique, armé de canonnières. Les informations textuelles et l'état des vestiges laissent supposer que ce site a été primitivement une "maison-tour" transformée en maison forte à la fin du XV° siècle ou au début du XVI° siècle.[7]

Zèbres et chèvres naines en Bourgogne du Sud, pas de doutes, nous sommes à Touroparc - photo Gérard Thélier

Loisirs et culture

Les associations et notamment le Foyer Rural de Romanèche.

Personnalités locales

Benoit Raclet

Né en 1780, "le vainqueur de la pyrale" est désormais fêté chaque automne dans le village.
C'est le 19e enfant de Philibert Raclet, procureur au bailliage de Roanne, et de Germaine de La Farge.

  • 1806, il devient greffier au Tribunal civil, à la place de son père ;
  • 1808 : il épouse Marthe Chaumet, native de Romanèche ;
  • 1815 : accusé d'être bonapartiste, il perd sa place et vient s'installer dans les vigneronnages de son beau-père, procureur de Mâcon.

Très vite, il s'intéresse au manganèse et obtient une concession qu'il cédera en 1836. La mine ne lui donne pas grande satisfaction.

  • 1829 : il affirme qu'il détient le moyen de juguler la malfaisance du "ver coquin", la fameuse pyrale qui infeste la vigne.
  • 1837-38 : une violente invasion de pyrale le pousse à se remettre à l'oeuvre. Sa vigne est magnifique mais personne ne s'intéresse à ses recherches.
  • 1841 : M. Delmas, préfet de Saône-et-Loire, s'intéresse enfin à l'invention qui doit sauver la vigne. M. Batilliat, pharmacien à Mâcon, fait officiellement une expertise très favorable.
  • 1843 : un échaudage généralisé permet de sauver la vigne.
  • 1844 : Benoit Raclet, hémiplégique, décède à Saint-Germain-en-Brionnais.


La lutte contre le "ver coquin"
En revanche, le hasard le conduit à la recherche.
S'agit-il d'une bassine d'eau bouillante renversée, dans un moment d'irritation, sur un cep ? ou de l'eau de vaisselle de sa cuisine, qui ruisselle sur un cep venu au pied du mur ?
Raclet étudie et expérimente. Hélas, personne ne l'écoute... Pour ceux qui l'entourent, c'est de la magie. L'homme ne sera presque pas salué de son vivant, sinon tardivement après 1840.[8]

Economie

Espace et territoire

Notes

  1. François Cognot, Groupement archéologique du Mâconnais (GAM) Infos, 1991, n°3-4, p. 18
  2. Gabriel Jeanton, Le Mâconnais Gallo-Romain, fascicule I, 192, p. 63
  3. système de chauffage par le sol utilisé à l'époque romaine et gallo-romaine surtout dans les thermes romains
  4. Perraud, La Chapelle-de-Guinchay et ses hameaux, 1910, p. 14
  5. La céramique sigillée est une céramique fine destinée au service à table caractéristique de l'Antiquité romaine. Elle se caractérise par un vernis rouge grésé cuit en atmosphère oxydante, plus ou moins clair et par des décors en relief, moulés, imprimés ou rapportés
  6. Gabriel Jeanton, Le Mâconnais Gallo-Romain, fascicule I, 192, p. 64
  7. description par le centre de castellologie de Bourgogne (Cecab), base de données - 2600 châteaux-forts de Bourgogne - 2014
  8. Henri Bidaut, "pour le bicentenaire de Benoit Raclet, dans le n° 33 d'Images de Saône-et-Loire, p. 10, paru en 1975.